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26/02/2014

Lutter pour prendre la tête de la Commission européenne et renverser l’austérité » par Alexis Tsipras

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Président du parti grec Syriza, candidat à la présidence de la Commission Européenne.

Entretien réalisé par Fabien Perrier et publié sur l’Humanité du Dimanche

Pour la première fois, lors du scrutin européen de mai 2014, les électeurs voteront à la fois pour le député d’un parti et pour le candidat de ce parti à la présidence de la Commission européenne. Alexis Tsipras sera celui de la Gauche européenne. Il entend porter, sur leur terrain, le combat politique face aux sociaux-démocrates et aux libéraux qui ont condamné les peuples européens à l’appauvrissement. Lui prône une redistribution radicale des richesses et l’annulation d’une partie des dettes publiques. Comment compte-t-il convaincre que cette alternative est la seule possible ?

HD. Quel sera votre principal défi pour 2014 ?

Alexis Tsipras. Le premier défi est de renverser la politique d’austérité. Nous devons élaborer une sortie de crise favorable à la société et aux populations. Il faut donc annuler une part de la dette des pays, du sud de l’Europe essentiellement, et restructurer la part restante ; il faut financer des politiques de développement, celles qui créent de l’emploi à condition qu’il soit sécurisé et non précaire. Ces points centraux de la politique anti-austérité, il faut les appliquer avec le soutien de toute la société. Les partis traditionnels qui se sont partagé le pouvoir sont ceux qui ont créé les problèmes et ont conduit l’Europe dans sa crise actuelle. Quant aux idées de l’extrême-droite, elles mènent droit à la fin de la démocratie et à l’effondrement de la civilisation. En réalité, les peuples d’Europe sont en danger, la démocratie elle-même est en danger. Le néolibéralisme est une menace pour les peuples d’Europe. Et nous sommes la seule vraie alternative.

HD. Vous serez le candidat de la Gauche européenne à la présidence de la Commission européenne. Comment cette candidature vous permettra-t-elle de réaliser ce défi ?

A.T. Pour la première fois, la vraie gauche mènera la lutte sur le même terrain que les forces auxquelles elle s’oppose. Elle sera au cœur d’une bataille où, jusqu’à maintenant, ces forces tiraient profit d’être les seuls protagonistes. Nous avons donc décidé d’utiliser ce moyen qu’est la candidature à la présidence de la Commission pour défendre nos positions. Nous sommes les seuls qui exprimeront une alternative par rapport au néolibéralisme. C’est une occasion à saisir. Et quand bien même nous serions considérés comme outsiders dans cette bataille, nous pousserons cet avantage : nos opposants sont les tenants d’un système qui a failli, ils appartiennent à un système qui ne peut plus recueillir la confiance des peuples.

HD. Quel est l’état de la Grèce aujourd’hui, à l’heure où le pays prend la présidence de l’UE ?

A.T. Ce que nous vivons actuellement en Grèce revêt le visage le plus barbare que nous ayons connu depuis la guerre. C’est une tache qui ternit la civilisation européenne. Il est inacceptable d’avoir 30% de chômage officiel, et même 60% chez les jeunes ! Inacceptable que plus de 2 millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté, ne puissent pas couvrir leurs besoins alimentaires vitaux ni se chauffer suffisamment. Récemment, une jeune fille est morte à Thessalonique parce que sa famille, qui n’avait pas les moyens de payer l’électricité, avait dû faire un brasier pour se chauffer. Dans Athènes comme dans les principales villes de Grèce, chaque jour, des femmes et des hommes correctement habillés fouillent les poubelles pour y trouver de la nourriture. En outre, l’ensemble du programme de prêt à la Grèce est une véritable faillite. Quand il a été lancé, la dette souveraine était à 120% du PIB ; elle est maintenant à 160%. Enfin, ce mémorandum et cette politique d’austérité, qui ont détruit la cohésion sociale, ont fait une autre victime : la démocratie. Pour nous, ces mesures barbares ne peuvent être appliquées dans le respect de la démocratie et des droits de l’homme. La Grèce est le miroir de l’échec de cette politique européenne erronée. Il faut agir urgemment. L’Europe actuelle n’a rien à voir avec l’Europe des visions communes de la solidarité et du progrès. C’est une Europe qui redistribue les richesses au profit des puissants et des riches, et la pauvreté, la misère, la douleur aux pauvres et aux faibles. Par conséquent, les élections que nous avons devant nous ne sont pas une confrontation politique conventionnelle. C’est un combat politique crucial pour refonder l’Europe et ses perspectives pour ses peuples.

HD. Dans ce cadre, quel sens donnez-vous, en tant que Grec, à votre candidature ?

A.T. Bien sûr, ma candidature porte un symbole particulier, parce qu’elle provient d’un pays qui est devenu le cobaye de la crise. Mais la guerre contre les peuples est menée sur tout le territoire européen. Et fait partout des victimes : chômeurs, SDF, travailleurs pauvres… Comme la Grèce est en première ligne dans cette bataille a émergé l’idée que je sois candidat. Mais quand j’ai accepté, j’ai dit que je ne serai pas un candidat de la Grèce, du Sud ou de la périphérie, mais un candidat de tous les peuples de l’Europe, car c’est la gauche qui soutient et lutte pour les droits des peuples, contre les intérêts des marchés financiers, des banques et des riches.

HD. Mais les Allemands, les Danois, les peuples du Nord… peuvent-ils l’entendre ?

A.T. A notre avis, les divisions ne sont pas géographiques mais politiques. Notre grand pari est de convaincre nos sociétés et les peuples du nord que leur vrai intérêt n’est pas de continuer les politiques qui sont imposées aujourd’hui et impliquent de recourir systématiquement à de nouveaux prêts. Parce qu’il y a ce cercle vicieux : austérité-récession-dettes-prêts. Nous voulons le casser. Notre but est de convaincre les peuples du nord qu’une solution pour les peuples du sud est aussi dans leur intérêt. Sinon, les pays du sud devront perpétuellement recourir aux prêts, sans que cela profite à l’économie réelle et la cohésion sociale, mais aux banques qui ont déjà failli et que nous continuons à financer. L’Europe de la cohésion sociale, de la solidarité et de la démocratie est l’affaire de tous les peuples. Seule une Europe démocratique et juste peut exister ; sinon, elle court à sa perte.

HD. Quelles sont, alors, vos propositions pour l’Europe et pour la Grèce ?

A.T. Il faut un « New Deal » pour l’avenir de l’Europe, c’est-à-dire financer par le budget européen des projets de développement, pour l’emploi et la cohésion sociale. Cela va de pair avec une redistribution radicale de la richesse au profit de ceux qui la produisent et de ceux qui en ont besoin : il faut prendre à ceux qui profitent du visage barbare des politiques menées aujourd’hui tout en les encourageant. Si, dans le passé, cette proposition semblait idéologique, elle s’impose comme une réponse aux questions existentielles de l’Europe. En ce qui concerne la Grèce, nous pensons que son avenir nécessite des réformes structurelles de la base productive. L’économie grecque doit être remise à flot avec des mesures à destination de ceux qui produisent la richesse. Quand les Grecs me demandent : « comment allez-vous trouver l’argent pour nous aider ? », je réponds : « nous n’allons pas trouver l’argent ! Nous allons soutenir ceux qui produisent les biens et la richesse, ceux qui font tourner la machine. Nous voulons soutenir les chercheurs, les forces productives, les agriculteurs… C’est une différence fondamentale avec les néolibéraux qui ne soutiennent que les marchés et les banques et non ceux qui font l’économie. »

Entretien réalisé par Fabien Perrier

21/02/2014

HK : LES DESERTEURS

Apparu en 2011 avec l'album Citoyen du Monde, le collectif HK et les Saltimbanks est une émanation d'un autre groupe, le Ministère des Affaires Populaires, dont le dénominateur commun est le leader Kadour Haddadi alias HK. Deux ans après la sortie du deuxième album des Saltimbanks, Les Temps Modernes, HK rebaptise son groupe Les Déserteurs et livre un nouvel album.

