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02/03/2014

Amnesty International dénonce l’impunité d’Israël

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Dans un rapport accablant, l’ONG a recensé la mort de 22 
Palestiniens, dont 4 enfants, en 2013 en Cisjordanie occupée.

Samir Awad, seize ans, tué en janvier 2013 devant son école, ne connaîtra pas les résultats des examens qu’il venait de passer. « Ils venaient de lui tirer dans la jambe, mais il a réussi à s’enfuir… Jusqu’où peut courir un adolescent blessé ? Ils auraient pu facilement l’arrêter… mais ils ont préféré lui tirer à balles réelles dans le dos », témoigne son ami Malik Murar, seize ans. Samir, qui participait à une manifestation contre l’occupation, n’était pas armé, relève Amnesty International dans un rapport publié jeudi sur la violence de la police et de l’armée israéliennes en Cisjordanie.

>>> Lire le rapport d'Amnesty international (en anglais)

Autre histoire rapportée dans ce document accablant, celle de Yassin Al Karakyn, treize ans, d’Al-Ezariyya, à l’est de Jérusalem. Après l’avoir touché avec une balle caoutchouc-acier à la jambe, des soldats israéliens se sont précipités sur lui, le rouant de coups tout en se photographiant en train de le maltraiter. La scène a été filmée par Rami Alarya, du Alqods 
Independent Media Center. Et que dire de ces deux jeunes footballeurs, Jawhar Nasser, dix-neuf ans, et Adam Abd Al Raouf Halabiya, dix-sept ans ? Alors qu’ils revenaient d’une séance d’entraînement au stade du Roi-Fayçal, à Al-Ram, près de Jérusalem, le 31 janvier dernier, ils ont été blessés par balles aux pieds, à proximité d’un check-point, information ne figurant pas dans le rapport d’Amnesty. Ils ne pourront sans doute plus jamais jouer au football…

Ces cas sont illustratifs de cette répression au quotidien sur fonds d’exactions, commises en toute impunité. Vingt-deux civils palestiniens, dont quatre enfants ont été ainsi tués en 2013. Depuis 2011, 45 Palestiniens ont été tués et autour de 8 000, dont 1 500 enfants, « ont été blessés par des balles de métal enrobées de caoutchouc et par l’utilisation inappropriée de gaz lacrymogène », lit-on dans ce rapport. Pour Philip Luther, l’un des responsables de l’ONG : « La fréquence et la persistance du recours à la force arbitraire et abusive contre des manifestants pacifiques en 
Cisjordanie par les soldats et les policiers israéliens – ainsi que l’impunité dont ils bénéficient – laissent à penser qu’il s’agit là d’une politique délibérée. »

Une autre victime jeudi. Motazz Washaha, vingt-deux ans, a été tué hier par des soldats israéliens à Bir Zeit, près de Ramallah (Cisjordanie). Ce meurtre, car le jeune Palestinien réfugié dans sa maison n’était pas armé contrairement à ce qu’affirme l’armée israélienne, a eu lieu le jour de la publication du rapport d’Amnesty International accusant Israël d’avoir tué des dizaines de civils en Cisjordanie depuis trois ans. En décembre, l’ONG israélienne B’Tselem avait annoncé que 27 Palestiniens avaient été tués en Cisjordanie.

Lire aussi :

Hassane Zerrouky                     

Documents à télécharger:
Le rapport d'Amnesty international (en anglais)
Le rapport d'Amnesty international (en anglais)

02/11/2013

OMAR : Quand Roméo fait le mur pour retrouver Juliette !

cinéma, palestine, hany abu-assad, OmarOmar vit en Cisjordanie. Habitué à déjouer les balles des soldats, il franchit quotidiennement le mur qui le sépare de Nadia, la fille de ses rêves et de ses deux amis d'enfance, Tarek et Amjad. Les trois garçons ont décidé de créer leur propre cellule de résistance et sont prêts à passer à l'action. Leur première opération tourne mal.
Capturé par l'armée israélienne, Omar est conduit en prison. Relâché contre la promesse d'une trahison, Omar parviendra-t-il malgré tout à rester fidèle à ses amis, à la femme qu'il aime, à sa cause.

