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17/11/2018

Baisse de l'espérance de vie au Royaume-Uni et aux Etats-unis : quand la redistribution ne fonctionne plus et l'austérité tue

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Depuis deux ans l'espérance de vie diminue aux Etats-Unis et pour la première fois cette année également au Royaume-Uni. Les causes multiples de cette régression ne sont pas exactement les mêmes entre ces deux pays, mais les inégalités et l'accès au système de santé restent des facteurs communs qui soulignent les limites des politiques pratiquées outre-Manche et outre Atlantique.

L'espérance de vie stagne au Europe depuis plusieurs années, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. Mais qu'elle aille jusqu'à reculer en Grande-Bretagne, la sixième économie mondiale, est un signal inquiétant qui alerte les spécialistes : des pans entiers de population subissent un recul alarmant de leurs conditions de vie. Les Etats-unis ont déjà entamé cette abaissement de la longévité depuis deux ans. Comment ces deux pays parmi les plus riches de la planète peuvent-ils produire de tels reculs ? 

Dans certaines régions des Etats-Unis l'espérance de vie est plus basse qu'au Bangladesh et au Viêt Nam.

Etats-Unis : chômage faible mais grande pauvreté

Etrangement, alors que de nombreux économistes montrent en exemple les Etats-Unis pour leur quasi plein emploi, avec 4% de chômage, c'est pourtant ce pays qui génère le plus grand nombre de pauvres et d'écarts salariaux au sein des pays développés. Les injustices sociales sont une caractéristique des Etats-Unis. Le candidat à la primare démocrate, Bernie Sanders faisait ce constat en 2016 : "Une vingtaine de personnes détient la même richesse que les 50 % les moins nantis du territoire américain". Plus de 5 millions d'Américains vivent avec moins de 4 dollars par jour et comme le soulignait le prix Nobel d'économie Angus Deaton dans un éditorial du New York Times fin 2017, : "Dans certaines régions [des Etats-Unis] comme le delta du Mississippi et les Appalaches, l'espérance de vie est plus basse qu'au Bangladesh et au Viêt Nam."

Les enfants américains sont ceux qui sont confrontés au plus haut niveau de pauvreté dans le monde occidental développé

Les calculs de taux de chômage aux Etats-unis ne reflètent pas la réalité de la bonne santé économique et sociale des citoyens : des millions de personnes ne sont pas comptabilisées comme étant sans emploi parce qu'elles sont soit en prison, subissant des mini-jobs, malades, ou simplement n'étant pas inscrites dans l'équivalent des pôles-emploi américains. Près de 45 millions de personnes sont considérées comme "pauvres", soit 13,5% de la population . Ces chiffres sont contestés par des universitaires qui estiment que la pauvreté aux Etats-Unis est bien plus importante. Une étude publiée fin 2009 sur la pauvreté des enfants fait ce constat effarant : "Les enfants américains sont ceux qui sont confrontés au plus haut niveau de pauvreté dans le monde occidental développé".

Les Etats-Unis sont le pays le plus riche du monde, avec les plus hauts revenus par habitants et pourtant une part importante de sa population vit dans de très mauvaises conditions, au point de faire baisser l'espérance de vie de l'ensemble de la nation. Les raisons concrètes de cette baisse sont connues et sont dûes principalement à la mauvaise alimentation, la difficulté d'accès aux soins, la prise de drogues et de médicaments opiacés.

Royaume-Uni : quand l'austérité tue

Le Royaume-Uni subit des problèmes d'inégalités sociales et de grande pauvreté depuis des décennies, mais avec une explosion de ceux-ci depuis 2011 : la crise financière de 2008 a incité les différents gouvernements britanniques à appliquer des cures d'austérité budgétaires drastiques.

Dans le quartier le plus cher de Londres, à Chelsea, les riches vivent en moyenne 16 ans de plus que les pauvres.

La longévité est en baisse au Pays de Galle et en Ecosse et cette baisse est clairement reliée au niveau de vie des habitants : francetvinfo explique que "Dans le quartier le plus cher de Londres, à Chelsea, les riches vivent en moyenne 16 ans de plus que les pauvres". 

