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08/01/2025

Le gaz de la liberté ? La dépendance mortifère de l’UE au GNL

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L’Union européenne, soucieuse de réduire sa dépendance au gaz russe, a massivement investi dans des terminaux méthaniers pour accueillir le GNL américain. Mais cette stratégie présente des défauts majeurs.

Contrairement au gazoduc, le GNL nécessite une énergie élevée pour être liquéfié, transporté et regazéifié. En moyenne, ces processus consomment deux fois plus d’énergie que le transport par gazoduc, augmentant de manière significative l’empreinte carbone. En outre, la distance parcourue par les méthaniers américains, souvent supérieure à 8 000 km, aggrave les émissions de gaz à effet de serre. Le GNL américain, issu du gaz de schiste, ajoute un autre niveau d’impact environnemental : la fracturation hydraulique, très polluante, qui est responsable de fuites de méthane, un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 100 ans. À court terme (sur une période de 20 ans), son impact est encore plus important, étant environ 80 fois plus puissant que le CO2.

Enfin, les États-Unis présentent leur GNL sous le label de « Freedom Gas », une rhétorique qui associe cette ressource à l’indépendance énergétique et politique. Mais ce « gaz de la liberté » met l’Europe sous le contrôle des Américains, qui disposent du « robinet » et peuvent moduler les volumes et les prix en fonction de leurs intérêts stratégiques.

Une nouvelle dépendance à long terme

Cette orientation pose aussi des enjeux stratégiques et économiques pour l’UE. Les investissements massifs dans les terminaux méthaniers, qui pourraient porter les capacités d’importation à 400 milliards de mètres cubes par an d’ici à 2030, risquent de créer une surcapacité.

Les efforts pour réduire la consommation de gaz et les objectifs climatiques pourraient rendre ces infrastructures obsolètes bien avant d’être amorties. En parallèle, les contrats d’approvisionnement signés pour 25 à 30 ans verrouillent l’Europe dans une dépendance au gaz fossile au-delà de 2050, date que l’UE s’est fixée pour atteindre la neutralité carbone.

Sur le plan économique, cette dépendance a fait exploser la facture des consommateurs européens. En 2022, au pic de la crise énergétique, la facture mensuelle du gaz importé est passée de 5 à 27 milliards d’euros. Ces coûts profitent essentiellement aux États-Unis, devenus les grands gagnants de cette nouvelle configuration gazière. L’Europe s’expose donc à une dépendance financière accrue, avec une marge de manœuvre énergétique largement contrôlée par Washington.

Source Liberté Hebdo

 

12:35 Publié dans Actualités, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaz, gnl | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

04/01/2025

U E, les crises se multiplient en Belgique

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La Belgique, confrontée à une crise énergétique sans précédent et aux répercussions économiques de la guerre en Ukraine, voit son modèle social et économique vaciller. Entre flambée des prix, endettement et tensions sociales croissantes, le pays peine à maintenir l’équilibre.

Dette, inflation et coût de la vie

Depuis 2022, les coûts de l’énergie ont explosé, propulsant l’inflation à des niveaux records en Belgique. Cette flambée des prix, alimentée par la guerre en Ukraine, s’ajoute à une dette publique qui dépasse désormais 105 % du PIB. Conséquence directe : des investissements limités dans les infrastructures et des services publics sous-financés.

Pour les ménages belges, cette crise se traduit par une augmentation drastique des factures d’électricité et de gaz. De plus en plus de familles se retrouvent en précarité énergétique, contraintes de réduire leur consommation pour éviter des impayés. Si le gouvernement a mis en place des aides ciblées, celles-ci demeurent insuffisantes face à l’ampleur des besoins.

Les entreprises, en particulier celles du secteur industriel, ne sont pas épargnées. Confrontées à des coûts de production en forte hausse, certaines réduisent leur activité ou ferment leurs portes, aggravant le chômage dans des régions déjà fragilisées, comme la Wallonie. Dans la Flandre prospère, ces difficultés nourrissent un sentiment d’injustice face à une solidarité fédérale perçue comme déséquilibrée.

Les répercussions de la guerre en Ukraine

L’effort militaire européen qui a suivi la guerre en Ukraine pèse également sur les finances belges. Le pays a augmenté son budget de défense pour répondre aux exigences de l’OTAN, mais cela se fait au détriment d’autres priorités sociales et économiques. En parallèle, les sanctions contre la Russie ont perturbé les chaînes d’approvisionnement, augmentant les coûts des matières premières essentielles, telles que les céréales et les métaux.

Ces hausses se répercutent directement sur les consommateurs et sur les industries. L’agroalimentaire, par exemple, souffre de coûts accrus qui impactent les prix des biens de première nécessité. La Belgique fait également face à un défi humanitaire avec l’accueil de réfugiés ukrainiens. Bien que saluée pour sa solidarité, cette situation met sous pression des infrastructures déjà saturées, comme le logement et la santé.

Le coût de la vie, en forte hausse, alimente des mouvements de protestation réguliers. Grèves dans les transports, débrayages dans les hôpitaux, manifestations dans les rues : la colère s’exprime de manière de plus en plus visible. Les travailleurs des secteurs publics dénoncent non seulement leurs conditions de travail, mais aussi le manque de moyens pour répondre aux attentes des usagers. Dans le secteur privé, l’inflation rogne les salaires, renforçant le sentiment de déclassement d’une partie de la population.

Là où le compromis faisait jadis office de force, la fragmentation politique et économique entre la Flandre et la Wallonie complique la gestion de ces tensions. Le modèle belge est mis à rude épreuve, sans solution immédiate en vue.

Dossier Europe :

Source Liberté Actus

16:46 Publié dans Actualités, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgique, europe | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!