ALLO CINE

LA CRITIQUE DU JOURNAL L'HUMANITE

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Un film palestinien remportait tous les suffrages à Cannes dans la section Un certain regard. Les nôtres également ainsi que ceux du jury, qui lui attribuait son prix.Omar, de Hany Abu-Assad. Palestine. 1 h 37. 

Certains ont pu avoir en des temps anciens des préjugés vis-à-vis du cinéma palestinien. Un pays pauvre aussi peu étendu même si densément peuplé que la Palestine, en état de guerre permanente de surcroît, ne saurait disposer d’un cinéma conséquent.

C’était oublier que ce pays avait déjà sécrété un très grand maître en la personne d’Elia Suleiman, le réalisateur de Chronique d’une disparition et Intervention divine.

C’était oublier aussi que Suleiman n’est pas unique. En témoigne Hany Abu-Assad, qui nous a déjà régalés une demi-douzaine de fois, en particulier en 2002 avec le Mariage de Rana et, en 2005, avec Paradise Now.

La récidive est au plus haut avec cet Omar, reparti de Cannes avec le prix du jury obtenu dans la section Un certain regard, et qui vient d’être retenu comme le candidat officiel de la Palestine dans la course pour l’oscar du meilleur film étranger.

 L’histoire nous a fait penser à la célèbre citation de Samuel 
Fuller jouant dans Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard : « Un film est un champ de bataille : amour, haine, violence, action, mort, en un mot émotion. »

cinéma, palestine, hany abu-assad, OmarNous ne sommes pas pour autant dans le romantisme anarchisant à la Nicholas Ray propre aux nantis mais dans la réalité presque documentaire de la vie quotidienne dans les territoires occupés. Pourtant, là aussi, on trouve des corps mus par des pulsions, qu’elles proviennent de l’engagement politique ou des pulsions sexuelles, du refuge dans la famille ou de l’investissement dans l’amitié.

Le réalisateur du film, qui est son propre scénariste, semble avoir relu pour l’occasion toutes les grandes tragédies shakespeariennes, à commencer par Roméo et Juliette, mais en leur adjoignant toutes les propriétés du mélodrame, faire advenir au peuple ce qui était auparavant le privilège des princes et des rois. Pourquoi au demeurant les sentiments nobles leur seraient-ils réservés ? Pourquoi le peuple n’aurait-il pas droit à la jalousie, à la haine, à la confiance, à la défiance, à l’amour passion, à la duperie, à la rouerie, à la trahison ?

C’est ce qui dote ce film d’une force émotionnelle sans pareille, l’auteur ayant pris la décision juste de s’appuyer sur une mise en scène discrète quoiqu’en écran large et sur une distribution qu’on ne peut que louer bien que la plupart des jeunes comédiens tutoient la caméra pour la première fois de leur brève existence.

Au résultat, on a rarement aussi bien vu en action la solidarité ici en jeu, ou une guerre des pierres qui ressemble à l’occasion à une guerre des boutons, ou un franchissement de mur qui s’apparente au jeu du chat et de la souris. Pour une fois, les Palestiniens ne se limitent pas à une façade militante aseptisée. Ils sont faits de chair et de sang, de désirs et de contradictions. Grâce en soit rendue au cinéaste.

Jean Roy

CRITIQUE D'UNE LECTRICE

Un film puissant, plein de sentiments et d'humanité, un film très dur autant parce qu'on continue à y découvrir (et ne pas comprendre) la dureté de l'homme, son coté "obscur", la trahison ... mais aussi très beau parce que l'amitié et l'amour dépassent le reste ! Un film qui devrait tous nous apprendre à grandir ... Écrit par : dhuez

04/09/2012

Pour Romney, le chemin de la Maison-Blanche passe par Jérusalem

romney.jpgLe candidat républicain à la présidence ne ménage pas ses efforts pour courtiser l'électorat juif, allant jusqu'à lier la domination économique d'Israël sur les Palestiniens à des différences culturelles.

