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12/09/2024

Les Égyptiens ont-ils utilisé un monte-charge hydraulique pour construire Djéser à Saqqarah

Pyramide  Djéser à Saqqarah.jpg

Une équipe française de chercheurs livre une nouvelle théorie sur la construction de la pyramide à degrés de Djéser à Saqqarah, au sud du Caire. Un vaste système hydraulique comprenant notamment un monte-charge aurait permis d’édifier ce monument en pierre de taille.

 

C’est une découverte décoiffante et déjà controversée. Une équipe multidisciplinaire française suggère que la plus ancienne pyramide monumentale d’Égypte, celle de Djéser située sur le plateau de Saqqarah, aurait été construite grâce à un système hydraulique sophistiqué, comprenant notamment un monte-charge permettant d’élever les blocs de pierre à la verticale !

Telle est l’hypothèse audacieuse soutenue par des archéologues, des hydrologues, des géologues, des paléoclimatologues et des mathématiciens de l’institut de recherche Paleotechnic en collaboration avec l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’université d’Orléans. Leur étude est publiée dans la revue scientifique Plos One.

Construite il y a environ 4 700 ans, la pyramide à degrés de Djéser est considérée comme la plus ancienne des sept pyramides monumentales égyptiennes. Elle s’élève en six strates et culmine à 60 mètres de haut sur le complexe funéraire du pharaon Djéser, ou Djoser, le premier roi de la IIIe dynastie égyptienne (2670-2650 avant J.-C.), dont elle abriterait le sarcophage.

Des millions de blocs de pierre taillée de 300 kg chacun

Son édification, étalée sur une vingtaine d’années, a nécessité l’emploi de millions de blocs de pierre taillée de 300 kg chacun et la création d’un complexe souterrain comptant plus de 7 km de galeries. Sa conception novatrice est due au célèbre architecte et vizir du roi Imhotep, qui fit bâtir un tombeau mastaba en pierre, une structure plate aux côtés inclinés, puis en fit empiler une série sur six niveaux. L’objectif étant que ce monument soit durable. Pari réussi, puisqu’il est toujours debout aujourd’hui.

Selon la nouvelle étude, les Égyptiens de l’Ancien Empire auraient utilisé un système hydraulique complet et moderne pour construire la pyramide. « Ce travail ouvre une nouvelle ligne de recherche pour la communauté scientifique : celle de l’usage de la force hydraulique pour l’édification des pyramides. Il questionne aussi sur le niveau de connaissances techniques atteint par les architectes de ces ouvrages qui semble dépasser les capacités attribuées jusqu’alors », explique Xavier Landreau, président de Paleotechnic, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et auteur principal de l’étude.

Un système hydraulique très sophistiqué

Durant quatre années, les chercheurs ont dressé des cartographies, des tomographies, des visualisations en 3D du plateau de Saqqarah pour aboutir à la découverte d’un système hydraulique unifié composé d’un barrage, d’une installation de traitement de l’eau et d’un monte-charge. L’une des structures du plateau de Saqqarah, épaisse de 15 m et longue de près de 2 km, appelée « Gisr el-Mudir » et dont la fonction demeurait inexpliquée, serait un barrage de retenue destiné à piéger les sédiments et l’eau.

En contrebas de ce barrage se serait trouvé un lac éphémère relié à une gigantesque « douve sèche » entourant le complexe. Dans la section sud de la douve se situait une excavation monumentale, longue de 400 m et profonde de 27 m, taillée dans la roche, pour améliorer la qualité de l’eau et réguler son débit, comprenant trois bassins de sédimentation, de rétention et de purification de l’eau.

Au travers de ce réseau hydraulique, l’eau débarrassée de ses sédiments aurait été guidée jusqu’au puits central, enfoui à 28 m de profondeur sous la pyramide. Et c’est la découverte principale : l’architecture interne de la pyramide serait compatible avec des mécanismes d’ouverture et de fermeture hydraulique, jouant le rôle de vannes de remplissage et de vidange, ce qui aurait permis à un flotteur de soulever les blocs de pierre.

La boîte à mystères égyptienne

Cette recherche est tellement surprenante qu’elle suscite la controverse et même le scepticisme chez bon nombre d’égyptologues qui considèrent que les lourds blocs de pierre étaient élevés grâce à la traction humaine et à l’aide d’une série de rampes inclinées.

