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31/10/2011

MALAKOFF-MÉDÉRIC - Le frère de Sarkozy soupçonné de tirer profit de la réforme des retraites

guillaume-sarkozy-jpg_85879.jpgCela pourrait être un parfait cas d'école pour la commission sur les conflits d'intérêts à laquelle participent en ce moment des hommes politiques de tous bords. Guillaume Sarkozy, frère aîné du Président, assureur de son état, bénéficierait du soutien indirect de Nicolas pour croquer le gâteau de la retraite par capitalisation, selon le site Mediapart. L'accusation, qui s'appuie sur un certain nombre de coïncidences troublantes, semble énorme : la réforme des retraites aurait été calibrée pour "asphyxier le système des retraites par répartition" et faire les bonnes affaires de Guillaume Sarkozy. En d'autres termes, les nouvelles mesures d'âge devraient accentuer la baisse du niveau de pensions publiques, et donc le besoin de recourir à des assureurs privés.

01-guillaume.jpgMais l'affaire est prise très au sérieux, jusqu'au Parlement, puisque mardi, le député André Gérin (PCF) a relayé ces accusations à l'Assemblée nationale, provoquant un léger malaise, peu de temps avant le vote de la réforme.

Retour sur les faits. Délégué général du groupe Malakoff-Médéric, un groupe de retraite complémentaire et de prévoyance, Guillaume Sarkozy sera dès janvier 2011 président du conseil de surveillance de Sevriena (le nom de la société est provisoire), un fonds de pension à l'américaine, typique d'un système de retraites par capitalisation. Autrement dit, un fonds d'investissement réservé à l'épargne salariale et à l'assurance retraite "supplémentaire". Sevriena est une "joint-venture" - coentreprise - issue d'un partenariat entre Malakoff-Médéric, et la Caisse nationale de prévoyance (CNP Assurances), premier assureur de personnes en France. Or le groupe privé CNP Assurances se trouve être depuis 1991 une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un groupe public, "au service de l'intérêt général et du développement économique". Pour Mediapart, c'est donc une "alliance contre nature".

"N'importe qui aurait pu parier sur le développement de la capitalisation !" (Malakoff-Médéric)

Si Sevriena ne doit entrer en activité qu'à partir de janvier 2011, son existence juridique est déjà actée. Le projet remonte à début 2008, de l'aveu même de Malakoff-Médéric. Et force est de constater que Sevriena mise sur un marché plutôt porteur, puisque ,avec la baisse prévue de 8 % du niveau des pensions de retraite en France, le Conseil d'orientation sur les retraites estime que le marché de la retraite par capitalisation représentera un pactole de 40 à 110 milliards d'euros par an à horizon 2020. Pour Mediapart, la mise en oeuvre du projet deux ans avant la réforme des retraites tend à prouver que ses instigateurs en savaient plus que les autres sur la réforme mère du gouvernement Fillon, qui favorise, selon eux, le développement d'un système par capitalisation. "Nous ne contestons pas les faits, nous en contestons l'interprétation", martèle Yann Charron, directeur général adjoint chez Malakoff-Médéric. "Il est ridicule d'insinuer que Guillaume Sarkozy aurait bénéficié d'informations, n'importe qui aurait pu parier sur le développement de la capitalisation, au regard de l'évolution démographique du pays !" explique Yann Charron.

Deuxième argument-choc du côté du groupe de prévoyance, qui s'estime victime d'"amalgame" et de "désinformation" : "La structure commune (SAS) sera une filiale à 50/50 de CNP Assurances et Malakoff-Médéric. Nous sommes un groupe paritaire et mutualiste, à but non lucratif. Et nous continuerons à appliquer les mêmes règles avec cette filiale, à savoir que les résultats financiers qui reviendront au groupe Malakoff-Médéric seront réinvestis au seul service de nos clients." Tout est fait pour ne pas impliquer personnellement le frère du Président, qui s'abstient de s'exprimer personnellement sur l'affaire. "Je rappelle que Guillaume Sarkozy est salarié de Malakoff-Médéric, il n'en est pas actionnaire et encore moins propriétaire, mais délégué général. Il n'a ni actions ni retraite chapeau ou je ne sais quoi," rappelle simplement Yann Charron.

