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25/10/2021

Présidentielle 2022 : les sondages, inquiétantes dérives

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« À chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets », déplore François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France.
 
« Pourquoi consulter les citoyens alors qu’il est si simple d’attendre les sondages ? Pourquoi se casser la tête à bâtir un programme politique alors que pour quelques milliers d’euros, des sondages vous diront ce qu’attendent les gens ? Pourquoi s’enquiquiner à débattre avec les militants politiques pour désigner un candidat alors que les sondages peuvent s’en charger ?
 
On a tout vu ces derniers temps, des sondages mis à toutes les sauces, des personnalités politiques cherchant désespérément une légitimité dans les pourcentages des dernières études d’opinion, des sondages faisant ou défaisant le deuxième tour de l’élection présidentielle, des cadors du petit écran gonflés à l’hélium des mesures d’audiences devenir des stars politiques déjà qualifiées par les sondages avant même d’être candidats.
Les sondeurs n’arriveront bientôt plus à mettre du charbon dans la machine tant elle est en surchauffe.
 
Revenons quelques années en arrière : au début de l’année 2002, les sondages annonçaient pour le deuxième tour de l’élection présidentielle un duel serré entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. La seule question qui se posait était de savoir lequel allait arriver en tête au premier tour.
 
Au soir du 21 avril, Jean-Marie Le Pen créait la surprise en se qualifiant et Lionel Jospin était éliminé. La leçon n’a jamais été retenue : à chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets.
 
La démocratie est fragile
Les sondeurs qui, quoi qu’en disent certains, sont des professionnels sérieux ont beau rappeler que leurs enquêtes donnent seulement une photographie à un instant précis, qu’il faut évidemment tenir compte des marges d’erreurs, qu’il ne faut pas faire dire aux sondages ce qu’ils ne disent pas, rien n’y fait. Les sondages sont pris pour argent comptant.
 
Ce que tout cela met en évidence, c’est l’extrême fragilité de notre système politique. Les partis sont affaiblis et n’ont plus beaucoup de militants. Les familles politiques traditionnelles semblent à court d’idées pour répondre aux défis, colossaux, d’aujourd’hui. La progression inquiétante de l’abstention témoigne de la sévérité avec laquelle la politique est jugée par les citoyens.
 
Le temps passé à commenter les sondages détourne les personnalités politiques et les médias de l’essentiel : la rencontre avec les citoyens, l’échange approfondi, le débat d’idées, l’écoute de ce que vivent les gens au quotidien, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs. L’obsession sondagière empêche les uns et les autres d’écouter la diversité du pays, de ses habitants, de ses territoires. Elle nous berce d’illusions et nous aveugle. Elle nous fait prendre des vessies pour des lanternes.
 
La démocratie est fragile. Sans doute avons-nous trop tendance à penser qu’elle est un acquis indéboulonnable, que même fatiguée, elle est solide et résiste au temps. La multiplication des discours populistes, haineux et extrémistes devrait pourtant nous tenir éveillés. Ce n’est pas la consultation de « panels représentatifs » qui redonnera de la vigueur à la démocratie, c’est l’écoute et la consultation de chacune et chacun. Il est urgent de rebâtir un espace politique au contact immédiat des citoyennes et des citoyens.

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30/09/2019

89% des Français soutiennent la grève des urgences

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Près de neuf Français sur dix soutiennent la grève des urgences, selon un sondage Odoxa pour franceinfo et Le Figaro. "C'est le but recherché par notre mouvement", réagit Christophe Prudhomme, le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France, dimanche 29 septembre. Selon ce même sondage Odoxa, les Français, comme les personnels hospitaliers n’ont pas été convaincus par le plan Buzyn. "Nous ne voulons pas du plan de Mme Buzyn, nous ne voulons pas des 750 millions d'euros, parce qu'ils sont pris ailleurs, à nos collègues, dans d'autres services", résume-t-il.

franceinfo : Près neuf Français sur dix estiment que les personnels des urgences font bien leur travail. C'est une première consolation, pour vous, après plusieurs mois de grève ?

