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30/12/2006

Champagne pour les profits !

 

medium_champagne.gifFinance . Le CAC 40, comme les grands indices mondiaux, a bondi en 2006. La stabilité de la croissance et des salaires rassure les traders pour 2007.

L’année 2006 a été faste. 2007 pourrait l’être tout autant. Poussés par une très forte activité, les marchés de capitaux se rapprochent des niveaux atteints en 1999 et 2000, années où l’euphorie boursière avait précédé l’éclatement de la bulle Internet. À ce titre, la performance de l’indice CAC 40, comme celle des grands indices internationaux, est significative.

Parti de 4 755 points le 2 janvier, l’indice vedette de la Bourse de Paris a atteint 5 553 points le 15 décembre dernier, soit une hausse annuelle de 17 %.

Les gérants soignent l’allure de leurs portefeuilles en achetant les actions les plus performantes. À ce titre, - Alstom (+ 107,32 %), EDF (+ 69 %) et Lafarge (+ 49 %) affichent les plus fortes - augmentations depuis le 1er janvier.

En Europe, la tendance est la même. L’indice continental DJ Eurostoxx 50 (les 50 plus grosses valeurs européennes) a progressé de 13 % en 2006 alors que le Footsie londonien affiche une progression annuelle de 9 %. Côté États-Unis, le Dow Jones, en atteignant 12 549 points en séance le 20 décembre dernier, a bondi de 16 % en 2006.

La part des profits à la hausse

Les années se suivent et se ressemblent. Nombre d’économistes prévoient une année 2007 du même acabit, le contexte n’ayant jamais été aussi favorable aux capitaux.

D’une part, malgré le ralentissement de la locomotive nord-américaine, l’activité demeure robuste. « Plutôt qu’à un ralentissement majeur, l’économie mondiale est sans doute confrontée à un rééquilibrage de la croissance entre différentes zones géographiques », indiquait fin novembre Jean-Philippe Cotis. Le chef économiste de l’OCDE envisage un tassement du PIB nord-américain en 2007 (2,4 %, après 3,3 % en 2006), tout en pariant sur un rebond dès 2008 (2,7 %).

Philippe d’Arvisenet, chef économiste de la BNP-Paribas, note, à propos des États-Unis, qu’« en dépit du ralentissement de la croissance et des gains de productivité, le ratio des profits au PIB a continué à augmenter pour atteindre 12,4 %, au plus haut depuis 1950 ». Un constat que Jean-Philippe Cotis partage à sa manière : « Jusqu’à présent, les économies de l’OCDE ont bénéficié d’une longue période de croissance » basée sur « la modération prolongée des salaires », la « stabilité des prix » et le « renforcement des profits ».

De même, le niveau toujours bas des taux d’intérêt favorise la valorisation des actifs financiers et permet aux grands groupes de se relancer dans la course à la croissance externe contre l’emploi

À la recherche du couple « rendement-risque » idéal, ces derniers donnent l’impression d’avoir atteint en 2006 le - nirvana. Dit autrement, les masses de capitaux peuvent aujourd’hui se placer de façon assez sûre (risque de retournement et d’inflation faible) et rentable (le cours de Vivendi, par exemple, multiplie les résultats du groupe par 11).

Dans ces conditions, les analystes de la société de gestion VP Finance envisagent une progression de la Bourse « d’environ 10 % l’année prochaine ».

De telles envolées n’annoncent-elles pas la formation, à terme, d’une bulle ? Cours des matières premières qui explosent, affaiblissement du dollar face aux autres grandes monnaies internationales, réallocation des réserves mondiales de change en défaveur du billet vert : tels sont quelques-uns des ingrédients qui devraient mettre en relief la bombe à retardement que constitue l’endettement extérieur des États-Unis.

Avec un solde débiteur vis-à-vis du reste du monde de 2 526 milliards de dollars, soit un cinquième de leur PIB, les États-Unis ne pourront pas éternellement se financer à bon compte grâce aux rachats, par les banques centrales asiatiques, des bonds du Trésor nord-américain. En effet, derrière le ton policé des institutions internationales se cache le redoutable défi d’un développement mondial déséquilibré. Les problèmes de financement du déficit abyssal du compte courant des États-Unis (882 milliards de dollars au troisième trimestre 2006) sur le dos du reste du monde en sont la parfaite illustration.

Sébastien Ganet, l'Humanité

12:05 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : profits, record, champagen | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

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