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25/04/2013

Etats-Unis - Des milliers de gens vivent dans des tunnels sous la terre.

Dusatunnel.jpgans les villes prinipales des Etats-Unis d'Amérique, l'un des pays les plus prospères du monde entier, des milliers de personnes sans logement vivent dans des tunnels en dessous des rues.

17 Avril 2013 - Ainsi, en dessous de Kanzas City, la police a découvert des tunnels profonds où vivaient dans des tentes un groupe de personnes sans toit.

Les autorités ont dit que ces personnes vivaient dans la misère, entourées de montagnes d’ordures et de couches sales.

On ne sait pas qui sont exactement ces personnes sans logement ni comment elles ont creusé des tunnels aussi profonds.

C’est loin d’être la seule information sur ce type d’habitation. En 2010, il a été donné de connaître l’histoire de quelques mille personnes qui vivaient dans 321 km de tunnels en dessous des rues de Las Vegas. Elles meublaient leurs petites habitations comme elles pouvaient. Certaines avaient des lits, des armoires et jusqu’à de petites bibliothèques composées de livres abandonnés.

" Ce sont des personnes normales de tous les âges qui ont perdu leur chemin, en général après un évènement traumatique", a raconté Mateo O’Brien, journaliste, qui a trouvé "les gens du tunnel" alors qu’il enquêtait sur un assassinat. Il a fondé une association pour les aider et a même écrit un livre sur la question.

Selon le journaliste, il y a parmi eux beaucoup d’anciens de la guerre "qui souffrent de stress post-traumatique". En outre, O’Brien a trouvé des preuves (jouets et ours en peluche) que des enfants vivaient aussi dans les tunnels.

usa,misère,tunnel,expulsionsPour leur part, les autorités de New York sont constamment en train d’essayer d’expulser les personnes qui vivent dans des tunnels sous la ville, connues comme "les taupes"..Mais leurs tentatives pour les trouver tous ont jusqu’à présent échoué.

En plus des milliers de vagabonds qui vivent dans les tunnels il y a beaucoup de gens dont les foyers sont des tentes. C’est les cas de 80% des indigents de la ville de Lakewood, dans le New Jersey, qui ont monté un campement qui comprend des poules, une église et un piano.

Au début de ce mois d’avril les habitants du campement sont parvenus à un accord avec les autorités sur les détails d’un plan pour évacuer la zone "après que les résidents aient trouvé un logement".

Source : http://www.aporrea.org/internacionales/n227158.html

20/04/2013

CHRONIQUE CUBAINE : L'HONNEUR D'UNE JOURNALISTE !

lionj.png« J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher »

En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.

Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.

Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.

Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.

C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.

Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.

«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.

Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.

Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.

senat.jpgAu Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.

Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.

Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.

mariela_castro_051-f062e.jpgDepuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?

Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.

Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».

 

Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».

riffaud.jpgTous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.

Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias,  Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.

Diego Diaz

 

30/03/2013

ANGELA DAVIS, UN COMBAT, UNE VIE : UN FILM !

angela_davis_mustapha_bouttadjine.jpgAngéla Davis c'est un combat, une vie et aujourd'hui un film  : Free Angela de Shola Lynch.

PORTRAIT REALISE PAR LE JOURNAL L'HUMANITE

 Sa silhouette longiligne, sa coupe afro, son visage angélique incarnent plus qu’une époque : un combat. Le poète et dramaturge Jean Genet voyait en elle une femme à « la ténacité bouleversante jusqu’à l’étrangeté ». Quarante et un ans après sa libération, Angela Davis reste une icône révolutionnaire, une grande figure du combat d’émancipation, du combat féministe, un symbole des luttes des Noirs américains pour l’égalité.

