Catastrophes climatiques : 20 000 enfants jetés chaque jour sur les routes de l’exil, alerte l’Unicef (07/10/2023)

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Inondations, incendies, sécheresses… Entre 2016 et 2021, les catastrophes climatiques ont entraîné près de 43 millions de déplacements forcés d’enfants dans le monde, soit 20 000 enfants contraints chaque jour de quitter leur foyer, selon un rapport publié le 6 octobre par l’Unicef.

Inondations, tempêtes, incendies, sécheresses… la litanie de catastrophes météorologiques engendrées par le dérèglement climatique s’est imposée avec acuité dans l’actualité récente. Derrière le caractère spectaculaire de ces phénomènes, qui se sont récemment multipliés à une fréquence inédite, une réalité peu documentée : l’impact de ces catastrophes sur la vie des enfants.

Un rapport de l’Unicef, publié le vendredi 6 octobre, apporte des chiffres édifiants sur son ampleur : entre 2016 et 2021, 20 000 enfants, privés de foyers ont été, chaque jour, jetés sur les routes de l’exil, soit 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde en six ans (un même enfant pouvant subir plusieurs déplacements successifs).

44 pays concernés

Un chiffre qui serait toutefois largement sous-estimé, en raison d’un manque de données exhaustives, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance qui, pour réaliser cette cartographie, inédite à l’échelle mondiale, s’est basé sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC).

Ce dernier a ainsi identifié, entre 2016 et 2021, environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques, parmi lesquels les inondations, les tempêtes et les sécheresses occupent la première place. Des chiffres que l’Unicef a croisés avec les données démographiques des 44 pays concernés par cette étude pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements.

34 000 enfants déplacés au Vanuatu

Si Les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions), et la Chine (6,4 millions) enregistrent en valeur absolue les déplacements les plus massifs —, en raison de leur situation géographique propice aux phénomènes extrêmes — en valeur relative, c’est-à-dire ramenée à la part de leur population infantile, les petits États insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique sont les plus violemment touchés par ces déplacements forcés. La part d’enfants déplacés après les tempêtes tropicales s’élève ainsi à 76 % en Dominique, à 31 % à Cuba, à 34 % au Vanuatu —, où 34 000 enfants ont dû être évacués après le passage du cyclone Harold en 2020-, et 12 % au Soudan du Sud.

Poids des inégalités économiques

L’Unicef met par ailleurs en avant le poids des inégalités économiques entre les pays, les effets de ces catastrophes étant beaucoup plus violents dans les pays confrontés à la pauvreté, aux crises et aux conflits. Elle détaille également les conséquences de ces déplacements qui fragilisent les enfants : déscolarisation, malnutrition, manque d’accès aux soins, violences, détresse psychologique.

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Des phénomènes qui s’amplifieront avec l’intensification des catastrophes, alerte l’organisation, qui demande aux chefs d’États, à la veille de la Cop 28, prévue à Dubaï à partir du 30 novembre, de placer la question de la protection des enfants au cœur des priorités liées au climat.

Source L'Humanité

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