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10/10/2009

Izia. « Le rock, c’est moi en musique ! »

izia1.jpgElle n’a que dix-huit ans et on la compare déjà à Janis Joplin. La comparaison est certainement osée, mais allez voir Izia sur scène et vous comprendrez. Cet été, au théâtre Verdière des Francofolies, elle a impressionné son public par un show très physique tout entier dédié au rock. Rencontre avec une chanteuse dont on n’a pas fini d’entendre parler et pas seulement parce qu’elle est la fille de. Mais tout simplement parce qu’elle a du talent à revendre.

Avoir grandi dans une famille d’artistes vous a-t-il aidée dans votre désir de faire de la musique ?

Izia. Je suis incapable d’expliquer les choses. La musique est une envie qui a toujours été là. C’est vrai que le déclencheur a été mon environnement musical qui a agi comme une petite étincelle qui fait que j’ai fait ça. Je ne sais pas l’expliquer. C’est en moi, dans mon corps. À treize ans, j’ai pris une guitare et c’est ce qui est sorti de moi automatiquement. Il y a quelque chose de très naturel dans ma musique et même dans mon approche de la musique. C’est quelque chose d’inconscient quasiment.

On a l’impression que vous êtes assez décomplexée vis-à-vis de la question de votre père.

Izia. Avec Jacques, on a eu un truc très fusionnel. J’ai grandi avec lui. Je n’ai aucun complexe par rapport à ma filiation. Je la revendique. J’en suis plus que fière. Sans lui, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Si je ne parlais pas de mon père, c’est comme si je ne parlais pas de ma vie, de moi, de mon parcours. Mon père fait partie de ma musique, de mon expérience musicale. Cela me paraît normal d’être décomplexée vis-à-vis de ça. Si pour d’autres, ce n’est pas évident, moi je le revendique plus que je ne le cache.

Le fait que vous chantiez en anglais signifie-t-il que vous songez à une carrière à l’étranger ?

Izia. Complètement. Mais ce n’était pas du tout le but, comme ce n’était pas le but de faire un album ou de la musique. J’ai pris ma guitare et j’ai fait de la musique, c’est tout. Après, vu que je chante en anglais, il va y avoir d’énormes facilités à bouger à l’étranger. C’est mortel et j’en suis ravie. L’anglais, c’est venu comme une première langue dans ma musique. Je l’ai appris à l’école, j’ai fait des campus quand j’avais treize ans en Angleterre et vu que je n’écoutais que de la musique anglo-saxonne, l’accent s’est fait tout seul en chantant les paroles par-dessus les Beatles, les Rolling Stones. J’ai une vraie passion pour cette langue que je trouve belle, chantante.

izia2.jpgQue vous ont conseillé vos parents lorsque vous leur avez annoncé que vous vouliez devenir chanteuse ?

Izia. C’est au moment de mes quinze ans, quand j’ai fait mon premier Printemps de Bourges. Le lendemain, j’arrêtais les études. Je voulais faire de la musique, je m’ennuyais à l’école. J’avais de très mauvais rapports avec la scolarité. J’ai dit ça à mes parents. Ils ont tout de suite compris. Ils ont été très compréhensifs, voyant que je vivais un grand mal-être scolaire. Je fondais en larmes devant les grilles de l’école, je n’allais jamais en cours. C’était un vrai malaise. Ma mère m’a dit : « Vas-y ma fille, mais je vais t’encadrer. » Elle a demandé à Daniel Colling (le patron du Printemps de Bourges), qui est un ami depuis longtemps, de me trouver des dates de concerts via sa boîte de tours. À chaque fois, il y avait entre deux cents et cinq cents personnes. Cela devenait de plus en plus important. C’est comme ça qu’on en arrive là aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous fait rêver dans ce métier ?

Izia. La scène, le contact avec les gens. C’est cliché que de dire cela, mais c’est ma vie. Quand je fais des concerts, ce n’est pas du tout intellectualisé. Je n’ai pas ce rapport cérébral que beaucoup de Français ont. J’ai un rapport très physique à la musique. Toutes mes émotions passent à travers mon corps. Dans mon échange avec le public, c’est dans le regard, le mouvement. Quand je chante sur scène, il y a un flux entre moi et le public. Il se passe vraiment quelque chose. C’est un peu comme des ondes qui passent et repassent. Je le prends en pleine gueule. C’est un bonheur.