Une seule chose est sûre : le "gâteau" de l'assurance retraite supplémentaire existe bel est bien. La question est de savoir qui va en profiter. Alors, Malakoff-Médéric, sûr de sa bonne cause, pose la question : "Est-ce qu'il ne vaut mieux pas, pour le bien de nos clients, que des acteurs comme nous, paritaires et mutualistes, non lucratifs, soient également sur ce marché ?"

Publié par LE POINT.FR

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31/10/2010

La retraite expliquée aux nuls

62ans.jpgPour imposer aux Français une réforme de la retraite qu’ils ne veulent pas, Nicolas Sarkozy utilise des arguments discutables, pour ne pas dire mensongers.

Tout d’abord, il faut évacuer rapidement les lieux communs du genre : « l’augmentation de la durée de cotisation va combler le déficit ».

Si on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’un français rentre dans le monde du travail à l’âge de 27 ans en moyenne.

Or en 2008, ce même français sort de l’emploi salarié à l’âge de 59 ans en moyenne.

Sur ces bases, ils ne seront donc qu’une minorité à pouvoir cotiser pendant 42 ans. lien

Autre bêtise remarquable : « l’allongement de la durée de la vie rend nécessaire l’allongement de la durée de cotisation ».

La cause du déficit et du fait qu’il va continuer à se creuser n’est pas l’allongement de la durée de vie, mais l’augmentation du chômage.

Pourquoi ne pas empêcher les délocalisations, et interdire les licenciements dans les entreprises non déficitaires ?

En effet, les cotisations retraite sont prélevées uniquement sur les salaires, d’où le problème. Si elles étaient prélevées sur les richesses, il n’y aurait plus de problème.

En 1950 il fallait 4 travailleurs pour payer la retraite d’un seul individu, et en 2010, il suffit d’1,75 cotisant pour le même résultat. lien

Franck Lepage et Gaël Tanguy le démontrent avec humour dans cette vidéo.

Contrairement à une idée reçue, les profits sont peu imposés en France.

C’est Christine Lagarde qui le dit :

« il existe en France un écart significatif entre le taux d’imposition facial des bénéfice des entreprises, qui est de 33,3, et le taux réel qui est de 22%. La première raison à cela est l’existence en France de nombreuses exonérations ou taux réduits dont les grands groupes savent tirer parti »

Le déficit des retraites se monte en 2010 à 39 Milliards, or l’ensemble des exonérations de charges sociales pour les entreprises se monte à 40 milliards.

La fraude dans ce domaine s’élève à 30 milliards d’euros. lien

Cherchez l’erreur ?

Un autre argument est avancé par le gouvernement : « dans les autres pays, l’âge de la retraite a été repoussé ».

Même si tous les autres pays faisaient çà (ce qui n’est pas le cas) çà ne signifierait pas pour autant qu’ils aient raison.

On nous affirme que l’âge de la retraite en Allemagne serait de 67 ans. ?!

Totalement faux, ce sera 67 ans (peut-être) en 2030, et d’ici là beaucoup de choses peuvent changer.

Il faut ajouter qu’en Allemagne, le nombre d’annuités à cotiser n’est pas de 40 ans (ce qui est le cas en France) mais de 35.

Avant de prendre une telle décision, il y a eu en Allemagne de réels débats, jamais de passage en force, comme en France. En Suède, l’arbitrage a duré 10 ans.

Ce power-point résume bien la situation tout comme cette vidéo

Les députés que nous avons élus avaient-ils le droit de voter contre ceux qui les ont élus ?

Espérons que les citoyens s’en souviendront en 2012, lors des législatives.

