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22/09/2019

Nucléaire et climat pour les nuls

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D’après une enquête IPSOS 75% des personnes se déclarant le plus hostiles à l’électricité nucléaire croient que les centrales nucléaires contribuent « beaucoup » à l’effet de serre alors que scientifiquement c'est archi faux et que c'est exactement le contraire.

Produire son électricité avec des centrales nucléaires présente un bilan très contrasté d’avantages et d’inconvénients. D’un côté la nécessité de maîtriser le risque d’une perte de contrôle des réacteurs, la difficile gestion des déchets radioactifs, et pour ceux qui ne fabriquent pas eux-mêmes réacteurs et combustibles une dépendance absolue vis à vis des fournisseurs. De l’autre une électricité abondante et pilotable, aux coûts qui peuvent être très compétitifs… ou non en fonction des situations. Une grande économie de matières premières et d’espace. Des centrales pratiquement dénuées d’émissions de particules ou de gaz nocives pour la santé et l’environnement. Une balance à jauger en fonction des besoins et caractéristiques des pays et systèmes électriques, ce qui peut aboutir à dire oui ou non à cette technologie.

outefois, un aspect de l’énergie nucléaire semble sans contestation possible : le fait qu’il permette l’accès à une électricité à très faible impact sur le climat – comparable, voire meilleure au MWh produit, à l’éolien, au solaire ou à l’hydraulique. Un avantage massif, au regard du charbon et du gaz, source de près de 70% de l’électricité mondiale et dont la combustion émet du CO2, le gaz à effet de serre n°1 des émissions anthropiques provoquant le changement climatique en cours. Dans les scénarios énergétiques, ceux examinés par le GIEC ou d’autres experts, le nucléaire fait donc partie des mix électriques envisagés pour atténuer la menace climatique.

L’ignorance des hostiles

Mais cet aspect est-il un fait connu, partagé, permettant un débat public informé sur le sujet ? Une étude sociologique réalisée par IPSOS pour le compte d’EDF depuis 2012 chaque année semble montrer que non. Dans une mesure pour le moins alarmante pour qui souhaite une décision citoyenne sur le sujet énergétique. A partir d’une enquête réalisée par internet (1), confirmant les ordres de grandeurs d’autres études, il est permis d’affirmer que l’ignorance règne plus que la connaissance de ce fait. Que nos concitoyens sont victimes d’une grande tromperie qui pèse sur leur réflexion.

L’ignorance est massive, puisque si l’on additionne les « beaucoup » (44%) et les « un peu » (34%), on frôle les 80% des sondés attribuant aux centrales nucléaires une responsabilité dans l’élévation de la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre, et donc dans le changement climatique. Même une vision optimiste – pour l’état des connaissances de nos concitoyens – parvient quand même à constater que près de la moitié de la population se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

Je crois donc je sais

l’un des résultats les plus frappant de l’enquête est la dépendance à l’opinion de la diffusion d’une connaissance pourtant robuste, celle qui explique pourquoi le système électrique français est « décarboné » à près de 90%. Un peu comme la situation américaine où le vote Démocrate ou Républicain permet de prédire votre opinion sur la cause ou la réalité du changement climatique. L’enquête relie la position la plus hostile à l’usage de l’électricité d’origine nucléaire avec l’ignorance la plus massive : 75% des sondés se déclarant « tout à fait contre » l’utilisation du nucléaire croient que les centrales nucléaires contribuent « beaucoup » à l’effet de serre. La seule option de politique énergétique qui rassemble des personnes majoritairement informées de la véritable liaison entre nucléaire et climat est celle qui se déclare « tout à fait pour » cette source d’électricité. Les opinions moins tranchées se distribuent entre ces deux extrêmes.

Un psycho-sociologue y verrait une magnifique illustration du « biais de confirmation » qui encourage les individus à écarter toute information susceptible de mettre en cause leur croyance. Si l’on croit que l’énergie nucléaire, c’est mauvais, alors il faut qu’elle soit mauvaise aussi pour le climat… que l’on veut préserver.

Le souci climatique est très fort

Ce n’est pas par négligence du dossier climatique que les sondés en arrivent à partager massivement cette ignorance d’une des caractéristiques principales de l’électricité d’origine nucléaire. Ils sont en effet plus de 90% à considérer le changement climatique comme « très préoccupant » ou « assez préoccupant ». Plus encore : ils sont près de 90% à considérer que pour choisir les énergies à utiliser « lutter contre le changement climatique » est soit « très important » (49%) soit « plutôt important ». On pourrait donc s’attendre à ce que nos concitoyens fassent l’effort nécessaire pour comprendre l’origine première du problème – l’émission massive de gaz à effet de serre issus de la combustion du pétrole, du charbon et du gaz. Et donc se rendre compte de ce qu’une centrale nucléaire ne fait pas partie du problème mais, éventuellement, de sa solution.

Il convient toutefois de noter que cette enquête, après d’autres, confirme que la population française n’est pas dans l’unanimité à ce sujet. Une grosse majorité affirme, en accord avec les climatologues, que nous vivons un changement climatique anthropique, causé par l’homme, mais ils ne sont que 67% en 2017 (et n’étaient que seulement 55% en 2012).

