29/09/2012
Budget 2013: les marchés financiers grands gagnants (analyse)
Dix milliards d'euros d'économies, vingt milliards de recettes nouvelles, les mesures présentées ce matin en Conseil des ministres n’ont qu’un seul objectif: celui de réduire le déficit à 3% du PIB l'an prochain.
Un budget de « combat », a lancé le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à l’issue du Conseil des ministres. Des mots repris en boucle par les différents ministres. Un combat « contre la crise, la dette et les injustices », a précisé de son côté Pierre Moscovici, ministre de l’économie. Mais pour Nicolas Sansu, député communiste et membre de la commission des Finances, ce budget est avant tout celui « du traité et des 3%, dans lequel il y a des réductions de dépenses, des postes de fonctionnaire en moins et des collectivités qui vont être attaquées. »
- Un budget pour satisfaire les marchés...
Sans nier, Pierre Moscovici a d’ailleurs déclaré qu’il s’agissait là d’une question de « crédibilité » vis-à-vis des marchés et de ses partenaires européens, pour continuer à emprunter à des taux intéressants. Une crédibilité qui pourrait être vite entachée par une baisse de la croissance qu’entrainerait la baisse des dépenses publiques et le manque de relance. D’autant que la prévision de croissance à 0,8% pour 2013 est jugée très optimiste et que beaucoup d’économistes estiment que les 3% ne seront pas atteints. Le gouvernement a d’ailleurs prévu plusieurs collectifs budgétaires.
- .... sur le dos des fonctionnaires...
Le projet de loi de Finances présenté ce vendredi matin en Conseil des ministres comprend 10 milliards d'euros d'économies réalisées sur les dépenses. Si les ministères de l'Education, de l'Intérieur et de la Justice voient leur quotidien amélioré, les autres vont devoir se serrer la ceinture. L'Agriculture, la Culture, et l'Economie sont les grands perdants et voient leur crédit fortement baisser. Au total 12.298 postes seront supprimés et 11.000 créer. Ce seront donc 1.287 postes de fonctionnaires qui disparaîtront.
- ... et des collectivités locales
Des suppressions d’emploi qui s’accompagnent d’un gel du point d’indice des fonctionnaires pour la troisième année consécutive. Pis, pour la deuxième année consécutive les collectivités vont être mises au régime sec. L’Etat a décidé de geler leur enveloppe à 50,5 milliards d’euros en 2013. Puis de la réduire de 750 millions d'euros en 2014 et en 2015, selon le projet de loi de finances (PLF) pour 2013. Une catastrophe économique au moment où les collectivités, premiers investisseurs de France, ont du mal à se financer. Une catastrophe sociale quand les dépenses de solidarité sont assurées par ces collectivités et que le taux de chômage est au plus haut.
- Un budget qui corrige des injustices fiscales...
La stratégie fiscale va dans un autre sens et corrige les injustices laissées par la droite, puisque ce sont 15,8 milliards de hausses d'impôts qui seront ponctionnés principalement chez les ménages aisés et les grandes entreprises. Avec la création d'une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 45% et la « taxe exceptionnelle » de 75% sur les revenus d'activité au-delà d'un million d'euros en sont les signes les plus spectaculaires. Et s'accompagnent d'une forte hausse de la taxation du capitall'alignement de la fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail.
« L'impôt total versé par le 1 % des ménages les plus aisés augmentera de plus de 2,8 milliards d'euros », insiste Bercy. Côté grands groupes, le projet mise sur un coup de rabot de 7 milliards d'euros sur plusieurs niches fiscales afin de « réduire de 30% l'écart" » qui voit aujourd'hui les grands groupes bénéficier d'un taux d'impôt sur les sociétés à 8%, inférieur de vingt points à celui des petites et moyennes entreprises (PME).
- ... mais qui met à contribution les classes populaires
Reste que les classes populaires et moyennes seront également mises à contribution par le maintien du gel du barème de l'impôt sur le revenu, à l’exception des deux premières tranches, représentant une hausse de l’Impôt sur le revenu de 2%. A laquelle s’ajoute une hausse de la redevance télé de 4,5 euros par foyer. Des mesures qui seront complétées, lundi, par 4 autres milliards de prélèvements inscrits dans le budget de la Sécurité sociale (taxes sur la bière, une hausse de prélèvement de 0,15% sur les pensions des retraités imposables, etc.), pour parvenir aux 20 milliards de recettes supplémentaires annoncés par François Hollande. « La justice par le refus de l’optimisation fiscale est présente dans ce projet, salue Nicolas Sansu. Il manque le rôle incitatif de l’impôt qui contraint les entreprises, par exemple, à réorienter leur stratégie. »
- Des impacts négatifs sur la croissance et l'emploi?
Plutôt que « d’inverser la courbe du chômage », François Hollande risque de l’accroître en réduisant le filet de croissance qui perdure aujourd’hui. Selon l’Office français des conjonctures économiques, cette austérité supplémentaire « amputerait l’activité de 1%, avec un coût social catastrophique». « Le taux de chômage dépasserait la barre des 11 % dès 2014» et «coûterait plus de 160 000 emplois en cinq ans ». Et ce ne sont pas les 300 millions d'euros supplémentaires alloués au ministère du Travail qui vont empêcher la dégradation de l’emploi.
Publié par l'Humanité
20:00 Publié dans Actualités, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : croissance, emploi, dette, budget, impôts, jean-marc ayrault, règle d'or, pierre moscovici, gouvernement, politique budgétaire, nicolas sansu, pacte budgétaire européen | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
09/07/2012
CONFERENCE SOCIALE : LE SOUHAIT DE PIERRE LAURENT !
Le secrétaire national du PCF espère que la conférence sociale déboucherait sur des "mesures concrètes", estimant qu'il y avait actuellement "trois urgences", les salaires, l'emploi et les services publics.
"Il faut rouvrir en grand le chantier des salaires, très au-delà de l'augmentation très faible du Smic qui a été annoncée", a-t-il relevé notamment ce matin sur Radio France Internationale (RFI). "Et puis en matière d'emploi, il faut des mesures immédiates contre les licenciements, des nouveaux droits pour les salariés, la reprise d'une politique industrielle", a ajouté le responsable du PCF.
"Enfin, en matière de service public, on attend des précisions sur l'application de l'abandon de la RGPP" (Révision générale des politiques publiques), a-t-il encore dit. Selon Pierre Laurent, il faut "des mesures nouvelles dans ces trois domaines immédiatement. C'est-à-dire, dès cet été et puis d'ici la fin de l'année, il faut que le changement soit visible dans ces trois domaines".
12:50 Publié dans Actualités, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre laurent, dialognue social, économie, dette | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
24/11/2009
Nouvelle crise à venir ? Un rapport qui fait froid dans le dos
L'une des plus grandes banques françaises, la Société Générale appelle ses clients à se préparer à l'éclatement de nouvelles bulles financières. Selon la banque, les états sont trop endettés.
La banque française Société Générale a envoyé à ses clients un rapport dans lequel elle leur conseille de se préparer à l'éclatement possible de nouvelles bulles financières. Evoquant notamment l'hypothèse du "pire scénario de la dette", la banque explique que les plans de sauvetage mis en place lors de la crise financière ont déplacé les dettes des banques vers les états. Ces derniers sont désormais extrêmement surendettés: "Nous avons pratiquement atteint un point de non retour en ce qui concerne la dette publique" indique le document de 68 pages qui énumère les dettes des grands nations dans deux ans: 125% du PIB aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, 270% au Japon !
Vieillissement de la population
Selon le rapport, le problème de la dette n'aura jamais été aussi grave. Pire même qu'au sortir de la seconde guerre mondiale. "Les gouvernements seront pris à la gorge", explique le rapport citant la cause première de cette menace: le vieillissement de la population qui compliquera le remboursement de la dette par un timide retour de la croissance économique.
Les conséquences du scénario catastrophe
Quelles seraient les conséquences de ce scénario catastrophe: chute des marchés, terrible inflation, chute brutale du dollar, poursuite de la hausse du cours de l'or (déjà au sommet à l'heure actuelle). Pour faire face, la banque conseille à ses clients de lâcher le dollar, les valeurs liés au hi-tech ou à l'automobile.
14:41 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, banque, dette | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |