ETATS UNIS : UNE DETTE DE MOINS EN MOINS GERABLE (04/01/2013)

croissance, dette, Etats-Unis, barack obamaAnalyse

L’intensité et l’âpreté des débats entre la Maison-Blanche et les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, soulignent la difficulté croissante à gérer une dette dont le gonflement incessant est une menace pour les équilibres outre-Atlantique mais aussi pour le reste de la planète. 

Grâce aux privilèges du dollar, les États-Unis peuvent en effet s’endetter à très bon compte en recyclant les formidables excédents accumulés sur l’Oncle Sam ici et là, de la Chine au Japon ou à l’Allemagne. Avec un risque majeur évident pour l’ensemble de ce système, rouage clé de la domination de la superpuissance, au cas où cette boursouflure finirait par nourrir une défiance croissante et par provoquer un reflux des placements libellés en dollars. Ce qui conduirait à une inévitable hausse des taux d’intérêt de la réserve fédérale et à une réaction en chaîne terrible pour l’activité aux États-Unis et dans le monde.

D’où l’enjeu majeur que constitue la question de la viabilité de la dette. En 2012, on restait sur un rythme de croissance de l’endettement identique à celui des années précédentes, avec un déficit budgétaire à 1 330 milliards de dollars (1 050 milliards d’euros), dépassant encore les 8 % du PIB. Le sauvetage public du système financier, lors du krach de 2007-2008, continue de peser très lourd. Comme l’explosion des dépenses militaires.

croissance, dette, Etats-Unis, barack obamaSur les dix dernières années, le budget du Pentagone a quasiment doublé, passant de 400 milliards de dollars en 2001 à plus de 750 milliards aujourd’hui. Ce qui correspondait, en 2011, à 41 % du total des dépenses militaires mondiales. Hormis quelques nuances, un consensus paraît acquis pour le maintien de l’investissement dans ce formidable appareil militaro-industriel.

Le cœur de la dispute qui va continuer d’alimenter la chronique pendant plusieurs semaines porte bien davantage sur les coupes qui seraient devenues incontournables dans les budgets sociaux.

Les républicains radicalisés y répondent par un intégrisme de marché, en hurlant contre l’assistanat. Barack Obama et les démocrates y résistent, tout en laissant clairement entendre, eux aussi, qu’un « effort de tous est nécessaire ».

Comme au lendemain de 2008, on tente ainsi de bricoler le sauvetage d’un système en crise, relais des dominations monétaires et militaires de la superpuissance. En présentant l’essentiel de l’addition aux salariés et à la masse des citoyens des États-Unis.

B. O. pour l'Humanité

19:27 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : croissance, dette, etats-unis, barack obama | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!