LE CHANT DES TOURTERELLES (30/10/2009)
Alep, 1943, la belle Djémilé vient de perdre Rassime, l’époux que son père lui avait imposé. Alors elle s’en ira, à pied avec ses cinq enfants, comme s’en va le fleuve Asi qui coule depuis les montagnes du Liban jusqu’au cœur d’Antakya, en Turquie, la ville où elle est née.
Elle va recommencer sa vie, puis ses enfants et petits-enfants y feront la leur, jusqu’au départ, jusqu’à l’exil final.
Sema Kiliçkaya est née en Turquie en 1968, mais elle a grandi en France. Elle y devient enseignante et traductrice. Elle a également publié un recueil de nouvelles, Anadolu : Contes, récits et anecdotes de Turquie.
LA CRITIQUE
Le chant des tourterelles est le premier roman écrit par Sema Kiliçkaya (une suite est prévue), et son deuxième livre après « Anadou : Contes, récits et anecdotes de Turquie ».
Ce roman est universel. Même si ici il puise dans les sources de la Turquie, de l’Anatolie, de la Syrie, du Liban, de l’Arménie, l’histoire de cette famille peut se répéter, avec ses coutumes propres dans tous les continents de la Planète, dans toutes les régions de notre pays.
Chacun ici, peut se reconnaître.
L’immigration, qui concerne de nombreux Turcs qui partent vers la Suisse, l’Allemagne ou la France est abordée :
« -Maudits soient ces pays qui nous arrachent nos fils, pleurèrent les mères
-Qu’importe le pays où l’on naît, c’est celui qui nous nourrit qui compte, répondaient les fils.
-Hors de votre patrie vous serez loin de la mémoire des vivants. L’oubli sera votre tombe !
- L’exil avec la richesse, c’est une patrie. La pauvreté chez soi, c’est un exil, ripostaient-ils »
Le sujet est bien universel.
La religion, les croyances sont aussi traitées.
-le poète a dit : « Ouvre vraiment les yeux, ma fille, et regarde. Tu verras ton image dans toutes les images. Ouvre bien grand tes oreilles et écoute, tu entendras ta propre voix dans toutes les voix. Regarde-toi dans la glace et Dieu t’apparaîtra . Il n’est pas d’autres Dieu que l’homme, le reste n’est qu’histoires à vivre tranquillement ».
Ce livre à la riche écriture est une invitation à un voyage dans le temps, l’espace et la vie en compagnie d’une famille, d’un village, d’un peuple finalement pas si étranger que cela.
Le Chant des tourterelles de Sema Kiliçkaya, édition l’Argentier, 15 €.
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