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18/11/2012

Johnny, retour gagnant, contre toute attente

musique, rock, johnny hallydayJohnny Hallyday sort l’Attente. Un très bel album pop-rock puissant et sensible, marqué par la plume de Christophe Miossec.

Il y a Marie, l’une des plus belles chansons de son répertoire. Il y aura désormais l’Attente, appelée à devenir un de ses grands classiques. Le titre, qui donne son nom au nouvel album de Johnny, ressemble à une prière. Celle d’un homme qui aimerait que l’amour revienne. Comment ne pas y voir un parallèle avec notre ­Johnny Hallyday national, adulé et controversé ces dernières années. Johnny est un artiste impressionnant. Alors qu’on le pensait perdu entre ennuis de santé, procès et difficultés à remplir les stades, il revient plus en forme que jamais, physiquement et artistiquement. Après son déroutant disque Jamais seul, il renoue avec les vraies grandes chansons qui lui correspondent. À travers l’Attente, il remet sa vie en jeu avec l’espoir de Refaire l’histoire. Il chante la vie, l’amour, le temps qui passe avec la même fougue qu’à ses débuts. Bien sûr, le poids des ans se fait sentir, mais sa grande force est d’assumer son âge. Christophe Miossec, qui signe sept chansons sur les onze de l’album, a bien compris la personnalité du Johnny d’aujourd’hui. Il lui a ainsi écrit Vingt ans, morceau émouvant dans lequel le chanteur a ces mots : « Dis-moi que la vie est encore plus belle quand on n’a plus vingt ans/Est-ce qu’on peut encore toucher le ciel quand on n’a plus vingt ans ? »

Des textes ouverts sur la vie

Ce qui arrive à Johnny tient du miracle. Cela fait longtemps, peut-être depuis Sang pour sang — un album référent dans sa carrière, écrit et composé par son fils David —, qu’il n’avait pas trouvé autant de chansons à sa mesure. La raison ? On a trop souvent écrit des titres centrés sur le rockeur, lui dressant un piédestal. Avec l’Attente, il retrouve des textes ouverts sur la vie, dans lesquels il peut laisser parler ses sentiments. Johnny les sert avec majesté, démontrant une fois encore sa dimension d’immense interprète. Car, on l’avait un peu oublié, Johnny est un très grand chanteur, lequel renaît sous la plume de Miossec : « C’est le plus bel auteur qu’on a en France », confie Bertrand Lamblot, directeur artistique de l’album. Enregistré entre Bruxelles, Saint-Barthélemy et Los Angeles, il bénéficie de la réalisation d’Yvan Cassar, avec lequel le chanteur n’avait pas travaillé depuis le Cœur d’un homme, et de la participation de quatre autres auteurs, Isabelle Bernal, Marie-Laure Douce, Emmanuelle Cosso et Benoît Carré.

Johnny, c’est notre Amérique à nous. On a donc convoqué les guitares à la AC/DC, les ballades blues-folk ou les hymnes pop-rock taillés pour la scène. Parmi les titres marquants, il y a Un tableau d’Hopper, qui fait écho à Quelque chose de Tennessee, N’en vouloir à personne, l’Amour à mort, Un nouveau jour, Devant toi, À l’abri du monde ou L’amour peut prendre froid, en duo avec Céline Dion. Un album puissant et sensible où Johnny, toujours debout, dit sa vérité avec sincérité. De vraies retrouvailles.

Victor Hache, l'Humanité

14:52 Publié dans Actualités, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, rock, johnny hallyday | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

17/08/2012

Les Pussy Riot comdamnées à deux ans de prison

russie,femmes,religion,rock,prison,concerts,pussy riotLes trois jeunes femmes musiciennes et militantes du groupe de punk russe Pussy Riot ont été reconnues "coupables de hooliganisme" et d’"incitation à la haine religieuse". Le verdict est tombé ce vendredi après midi, elles sont condamnées à 2 ans de prison.

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, d'Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et de Maria Alekhina, 24 ans, toutes trois membres du groupes Pussy Riot, avaient chanté en février une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. Pour cette raison elles ont été condamnées à 2 années de prison chacune. Le parquet avait requis 3 ans. La juge a souligné qu'il n'y avait pas eu de "repentir" des accusées, malgré leurs excuses répétées et qu'elles avaient "violé l'ordre public" et "offensé les sentiments (religieux) des croyants".
L'avocate des musiciennes a annoncé qu’elle ferait appel, y compris devant les instances internationales.

"Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe"

Le texte de la prière incriminée n’est effectivement pas qu’anti-Poutine, il est aussi féministe. Il accuse la religion d’être misogyne, tout comme il accuse le patriarche orthodoxe accusé de "croire en Poutine plus qu’en dieu". Ce qui motive, outre l’aspect sacrilège de jouer du rock dans une église, la condamnation pour "incitation à la haine religieuse".

Les Pussy Riot ne sont pas des inconnues en Russie. Depuis plusieurs mois, elles multiplient les performances autant militantes qu’artistiques, pour défendre la cause des femmes, des homosexuels, la liberté sexuelle et contre la « routine » en général. Leurs actions sont généralement à forte connotation sexuelle, dans le but de secouer la société patriarcale et traditionnelle russe. Leurs performances classiques sont les concerts sauvages et les dessins de sexes géants sur les symboles phallocrates. Plus original, les membres du groupe tentent aussi d’embrasser sur la bouche des policiers du même sexe.

Procès perdu mais victoire au moins médiatique

Les membres du groupe ont réussi à émouvoir partout dans le monde. Des manifestations de soutien ont lieu ce vendredi dans de nombreuses villes, y compris à Paris. Et les jeunes artistes ont aussi ému de nombreuses stars qui se sont exprimés en leur faveur : Madonna, Sting, Red Hot Chili Peppers, Faith No More, Franz Ferdinand, Anti-Flag, Pete Townshend des Who, Jarvis Cocker de Pulp, Neil Tennant des Pet Shop Boys), Johnny Marr des Smiths), ou encore les acteurs Danny DeVito et Stephen Fry.

10/10/2009

Izia. « Le rock, c’est moi en musique ! »

izia1.jpgElle n’a que dix-huit ans et on la compare déjà à Janis Joplin. La comparaison est certainement osée, mais allez voir Izia sur scène et vous comprendrez. Cet été, au théâtre Verdière des Francofolies, elle a impressionné son public par un show très physique tout entier dédié au rock. Rencontre avec une chanteuse dont on n’a pas fini d’entendre parler et pas seulement parce qu’elle est la fille de. Mais tout simplement parce qu’elle a du talent à revendre.

Avoir grandi dans une famille d’artistes vous a-t-il aidée dans votre désir de faire de la musique ?

Izia. Je suis incapable d’expliquer les choses. La musique est une envie qui a toujours été là. C’est vrai que le déclencheur a été mon environnement musical qui a agi comme une petite étincelle qui fait que j’ai fait ça. Je ne sais pas l’expliquer. C’est en moi, dans mon corps. À treize ans, j’ai pris une guitare et c’est ce qui est sorti de moi automatiquement. Il y a quelque chose de très naturel dans ma musique et même dans mon approche de la musique. C’est quelque chose d’inconscient quasiment.

On a l’impression que vous êtes assez décomplexée vis-à-vis de la question de votre père.

Izia. Avec Jacques, on a eu un truc très fusionnel. J’ai grandi avec lui. Je n’ai aucun complexe par rapport à ma filiation. Je la revendique. J’en suis plus que fière. Sans lui, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Si je ne parlais pas de mon père, c’est comme si je ne parlais pas de ma vie, de moi, de mon parcours. Mon père fait partie de ma musique, de mon expérience musicale. Cela me paraît normal d’être décomplexée vis-à-vis de ça. Si pour d’autres, ce n’est pas évident, moi je le revendique plus que je ne le cache.

Le fait que vous chantiez en anglais signifie-t-il que vous songez à une carrière à l’étranger ?

Izia. Complètement. Mais ce n’était pas du tout le but, comme ce n’était pas le but de faire un album ou de la musique. J’ai pris ma guitare et j’ai fait de la musique, c’est tout. Après, vu que je chante en anglais, il va y avoir d’énormes facilités à bouger à l’étranger. C’est mortel et j’en suis ravie. L’anglais, c’est venu comme une première langue dans ma musique. Je l’ai appris à l’école, j’ai fait des campus quand j’avais treize ans en Angleterre et vu que je n’écoutais que de la musique anglo-saxonne, l’accent s’est fait tout seul en chantant les paroles par-dessus les Beatles, les Rolling Stones. J’ai une vraie passion pour cette langue que je trouve belle, chantante.

izia2.jpgQue vous ont conseillé vos parents lorsque vous leur avez annoncé que vous vouliez devenir chanteuse ?