Plus on est jeune et plus on ignore

L’analyse du détail par tranche de population fait percevoir une dégradation de la culture scientifique inversement proportionnelle… à l’âge. Plus on est jeune et plus on se trompe. Entre 18 et 24 ans, 63% de la population est persuadée du caractère climaticide des centrales nucléaires. Et encore 55% des 25 à 34 ans. Curieusement, les jeunes sont aussi plus massivement convaincus que les vieux (75% des moins de 25 ans contre 50% des plus de 65 ans) du caractère anthropique du changement climatique. Autrement dit, la préoccupation climatique ne conduit absolument pas à la connaissance de la physique du climat, laquelle nous dit qu’une centrale nucléaire n’est pas une cause du changement climatique.

Les femmes se distinguent mal, avec un score de 57% persuadées que les centrales nucléaires émettent « beaucoup » de gaz à effet de serre, mais c’est là un résultat qui trouve sa source dans… l’hostilité qu’elles marquent puisqu’elles sont 51% à se déclarer tout à fait  contre ou contre leur utilisation, alors que seuls 39% des hommes sont dans ce cas.

Le bilan des « pour/contre » l’utilisation du nucléaire pour l’électricité est proche du match nul, avec 46% de contre contre 42% de pour. Les raisons invoquées par les uns et les autres pour choisir les énergies à utiliser sont diverses : emplois, protection de l’environnement, santé publique, coût… et lutter contre le changement climatique. Mais peut-on considérer que cette dernière raison est envisagée à bon escient lorsque tant de citoyens se trompent aussi lourdement sur la relation entre centrales nucléaires et émissions de gaz à effet de serre ? Le graphique ci-dessus montre en effet que les citoyens les plus soucieux de lutter contre le changement climatique sont également les plus opposés au nucléaire. Une opinion qui serait tout à fait respectable si elle ne s’accompagnait pas d’une ignorance largement partagée sur la véritable relation entre nucléaire et climat.

Blog le Monde

27/09/2009

L’ECOLOGIE POUR LES NULS

sarkomechant.jpgNicolas Sarkozy lors d’un interview accordé à Laurence Ferrari et David Pujadas (journalistes serpillières par excellence) a déclaré, pour justifier l’instauration de la « taxe carbone » (voir la vidéo) avec un aplomb incroyable et sans être contredit (et pour cause) des contrevérités qui en disent longs sur ses connaissances à ce sujet :

« Des scientifiques et des savants du monde entier se sont réunis des mois et des mois pour dresser un constat : le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone qui crée un trou dans la couche d’ozone et qui brise les équilibres de la planète ».

 Le problème c’est que cette affirmation est  fausse, l’émission du dioxyde de carbone n’est pas responsable du trou de la couche d’ozone,  et que pour un Président qui prétend défendre l’environnement cela interroge.

 Il confond deux sujets  différents (même si les effets peuvent se cumuler), la couche d’ozone, et l’effet de serre qui est responsable du réchauffement de la planète, et en passant se trompe sur le carbone qui ne présente aucun danger pour l’environnement, et le dioxyde de carbone qui lui est dangereux pour notre planète.

PETIT RAPPEL POUR LES NULS

- couche d'ozone.gifLa couche d’ozone :

 C’est une couche de gaz (l’ozone) présente dans la haute atmosphère qui nous protège des rayonnements ultraviolets les plus nocifs (risques du cancer par exemple). Cette couche de gaz est attaqué par les chlorofluorocarbures (CFC) qui ont été retiré de la circulation il y a quelques années déjà.

-         Le trou de cette couche ne diminuant pas encore, les scientifiques de l'OMS estiment maintenant que cet effet pourrait être contré par la présence dans la haute atmosphère d'importantes quantités de brome et de chlore, produits par réaction entre le rayonnement UV provenant du Soleil et les CFC, dont la dissipation est très lente.

- effet de serre.jpgL’effet de serre :

Les rayonnements solaires arrivent jusqu’au sol qui les absorbe, il le reémet ensuite sous forme de rayonnement infrarouge, c’est ce rayonnement inoffensif et indispensable pour une vie sur notre Terre qui est stoppé par les gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane, protoxyde d’azote). Une certaine quantité de chaleur (rayonnement infrarouge) est ainsi maintenue en surface.

-         L’effet de serre est naturel et maintient la Terre à une température « acceptable ». Si on augmente la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère au-delà d’un seuil, (et c’est le cas depuis plusieurs années et le cœur du débat actuel), cet effet de serre s’emballe et provoque un réchauffement climatique avec des conséquences qui peuvent être dramatiques pour notre survie.

-     Le dioxyde de carbone :

Dioxyde de carbone, forme résiduelle toxique et rejetée de la carbonylation. Le dioxyde de carbone de l'organisme humain est rejeté à la respiration. Le dioxyde de carbone produit dans les véhicules est évacué par le pot d'échappement.

-    Carbone :

Corps simple constituant le diamant et entrant dans la composition du charbon, du bois, etc.

-      Ozone :

Gaz qui, à haute altitude, constitue une couche protégeant la planète Terre des rayonnements ultraviolets provenant du soleil. À basse altitude, l'ozone est un gaz nocif pour l'appareil respiratoire et un acteur important dans l'émission de gaz à effet de serre.

 michel-rocard.jpgUn an avant, un autre nul, son ami Michel Rocard (Président de la conférence d’experts sur la création de la Taxe Carbone), rien que ça, avait également sur France Info dit également une série de contrevérités « Chaque EPR qui remplace une centrale à charbon fait économiser 11 millions de tonnes de CO2. Les émissions qui font le trou dans la couche d’ozone… ».

 Tout cela bien sûr nous laisse très inquiet sur les capacités de ces « génies en parlote » de sauver notre planète.

E-Mosaique