Mais qu’en est-il de la retraite de ces mêmes députés ?

Connaissez-vous l’histoire de l’amendement n° 249 ?

Quelques députés verts audacieux (Annie Poursinoff, Yves Cochet, Noel Mamère, et François De Rugy) avaient proposé de reconsidérer les avantages considérables qu’ils ont en matière de retraite : ils ne cotisent qu’à hauteur de 12%, le reste (52 millions d’euros annuels pour tous les députés) est payé par l’Etat, c’est-à-dire par nous.

Pour 1 € cotisé, ils reçoivent à leur retraite 6 euros, alors que nous ne recevons dans le meilleur des cas qu’1,50 € pour 1 € cotisé.

Le 9 septembre 2010, l’amendement a été rejeté. Regardez cette vidéo du débat.

Comme le dit Gérard Filoche, inspecteur du travail, 57% de nos concitoyens pensent qu’il ne faut pas toucher la retraite à 60 ans.

Libre à chacun de travailler jusqu’à la mort, mais on n’a pas le droit d’obliger une personne à travailler plus qu’il ne veut, ou qu’il ne peut.

Gérard Filoche, fait sur cette vidéo en deux parties de 20 petites minutes un très bon résumé de la situation.

Il épingle brillamment Sarközy, lequel prétend que nous avons gagné 40 ans d’espérance de vie. Filoche évoque des évidences :

A 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail, et à 60 ans, 3 maladies sur 5 sont liées au travail.

L’ouvrier qui a passé sa vie derrière un marteau piqueur n’a pas la même espérance de vie que celle d’un fonctionnaire.

Allons-nous voir des infirmières de 62 ans continuer à s’occuper de leurs patients alors même qu’elles auraient besoin de souffler ? Devront-elles le faire en déambulateur ?

Mais au delà des pénibilités physiques, il évoque aussi les pénibilités mentales : un instituteur qui a passé 35 ans de sa vie à gérer des classes surchargées, et des enfants turbulents ne voit pas d’un œil très réjoui arriver l’obligation de travailler toujours plus tard. 

Il y a en France 180 000 accidents cardio-vasculaires annuels dont la moitié est liée à l’activité professionnelle.

Gérard Filoche raconte le décès d’un homme, qui après 15 heures de travail, sortant de son bureau, est mort brutalement sur le trottoir.

Cet accident cardio-vasculaire n’a pas été comptabilisé comme « accident du travail », puisqu’il s’est produit dans la rue…

Et que dire des cancers liés au travail : ils ne sont pas comptabilisés, mais ils existent malgré tout.

Et Filoche de faire un constat cruel : travaillez plus longtemps, vous mourrez plus tôt.

Il se base pour justifier cette affirmation sur une information indéniable :

Les assurances sur la vie, pour lesquelles nous sommes régulièrement sollicités, se basent pour leurs calculs sur une « table de mortalité ».

Or, ces tables disent que si nous travaillons 2 ans de plus, nous vivrons 1 an de moins.

Gérard Filoche se bat aussi pour la terminologie des mots :

« Il n’y a pas de charges sociales en France, il n’y a que des cotisations, qui sont prélevées sur nos salaires, mise dans un pot commun et qui sont redistribuées à chacun suivant ses besoins. Ce ne sont pas des prélèvements obligatoires, ce sont des prélèvements volontaires, et nos ainés se sont battus pour çà ».

Il épingle aussi Christine Lagarde, critiquée pour avoir obligé les chômeurs de 57 ans à continuer d’aller « pointer au chômage ». lien

Elle a commis une bourde terrible en lâchant :

« Quand on a 57 ans, on n’est pas fichu », mais alors, répond Gérard Filoche : « c’est quand on est fichus qu’on a droit à la retraite ? ».

L’INSEE calcule l’espérance de vie en bonne santé : 63 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes, et 59 ans pour les ouvriers.