La population la plus touchée et la plus fragile au Royaume-Uni est celle des personnes âgées qui ne peuvent souvent pas se payer une alimentation correcte, les prix ayant flambé, pas leurs pensions. Le budget du système de santé a été grévé et de nombreux services ne sont plus fournis, comme les repas livrés à domicile ou les bus en zone rurale. Les prises en charge de problèmes de santé causés par la pollution  sont le plus souvent effectuées en urgence. Alcoolisme, prises d'anti-dépresseurs, suicides causés par l'isolement social et économique : les personnes âgées meurent de plus en plus prématurément au Royaume-Uni.

Interrogé par Le Monde, un chercheur de l'université d'Oxford, Danny Dorling résume la situation : "Si plus de gens vivent sous le seuil de pauvreté, qu’on réduit les aides aux personnes âgées, que le budget du système de santé ne progresse pas, qu’il y a plus de sans-abri, peut-être qu’on ne devrait pas être surpris des conséquences".

Sachant que le taux de longévité a été "gonflé" par l'arrivée des jeunes immigrés polonais venus chercher du travail, la réalité de la baisse de l'espérance de vie britannique va très vite devenir difficile à cacher. Le chercheur Danny Dorling n'est pas optimiste et pense que cette baisse va continuer et s'amplifier. Le problème central qui n'est pour l'heure pas discuté, pour cause de batailles politiques sur le Brexit, est en fait celui de la redistribution des richesses. Mais l'Etat britannique ne semble pas désireux de s'emparer du sujet, surtout quand il se vante de son taux de chômage à 4% gagné par des mesures de restrictions des droits des chômeurs, de contrôles ultra sévères et de "contrats 0 heure"

 

19:19 Publié dans Actualités, International, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, grande bretagne, pauvreté | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

17/05/2015

Les 1000 Britanniques les plus riches le sont deux fois plus qu'en 2009

grande bretagne,riches

Les Weston (ici Galen Weston) connaissent la plus forte progression par rapport à 2014. La famille d'industriels a vu sa fortune grossir de 3,7 milliards de livres et atteindre les 11 milliards cette année. (Crédits : Reuters) latribune.fr  |  26/04/2015, 17:44  -  179  mots Les 1000 personnes les plus fortunées résidant au Royaume-Uni possèdent 763 milliards d'euros au total, en 2015. Pour figurer dans cette liste, il faut disposer d'au moins 139 millions d'euros.

Les niveaux records des marchés boursiers mondiaux ont particulièrement stimulé les grandes fortunes britanniques, estime le Financial Times. En effet, désormais, les 1000 personnes les plus riches vivant au Royaume-Uni possèdent 547 milliards de livres (763 milliards d'euros), selon un classement paru dimanche 26 avril dans un supplément du Sunday Times. C'est plus du double par rapport à 2009 (112% de plus précisément), durant la crise financière.

Désormais, pour faire partie des 1000 britanniques les plus fortunées, disposer d'au moins 100 millions de livres (139 millions d'euros) est nécessaire. C'est 15 millions de livres de plus qu'en 2014.

Par ailleurs, le Royaume-Uni compte désormais 117 milliardaires en 2015, soit 13 de plus que l'année dernière.

Les grandes fortunes, boostées par les marchés boursiers

Len Blavatnik, le propriétaire de Warner Music est le britannique le plus fortuné. Il jouit d'une fortune estimée à 13,17 milliards de livres (18,4 milliards d'euros).

Les Weston connaissent, quant à eux, la plus forte progression par rapport à 2014. La famille d'industriels a vu sa fortune grossir de 3,7 milliards de livres et atteindre les 11 milliards cette année.

Article publié par la Tribune

31/08/2013

POLITESSE ANGLAISE !

cameron_1.jpgL’étiquette et la politesse anglaises viennent d’en prendre un sérieux coup alors qu’on nous vante depuis des lustres le sens de la retenue, la mesure du propos, la dignité même dans l’adversité des « sujets » britanniques.