Que représente le rock pour vous ?

Izia. Le rock, c’est moi en musique ! (rires). C’est aussi simple que cela. J’utilise les mêmes mots pour définir ma musique que pour me définir moi-même. Spontanée, libre, énergique, instantanée, révoltée. Comme ma musique, je suis quelqu’un de brut, parfois avec un peu un manque de tact, de très sensible aussi. Tout cela fait ma musique et moi.

Qu’évoquent pour vous des artistes comme Janis Joplin, Bette Midler, auxquelles on vous compare parfois…

Izia. Ce sont des femmes libres. Elles se sont toujours dit : « Je vais de l’avant, je fais ce que je veux et je t’emmerde. » C’est ma philosophie de la vie. Elle est simple, très premier degré. J’ai un côté : « Je crache par terre, on y va et tant pis pour toi si tu ne suis pas. » Ces femmes étaient comme ça. Des personnages à part entière. Je me reflète aussi dans ces femmes parce qu’elles ont fait ce qu’elles voulaient et qu’elles l’ont assumé à fond.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre premier album ?

Izia. Comme toutes les nanas de dix-huit ans, je parle d’amour, de révolte. J’ai une chanson sur le fait de se bouger le cul, sur la compréhension des sentiments, sur le fait qu’on a envie parfois d’être seule, surtout quand on voudrait que quelqu’un soit près de vous, la contradiction des rapports humains… C’est une musique qui dit : « Bouge-toi, vas dans la rue, chante avec tes potes, danse dans ton salon, seule, en culotte. Lève-toi, sois de bonne humeur ! » C’est un message positif.

Pensez-vous que le rock soit de nouveau à la mode ?

Izia. Je ne pense pas. En France, on a une mauvaise image du rock. Ici, on préfère la pop. Moi, ce que j’appelle rock, c’est les Strokes. En France, on n’a pas les mêmes notions du rock. Moi, on refuse de me passer en radio parce que ma musique est trop violente. Oui-FM considère que ma musique est trop rock. C’est dommage.

Cela marche plutôt bien pour vous. Heureuse de tout ce qui vous arrive ?

Izia. Je suis comblée. Je suis avec mes meilleurs potes en tournée, malgré l’odeur des chaussures des garçons dans le camion, tout va bien ! On est tout le temps en train de se dire qu’on s’aime. Il y a une ambiance hyper peace, hyper love. Je ne peux pas être plus heureuse que je le suis aujourd’hui.

Concerts 12 et 13 octobre au Bataclan, 50, boulevard Voltaire 75011 Paris. Rens. : 01 43 14 00 30. Album Izia, AZ-Universal.

Entretien réalisé par Victor Hache, pour l'Humanité

11:09 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : izia, rock | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/10/2009

Quand Woerth aimait les comptes en Suisse

woert.jpg Ce 23 mars 2007, Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était venu en ami à Genève. Patrick Devedjian, à l’époque député des Hauts-de-Seine, l’accompagnait. Cette visite en Suisse avait un but: récolter de l’argent pour financer l’«effort de guerre» du candidat de la droite, opposé à sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Le comité de soutien UMP Suisse avait vu grand pour accueillir les émissaires de Sarkozy: une réception à l’Hôtel Crowne Plaza en début de soirée, suivie d’une réunion au Caviar House, dans la très chic rue du Rhône, avec le «premier cercle», autrement dit, les donateurs les plus fortunés.

Banquier français amer

«Eric Woerth ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français», raconte un banquier français opérant dans une banque genevoise. S’il parle au «Matin Dimanche» aujourd’hui, c’est qu’il est dégoûté par les «techniques peu glorieuses» employées en ce moment par le même Woerth pour faire plier les évadés fiscaux.