Il conclut par cette évidence :

Les plus belles années de la retraite, c’est entre 60 et 65 ans, et les plus dures années de vie au travail, c’est entre 60 et 65 ans.

Les 500 premières familles les plus riches de France pèsent 194 milliards d’euros.

Il y a 378 000 millionnaires en euros en France.

Face aux 8 millions de français qui vivent dans la pauvreté (moins de 950 € par mois), la France arrive en troisième place au nombre des millionnaires. lien

La France n’est pas pauvre, les richesses sont seulement moins bien partagées.

Le gouvernement a exonéré (charges sociales) les entreprises à hauteur de 45 milliards, après avoir affirmé qu’ils avaient de la peine à trouver 400 millions d’euros pour les chômeurs en fin de droit, qu’ils qualifient aimablement d’assistés.

Mais, comme le dit Gérard Filoche, les assistés, ce sont les patrons.

Les niches fiscales les plus importantes, celles consenties aux plus nantis, représentent 72 milliards d’euros.

Si on additionne tous ces milliards, on voit qu’il y a donc largement de quoi payer les retraites.

Il y a donc aujourd’hui l’évidente volonté de l’état de casser le système actuel, afin de favoriser les sociétés d’assurances, lesquelles vont bientôt pouvoir nous proposer des « retraites à la carte ».

Médiapart l’affirme le 14 octobre 2010 : 

« La réforme va conduire à l’asphyxie financière des grands régimes par répartition et sera donc propice à l’éclosion de ces grands fonds de pension qui n’étaient pas encore parvenus à s’acclimater en France ».

(Ceux-ci sont responsables aux USA des faillites que l’on sait, alors que le peuple américain était globalement hostile à la retraite par répartition. Bernard Madoff qui s’occupait des placements en bourse de ces fonds de pension, est l’un des principaux artisans de cette faillite).

Parmi les opérateurs privés qui vont opérer en France, on trouve le groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n’est autre que le frère du Président : Guillaume Sarkozy. lien

La boucle est donc bouclée, car comme dit mon vieil ami africain :

« Un acacias ne tombe pas à la volonté d’une chèvre maigre qui convoite ses fruits ».

Olivier Cabanel, publié dans Agoravox

10:30 Publié dans Economie, Pour les nuls | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, nuls, économie | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/01/2010

RETRAITES : UN SONDAGE EN CHASSE UN AUTRE

retraite.jpgSouvenez vous, dans une récente contribution publiée par Agoravox et qui a suscité un certain intérêt avec près d’une centaine de réactions de votre part,  j’avais indiqué à propos du sondage de l’IFOP diffusé par le Journal du Dimanche, qu’il était orienté et qu’il participait à un lancement d’une campagne gouvernementale pour imposer le recul légal du départ à l’âge à la retraite.

L’actualité politique m’a donné raison. La succession dans les médias des hommes politiques de Droite et Socialistes se saisissant des résultats de ce sondage pour justifier cette réforme a été hallucinant.

 

Pourtant un sondage de CSA, diffusé par le journal l’Humanité du 25 janvier de cette année, contredit largement celui de l’institut de sondage dirigé par Mme Parisot,  sans pour cela d’ailleurs avoir les mêmes échos médiatiques ce qui démontre maintenant qu’au sondage orienté s’ajoute aujourd’hui celui de la manipulation de l’opinion publique.

 

Dans la contribution publié par Agoravox j’avais dit pour rappel :

« L’IFOP a posé une question dite fermée où de toute façon votre réponse est totalement orientée.

La question : Et si vous aviez le choix (les choix imposés de fait par l’institut), concernant votre retraite, préféreriez vous… ?

-         cotiser davantage pour partir à la retraite le plus tôt possible…41 %

-         Travailler le plus longtemps possible pour garantir une retraite satisfaisante…34 %,

Soit un total de 75 % (91 % pour les plus de 65 ans toujours non concernés mais qui gonflent ces résultats).