Pour Xavier Landreau, « la controverse n’est pas surprenante, car il ne s’agit pas d’une étude égyptologique, mais d’une étude hydrologique, hydraulique, géotechnique ou encore paléoclimatique, appliquée à un site égyptien. Notre travail fournit un regard nouveau sur ce site multimillénaire, en montrant que ce dernier disposait d’une ressource en eau abondante pendant l’Ancien Empire, et que celle-ci était maîtrisée par les Égyptiens. Ces points nous obligent donc à repenser le site en y intégrant cette dimension hydraulique, ce qui suscite le débat au sein de communautés qui faisaient jusqu’à présent autorité ».

Désormais, l’étude ouvre un nouveau chantier pour la recherche, y compris pour Xavier Landreau qui va maintenant poursuivre ses travaux pour savoir si « les innovations hydrauliques de Saqqarah ont pu se développer dans les pyramides de Meïdoum, de Dahchour ou encore de Gizeh dont la construction reste un mystère aujourd’hui. Nous allons à présent nous intéresser à ces sites ». La boîte à mystères égyptienne ne cesse de livrer des surprises. Et dire que personne ne sait finalement où repose la dépouille du pharaon Djoser, le premier concerné par cette pyramide…

19:45 Publié dans Histoire, Science, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : djéser à saqqarah pyramide | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

06/01/2024

10 000 siestes par jour : un manchot, ça dort quand même énormément

Manchots.jpg

Pour assurer la survie de leur espèce, les manchots à jugulaire pratiquent 10 000 micro-siestes quotidiennes. De quoi en tirer des enseignements pour les humains ?

Une étude publiée dans la revue Science révèle que les manchots à jugulaire, des oiseaux plus petits que les manchots empereurs et qui vivent eux aussi en Antarctique, pratiquent en période de nidification, des milliers de micro-siestes tout au long de la journée et de la nuit. Plus précisément, 10 000 micro-siestes de 3,91 secondes qui leur permettent finalement de dormir onze heures par jour.

Quand il couve, le manchot à jugulaire reste près du nid pendant une quarantaine de jours pour surveiller les œufs – puis les poussins – et les protéger des prédateurs. Dans cette période, c’est leur partenaire qui s’occupe de rechercher la nourriture.

Quatorze manchots équipés de capteurs sur le dos !

Pour étudier ces manchots durant leur nidification, les chercheurs coordonnés par Paul-Antoine Libourel, ingénieur de recherche CNRS et écophysiologiste du sommeil au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, ont suivi 14 manchots d’une colonie de l’île du Roi-George située à environ 120 kilomètres de la péninsule Antarctique.

Ils leur ont attaché des petits capteurs non invasifs sur le dos, connectés à une dizaine d’électrodes enregistrant leur activité cérébrale, leur énergie musculaire, leur rythme cardiaque et le mouvement de leurs yeux. C’est ainsi qu’ils ont pu observer les milliers de micro-siestes qui s’avèrent essentielles à la survie de l’espèce. Et, au passage, ils ont établi qu’il est possible de se reposer en dormant 10 000 fois quelques secondes…

Source l'Humanité

18:15 Publié dans Connaissances, Planète, Science, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manchot, sieste | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

21/05/2023

Chez Elsa et Louis, vivre d’amour, d’eau fraîche et d’écriture

Maison Louis Aragon.jpg

À Saint-Arnoult-en-Yvelines, à proximité de la forêt de Rambouillet, la dernière demeure d’Elsa Triolet et Louis Aragon, un ancien moulin à eau, est devenue un lieu de mémoire mais aussi de recherches et de créations artistiques contemporaines.

La première fois que le couple vit la bâtisse, il la trouva franchement belle. Les bâtiments, remaniés aux XVIIIe et XIXe siècles, sont nichés dans un écrin de verdure où serpente une petite rivière, la Rémarde. Jusqu’au début du XXe siècle, le moulin de Villeneuve moud les grains des champs de la Beauce toute proche. Ils sont conquis, nous aussi.

« Un petit coin de terre de France »

Lorsqu’ils achètent le domaine en 1951, Louis Aragon et Elsa Triolet sont des auteurs reconnus. Elle a été la première femme à obtenir le prix Goncourt pour « Le premier accroc coûte deux cents francs », publié en 1944. Lui a fait paraître la même année « Aurélien », son chef-d’œuvre romanesque. Communistes tous deux, ils ont pris fait et cause pour la Résistance. Louis Aragon est à la tête du quotidien « Ce soir ». Ils ont la cinquantaine passée et, pour la première fois, ils deviennent propriétaires. Elsa la Russe, la déracinée, se réjouit de posséder un « petit coin de terre de France ». Architecte de formation, elle s’investit dans l’aménagement du parc de 6 hectares, baptise les bois et les allées. C’est dans l’une d’entre elles qu’elle meurt d’une crise cardiaque en 1970. Et c’est aussi là qu’elle est enterrée, à sa demande et sur dérogation présidentielle.

