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05/10/2025

Budget 2026, réforme des retraites, Sécurité sociale : « Il faut laisser aux députés la possibilité de se saisir de tous les sujets », estime Fabien Roussel

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Budget 2026, réforme des retraites, Sécurité sociale : « Il faut laisser aux députés la possibilité de se saisir de tous les sujets », estime Fabien Roussel

Pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, l’exécutif est « totalement discrédité ». C’est pourquoi il appelle le premier ministre, Sébastien Lecornu, a laissé l’Assemblée trouver des majorités sur une série de textes, dont l’abrogation de la réforme des retraites.

 

À la veille de la déclaration de politique générale du premier ministre, Sébastien Lecornu, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, l’avertit : s’il ne permet pas au Parlement de retrouver ses pouvoirs, notamment pour abroger la réforme des retraites, les députés communistes voteront en faveur de la censure.

Qu’attendez-vous de cette semaine décisive pour la minorité présidentielle, entre formation du gouvernement et discours de politique générale du premier ministre ?

Ce sont surtout les Français qui attendent le changement. C’est pourquoi nous demandons au premier ministre de corriger sa copie ce mardi 7 septembre lors de son discours de politique générale, dans la mesure où la rencontre que nous avons eue avec lui vendredi a été plutôt décevante. Je m’interroge : sa promesse de renoncer au 49.3 ouvrira-t-elle réellement les débats ?

Nous, nous voulons améliorer la copie du prochain budget vers davantage de justice fiscale et de pouvoir d’achat, empêcher les mauvais coups comme le doublement des franchises médicales. Et il est inacceptable qu’il ne soit pas possible de mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale l’abrogation de la réforme des retraites. Cela reste un sujet important pour le monde du travail.

J’ai été très clair sur ce point avec Sébastien Lecornu : nous attendons qu’il permette au Parlement le dépôt d’un texte de loi d’ici à la fin d’année permettant d’abroger cette réforme et de répondre à toutes celles et tous ceux qui espéraient partir à la retraite et sont obligés de travailler encore plusieurs semestres de plus.

Nous voulons aussi une augmentation du pouvoir d’achat d’au moins 100 euros par mois pour les salariés et les retraités, par le biais, par exemple, de la baisse, voire la suppression, de la CSG sur les salaires et les retraites.

Sébastien Lecornu est, pour l’heure, fermé à toute possibilité de revenir sur la réforme des retraites. Peut-on vraiment croire qu’il accède à votre demande ?

S’il annonce des ruptures et dit vouloir permettre au Parlement de reprendre la main, il faut le faire sincèrement et arrêter de s’en remettre au président de la République, qui est aujourd’hui totalement discrédité dans le pays. Il faut donc laisser aux députés la possibilité de se saisir de tous les sujets.

Il y en a au moins cinq sur lesquels il y a une majorité à l’Assemblée. L’abrogation de la réforme des retraites, le rejet du Ceta, mais aussi du Mercosur, la mise en place de la taxe Zucman et la lutte contre les déserts médicaux.

Sur ces sujets, qui sont autant d’attentes des Français, il y a une possibilité de construire des majorités. S’il s’engage à ne pas utiliser le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale comme sur celui de la nation, qu’il permette véritablement au Parlement de travailler sur ces sujets.

Cette promesse de renoncer à cet outil constitutionnel prisé de la Macronie pour passer en force suffira-t-elle à voir les députés retrouver du pouvoir dans les politiques menées ?

D’abord, il faut dire que voir Sébastien Lecornu renoncer au 49.3, c’est une première victoire de la gauche, qui dénonce cet outil antidémocratique accordant au gouvernement la possibilité d’imposer ses choix aux élus du peuple.

Mais nous savons qu’il existe d’autres articles dans la Constitution qui permettent de brider les débats. Par exemple, l’article 40 empêchant tout parlementaire de déposer des amendements qui provoquent une dépense.

C’est la raison pour laquelle nous demandons au gouvernement de permettre des débats sincères. Il ne s’agit pas de contourner la Constitution, mais sur la réforme des retraites par exemple il suffit que le gouvernement permette à la gauche de déposer un texte d’abrogation pour qu’il soit débattu et voté.

Le premier ministre a cependant émis bien des lignes rouges. Il a dit non à la taxe Zucman en communiquant préférer s’attaquer aux holdings tout en restant flou sur ses intentions. C’est autant de freins à la liberté d’action des parlementaires…

Nous mettrons donc à l’ordre du jour la taxe Zucman ainsi que d’autres mesures ayant pour objectif plus de justice fiscale. Je pense notamment aussi aux 211 milliards d’euros d’aides publiques accordées aux entreprises dans la plus grande opacité et sans efficacité pour l’emploi et le climat.

Nous proposerons des critères d’efficacité sociale et environnementale. Chaque Français jugera du vote de son député sur ces sujets majoritaires dans le pays. Et c’est pour cela que j’appelle les Français à suivre de près les débats qui pourraient se tenir demain au Parlement.

Mais si le discours de politique générale ne permet pas un débat sincère sur tous les sujets, y compris l’abrogation de la réforme des retraites, nous censurerons ce gouvernement immédiatement. C’est bien simple : s’il n’annonce pas cette possibilité, s’il maintient des mauvais coups contre le pouvoir d’achat, nous appellerons à le faire tomber.

19:50 Publié dans Actualités, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

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