 

Les lieux du monde où nous grandissons nous forgent. S’agissant de ségrégation raciale, Angela Davis a vu le jour dans le premier cercle de l’enfer. Birmingham, Alabama, au cœur de ce Sud raciste et sécessionniste où Rosa Parks osa, en 1955, un acte de révolte fondateur. Ses premiers souvenirs d’enfance ? Les déflagrations des bombes posées par les fascistes du Ku Klux Klan, si nombreuses que son quartier est surnommé « Dynamite Hill ». Les récits d’une grand-mère se remémorant les temps de l’esclavage. Les pancartes « white only ». Ses parents, des communistes, militent activement contre les lois Jim Crow instituant l’apartheid à l’américaine. À quatorze ans, la jeune fille quitte l’Alabama pour New York, à la faveur d’une bourse d’études. Au lycée, elle découvre le Manifeste du Parti communiste et fait ses premiers pas de militante dans une organisation marxiste, Advance.

Angela Davis est une élève brillante. En 1962, elle entre à l’université de Brandeis. En première année, elles ne sont que trois étudiantes noires. Elle y découvre Sartre, Camus, s’initie à la philosophie d’Herbert Marcuse, dont elle suit les cours. En 1964, elle part, une première fois, pour Francfort, creuset, à l’époque, d’un marxisme hétérodoxe. Elle y étudie Marx, Kant, Hegel et suit les conférences de Theodor W. Adorno. Aux États-Unis, un nouveau vent de contestation se lève, contre l’oppression raciste, contre la guerre du Vietnam. À son retour, en 1968, la jeune philosophe rejoint les Black Panthers et adhère au Che Lumumba Club, un cercle affilié au Parti communiste. Un an plus tard, titulaire d’une thèse de doctorat dirigée par Marcuse, elle est nommée professeure à l’université de Californie Los Angeles, pour enseigner la philosophie marxiste.

Le profil de la jeune femme de vingt-cinq ans, sa couleur de peau, ses convictions, ses engagements concentrent la haine de l’Amérique blanche et ultraréactionnaire que veut incarner un certain… Ronald Reagan, alors gouverneur de Californie. À la demande de celui-ci, Angela Davis est exclue de l’université.

Premier acte d’une machination politico-judiciaire dirigée contre la militante communiste. Déjà engagée contre l’industrie carcérale qui broie la jeunesse noire, la jeune femme a pris fait et cause pour trois détenus de la prison de Soledad. Avec l’un d’entre eux, George Jackson, elle entretient une liaison épistolaire, amoureuse.

La tentative désespérée du jeune frère de ce détenu pour le faire évader tourne au drame. Jonathan Jackson, deux autres prisonniers ainsi qu’un juge sont tués au cours de la fusillade. Angela Davis est accusée d’avoir fourni une arme aux assaillants.

Désignée comme ennemie publique numéro un, elle est inscrite sur la liste des dix personnes les plus recherchées des États-Unis. Par crainte d’être tuée, elle prend la fuite. L’avis de recherche la décrivant comme « armée et dangereuse » est placardé dans tout le pays. Une vague ressemblance avec Angela Davis, une simple coupe afro, valent à des centaines de femmes d’être arrêtées.

Le FBI déploie, dans le cadre de son programme de contre-intelligence visant les communistes et les Blacks Panthers, des moyens démesurés pour traquer celle que l’establishment blanc et réactionnaire surnomme « la panthère rouge » ou « la terroriste noire ». Mais, déjà, la solidarité s’exprime. Elle s’affiche au seuil des maisons amies, sur des pancartes : « Nous accueillerons volontiers Angela Davis. »

La fugitive est finalement arrêtée le 13 octobre 1970, à New York. À la télévision, le président Nixon la condamne avant même qu’elle ne comparaisse en justice. « Cette arrestation servira d’exemple à tous les terroristes », se réjouit-il. Le 5 janvier 1971, l’État de Californie l’inculpe de meurtre, kidnapping et conspiration.

 Placée à l’isolement, elle risque par trois fois la peine capitale. Un extraordinaire mouvement de solidarité international se développe alors. En Inde, en Afrique, aux États-Unis, en Europe, des millions de voix exigent la libération d’Angela Davis. Les Rolling Stones lui consacrent une chanson, Sweet Black Angel.

