« Les grandes fortunes sont à l’origine des difficultés de la Grèce » (08/05/2010)
José Fort journaliste, ancien chef du service international de l’humanité.
Le gouvernement socialiste grec reprend à son compte une phrase d’Alphonse Allais : « Il faut prendre l’argent où il se trouve, c’est-à-dire chez les pauvres. Bon, d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent mais il y a beaucoup de pauvres. »
Le programme dit de « rétablissement des comptes » exigé par l’Union européenne et le FMI se résume en un super plan d’austérité, une première pour les pays de la zone euro, un chantage contre le peuple grec, des mesures considérées par la plupart des commentateurs en France comme un « mal à surmonter », comme s’ils nous préparaient à subir le même sort.
Qui va souffrir de la hausse de la TVA, des baisses de salaire, du gel des embauches, des restrictions en matière de santé et d’éducation, du départ à la retraite à 67 ans sinon les plus pauvres ? Avez-vous remarqué que dans les mesures annoncées par le gouvernement grec aucune ne concerne directement les grandes fortunes ? Or ces prédateurs sont à l’origine des difficultés de la Grèce. Ils volent au fisc chaque année 20 milliards d’euros. Le New York Times en faisait récemment la caricature en signalant que 324 résidents d’Athènes avaient déclaré avoir une piscine alors qu’un survol aérien fixait le chiffre à 16 974.
Il y a plus grave. Le journal britannique The Telegraph annonçait à la fin de la semaine dernière que depuis le mois de janvier dernier d’importants mouvements de fonds étaient enregistrés depuis les banques grecques vers des banques internationales telles HSBC ou encore la Société générale. Plusieurs milliards d’euros de nouvelles liquidités ont pris le chemin de ces banques internationales, affirme The Telegraph qui estime les transferts à 5 milliards d’euros au mois de janvier, 3 en février. Au mois de mars, les transferts ont frisé selon d’autres sources les 6 milliards d’euros. La Suisse, la Grande-Bretagne et Chypre sont les principales destinations de ces fonds, la Suisse arrivant largement en tête de l’accueil des fortunes grecques. Comment expliquer le silence entretenu sur ces mouvements de fonds ? Les grandes fortunes grecques planquent leur fric et n’ont pas d’inquiétude quant à leur sort. Les pauvres paieront la note.
15:03 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : grèce, économie | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
Commentaires
Lorsqu'on a pas d'argent, il est difficile de frauder ...ce sont les grandes entreprises, et les plus fortunés qui fraudent massivement ...
Écrit par : Tietie007 | 05/11/2011
Je vous approuve pour votre éditorial. c'est un vrai exercice d'écriture. Continuez .
Écrit par : cliquez ici | 11/08/2014