Alors qu'il s'était attaché à répéter qu'il respecterait cette règle non écrite – et souvent bafouée – selon laquelle les candidats à l'élection présidentielle devraient s'abstenir de critiquer leur adversaire ou la politique étrangère américaine lors de déplacements internationaux, le seul effort que Mitt Romney semble avoir consenti à faire durant sa visite en Israël [du 28 au 30 juillet] est de n'avoir pas nommément cité le président Obama. Accompagné de plusieurs grands contributeurs financiers prorépublicains, Mitt Romney a tenu un discours très offensif, aussi peu ambigu quant à sa cible que vague quant aux moyens de mettre en œuvre sa politique.

Ses propos sur l'Iran, Jérusalem et les Palestiniens étaient autant d'attaques dirigées contre l'administration Obama. Mitt Romney serait un bien meilleur allié d'Israël que l'actuel président. Il serait plus ferme face à l'Iran. Il reconnaîtrait Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu [la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, ne reconnaît pas Jérusalem comme capitale d'Israël]. Pour faire bonne mesure, le candidat républicain a également insulté les Palestiniens en déclarant que la domination économique d'Israël était liée à des différences culturelles, et non à des décennies d'occupation.

S'il n'est pas facile d'estimer l'impact de telles déclarations au cas où Mitt Romney serait élu, cela n'est guère encourageant. Ce discours musclé était surtout destiné aux Juifs américains et aux chrétiens évangéliques, dont un certain nombre accompagnaient le candidat durant cette tournée. L'ancien gouverneur du Massachusetts tente de gagner des voix et adopte une posture agressive pour plaire à ses soutiens de campagne comme le milliardaire Sheldon Adelson. Ce magnat des casinos fait en effet partie de l'aile dure du lobby pro-israélien et est prêt à dépenser quelque 100 millions de dollars [81 millions d'euros] pour battre Obama.

L'initiative n'est pas nouvelle

Contrairement à ce qu'affirme le candidat républicain, tous les présidents américains ont mené des politiques pro-israéliennes, y compris Barack Obama. On peut toutefois être pro-israélien sans faire sous-traiter la politique étrangère américaine par ses contributeurs financiers ou des dirigeants de l'Etat hébreu. Si certains ont applaudi aux déclarations de Mitt Romney sur Jérusalem capitale d'Israël ou le possible transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, de telles initiatives ne feraient que compliquer la tâche des Etats-Unis en tant qu'intermédiaire pour la paix au Proche-Orient.

Ce n'était pas rendre service aux Etats-Unis que de louer la réussite économique israélienne tout en passant sous silence les difficultés des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Mitt Romney a également révélé une ignorance troublante en minimisant les écarts de revenus entre Israël et les Territoires palestiniens voisins. D'après les chiffres de la CIA, le PIB par habitant s'élevait à 29 800 dollars [24 277 euros] dans l'Etat hébreu en 2009, contre 2 900 dollars [2 362 euros] en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Concernant le programme nucléaire iranien, Barack Obama et Mitt Romney sont tous les deux favorables aux sanctions et aux négociations et n'écartent pas l'option militaire. On ignore toutefois si Mitt Romney président utiliserait les sanctions différemment et jusqu'où il serait prêt à négocier. Un des conseillers du candidat républicain a déclaré que la stratégie de Barack Obama s'était soldée par un "échec". Le 29 juillet, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou semblait partager cette opinion. De son côté, Mitt Romney a exclu tout scénario se limitant à "contenir" la menace du programme nucléaire iranien sans l'éliminer et a réaffirmé le droit de l'Etat hébreu à intervenir en Iran au nom de sa sécurité.