Izia. C’est au moment de mes quinze ans, quand j’ai fait mon premier Printemps de Bourges. Le lendemain, j’arrêtais les études. Je voulais faire de la musique, je m’ennuyais à l’école. J’avais de très mauvais rapports avec la scolarité. J’ai dit ça à mes parents. Ils ont tout de suite compris. Ils ont été très compréhensifs, voyant que je vivais un grand mal-être scolaire. Je fondais en larmes devant les grilles de l’école, je n’allais jamais en cours. C’était un vrai malaise. Ma mère m’a dit : « Vas-y ma fille, mais je vais t’encadrer. » Elle a demandé à Daniel Colling (le patron du Printemps de Bourges), qui est un ami depuis longtemps, de me trouver des dates de concerts via sa boîte de tours. À chaque fois, il y avait entre deux cents et cinq cents personnes. Cela devenait de plus en plus important. C’est comme ça qu’on en arrive là aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous fait rêver dans ce métier ?

Izia. La scène, le contact avec les gens. C’est cliché que de dire cela, mais c’est ma vie. Quand je fais des concerts, ce n’est pas du tout intellectualisé. Je n’ai pas ce rapport cérébral que beaucoup de Français ont. J’ai un rapport très physique à la musique. Toutes mes émotions passent à travers mon corps. Dans mon échange avec le public, c’est dans le regard, le mouvement. Quand je chante sur scène, il y a un flux entre moi et le public. Il se passe vraiment quelque chose. C’est un peu comme des ondes qui passent et repassent. Je le prends en pleine gueule. C’est un bonheur.

Que représente le rock pour vous ?

Izia. Le rock, c’est moi en musique ! (rires). C’est aussi simple que cela. J’utilise les mêmes mots pour définir ma musique que pour me définir moi-même. Spontanée, libre, énergique, instantanée, révoltée. Comme ma musique, je suis quelqu’un de brut, parfois avec un peu un manque de tact, de très sensible aussi. Tout cela fait ma musique et moi.

Qu’évoquent pour vous des artistes comme Janis Joplin, Bette Midler, auxquelles on vous compare parfois…

Izia. Ce sont des femmes libres. Elles se sont toujours dit : « Je vais de l’avant, je fais ce que je veux et je t’emmerde. » C’est ma philosophie de la vie. Elle est simple, très premier degré. J’ai un côté : « Je crache par terre, on y va et tant pis pour toi si tu ne suis pas. » Ces femmes étaient comme ça. Des personnages à part entière. Je me reflète aussi dans ces femmes parce qu’elles ont fait ce qu’elles voulaient et qu’elles l’ont assumé à fond.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre premier album ?

Izia. Comme toutes les nanas de dix-huit ans, je parle d’amour, de révolte. J’ai une chanson sur le fait de se bouger le cul, sur la compréhension des sentiments, sur le fait qu’on a envie parfois d’être seule, surtout quand on voudrait que quelqu’un soit près de vous, la contradiction des rapports humains… C’est une musique qui dit : « Bouge-toi, vas dans la rue, chante avec tes potes, danse dans ton salon, seule, en culotte. Lève-toi, sois de bonne humeur ! » C’est un message positif.

Pensez-vous que le rock soit de nouveau à la mode ?

Izia. Je ne pense pas. En France, on a une mauvaise image du rock. Ici, on préfère la pop. Moi, ce que j’appelle rock, c’est les Strokes. En France, on n’a pas les mêmes notions du rock. Moi, on refuse de me passer en radio parce que ma musique est trop violente. Oui-FM considère que ma musique est trop rock. C’est dommage.

Cela marche plutôt bien pour vous. Heureuse de tout ce qui vous arrive ?

Izia. Je suis comblée. Je suis avec mes meilleurs potes en tournée, malgré l’odeur des chaussures des garçons dans le camion, tout va bien ! On est tout le temps en train de se dire qu’on s’aime. Il y a une ambiance hyper peace, hyper love. Je ne peux pas être plus heureuse que je le suis aujourd’hui.

Concerts 12 et 13 octobre au Bataclan, 50, boulevard Voltaire 75011 Paris. Rens. : 01 43 14 00 30. Album Izia, AZ-Universal.

Entretien réalisé par Victor Hache, pour l'Humanité

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