La dernière proposition est la suivante :

-         Partir le plus tôt possible quitte  (bien sûr) à avoir une retraite moindre…23 %.

 

La seule question qui n’est pas posée et qui bien sûr aurait modifiée l’ensemble des réponses.

-         faire cotiser les revenus du capital au même titre que celui des salariés pour maintenir le départ à l’âge de la retraite à 60 et permettre des retraites satisfaisantes pour tous. »

CSA a justement posé cette question et le schéma des réponses a alors était complètement bouleversé.

 

La question précise posée par CSA était la suivante : « Parmi ces mesures, laquelle ou lesquelles (deux réponses étaient possibles) vous paraissent elles les plus efficaces pour garantir le financement des retraites ? , (entre parenthèse la réponse donnée à l’IFOP) :

-         Mettre à contribution les revenus financiers : 50 % (l’IFOP n’a pas posé la question),

-         Augmenter les cotisations : 31 % (41 %),

-         Allonger la durée des cotisations : 29 % (41 %),

-         Diminuer le montant des pensions : 7 % (23 %).

 

Une autre série de réponses de ce sondage attire également l’attention. A la question suivante posée par CSA « Si le choix ne dépendait que de vous, à quel âge partiriez vous à la retraite ? ». La réponse en moyenne est de 59 ans, elle était de 60 ans en 2006.

 

L’augmentation de la pénibilité, du stress, les inquiétudes sociales, la montée du chômage expliquent sans doute en partie ces réponses.

 

Le débat sur les retraites est loin d’être clos. Il n’est pas que purement comptable (le recul du départ à l’âge à la retraite selon les normes actuelles imposées serait alors d’au moins 67 ans comme le dit très justement à ce propos le MEDEF), il est aussi celui du choix d’une civilisation, d’un choix de justice sociale, c'est-à-dire finalement celui avant tout d’un choix politique..

 

Diaz Diego, Maire adjoint d'Evry, délégué aux Seniors et à 'Intergénération

13:40 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, sondage, propositions, csa, ifop | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/01/2010

RETRAITES : UN SONDAGE ORIENTE

 

sarkoretraite.jpgLe journal du Dimanche vient de publier un sondage IFOP sur les retraites particulièrement discutable, et dans tous les cas très orienté.

Le Journal du Dimanche, du groupe Lagardère, est situé à Droite et classé progouvernemental par de nombreux observateurs. L’IFOP est dirigé par Mme Parisot, présidente du MEDEF.

Ils sont des habitués de ce type d’opérations qui précèdent toujours des projets de lois gouvernementaux et dont l’objectif et de les justifier à partir de sondages qui sont à la limite de la falsification.

 

Ici l’organisation se décline en plusieurs phases :

1 – Les français sont inquiets sur l’avenir de leurs retraites.

2 – Ils sont prêts à travailler plus.

3 – Ils sont prêts à cotiser davantage.

 

Tout cela tombe très bien, ce sont justement les propositions gouvernementales.

 

1 – Les français sont inquiets. Ils sont 76 % à ne pas être confiants quant à la garantie de toucher une retraite satisfaisante à l’avenir.

Le Journal du Dimanche aurait dû ajouter que les français sont inquiets sur la plupart des sujets économiques et sociaux comme l’emploi, la santé, la sauvegarde de l’environnement, celui de la sécurité sociale, du service public, tous les sondages des autres instituts autres que l’IFOP le confirment chaque semaine.

 Les français n’ont aucune confiance dans la politique sociale menée par M. Sarkozy et son gouvernement. Les dernières élections européennes l’ont prouvé, plus de 70 % des électeurs n’ont pas voté pour les partis UMP et NC qui le soutiennent, et tout laisse penser qu’il en sera de même à propos des prochaines élections régionales.

Le sondage effectué en décembre 2009 par Sciences-Po/Cevipof indique aussi que 64 % des français n’ont pas confiance au Président de la République actuel.

 

2 – Ils sont prêts à travailler plus.

