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06/01/2024

10 000 siestes par jour : un manchot, ça dort quand même énormément

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Pour assurer la survie de leur espèce, les manchots à jugulaire pratiquent 10 000 micro-siestes quotidiennes. De quoi en tirer des enseignements pour les humains ?

Une étude publiée dans la revue Science révèle que les manchots à jugulaire, des oiseaux plus petits que les manchots empereurs et qui vivent eux aussi en Antarctique, pratiquent en période de nidification, des milliers de micro-siestes tout au long de la journée et de la nuit. Plus précisément, 10 000 micro-siestes de 3,91 secondes qui leur permettent finalement de dormir onze heures par jour.

Quand il couve, le manchot à jugulaire reste près du nid pendant une quarantaine de jours pour surveiller les œufs – puis les poussins – et les protéger des prédateurs. Dans cette période, c’est leur partenaire qui s’occupe de rechercher la nourriture.

Quatorze manchots équipés de capteurs sur le dos !

Pour étudier ces manchots durant leur nidification, les chercheurs coordonnés par Paul-Antoine Libourel, ingénieur de recherche CNRS et écophysiologiste du sommeil au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, ont suivi 14 manchots d’une colonie de l’île du Roi-George située à environ 120 kilomètres de la péninsule Antarctique.

Ils leur ont attaché des petits capteurs non invasifs sur le dos, connectés à une dizaine d’électrodes enregistrant leur activité cérébrale, leur énergie musculaire, leur rythme cardiaque et le mouvement de leurs yeux. C’est ainsi qu’ils ont pu observer les milliers de micro-siestes qui s’avèrent essentielles à la survie de l’espèce. Et, au passage, ils ont établi qu’il est possible de se reposer en dormant 10 000 fois quelques secondes…

Source l'Humanité

18:15 Publié dans Connaissances, Planète, Science, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manchot, sieste | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/12/2023

Une IA découvre les premiers nouveaux antibiotiques depuis plus de 60 ans

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Une nouvelle classe d'antibiotiques pour les bactéries "Staphylococcus aureus" résistantes aux médicaments (SARM) a été découverte en utilisant des modèles d'apprentissage profond plus transparents.

L'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) est en train de changer la donne dans le domaine de la médecine. La technologie vient de permettre à des scientifiques de découvrir les premiers nouveaux antibiotiques depuis 60 ans.

Cette découverte d'un nouveau composé capable d'éliminer une bactérie résistante aux médicaments qui tue chaque année des milliers de personnes dans le monde pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

"L'idée était d'évaluerla capacité des modèles à prédire que certaines molécules seraient de bons antibiotiques", déclare James Collins, professeur d'ingénierie médicale et de sciences au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l'un des auteurs de l'étude, dans un communiqué.

"Notre travail fournit un cadre qui permet d'économiser du temps et des ressources et qui est capable d'analyser la composition, du point de vue de la structure chimique, d'une manière que nous n'avions pas jusqu'à présent".

Les résultats ont été publiés aujourd'hui dans Nature et cosignés par une équipe de 21 chercheurs.

L'étude vise à "ouvrir la boîte noire"

L'équipe à l'origine du projet a utilisé un modèle d'apprentissage profond ("deep learning") pour prédire l'activité et la toxicité du nouveau composé.

L'apprentissage profond implique l'utilisation de réseaux neuronaux artificiels, qui permettent à une IA d'apprendre et de découvrir de nouvelles idées à partir de données sans programmation explicite.

Il est de plus en plus souvent appliqué à la recherche médicale afin d'accélérer l'identification de médicaments candidats potentiels, de prédire leurs propriétés et d'optimiser leur processus de développement.

Dans le cas présent, les chercheurs se sont concentrés sur le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM).

Les infections à SARM peuvent aller d'infections cutanées bénignes à des affections plus graves et potentiellement mortelles telles que la pneumonie et les infections sanguines.

Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), près de 150 000 infections à SARM se produisent chaque année dans l'Union européenne et près de 35 000 personnes meurent chaque année dans l'Union d'infections résistantes aux antimicrobiens.

L'équipe de chercheurs du MIT a utilisé un modèle d'apprentissage profond considérablement élargi à l'aide d'un immense ensemble de données.