Lorsque la Chambre des Communes à Londres a voté contre la participation britannique à l’aventure guerrière contre la Syrie donnant ainsi une leçon aux pires forces aventuristes en Grande Bretagne et en France, plusieurs ministres du très conservateur Cameron, fous de rage, ont levé le voile sur leur véritable nature en qualifiant le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband de « suceur de merde » et de « putain de connard ».

Cameron croyait pouvoir jouer une partie de guerre avec Obama et Hollande. Son humiliation est à la mesure du refus d’entrer en guerre du peuple britannique.

Les Anglais ne prendront pas place dans la galère de la coalition désormais limitée à deux. Ils rejoignent ainsi les Canadiens, de nombreux pays européens dont l’Allemagne et tous les pays dits émergents. Reste que les ministres injurieux pourraient donner crédit à l’écrivain et conteur canadien aujourd’hui disparu, Jean-Charles Harvey, qui écrivait à propos de la politesse : « la politesse de l’Anglais, c’est l’impassibilité du visage et de la voix. Il trouve autant d’impudeur à montrer ses émotions qu’en éprouverait une nonne à exhiber ses jambes aux passants. »

José Fort

30/04/2013

AFGHANISTAN • La CIA et le MI6 auraient financé Karzaï

karzai.jpgLe New York Times révélait lundi 29 avril le financement occulte et massif du gouvernement du président Hamid Karzaï par la CIA. C'est désormais au tour du Guardian, qui assure que le MI6 britannique verse lui aussi des fonds au dirigeant afghanPlusieurs pays, dont le Royaume-Uni, participeraient au financement occulte du gouvernement Karzaï par l’entremise de leurs services secrets, écrit The Guardian au lendemain de révélations sur de très importants versements faits par la CIA depuis plus d'une décennie. Il s’agirait, selon une source anonyme citée par le quotidien, d’enchères où "chaque pays essaie de surpasser la mise du précedent".

Le président afghan Hamid Karzaï a reconnu lundi avoir perçu de l’argent de la CIA. Des "petites sommes", a-t-il précisé. L’enquête publiée lundi par le New York Times fait plutôt état de dizaines de millions de dollars, payés tous les mois par valises entières. Le palais présidentiel afghan a fait savoir que cet argent avait notamment servi à "assister des soldats afghans blessés et à payer le loyer".

Selon le New York Times, cet argent aurait plutôt servi à "financer les vastes réseaux clientélistes qui ont permis à M. Karzaï de consolider son pouvoir". Les liens de certains seigneurs de guerre et politiciens afghans "achetés" avec le trafic de drogue et les Talibans permettent au quotidien de conclure que "les services secrets américains ont graissé la roue des mêmes réseaux que les diplomates américains et les forces de sécurité essayaient, sans succès, de démanteler, et laissé le gouvernement entre les mains de forces qui s’apparentent à des syndicats du crime organisé". Interviewés par le New York Times, de nombreux diplomates américains ont confié leur désarroi : "La principale source de corruption en Afghanistan, a affirmé l’un d’eux sous couvert d’anonymat, c’étaient les Etats-Unis."

Les sommes versées par le MI6, plus modestes, auraient servi à financer les discussions de paix entre des diplomates afghans et des intermédiaires des Talibans, croit savoir The Guardian. Mais ces discussions n’ont pour le moment mené nulle part. Elles ont même été source d’embarras lorsqu’il a été découvert, en 2010, que l’un de ces intermédiaires était en réalité un imposteur pakistanais.

L’administration Obama n’a pas voulu commenter les informations du New York Times. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, s’est borné à rappeler la position officielle du président américain, rapporte le site Politico : "Nous et nos partenaires afghans restons fidèles à notre stratégie commune et à nos objectifs d’un Afghanistan souverain, qui n’est pas un refuge pour Al-Qaïda et qui est responsble de sa propre sécurité".

Article publié par le Courrier International