07/05/2012
LE DESSIN DU MOIS DE MAI 2012 !
Dessin de Charb publié par l'Humanité du 07/05/2012 !
14:27 Publié dans Actualités, Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, présidentielle, charb | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
20/05/2008
LE DESSIN DU MOIS DE MAI
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09/02/2007
Marie George Buffet à l'écoute de l'Afrique
À l’issue d’une intense visite de vingt-quatre heures à Bamako, à l’invitation d’Aminata Traoré, Marie-George Buffet nous a accordé un entretien.
La journée a été très dense. À chaud, quelles sont vos premières impressions sur cette visite au Mali ?
Marie-George Buffet. Je n’ai pas rencontré une Afrique qui se plaint, mais une Afrique qui agit, qui construit et qui réclame une tout autre politique de coopération de la part de la France et de l’Union européenne. Les forces sociales africaines attendent une politique qui soit fondée sur la réponse à leurs projets, aux besoins exprimés par les Africains eux-mêmes, et non une politique qui leur imposent. La seconde leçon que je tire de ces rencontres, c’est qu’il ne peut y avoir de refonte conséquente de la politique de coopération sans détermination à refuser la fuite en avant libérale. Le Mali ne répondra pas à ses besoins alimentaires, ne diversifiera pas ses productions agricoles, ne sortira pas du tout-coton imposé par les puissances néocoloniales, sans que soient combattus les objectifs actuels de l’Organisation mondiale du commerce. Au-delà, on peut augmenter les fonds dédiés à la coopération et il faut le faire, on peut imposer leur transparence et c’est indispensable, mais la politique de coopération ne sera efficace pour les peuples concernés qu’à la condition de combattre les offensives libérales de la Banque mondiale, de l’OMC, de l’Union européenne, des gouvernements engagés dans ces choix.
S’est aussi exprimée une très grande colère à l’égard des propos de Nicolas Sarkozy...
Marie-George Buffet. Oui, je l’ai déjà rencontré dans d’autres pays, en Algérie notamment. La politique répressive contre l’immigration menée par le gouvernement soulève beaucoup d’émoi. On mesure à quel point elle est inhumaine quand on entend cette femme parler de son neveu qui est parti depuis des mois pour essayer d’aller dans un pays plus accueillant, et qui n’a plus aucune nouvelle, quand on entend ces femmes parler des milliers de jeunes Maliens morts en quelques années, noyés dans les mers, quand on écoute ces femmes qui ont essayé de faire ce voyage raconter les souffrances et les violences terribles subies. Et que disent tous ces témoignages ? Tant que la situation du pays ne s’améliorera pas, existera ce désir de partir pour vivre mieux. Oui, il y a de la colère contre la politique menée par la France en matière d’immigration et contre les politiques de coopération menées depuis des décennies.
Car tous l’ont dit : la priorité, c’est le développement...
Marie-George Buffet. Absolument. Les jeunes que nous avons rencontrés sont clairs : « Si on pouvait vivre ici, on vivrait ici, si on pouvait participer au développement de ce pays, on participerait au développement de ce pays. » Au lieu de parler de l’immigration comme un problème, parlons du développement de l’Afrique, et nous verrons que le débat sur les migrations retrouvera sa place, comme l’expression d’un besoin croissant d’échanges et de mobilités des populations. J’ai été frappée par cette dame qui disait : « Vous vous rendez compte, si on disait subitement à tous les Occidentaux : ’’Vous quittez l’Afrique.’’ Ce serait inimaginable, complètement inconséquent, et c’est pourtant exactement ce qu’on nous dit : ’’Partez de tous les pays où vous êtes venus’’. »
Au cours de cette journée, on avait parfois l’impression d’être en pleine campagne présidentielle ?