Christophe Prudhomme : C'est le but recherché par notre mouvement. De plans d'économies en plans d'économies, nous sommes en permanence sur la corde raide. Quand des personnes attendent des lits sur des brancards et que la seule réponse de la ministre c'est de nous fournir des gestionnaires de lits, ça ne fonctionne pas. Un gestionnaire de lits ça ne trouve pas les lits qui n'existent pas. Ce qu'on demande, ce n'est pas le plan d'Agnès Buzyn, ce qu'on demande c'est qu'on desserre les cordons de la bourse et après on discutera des moyens à mettre en œuvre hôpital par hôpital.

Malgré ce soutien des Français, la situation de saturation conduit-elle à des rapports compliqués parfois avec les patients ?

Oui, les rapports sont tendus. On a une augmentation des actes de violence aux urgences pour différentes raisons. Une bonne partie les agressions sont liées à des patients psychiatriques qui aujourd'hui ne sont pas bien pris en charge. Pour être un peu caricatural, une bonne partie des patients - du fait de la dégradation du système de prise en charge en psychiatrie - sont dans la rue ou en prison. Quand ils sont dans la rue, ils viennent aux urgences et on n'a pas de moyens suffisants pour les prendre en charge. Souvent, on les renvoie dehors parce qu'il n'y a pas de lits d'hospitalisation. À un moment donné, il faudra bien que la ministre écoute les professionnels de terrain et pas quelques experts qu'elle réunit en ce moment dans des groupes de travail où il n'y a aucun représentant des personnels. Ce n'est pas sérieux.

Qu'est-ce que vous réclamez ?

Nous, ce qu'on demande c'est un vrai dialogue social et qu'on prenne en compte la réalité du terrain des aides-soignants, des infirmiers et des médecins. On ne veut plus de plan d'économies, on ne veut plus de fermetures de lits, on veut des augmentations de salaire parce qu'aujourd'hui les infirmières sont parmi les plus mal payées de toute l'Europe. On demande une augmentation du budget des hôpitaux de 5% cette année pour nous permette de souffler. Ce n'est pas anodin, vous avez un mouvement qui perdure depuis plusieurs mois et qui s'étend. Aujourd'hui ce sont des services de psychiatrie, des blocs opératoires, qui se mettent en grève. Ce sont des médecins qui ont publié une tribune dans Le Journal du Dimanche. Ce sont des syndicats de directeurs qui tirent la sonnette d'alarme. Il n'y a pas que les gauchistes de syndicalistes qui hurlent, c'est l'ensemble du monde hospitalier qui dit "Ça suffit !"

Quand vous parlez d'une augmentation de la dotation globale, c'est à la fois pour rénover les services d'urgence, pour moderniser les hôpitaux, et à la fois pour mieux rémunérer les personnels ?

Les moyens qui ont été donnés aux urgences, les quelques postes qui ont été créés, ce sont des moyens qui sont retirés à la gériatrie dans mon hôpital. Aujourd'hui, mon hôpital ferme des lits de gériatrie alors que ce sont les lits dont nous avons besoin pour hospitaliser nos patients. Donc c'est le serpent qui se mord la queue. Nous ne voulons pas du plan de Mme Buzyn, nous ne voulons pas des 750 millions d'euros, parce qu'ils sont pris, ailleurs, à nos collègues dans d'autres services. On est dans le cadre d'un budget qui n'augmente pas. C'est ça le problème. À chaque crise, on va donner un petit peu par-ci un petit peu par-là et on retire ailleurs. Il va bien falloir, à un moment donné, qu'on mette tout à plat. Si on veut rénover les choses, tout sociologue des organisations vous dira qu'on ne peut pas le faire sous la contrainte financière.

Ne faut-il pas aussi sensibiliser le public pour régler cette crise, puisque trop de gens viennent aux urgences alors qu'ils n'en ont pas réellement besoin ?

Non. Les gens viennent aux urgences parce qu'ailleurs il n'y a rien. Parce qu'il n'y a pas de médecin en ville. Le nombre de médecins généralistes a diminué de 10 000 ces quinze dernières années et on va encore perdre 6 000 médecins généralistes d'ici 2025. Donc il faut arrêter de dire que les gens viennent pour rien aux urgences. Heureusement qu'il y a encore un service public qui est ouvert 24 heures sur 24 où il fait chaud, où il y a de la lumière, qui s'appelle les urgences. Personne ne vient par plaisir aux urgences. Bien sûr, des abus, il y en a toujours. Mais c'est voir les choses par le petit bout de la lorgnette. C'est très minoritaire.

Sources France Info

16:18 Publié dans Actualités, Entretiens, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sondage, grève, urgentistes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

03/04/2012

SEXUALITE ET POLITIQUE

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Les électeurs de gauche ont une vie sexuelle plus intense selon un sondage IFOP (dessin de Barbouse publié par l'Humanité)

14:12 Publié dans Actualités, Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sexe, politique, sondage | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/01/2010

RETRAITES : UN SONDAGE EN CHASSE UN AUTRE

retraite.jpgSouvenez vous, dans une récente contribution publiée par Agoravox et qui a suscité un certain intérêt avec près d’une centaine de réactions de votre part,  j’avais indiqué à propos du sondage de l’IFOP diffusé par le Journal du Dimanche, qu’il était orienté et qu’il participait à un lancement d’une campagne gouvernementale pour imposer le recul légal du départ à l’âge à la retraite.

L’actualité politique m’a donné raison. La succession dans les médias des hommes politiques de Droite et Socialistes se saisissant des résultats de ce sondage pour justifier cette réforme a été hallucinant.

 

Pourtant un sondage de CSA, diffusé par le journal l’Humanité du 25 janvier de cette année, contredit largement celui de l’institut de sondage dirigé par Mme Parisot,  sans pour cela d’ailleurs avoir les mêmes échos médiatiques ce qui démontre maintenant qu’au sondage orienté s’ajoute aujourd’hui celui de la manipulation de l’opinion publique.

 

Dans la contribution publié par Agoravox j’avais dit pour rappel :

« L’IFOP a posé une question dite fermée où de toute façon votre réponse est totalement orientée.

La question : Et si vous aviez le choix (les choix imposés de fait par l’institut), concernant votre retraite, préféreriez vous… ?

-         cotiser davantage pour partir à la retraite le plus tôt possible…41 %

-         Travailler le plus longtemps possible pour garantir une retraite satisfaisante…34 %,

Soit un total de 75 % (91 % pour les plus de 65 ans toujours non concernés mais qui gonflent ces résultats).

La dernière proposition est la suivante :

-         Partir le plus tôt possible quitte  (bien sûr) à avoir une retraite moindre…23 %.

 

La seule question qui n’est pas posée et qui bien sûr aurait modifiée l’ensemble des réponses.

-         faire cotiser les revenus du capital au même titre que celui des salariés pour maintenir le départ à l’âge de la retraite à 60 et permettre des retraites satisfaisantes pour tous. »

CSA a justement posé cette question et le schéma des réponses a alors était complètement bouleversé.

 

La question précise posée par CSA était la suivante : « Parmi ces mesures, laquelle ou lesquelles (deux réponses étaient possibles) vous paraissent elles les plus efficaces pour garantir le financement des retraites ? , (entre parenthèse la réponse donnée à l’IFOP) :

-         Mettre à contribution les revenus financiers : 50 % (l’IFOP n’a pas posé la question),

-         Augmenter les cotisations : 31 % (41 %),

-         Allonger la durée des cotisations : 29 % (41 %),

-         Diminuer le montant des pensions : 7 % (23 %).

 

Une autre série de réponses de ce sondage attire également l’attention. A la question suivante posée par CSA « Si le choix ne dépendait que de vous, à quel âge partiriez vous à la retraite ? ». La réponse en moyenne est de 59 ans, elle était de 60 ans en 2006.

 

L’augmentation de la pénibilité, du stress, les inquiétudes sociales, la montée du chômage expliquent sans doute en partie ces réponses.

 

Le débat sur les retraites est loin d’être clos. Il n’est pas que purement comptable (le recul du départ à l’âge à la retraite selon les normes actuelles imposées serait alors d’au moins 67 ans comme le dit très justement à ce propos le MEDEF), il est aussi celui du choix d’une civilisation, d’un choix de justice sociale, c'est-à-dire finalement celui avant tout d’un choix politique..

 

Diaz Diego, Maire adjoint d'Evry, délégué aux Seniors et à 'Intergénération

13:40 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, sondage, propositions, csa, ifop | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!