Constitué de quinze chansons, HK présente Les Déserteurs sera disponible le 17 février prochain. Le style musical du projet qui mêle allègrement la chanson d'inspiration musette et le chaâbi, la chanson populaire algérienne richement orchestrée. Au programme, HK et les Déserteurs reprennent quinze classiques de la chanson française en compagnie de musiciens comme P'tit Moh de Gnawa Diffusion, Rafah Khelifa, accompagnateur de Souad Massi et d'autres proches du collectif de la région lilloise.

Parmi les titres revisités à la sauce HK figurent aussi bien des refrains lointains comme « Sous le ciel de Paris », « Les Vieux amants » ou « Vesoul » et « Le Plat pays » de Jacques Brel et « Les P'tits papiers » de Serge Gainsbourg que des créations plus récentes tel le « Demain demain » des Fabulous Trobadors, « Dès que le vent soufflera » de Renaud ou « Né quelque part » de Maxime Le Forestier.

Publié par Music Story

 Entretien accordé par l'Humanité

Dans HK et les Déserteurs, vous reprenez quinze classiques de la chanson française que vous mêlez aux sonorités chaâbi. «Les Déserteurs», au fond, c’est quoi? Un voyage imaginaire et fraternel entre l’Algérie et la France?

Kaddour Haddadi. Exactement. Il y a aussi dans cet album la reprise du Déserteur, de Boris Vian. Contrairement à une idée de plus en plus répandue dans nos grands médias (le choc des cultures, l’impossible cohabitation…), ces deux cultures que je porte en moi ne demandent qu’à vivre et avancer ensemble : imaginer, construire et créer ensemble.

 

19:18 Publié dans ACTUSe-Vidéos, Entretiens, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hk, les déserteurs | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/02/2014

La bibliothèque idéale selon saint François Copé

littérature, censure, extrême-droite, bibliothèque, théorie du genre, livres jeunesseVoici des exemples de livres pour la Jeunesse qu'il faudrait faire disparaître, à entendre les commandements moralisateurs du patron de l'UMP. L'apostrophe de Marie-José Sirach.

D’abord, bannir des rayonnages:

Titeuf et sa bande de copains obsédés par leur zizi 
et les filles de Zep.

Tous les albums des Motordus de Pef pour outrage à la langue française.

Les Trois brigands, de Tomi Ungerer pour apologie 
de la rapine et du mensonge.

voir la bande-annonce des 3 brigands

On n’est pas des poupées! de Delphine Beauvois et Claire Cantais pour oser vanter l’égalité filles-garçons.

Ernesto, de Marguerite Duras 
pour apologie de l’insoumission à l’autorité.

Fifi Brindacier, d’Astrid Lindgren pour trouble 
à l’ordre public.

Les plantes ont-elles un zizi? de Jeanne Failevic et Véronique Pellissier, pour 
initiation camouflée aux différents systèmes 
de reproduction (voir Acte Sud Junior).

Le Petit Chaperon rouge, 
de Charles Perrault, pour relations sado-maso 
avec le loup.


Cartoon 1943 " Red Hot Riding Hood " - Tex Avery par Petites-Cocottes

Pour rigoler, la version de Tex Avery

Barbe bleue, toujours de Charles Perrault, décidément, un auteur dont il faut se méfier, 
pour apologie de la polygamie.

Comment élever 
son papa? d’Alain le Sault, pour atteinte à l’autorité 
du chef de famille.

Tous les Tintin d’Hergé pour initiation subliminale à l’homosexualité.

Je ne vois plus qu’un seul livre à conserver : 
Bécassine. C’est un peu sa cousine, non?

  • A lire aussi:

Copé ne fait plus rire

Raphaëlle Bats « Les bibliothèques, un outil d’émancipation »

Marie-José Sirach

16/02/2014

Stromae triomphe aux Victoires avec Vanessa Paradis, sur fond de lutte des intermittents du spectacle

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Lors de la 29ème édition des Victoires de la musique vendredi au Zénith, le chanteur belge a été sacré artiste masculin de l’année et la chanteuse meilleure artiste féminine. Virginie Guilhaume la présentatrice a fait écho à la lutte des intermittents en lisant un message au nom de toute la profession qui demande au «gouvernement de ne pas casser la création artistique et culturelle» et appelle à une manifestation le 27 février pour «dénoncer le coup de force du Medef» contre leur régime spécifique d’assurance-chômage.

Plus de trois heures de cérémonie! La soirée des Victoires de la musique (à revoir ici) a été, comme d’habitude, d’une longueur interminable. La 29ème édition des Victoires qui se sont déroulées vendredi soir au Zénith, retransmise en direct sur France 2, n’a offert aucun suspense. Sans surprise, Stromae nommé dans six catégories, a été le champion de la soirée avec trois trophées, le chanteur belge ayant remporté la Victoire de l’artiste masculin, celle du meilleur album de chanson ( Racine Carrée vendu à plus d’1,5 million d’exemplaires) celle du vidéo-clip pour «Formidable».

Un peu éclipsée par le triomphe de Stromae, Vanessa Paradis a été couronnée de la Victoire de l’artiste féminine de l’année, pour la troisième fois de sa carrière. Les organisateurs des Victoires avaient voulu mêler artistes populaires et découvertes. Côté prestation live, on a vu se produire Christophe Maé, Zaz, repartis bredouilles ainsi qu’Etienne Daho à l’origine d’une interprétation très émouvante de La Peau dure extraite de son dernier album Les chansons de l’Innocence retrouvée.

Un hommage a également été rendu à un autre chanteur belge, Salvatore Adamo à qui a été remis une Victoire d’Honneur pour ses cinquante ans de carrière. L’occasion de réentendre l’un de ses grands classiques Laisse mes mains sur tes hanches en duo avec Julien Doré, lequel a été l’un des rares à réveiller les Victoires grâce à son interprétation du dansant Paris-Seychelles tiré de son dernier album «Love».

Pour les jeunes talents, il a fallu attendre la deuxième partie de soirée. Le groupe La Femme a remporté la Victoire de l’album révélation, Woodkid celle de l’album révélation scène, Kavinsky, l’album de musiques électroniques et 1995, l’album de musiques urbaines.

Tandis que le trompettiste d’origine libanaise Ibrahim Maalouf a logiquement été couronné du meilleur album de musiques du monde (Illusions).

Côté performance, on retiendra la prestation très classieuse de la chanteuse Christine and the Queens, qui a scotché le public en interprétant un titre de son EP Nuit 17 à 52. Joli prélude à la sortie du premier album de l’artiste nantaise prévu au printemps chez Because music.

L'appel des intermittents

Enfin parmi les moments forts, les Victoires ont mis en lumière la lutte des intermittents du spectacle. La présentatrice de l’émission, Virginie Guilhaume a ainsi rappelé qu’ils étaient 400 à rendre la soirée possible. A travers la lecture d’un message, elle s’est fait la porte-parole de la profession, dénonçant «l’attaque sans précédent» menée contre les intermittents par le Medef, qui la veille a proposé de supprimer leur régime spécifique d’indemnisation d’assurance chômage. L’animatrice a parlé au nom de «tous» les intermittents «puisqu’on l’est tous ici» a-t-elle lancé : «Aujourd'hui, bon nombre d'entre nous peinent à vivre de leur art et de leur métier. Etc'est parce que nous avons des droits sociaux que chaque jour, sur tous les territoires, nous pouvons rencontrer tous les publics, dans toutes les salles de spectacle, des plus petites aux plus grandes. Que serait demain une société sans artistes, sans techniciens, sans musique, sans théâtre, sans cinéma (…) Le gouvernement ne peut pas laisser casser la création artistique et culturelle. Aidez-nous à donner un avenir à l’art et à la création». Et l’animatrice d’ajouter : «Sachez que le 27 février prochain, nous manifesterons tous ensemble contre ce coup de force». Rendez-vous est pris!

Publié par l'Humanité

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