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16/02/2014

Stromae triomphe aux Victoires avec Vanessa Paradis, sur fond de lutte des intermittents du spectacle

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Lors de la 29ème édition des Victoires de la musique vendredi au Zénith, le chanteur belge a été sacré artiste masculin de l’année et la chanteuse meilleure artiste féminine. Virginie Guilhaume la présentatrice a fait écho à la lutte des intermittents en lisant un message au nom de toute la profession qui demande au «gouvernement de ne pas casser la création artistique et culturelle» et appelle à une manifestation le 27 février pour «dénoncer le coup de force du Medef» contre leur régime spécifique d’assurance-chômage.

Plus de trois heures de cérémonie! La soirée des Victoires de la musique (à revoir ici) a été, comme d’habitude, d’une longueur interminable. La 29ème édition des Victoires qui se sont déroulées vendredi soir au Zénith, retransmise en direct sur France 2, n’a offert aucun suspense. Sans surprise, Stromae nommé dans six catégories, a été le champion de la soirée avec trois trophées, le chanteur belge ayant remporté la Victoire de l’artiste masculin, celle du meilleur album de chanson ( Racine Carrée vendu à plus d’1,5 million d’exemplaires) celle du vidéo-clip pour «Formidable».

Un peu éclipsée par le triomphe de Stromae, Vanessa Paradis a été couronnée de la Victoire de l’artiste féminine de l’année, pour la troisième fois de sa carrière. Les organisateurs des Victoires avaient voulu mêler artistes populaires et découvertes. Côté prestation live, on a vu se produire Christophe Maé, Zaz, repartis bredouilles ainsi qu’Etienne Daho à l’origine d’une interprétation très émouvante de La Peau dure extraite de son dernier album Les chansons de l’Innocence retrouvée.

Un hommage a également été rendu à un autre chanteur belge, Salvatore Adamo à qui a été remis une Victoire d’Honneur pour ses cinquante ans de carrière. L’occasion de réentendre l’un de ses grands classiques Laisse mes mains sur tes hanches en duo avec Julien Doré, lequel a été l’un des rares à réveiller les Victoires grâce à son interprétation du dansant Paris-Seychelles tiré de son dernier album «Love».

Pour les jeunes talents, il a fallu attendre la deuxième partie de soirée. Le groupe La Femme a remporté la Victoire de l’album révélation, Woodkid celle de l’album révélation scène, Kavinsky, l’album de musiques électroniques et 1995, l’album de musiques urbaines.

Tandis que le trompettiste d’origine libanaise Ibrahim Maalouf a logiquement été couronné du meilleur album de musiques du monde (Illusions).

Côté performance, on retiendra la prestation très classieuse de la chanteuse Christine and the Queens, qui a scotché le public en interprétant un titre de son EP Nuit 17 à 52. Joli prélude à la sortie du premier album de l’artiste nantaise prévu au printemps chez Because music.

L'appel des intermittents

Enfin parmi les moments forts, les Victoires ont mis en lumière la lutte des intermittents du spectacle. La présentatrice de l’émission, Virginie Guilhaume a ainsi rappelé qu’ils étaient 400 à rendre la soirée possible. A travers la lecture d’un message, elle s’est fait la porte-parole de la profession, dénonçant «l’attaque sans précédent» menée contre les intermittents par le Medef, qui la veille a proposé de supprimer leur régime spécifique d’indemnisation d’assurance chômage. L’animatrice a parlé au nom de «tous» les intermittents «puisqu’on l’est tous ici» a-t-elle lancé : «Aujourd'hui, bon nombre d'entre nous peinent à vivre de leur art et de leur métier. Etc'est parce que nous avons des droits sociaux que chaque jour, sur tous les territoires, nous pouvons rencontrer tous les publics, dans toutes les salles de spectacle, des plus petites aux plus grandes. Que serait demain une société sans artistes, sans techniciens, sans musique, sans théâtre, sans cinéma (…) Le gouvernement ne peut pas laisser casser la création artistique et culturelle. Aidez-nous à donner un avenir à l’art et à la création». Et l’animatrice d’ajouter : «Sachez que le 27 février prochain, nous manifesterons tous ensemble contre ce coup de force». Rendez-vous est pris!

Publié par l'Humanité

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16/08/2012

Une maison hantée… de souvenirs oubliés

cinéma, bretagne, vanessa paradis, samuel le bihan, Avec ce troisième long métrage en tant que réalisatrice, la comédienne Anne Le Ny nous dépeint une Bretagne qu’elle connaît depuis l’enfance. Une femme se penche sur son passé.

Cornouaille, d’Anne Le Ny. France, 2012, 1 h 35.

Odile est une jeune femme qui aurait tout pour réussir, du travail à ne pas laisser de page vide dans son agenda, un physique avenant, un amant, marié sans doute mais bon, disons que nul n’est parfait.

Un incident survient, si l’on ose qualifier d’incident un décès. Sa tante, qu’elle a connue du temps où l’on passe avec délices son été dans une demeure familiale, est passée de vie à trépas. Voilà Odile héritière, d’où la nécessité de se rendre en Bretagne en aller-retour pour rencontrer le notaire chargé des démarches lui permettant de négocier son bien.

 Mais voilà, il ne suffit pas d’une simple pancarte À vendre pour que tout soit automatiquement résolu. Encore faudrait-il se souvenir quelle pierre sert de cachette à la clé ou comment on peut rétablir l’eau. Et puis il y a les voisins, Loïc en particulier, qui l’aborde avec familiarité au nom de leurs souvenirs d’enfance partagés, sinon qu’elle ne se souvient de rien. On sait que les amours ne sont pas toujours réciproques à l’âge adulte. Alors, à cinq ans… Où est la vérité ? Où est le mensonge, l’invention ?

cinéma,bretagne,vanessa paradis,samuel le bihanTout cela commence merveilleusement. Anne Le Ny, qu’on respecte comme comédienne et dont on avait déjà apprécié les deux premières réalisations, Ceux qui restent et les Invités de mon père, titres qui tournaient déjà autour de l’idée de mort, a le sens du lieu. Et pour cause, le film a été tourné dans un rayon de dix kilomètres autour de sa propre maison de vacances familiale, près d’Audierne. Cela se voit.

On ne peut qu’admirer le sens, pictural et dramatique à la fois, de sa saisie d’une Cornouaille quotidienne qui évite les clichés touristiques, comme de son rendu d’une demeure plongée dans l’abandon. C’est là question de vibrations.

Par ailleurs, Anne Le Ny déclare : « Petite fille, je me suis raconté des tas d’histoires en me promenant seule sur la grève. » On sait la terre bretonne riche de mystères, de légendes et de références à des cultures ancestrales. C’est ce qui détermine le récit.

Rien ne va se passer comme prévu, à commencer par la vente de cette maison à laquelle, les jours passant, notre héroïne va progressivement s’attacher.

C’est donc le moment de saluer les comédiens qui, avec les décors, composent le plus visible de l’œuvre. Vanessa Paradis apporte à son personnage d’Odile une fraîcheur cristalline d’une rare transparence, on ne se souvient pas l’avoir trouvée aussi juste depuis des lustres. Pour camper autour d’elle amant, notaire, clients ou voisins, on trouve, entre autres, Samuel Le Bihan, Jonathan Zaccaï, Laurent Stocker ou Aurore Clément. La distribution est harmonieuse comme s’entendent et se complètent comédiens et apports techniques.

Jean Roy, pour l'Humanité

19:57 Publié dans Actualités, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, bretagne, vanessa paradis, samuel le bihan | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!