Pour créer les données d'entraînement,environ 39 000 composés ont été évalués pour leur activité antibiotique contre le SARM. Par la suite, les données résultantes et les détails concernant les structures chimiques des composés ont été introduits dans le modèle.

"Ce que nous avons voulu faire dans cette étude, c'est ouvrir la boîte noire. Ces modèles consistent en un très grand nombre de calculs qui imitent les connexions neuronales, et personne ne sait vraiment ce qui se passe sous le capot", déclare Felix Wong, chercheur postdoctoral au MIT et à Harvard et l'un des principaux auteurs de l'étude.

Découvrir un nouveau composé

Pour affiner la sélection des médicaments potentiels, les chercheurs ont utilisé trois autres modèles d'apprentissage profond. Ces modèles ont été entraînés à évaluer la toxicité des composés sur trois types distincts de cellules humaines.

En intégrant ces prédictions de toxicité à l'activité antimicrobienne précédemment déterminée, les chercheurs ont mis en évidence des composés capables de combattre efficacement les microbes avec un minimum de dommages pour le corps humain.

À l'aide de cet ensemble de modèles, environ 12 millions de composés disponibles dans le commerce ont été passés au crible.

Ces modèles ont permis d'identifier des composés appartenant à cinq catégories différentes, classées en fonction de sous-structures chimiques spécifiques au sein des molécules, qui manifestent un certain type d'activité contre le SARM.

Par la suite, les chercheurs ont acquis environ 280 de ces composés et les ont testés contre le SARM en laboratoire. Cette approche leur a permis d'identifier deux candidats antibiotiques prometteurs appartenant à la même classe.

Dans des expériences impliquant deux modèles de souris - l'un pour une infection cutanée à SARM et l'autre pour une infection systémique à SARM - chacun de ces composés a divisé par 10 la population de SARM dans les hôtes.

Source EuroNews

18:26 Publié dans Actualités, Planète, Science, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ia, antibiotique, santé | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

04/03/2017

« Macron, c’est Tony Blair avec 20 ans de retard »

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Propos recueillis pas Lola Ruscio, Humanite.fr

Entretien avec l’économiste Frédéric Farah, co-auteur de l’ouvrage « Introduction inquiète à la Macron-économie » et professeur d’économie à l’université Paris III.
 
Quelle est votre appréciation de son programme économique dévoilé intégralement jeudi ?

Frédéric Farah : Macron est vendu comme du neuf, mais ce qu’il propose est poussiéreux. Il s’inscrit dans la continuité avec la ligne social-libérale du gouvernement tout en appuyant sur l’accélérateur.  On pourrait croire que la nouveauté se trouve dans sa réforme du marché du travail ou de l’assurance-chômage, mais elles sont directement inspirées du modèle anglais.  Alors que l'assurance-chômage est aujourd'hui financée par les cotisations salariales et patronales, il veut que ce système soit financé par l’impôt. Ce qui va engendrer un Etat social au rabais : tout le monde va bénéficier d’un minimum chômage, mais les indemnités vont être tirées vers le bas, comme c’est le cas en Grande-Bretagne. Pareil sur l’arrêt du versement des allocations chômage en cas de refus après des offres d’emploi, elles aussi inspirées par Margaret Thatcher. Autant de mesures qui ne combattent pas le chômage, mais les chômeurs.

Il s’inspire aussi de la flexisécurité danoise, initiée dans les années 1990, qui repose sur un marché du travail « flexible » et sur des facilités à licencier et embaucher, en assurant aux personnes une allocation modulable dans le temps et un accès à la formation. Dans ce sillage, Macron pense qu’accorder plus de flexibilité  sur le marché du travail revient à créer automatiquement des emplois. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui préconisait cette recette en 1994, concédait en 2004,  qu’il n’y a pas de corrélation entre la création d’emplois et la  flexibilité.  Au bout de la logique libérale, la flexibilité conduit à la modération salariale : le salaire est perçu comme un coût à comprimer pour gagner en compétitivité.
 