Découvrez notre hors série Le feu d'Elsa

Un legs à l’état

Louis préfère alors retourner vivre à Paris, la ville où il est né et où il a rencontré la romancière en 1928. « Arrachez-moi le cœur, vous y trouverez Paris », autrement dit la femme aimée, comprend-on en lisant le poème « Il ne m’est Paris que d’Elsa » (1964). À sa mort en 1982, il rejoint sa compagne dans la tombe. Pour s’y rendre, il faut emprunter un petit pont entre un magnolia et un ancien lavoir.

En ce début avril, la pelouse vert printemps est parsemée de pâquerettes, de violettes et de primevères. En haut d’une volée de marches, au pied des hêtres, une sobre dalle de pierre où sont gravés leurs noms et une citation d’Elsa. On remarque l’absence du prénom devant le nom – d’emprunt – de l’écrivain. Le chantre du mentir-vrai a souhaité effacer un des rares legs de son père, le député Louis Andrieux, qui ne l’a jamais reconnu. Leur vue pour l’éternité offre un panorama sur la maison et quelques-unes de la trentaine de sculptures qui habitent le jardin. Car Aragon donne le lieu à l’État en 1976 à condition qu’il reste ouvert à la création contemporaine. Il est ouvert au public depuis 1994.

Lire notre entretien avec Guillaume Roubaud-Quashie, qui dirige la Maison Elsa Triolet-Aragon

Extravagance et simplicité

Les deux intellectuels se retroussent les manches à l’extérieur, s’adonnant avec plaisir au jardinage. L’intérieur de la maison est « en parfait état, avec tout le mobilier nécessaire », écrit Elsa à sa sœur, l’artiste Lili Brik. La visite guidée commence par la cuisine, équipée d’un confort moderne pour l’époque. Le réfrigérateur, arrivé des États-Unis dans les années 1940, fonctionne encore.

La pièce donne le ton de ses hôtes peu ordinaires. Au mur, « le Cheval roux », une céramique de Fernand Léger offerte à Elsa au moment de la parution de son roman homonyme en 1953, qu’elle a d’ailleurs écrit au moulin. Des œuvres d’artistes amis, Picasso ou encore Neruda, font partie des meubles.

La femme de lettres s’est chargée de la décoration. Elle a choisi ici les carreaux bleus de Delft, les mêmes que ceux de la maison de Monet à Giverny. Leur couleur, sa préférée, tranche avec le rouge des briques du plafond en voûte catalane conçu pour supporter le poids du blé mis à sécher à l’étage du dessus. Elle aime aussi chiner et détourner les objets, comme cette balance à grains transformée en lampe.

« Le fantastique devenu fontaine ! »

Dans le grand salon, une extravagance tranche avec la simplicité des lieux. Sous la mezzanine, une lucarne enchâssée dans un mur permet d’admirer – comme les nombreux visiteurs et amis du couple – la chute d’eau qui alimentait la roue du moulin, retirée bien avant leur arrivée. « Le fantastique devenu fontaine ! » écrit encore Elsa à Lili. Une grande partie des murs est habillée de bibliothèques.

La maison abrite près de 30 000 ouvrages. Tout le fonds, qui contient aussi des traductions, des photographies et des journaux, a été légué au CNRS. Les livres sont exposés partout, sauf les polars, enfermés dans un placard. Elsa les cache mais les dévore pendant ses nuits d’insomnie.

À l’étage, la chambre et le bureau de l’écrivaine donnent l’impression que les habitants sont partis la veille. Une foule de souvenirs et de petits objets y sont disséminés, dont le nécessaire qui sert à Elsa à fabriquer des bijoux en matériaux récupérés, qu’à une époque Aragon allait vendre sous le nom de M. Triolet aux couturiers parisiens. Elsa la muse, figure centrale de la construction poétique d’Aragon, prend alors chair.

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24/12/2019

George Mallory L’Everest "parce qu’il est là"

Mallory.jpgUn autre alpiniste a-t-il gravi l’Everest, vingt-neuf ans avant l’exploit reconnu d’Edmund Hillary ? La question est toujours débattue pour savoir si, en 1924, George Mallory, incarnation d’une génération voulant oublier la Grande Guerre, a contemplé la Terre depuis le toit du monde.

Comme nombre d’alpinistes de son époque, il ne jugeait pas très « sport » d’employer de l’oxygène pour gravir les sommets. George Mallory, le 8 juin 1924, s’y résoudra pourtant, pour sa troisième tentative de gravir l’Everest. Ce jour-là, à 12 h 50, l’alpiniste anglais âgé de 37 ans disparaît dans la brume, en compagnie d’Andrew Irvine.