Marie-George Buffet. C’est impressionnant de voir à quel point ce qui va se passer en France compte ici. Tout le monde nous interroge, notamment sur la gauche. Pourquoi n’a-t-elle pas porté une autre politique de coopération avec l’Afrique ? Les Maliens savent qu’ils jouent aussi en partie leur avenir dans les choix politiques du gouvernement français. Il était donc impossible ici d’oublier les enjeux politiques débattus en France. Vous savez, quand j’entends les femmes maliennes me raconter l’échec de l’implantation d’une filature de coton pour cause de concurrence effrénée, me parler des tissus réimportés alors que 98 % du coton malien est exporté, j’ai l’impression d’entendre parler les ouvrières du textile dans notre pays. Nous sommes tous confrontés à la même mondialisation capitaliste, aux mêmes logiques libérales. Et j’entends partout la même question : peut-on encore mener une autre politique en France, au Mali, en Europe, en Afrique ? Je crois que les énergies existent pour cela, on le voit ici, au Mali, on le voit aussi chez nous en France. Mais il y a aussi des doutes, c’est évident. Je crois que ce qui manque le plus, c’est de mettre en débat un projet fort, et de construire la dynamique de rassemblement qui va le porter. Sans cela, les énergies sont coincées entre une droite de plus en plus arrogante et une gauche qui renonce et qui déçoit.
Vous pensez que l’élection présidentielle va se jouer là-dessus : la capacité ou non de la gauche de porter dans le débat un projet fort de changement ?
Marie-George Buffet. Oui, parce qu’après cinq ans d’une droite telle que nous l’avons eue, avec le terrible bilan qui est le sien, comment expliquer que les sondages donnent encore une gauche aussi largement minoritaire ? Je veux bien qu’on m’explique qu’il y a trop de candidats à gauche, mais quand on les ajoute tous les uns après les autres, cela donne 40 %. Alors qu’est-ce qui manque ? Je crois que c’est la dynamique autour d’un projet fort, qui engage la gauche sur un programme courageux et audacieux en termes de moyens pour le changement. Ce projet, j’ai le sentiment qu’il existe à travers tout ce que notre peuple a porté dans la bataille du « non », à travers toutes les batailles pour une autre mondialisation, à travers tout le travail réalisé par une force politique comme la mienne, le Parti communiste, à travers toute l’élaboration dans les collectifs antilibéraux avec l’apport d’autres sensibilités. Je le porte partout dans les rencontres, les débats. Cela va au-devant de très grandes attentes sur les propositions, sur les moyens pour les mettre en oeuvre. Oui, il existe dans ce pays une gauche de combat et de responsabilités.
Mais comment la rassembler en quelques semaines ?
Marie-George Buffet. En étant le porte-voix de toutes celles et de tous ceux qui ont l’impression d’être aujourd’hui ignorés par la politique française. Et en mettant en débat ce projet avec eux. Les gens se moquent des fichiers des RG ou du scooter du fils de tel ou tel candidat. Nous avons publié notre programme dans une petite brochure. Je vois que les gens la feuillettent, la lisent, la corrigent si nécessaire... Je veux que ce programme devienne le bien commun de tout le monde, la base d’une dynamique et d’un rassemblement victorieux.
Est-il encore possible de faire bouger le paysage électoral dans les deux mois qui restent ?
Marie-George Buffet. Oui, parce que cela répond vraiment à un besoin. Si ce rassemblement ne prend pas de la force, le penchant vers le moindre mal prendra le dessus. D’où l’enjeu de se rassembler maintenant, de se mobiliser sans attendre. Je vais plus loin : cette candidature, ce projet que je porte, c’est peut-être aujourd’hui la chance de gagner pour la gauche. Car on voit bien que la question ce n’est pas seulement est-ce que la gauche va réussir, mais est-ce qu’elle va gagner ?