En ce sens, son projet s’inscrit-il dans les politiques d’austérité mises en œuvre en Europe ?
Oui. Emmanuel Macron est euro-compatible : il promet un plan de relance de 50 milliards et une réduction des dépenses publiques à hauteur de 60 milliards d’euros, en restant très flou sur la manière dont il va le faire. Comme il ne veut pas changer de cadre européen, il va davantage libéraliser, miser sur la  formation et la  mobilité en espérant que ça marche,  accroître le contrôle des chômeurs… Il reste dans cette logique qui consiste à traquer la dépense publique, comme si elle était improductive par nature. A l’instar des élites françaises, le candidat souhaite amplifier les réformes structurelles pour obtenir les faveurs de l’Allemagne. C'est-à-dire réformer le droit du travail et la protection sociale et ne trouve rien à redire sur l’euro ou les règles budgétaires. Sans sortir de ces règles européennes, une seule orientation politique est possible, qui repose sur un élargissement de la concurrence et un renforcement des mécanismes de marché.
 
L’alternative pour sortir de l’austérité est européenne ?
Oui, mais pas dans l’Europe que nous connaissons. Depuis le tournant de la rigueur sous Mitterrand, et plus que dans les décennies précédentes, la France a choisi d’associer son avenir au sein de la construction européenne. Personne n’a remis en cause cette idée, qui a été reprise par les majorités gouvernementales successives. Mais, aujourd’hui, les candidats devraient débattre sur notre rapport à l’Europe. Il appartient à la France de redonner vie au couple franco-allemand, non pas en se soumettant à son modèle, mais en lui expliquant qu’elle a intérêt à redevenir une Allemagne européenne, comme ce fût le cas pendant la guerre froide, et non plus une Europe allemande, comme c’est le cas aujourd’hui.
Concernant la zone euro, même le FMI, qui n’est pourtant pas une organisation altermondialiste, explique que la monnaie européenne est surévaluée pour l’économie française et sous-évalué pour l’économie allemande. Emmanuel Macron a choisi de ne pas s’emparer de ce débat. Pourtant la solution est européenne. 

23/12/2013

Coeur artificiel. Carmat, histoire d’une « medtech » en or

santé, recherche médicale, transplantation cardiaque, carmat, alain carpentier

La société aura levé 100 millions d’euros (privés et publics) pour lancer sa prothèse cardiaque définitive qui a été implantée avec succès sur un patient de 75 ans, mercredi dernier à Paris.

C’est une longue histoire, et aussi une affaire de gros sous. Connu pour avoir inventé des valves cardiaques biologiques en 1972, le chirurgien français Alain Carpentier se lance ensuite dans la conception d’un cœur artificiel. Le médecin part d’un constat simple: le manque notoire de greffons dont sont victimes des dizaines de milliers d’insuffisants cardiaques chaque année.

La chasse aux grammes

En 1993, il s’allie avec le patron de Matra (aujourd’hui filiale d’EADS), Jean-Luc Lagardère. Après la réalisation d’un premier prototype de près de deux kilos, il poursuit ses recherches pour tenter de faire fondre la précieuse prothèse. «J’ai chassé les grammes en silence pendant vingt-cinq ans!» résume au JDD celui qui est parvenu à produire un cœur artificiel d’environ 900 grammes. Un exploit mené sous le bastion de la société Carmat (contraction de Carpentier et Matra), créée en 2008 avec EADS donc (32,6 % du capital), et le fonds d’investissement Truffle Capital (33,5 %), le professeur Carpentier conservant 14,3 %.

440 millions d'euros

L’entreprise, qui se définit comme «une medtech innovante», aura levé en tout près de 100 millions d’euros pour parvenir à ses fins, dont 33 millions d’Oséo (BPI France), soit l’aide la plus importante fournie par la Banque publique d’aide aux PME. Introduite en Bourse en 2010, Carmat pèserait aujourd’hui 440 millions d’euros. Et pourrait s’offrir un avenir en or, pour peu que ses premières transplantations soient couronnées de succès. «Le besoin médical est considérable, avec un marché potentiel de plusieurs milliards d’euros», évalue dans un entretien au Monde le cofondateur de Carmat et patron de Truffle Capital, le Dr Philippe Pouletty. Lequel espère «élargir les essais dès 2014 à une vingtaine de patients». Seule inconnue: la prise en charge d’une telle opération par la Sécurité sociale. «Nous sommes confiants, assure Philippe Pouletty. Des cœurs artificiels beaucoup moins sophistiqués et d’un coût comparable sont déjà autorisés et remboursés dans plusieurs pays.»

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Alexandre Fache, l'Humanité