En 2007, les Français ayant placé illégalement leur fortune en Suisse, «pouvaient espérer qu’une fois élu, Nicolas Sarkozy ferait voter une amnistie fiscale, poursuit le banquier désenchanté. Mais le président de la République préfère écouter la rue, qui lui demande de punir les riches. »

Quelque chose aurait pourtant dû alerter notre banquier: prévu pour début 2007, un déplacement du candidat UMP en Suisse avait été annulé suite au tohu-bohu provoqué en France par le déménagement fiscal, à Gstaad, en 2006, de Johnny Hallyday, l’un des nombreux «amis» que compte Nicolas Sarkozy dans le show-biz.

sarkofiscal.jpg
Des habitués de Genève

Avant de devenir président de la République, Nicolas Sarkozy fut, notamment, avocat d’affaires. A ce titre, il accompagnait des clients à Genève et les introduisait auprès de financiers, rapporte le site Rue89 en date du 2 avril 2009. Voir aujourd’hui Nicolas Sarkozy en procureur Fouquier-Tinville des fraudeurs du fisc, cela ne manque pas d’étonner dans la Cité de Calvin.

Quant à Eric Woerth, il est marié à Florence Woerth, gestionnaire de patrimoine au sein de la structure financière Clymène. Depuis 2007, l’épouse du ministre veille aux intérêts de Liliane Bettencourt, l’héritière du groupe L’Oréal, filiale de Nestlé. Liliane Bettencourt: 17e fortune mondiale en 2008 selon le magazine Forbes, la plus grande de France.

Florence Woerth, lit-on dans Le Monde du 23 janvier 2009, récupère la gestion du portefeuille d’actions de Liliane Bettencourt. Clymène décide de transférer 280 millions d’actifs de sa cliente sur un compte UBS. Il n’est bien entendu pas responsable des activités de sa femme, mais il serait étonnant que l’un et l’autre n’aient pas échangé leurs vues sur les pratiques des banques suisses.

Comme l’affirme notre banquier français installé à Genève à propos de Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, «ce sont des gens qui ont une certaine expérience».

Antoine Menusier
Correspondant à Paris, du Matin 

19:21 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eric woerth, suisse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/10/2009

HEROIQUES, LES FEMMES DANS LA RESISTANCE

heroique2.jpgAntoine Porcu décrit dans deux volumes (Geai bleu éditions) le portrait de plus de 200 femmes, résistantes, aux parcours les plus divers, et pour a plupart oubliées de l’Histoire.

L’histoire de chacune est unique, émouvante et d’une dignité exceptionnelle.

A lire d’urgence, et à conserver pour que nos enfants e nos petits enfants sachent qui vous étiez, vous héroïnes pour la vie, pour notre vie…

 

Un portrait parmi les 200…

MADELEINE MICHELIS

michelis.jpgIssue d’une famille d’artisans aisée de Neuilly, Madeleine Michelis voit l’avenir s’ouvrir grand devant elle. Ses études, elle les fait en Khâgne, à Condorcet. Son cursus littéraire est des meilleurs.

Après la débâcle, la famille se replie à la Rochelle, puis à Pamiers. De retour à Paris, elle est nommé professeur au Havre, puis à Amiens.

A ceux qui s’émeuvent de l’invasion de la Pologne, prélude de la 2 ème guerre mondiale, Madeleine leur répond : « C’est en 1938 qu’il fallait s’émouvoir ».

Son entrée en résistance a lieu en Picardie avec le réseau Libé-Nord.

Elle commence par héberger des parachutistes, avant de les conduire en lieux sûrs.

C’est l’époque où elle rencontre des communistes qui comme elle sont résistants. Elle les apprécie. Au cours d’une conversation, elle donne le fond de sa pensée : « Je crois que les chrétiens comme moi feront un long bout de chemin avec les communistes, même après la guerre. »

La gestapo l’arrête le 15 février 1944. Enfermée au lycée Montaigne à Paris, elle est conduite à l’hôtel des Etats-Unis à Montparnasse, un des lieux de torture de la gestapo.

Pendant plusieurs jours, elle subit « la question ».

La mort sous les coups la délivre de la torture. Son corps martyrisé est transporté à la morgue.

A son père, qui est convoqué pour reconnaître sa fille, est présenté un corps complètement caché, seul le visage est visible. Les responsables de la morgue n’ont pas voulu que l’on voie les terribles cicatrices qui recouvrent le corps de Madeleine.

Madeleine Michelis citait souvent sa devise : « Il ne faut pas attendre. Il faut lutter aujourd’hui pur que cela ne recommence pas demain. »

20:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, résistance, antoine porcu, madeleine michelis | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!