Un peu plus bas, Noel Odell, qui tentait de rejoindre le camp VI, à plus de 8 000 mètres, entraperçut entre deux nuages ces deux petits points sombres sur la glace. « Il y eut soudain une éclaircie et toute l’arête sommitale et la cime de l’Everest sont apparues, écrivit-il dans ses Mémoires. Puis la brume les enveloppa de nouveau. » Odell attendra deux jours qu’ils reviennent, avant de déployer sur la neige deux sacs de couchage en T : le signal convenu pour signifier au reste de l’équipe, plus bas, qui scrutait chaque heure aux jumelles, qu’il n’y avait plus d’espoir.

Pas de preuve directe mais un indice de succès

Pour percer un peu plus le mystère, il faut attendre 1999. Cette année-là, une expédition se donne pour but de retrouver des traces de Mallory. Dans les années 1930 fut retrouvé un piolet qui appartenait à l’un ou l’autre. En 1975, un alpiniste chinois affirme avoir aperçu un cadavre qu’il décrit comme celui d’un alpiniste anglais, mais meurt le lendemain dans une ascension.

Une bouteille d’oxygène datant des années 1920 est retrouvée en 1991 sur la route du sommet. Avec ces indices, l’expédition de 1999 retrouve le corps de Mallory à 8 290 mètres sur la face nord de l’Everest. Son cadavre est face contre le sol, portant les stigmates d’une chute. Celui d’Irvine reste prisonnier de la montagne. Sur Mallory est retrouvé son altimètre, des lettres de sa femme, un canif, des lunettes de glacier, mais pas l’un des deux appareils photo qui devaient immortaliser l’instant au sommet. Pas de preuve directe donc du succès de l’ascension.

Mallory n’avait pas non plus la photographie de sa femme, qui ne le quittait jamais, et ça, c’est au contraire un indice de succès : il avait promis de la laisser en haut… Après une cérémonie anglicane improvisée, le corps de Mallory a été recouvert de pierres.

Aujourd’hui encore, la question de savoir si Mallory et Irvine ont bel et bien été les premiers à gravir l’Everest (baptisé du nom d’un responsable de la Royal Geographical Society au XIXe siècle) est débattue. Mallory, membre du prestigieux Alpine Club, aurait été alors, vingt-neuf ans avant sir Edmund Hillary et son porteur Tensing Norgay, un pionnier sur le toit du monde. Pour l’alpiniste italien Reinhold Messner, la chose est impossible.

Les deux hommes ne pouvaient pas franchir le deuxième ressaut à cette époque – aujourd’hui, une échelle le permet – sans pitons, sans chaussures adaptées, et la fine corde de soie dont il disposait n’aurait pu retenir un homme dans sa chute. Le ressaut, classé en sixième degré, aurait été en raison de l’altitude, 8 600 mètres, un mur infranchissable. On aurait tort de ne jurer que par l’équipement, la technologie. Peu après la découverte du corps de Mallory, une équipe d’experts en textile mit trois ans à concevoir une « réplique » des tenues portées par Mallory et ses compagnons, faites de laine, soie, coton et gabardine.

Elles se sont révélées adaptées au froid extrême – les sherpas étaient, eux, engourdis par la température. Mieux encore, l’équipement de Mallory se révélait, avec ce test, 20 % plus léger pour les vêtements et 40 % pour les chaussures que les produits actuels.

Interrogé sur sa motivation à revenir dans l’Himalaya et gravir la montagne de l’Everest, George Mallory répond du tac au tac : « Parce qu’elle est là . » « Mallory est peut-être parvenu au sommet de l’Everest en 1924 mais je suis le premier à en être redescendu vivant. » Vachard au titre de la confraternité, Edmund Hillary a raison au regard de la tradition alpine. Pourtant, rien n’aurait pu se faire sans les trois expéditions qui, en 1921, 1922 et 1924, s’attelèrent à l’Everest.

Il fallut partir de Darjeeling (nord de l’Inde) et sa chaleur étouffante pour rejoindre la face nord et ses – 40 °C. Les expéditions britanniques, mêlant militaires et alpinistes civils, qui, tous, connurent les tranchées de 1914-1918, s’inscrivent dans un complexe environnement, à la fois diplomatique et scientifique. Il s’agit de cartographier une région inconnue aussi à des fins militaires, se jouer de la Russie soviétique qui a des vues sur la région, amadouer le dalaï-lama. Et, au sortir de la boucherie de la Grande Guerre, procurer à une nation tout entière un motif de fierté.

12:33 Publié dans Connaissances, Histoire, Planète, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : everest, mallory, alpinisme | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!