Lennon et Yoko Ono écrivent Angela. En France, Sartre, Aragon, Prévert, Genet dénoncent le racisme, le maccarthysme persistant, l’arbitraire de sa détention. À l’initiative de la Jeunesse communiste, 100 000 personnes foulent le pavé parisien, le 3 octobre 1971, en compagnie de Fania, la jeune sœur d’Angela Davis. L’Humanité se fait le porte-voix de ce mouvement de solidarité.

Celle qui entrait toujours poing levé dans la salle d’audience est finalement acquittée le 4 juin 1972 par un jury exclusivement blanc.

Le verdict n’efface pas le racisme de la société américaine, mais il lui porte un coup sérieux. Libérée, Angela Davis ne renonce pas au combat pour l’émancipation, pour un autre monde, libéré de l’oppression et de toutes les formes de domination. En la rencontrant, Genet dit avoir acquis « la certitude que la révolution serait impossible sans la poésie des révoltes individuelles qui la précèdent ». Angela Davis incarne toujours cela, cette grâce qui donne sens et noblesse à l’engagement politique.

 

Dessin en haut, à droite : ANGELA DAVIS par Mustapha Boutadjine Paris 2000, graphisme-collage Extrait de "Black is toujours beautiful" Collection de M. Angela Davis Merci Mustapha Boutadjine ARTBRIBUS Atelier-galerie 68, rue Brillat-Savarin 75013 Paris Tél. : 06 16 40 44 00 Email : mustaline@orange.fr Site : mustaphaboutadjine.com"

 

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Synopsis et détails

Free Angela raconte l'histoire d’une jeune professeure de philosophie, née en Alabama, issue d’une famille d’intellectuels afro-américains, politiquement engagée.
Durant sa jeunesse, Angela Davis est profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne autour d’elle.
Féministe, communiste, militante du mouvement des droits civiques aux États-Unis, proche du parti des Black Panthers, Angela Davis s'investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien de prison en représailles au meurtre d'un de leur codétenu.
Accusée en 1970 d'avoir organisé une tentative d’évasion et une prise d’otage qui se soldera par la mort d’un juge californien et de 4 détenus, Angela devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée, emprisonnée, jugée, condamnée à mort, elle sera libérée faute de preuve et sous la pression des comités de soutien internationaux dont le slogan est FREE ANGELA !
Devenue un symbole de la lutte contre toutes les formes d’oppression : raciale, politique, sociale et sexuelle, Angela Davis incarne, dans les années 70, le « Power to People ». Avec sa coupe de cheveux « boule » et sa superbe silhouette elle lancera, malgré elle, la mode « afro », reprise à cette époque par des millions de jeunes gens.


Quarante ans plus tard, à l’occasion de l’anniversaire de l’acquittement d’Angela Davis, Shola Lynch, avec Free Angela, revient sur cette période cruciale de la deuxième partie du XXe siècle.
Toujours engagée, militante abolitionniste, l’icône Angela continue le combat.
Power to people !

16:10 Publié dans Actualités, Cinéma, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : angela davis, noire, communiste, racisme, usa | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

04/09/2012

Pour Romney, le chemin de la Maison-Blanche passe par Jérusalem

romney.jpgLe candidat républicain à la présidence ne ménage pas ses efforts pour courtiser l'électorat juif, allant jusqu'à lier la domination économique d'Israël sur les Palestiniens à des différences culturelles.

Alors qu'il s'était attaché à répéter qu'il respecterait cette règle non écrite – et souvent bafouée – selon laquelle les candidats à l'élection présidentielle devraient s'abstenir de critiquer leur adversaire ou la politique étrangère américaine lors de déplacements internationaux, le seul effort que Mitt Romney semble avoir consenti à faire durant sa visite en Israël [du 28 au 30 juillet] est de n'avoir pas nommément cité le président Obama. Accompagné de plusieurs grands contributeurs financiers prorépublicains, Mitt Romney a tenu un discours très offensif, aussi peu ambigu quant à sa cible que vague quant aux moyens de mettre en œuvre sa politique.