Le président Obama reconnaît également le droit d'Israël à se défendre mais a demandé à son allié de ne rien entreprendre, au moins tant que les négociations se poursuivaient. La rhétorique offensive de Mitt Romney et de certains de ses conseillers fait craindre un plus grand risque d'opération militaire. Les ambitions nucléaires iraniennes constituent effectivement une menace pour les Etats-Unis, pour Israël, pour ses voisins arabes et pour le peuple iranien lui-même. Il ne faudrait toutefois pas se faire d'illusions quant au coût élevé d'une intervention en Iran et à ses bénéfices limités.

Les hommes politiques en campagne disent bien des choses qu'ils ne pensent pas ou qu'ils regrettent une fois élus, mais les électeurs ne peuvent juger un candidat que sur ses paroles. Plus Mitt Romney martèlera cette position agressive, plus il lui sera difficile de s'en distancer, surtout après avoir reçu 100 millions de dollars pour sa campagne.
 
Article publié par le New York Times

11:24 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romney, usa, israël, palestine, jérusalem | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/08/2012

UNE JEUNE BEDOUINE PALESTINIENNE DE 14 ANS « PRIX NOBEL » DE LITTERATURE

nobel.jpgLe prix Hans Christian Andersen, parfois surnommé le petit prix Nobel de littérature, est un prix international décerné depuis 1956, tous les deux ans par l'Union Internationale pour les Livres de Jeunesse en reconnaissance d'une « contribution durable à la littérature pour enfants ».

Il y a deux catégories de lauréats : auteurs et illustrateurs. Le prix tient son nom de l'écrivain danois Hans Christian Andersen, et les lauréats reçoivent une médaille d'or des mains de la reine du Danemark.

Dans la ville italienne de Sestri Levante, le jury a décerné cette année le prix catégorie "adolescents" à Salha Hamadin jeune bédouine palestinienne de 14 ans résidant près de Jérusalem . L' adolescente primée, est l'auteure d'un conte s'inspirant de la dure réalité d'un quotidien vécu au sein de la communauté des Bédouins en Cisjordanie.

Les oeuvres de 1200 jeunes concurrents du monde entier, âgés de 11 à 16 ans, se trouvaient en compétition pour le prix du nom de l'écrivain danois.

Hantouch débute par une scène où un bulldozer militaire surgit pour démolir le foyer de la jeune fille, ce qui pousse son agneau favori à l'emmener en voyage. L'animal, qui peut voler, la transporte en Espagne où elle rencontre le célébrissime joueur de football Lionel Messi. Il revient avec elle en Cisjordanie et lui promet de réparer le terrain de football de la communauté bédouine. Il lui offre aussi une place dans son équipe mais elle refuse, affirmant qu'elle est la seule à pouvoir s'occuper du troupeau de moutons de la famille car son père est en prison.

"C'est la réalité qui m'a inspirée", raconte Salha. "J'ai l'habitude de penser et rêver à une vie meilleure." Le père de Salha, Souleiman, purge actuellement une peine de 25 ans de prison en Israël.

Membre de la communauté des bédouins Jahalin, sa famille habite en zone C de Cisjordanie restée sous le contrôle total d'Israël. Selon les chiffres du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, 2 300 bédouins vivent dans 20 campements sur des collines à l'est de Jérusalem. Bien que plus de 80% d'entre eux aient le statut de réfugiés, la plupart de leurs habitations, de leurs écoles et de leurs bergeries risquent d'être démolies car les autorités israéliennes refusent de leur accorder des permis de construire.

Malgré son succès, Salha ne veut pas déménager dans l'espoir que "le rêve devienne un jour réalité, que cet endroit soit reconnu et que les enfants puissent s'amuser sur des terrains de jeux".

17:29 Publié dans Actualités, Livre, Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : palestine, prix nobel, andersen, salha hamadin | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!