La question exacte est la suivante : « l’âge jusqu’auquel la personne est prête à travailler pour avoir une bonne retraite ? », anticipée d’une autre histoire de bien conditionner le sondé, « d’après vous à quel âge serez-vous contraint de partir à la retraite ? », sauve qui peut, à cette dernière question, la réponse en moyenne est de 64,7, et à la première 61,9 ans. Ouf nous l’avons échappé belle…

Mais là où cela se corse, est que les réponses dans le détail ne sont pas si limpides que cela. Bien sûr le Journal du Dimanche ne les publient pas, pour cela il est nécessaire d’accéder à l’ensemble du sondage publié sur Internet.

Ce qui frappe est tout d’abord que ceux qui sont prêts à travailler le plus sont ceux qui ne sont plus concernés, les plus de 65 ans (qui en moyenne rappelons le sont retraités déjà depuis près de 8 ans, l’âge moyen de départ se situant à 57,5 ans). Ils sont 82 % à demander que les autres travaillent à plus de 65 ans.

Par contre les jeunes de 18 à 24 ans qui sont à 70 % au chômage ou dans la précarité ne sont que 40 %, contre 60 % à vouloir travailler au-delà de 65 ans.

Cela pose un problème de solidarité intergérationelle  évident. Ceux qui veulent travailler au-delà de 60 ans le font mécaniquement au détriment des plus jeunes. Les statistiques du chômage mettent en évidence ce phénomène, aujourd’hui avec 10 % de sans emplois le recul du départ à l’âge à la retraite se fait contre l’intérêt des plus jeunes.

 

3 – Vous devrez travailler plus en cotisant davantage. Entre la peste et le choléra, vous devrez choisir les deux.

L’IFOP a posé une question dite fermée où de toute façon votre réponse est totalement orientée.

La question : Et si vous aviez le choix (les choix imposés de fait par l’institut), concernant votre retraite, préféreriez vous… ?

-         cotiser davantage pour partir à la retraite le plus tôt possible…41 %

-         Travailler le plus longtemps possible pour garantir une retraite satisfaisante…34 %,

Soit un total de 75 % (91 % pour les plus de 65 ans toujours non concernés mais qui gonflent ces résultats).

La dernière proposition est la suivante :

-         Partir le plus tôt possible quitte  (bien sûr) à avoir une retraite moindre…23 %.

 

La seule question qui n’est pas posée et qui bien sûr aurait modifiée l’ensemble des réponses.

-         faire cotiser les revenus du capital au même titre que celui des salariés pour maintenir le départ à l’âge de la retraite à 60 et permettre des retraites satisfaisantes pour tous.

Rappelons que c’est la principale proposition de la CGT et des Partis du Front de Gauche, et  aussi que le CAC 40 dont est membre le Groupe Lagardère commanditaire  de ce sondage a progressé de 22 % en 2009, et que depuis 1979 la part des salaires et autres rémunérations dans la valeur ajoutée a diminué de 10 % au détriment des profits.

Ce n’était donc pas une proposition anodine qui aurait sans doute permis plus de réflexion quand au choix de société que nous voulons.

 

La demande de répartition juste des revenus est une demande forte de l’opinion publique, ainsi dans le sondage de Cevipof cité, 65 % des français considèrent que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ».

Aujourd’hui en France les 10 % les plus riches possèdent selon l’INSEE 24,1 % de la richesse nationale, les 10 % les plus pauvres 3,7 %, et ce différentiel ne cesse d’augmenter depuis la mise en place du bouclier fiscal.

 

Le débat sur la retraite, comme celui de la santé ou de la défense de l’environnement relève d’un débat de fond du devenir de notre société, et ce n’est pas à partir de sondages orientés qu’il pourra se mener sereinement.

 

Diaz Diego, Maire adjoint d'Evry, délégué aux Seniors, maintien à domicile et à l'intergénération

19:15 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, journal du dimanche, ifop | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!