Ses propos sur l'Iran, Jérusalem et les Palestiniens étaient autant d'attaques dirigées contre l'administration Obama. Mitt Romney serait un bien meilleur allié d'Israël que l'actuel président. Il serait plus ferme face à l'Iran. Il reconnaîtrait Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu [la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, ne reconnaît pas Jérusalem comme capitale d'Israël]. Pour faire bonne mesure, le candidat républicain a également insulté les Palestiniens en déclarant que la domination économique d'Israël était liée à des différences culturelles, et non à des décennies d'occupation.

S'il n'est pas facile d'estimer l'impact de telles déclarations au cas où Mitt Romney serait élu, cela n'est guère encourageant. Ce discours musclé était surtout destiné aux Juifs américains et aux chrétiens évangéliques, dont un certain nombre accompagnaient le candidat durant cette tournée. L'ancien gouverneur du Massachusetts tente de gagner des voix et adopte une posture agressive pour plaire à ses soutiens de campagne comme le milliardaire Sheldon Adelson. Ce magnat des casinos fait en effet partie de l'aile dure du lobby pro-israélien et est prêt à dépenser quelque 100 millions de dollars [81 millions d'euros] pour battre Obama.

L'initiative n'est pas nouvelle

Contrairement à ce qu'affirme le candidat républicain, tous les présidents américains ont mené des politiques pro-israéliennes, y compris Barack Obama. On peut toutefois être pro-israélien sans faire sous-traiter la politique étrangère américaine par ses contributeurs financiers ou des dirigeants de l'Etat hébreu. Si certains ont applaudi aux déclarations de Mitt Romney sur Jérusalem capitale d'Israël ou le possible transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, de telles initiatives ne feraient que compliquer la tâche des Etats-Unis en tant qu'intermédiaire pour la paix au Proche-Orient.

Ce n'était pas rendre service aux Etats-Unis que de louer la réussite économique israélienne tout en passant sous silence les difficultés des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Mitt Romney a également révélé une ignorance troublante en minimisant les écarts de revenus entre Israël et les Territoires palestiniens voisins. D'après les chiffres de la CIA, le PIB par habitant s'élevait à 29 800 dollars [24 277 euros] dans l'Etat hébreu en 2009, contre 2 900 dollars [2 362 euros] en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Concernant le programme nucléaire iranien, Barack Obama et Mitt Romney sont tous les deux favorables aux sanctions et aux négociations et n'écartent pas l'option militaire. On ignore toutefois si Mitt Romney président utiliserait les sanctions différemment et jusqu'où il serait prêt à négocier. Un des conseillers du candidat républicain a déclaré que la stratégie de Barack Obama s'était soldée par un "échec". Le 29 juillet, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou semblait partager cette opinion. De son côté, Mitt Romney a exclu tout scénario se limitant à "contenir" la menace du programme nucléaire iranien sans l'éliminer et a réaffirmé le droit de l'Etat hébreu à intervenir en Iran au nom de sa sécurité.

Le président Obama reconnaît également le droit d'Israël à se défendre mais a demandé à son allié de ne rien entreprendre, au moins tant que les négociations se poursuivaient. La rhétorique offensive de Mitt Romney et de certains de ses conseillers fait craindre un plus grand risque d'opération militaire. Les ambitions nucléaires iraniennes constituent effectivement une menace pour les Etats-Unis, pour Israël, pour ses voisins arabes et pour le peuple iranien lui-même. Il ne faudrait toutefois pas se faire d'illusions quant au coût élevé d'une intervention en Iran et à ses bénéfices limités.

Les hommes politiques en campagne disent bien des choses qu'ils ne pensent pas ou qu'ils regrettent une fois élus, mais les électeurs ne peuvent juger un candidat que sur ses paroles. Plus Mitt Romney martèlera cette position agressive, plus il lui sera difficile de s'en distancer, surtout après avoir reçu 100 millions de dollars pour sa campagne.
 
Article publié par le New York Times

11:24 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romney, usa, israël, palestine, jérusalem | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!