Les journalistes me demandent parfois comment faire avec plusieurs candidatures antilibérales. Mais ce n’est plus cela le problème. Je refuse de m’enfermer dans le scénario d’une concurrence entre « petits candidats », pendant que l’on se résignerait à voir la gauche avec une candidature en quelque sorte « officielle » aller tout droit dans le mur. Je ne suis pas en train de me comparer, de me jauger par rapport à tel ou tel candidat, je m’adresse à l’ensemble des femmes et des hommes de gauche. Je leur dis, pour faire gagner la gauche, pour qu’elle change votre vie, c’est avec vous que je veux avoir ce dialogue, que je veux construire ce rassemblement. Ne nous laissons pas imposer un scénario qui mène à l’échec. Toute la gauche est concernée.
Entretien réalisé par Pierre Laurent, pour l'Humanité
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17/01/2007
MG BUFFET A GRIGNY
Le Parisien du 17 janvier 2007
Marie-George Buffet à la rencontre de la Grande-Borne
CE N'EST PAS si souvent qu'un candidat à l'élection présidentielle prend le temps de venir discuter avec eux. Alors, les habitants de la Grande-Borne, cité HLM sensible de Grigny, n'ont pas boudé leur plaisir.
Hier soir, ils étaient près de 150, entassés dans la maison de quartier de la place aux Herbes. Des militants communistes, des responsables associatifs, mais aussi des locataires anonymes ou des mères de famille, venus interroger Marie-George Buffet, la candidate « de la gauche populaire et antilibérale ». Pour son premier déplacement de campagne sur les terres essonniennes, la patronne du PC avait décidé de venir présenter son programme directement aux habitants de la cité. Intégration, logement, emploi, impôts, Europe... Les habitants de la Grande-Borne et la chef de file communiste ont balayé tous les sujets, ou presque. Sans oublier de tacler au passage le ministre-candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. « Les autres responsables politiques ne s'intéressent à nous que lorsqu'il y a le feu » « Il a oublié la souffrance que c'est d'être immigré, lance un grand-père africain de 63 ans. Je vis en France depuis quarante ans, mon grand-père s'est battu pour ce pays, mais je n'ai toujours pas la nationalité française, comme quatre de mescinq enfants. » « J'ai mal, moi, ajoute un peu plus tard un homme d'une quarantaine d'années. Nous vivons ici
dans une insécurité permanente, provoquée par les opérations coup-de-poing de la police. » Et Marie-George Buffet d'embrayer, devant une assemblée acquise à sa cause. « Si vous vivez ces agressions quotidiennes, c'est que Sarkozy a réussi à opposer les jeunes à la police. Il faut revenir à une police de proximité, qui participe à la vie de la commune. » Au bout d'une heure de débats, Marie-George Buffet est repartie comme elle était venue.
Laissant derrière elle des militants satisfaits d'avoir pu confier une partie de leur quotidien à « leur » candidate. « C'est celle qui représente le mieux les habitants des quartiers populaires, assure Yaya, un jeune bénévole associatif. Les autres responsables politiques ne s'intéressent à nous que lorsqu'il y a le feu. Et ils ne proposent rien de concret pour
régler nos problèmes. » Marie-George Buffet promet, elle, la construction de 600 000 logements sociaux en cinq ans, refuse la reprise des expulsions locatives après la trêve hivernale, souhaite que les revenus du capital participent au financement de la Sécurité sociale... « J'espère qu'elle pourra faire quelque chose pour nous, souffle Rkaia, qui habite la Grande-Borne depuis trente-deux ans. J'ai des enfants et des petits-enfants et j'ai peur pour leur avenir ici. C'est tellement difficile de trouver du travail quand on habite la cité ! » Un peu plus loin, Mariam, une jeune française d'origine malienne, a du mal à cacher son émotion. « Ça me fait plaisir qu'on s'intéresse vraiment à nous. Même si on aime son quartier, c'est difficile d'élever ses enfants ici... »
Sandrine Binet, Le Parisien
16:52 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : MG BUFFET, PRESIDENTIELLE, GRIGNY | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |