23/05/2024
Cannes 2024 : Lula, toujours combatif devant la caméra d’Oliver Stone
La conversation du réalisateur états-unien avec le président brésilien permet de revenir sur l’incroyable machination politico-judiciaire visant à écarter ce dernier du pouvoir.
Le cinéaste Oliver Stone arpente depuis plusieurs années maintenant le cône sud du continent américain. Alors que l’avènement de gouvernements de gauche au début des années 2000 avait apporté une certaine prospérité à ces pays, la réaction s’est rapidement mise en place, soutenue par Washington.
Le cas le plus emblématique est sans doute celui du Brésil, mastodonte démographique et économique du continent. À partir de conversations avec Lula, Oliver Stone, avec son compère Rob Wilson, revient plus précisément sur la période 2016-2022, et d’abord sur la personnalité de celui qui est redevenu président – le premier Brésilien issu de la classe ouvrière à occuper un tel poste.
C’est un peu l’ascension, la chute puis le retour triomphal d’un dirigeant hors norme. D’abord syndicaliste, Lula a compris les limites de l’action revendicative et décide de fonder une organisation politique, le Parti des travailleurs (PT). Mais le plus intéressant dans ce documentaire montré en séance spéciale est sans doute le rappel du mécanisme mis en place pour tenter d’écarter les progressistes du pouvoir avec l’épisode Bolsonaro et l’intrusion de ce qu’on appelle le lawfare, l’instrumentalisation politique de la justice.
Le juge Sergio Moro, qui se vantait d’avoir mis Lula en prison (et qui est devenu ministre de la Justice de Bolsonaro) apparaît ainsi pour ce qu’il est : un vulgaire pion ambitieux dans une stratégie politique dangereuse. À bientôt 80 ans, c’est un Lula apaisé, aux yeux brillants et espiègles, qui proclame devant la caméra de Sone et Wilson, comme il le faisait devant des foules ouvrières cinquante ans auparavant : « Nous devons continuer à nous battre. »
Lula, d’Oliver Stone et Rob Wilson, États-Unis/Brésil, 1 h 30
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16/12/2020
Pif revient avec "Pif le Mag" et… trois gadgets écolos
Le 1er numéro du nouveau magazine Pif, "durable et connecté", sort mercredi 16 décembre, sous licence avec "L'Humanité". Vendu 5,90 euros, il sera trimestriel. C'est le pari d'une renaissance pour un titre dont les récentes résurrections ont échoué.
Le célèbre chien humaniste revient avant Noël et le magazine s'annonce déjà collector. Mercredi sortira le 1er numéro du nouveau Pif le Mag. Il sera trimestriel (avec, en plus, un numéro annuel spécial BD et jeux) et se veut "durable et connecté". Vendu 5,90 euros et comptant 84 pages (plus 4 détachables pour le jeu de l'oie), il sera imprimé à 120.000 exemplaires et veut toucher les... "super-jeunes de 6 à 120 ans". Au sommaire : des BD inédites dont les aventures de Pif, Pifou, Placid et Muzo ou encore Concombre masqué, Hercul'otté... Mais aussi six planches de Rahan inédites depuis 1979. Un nouveau personnage apparaîtra, Pifi, fils de Pif ; et Hercule sera évidemment de la partie. Parmi les autres contenus de ce premier numéro : un reportage sur Tara Océan, le bateau qui sauve la planète, des activités, des jeux, des gags et des interviews.
Première personnalité interrogée : Nikos Aliagas. L'animateur de TF1, parrain de ce retour, lance une opération avec le Secours populaire dans le premier numéro : offrir un jouet à ceux qui n'en ont pas. Il y raconte aussi son enfance ainsi que The Voice et The Voice Kids. "Vive Pif", a-t-il tweeté ce samedi soir. "C'est un retour à l'enfance, une madeleine de Proust", indique Nikos dans une vidéo promotionnelle. Il se souvient que sa maman lui promettait "un Pif à la fin de la semaine" s'il était "un bon élève".
De son côté, Pif, lui-même, est interviewé dans L'Humanité Dimanche car Pif le Mag est édité par la société Pif & Hercule, sous licence L'Humanité. "Je suis plus humaniste que jamais, confie-t-il. Vous me connaissez, l'injustice m'insupporte." Le héros, né en 1948 dans les colonnes de L'Humanité sous le crayon de Arnal à l'initiative des éditions Vaillant, veut être en phase avec le monde d'aujourd'hui et porte désormais un sac à dos vert.
Des gadgets "écolos"
Si le magazine ne s'appelle plus Pif Gadget, il y aura toujours ce qui a fait une partie du succès du magazine. Cette fois, il n'y aura pas un mais trois "trois gadgets écolos" : un sapin à planter (comme en 1975), un jeu de l'oie sans plastique et une appli magique et gratuite qui permettra de découvrir Pifga, l'avatar numérique de Pif. Tous sont donc 100% écolo, sans plastique et respectent la biodiversité, ce qui est une des marques de fabrique de ce nouveau Pif. "Par exemple, nous ne distribuerons pas de pois sauteurs du Mexique ou de pifises [petites bestioles connues sous le nom d'artémias salinas], confie Adrien Nibourel, l'un des maîtres d'oeuvre du projet et rédacteur en chef BD du titre. Les animaux, ils seront dans les BD. Il n'y aura pas non plus de jouets plastiques made in China." Le sapin de 15 cm est fourni dans le cadre d'un partenariat avec Jardiland. Et d'autres alliances ont été scellées avec, notamment, 30 Millions d'amis, l'Académie du climat ou The Explorers. En projet : un emballage écologique pour les prochains mois.
En parallèle, et pour fêter ce retour, se tiendra à partir de mardi une exposition "Pif le chien au secours de la planète" en gare de Paris Saint-Lazare.
Ce retour de Pif n'est pas le premier. Créé en 1969, Pif Gadget a connu un très grand succès dans les années 1970-80. L'hebdomadaire s'est interrompu de 1993 à 2004, puis a reparu en mensuel jusqu'en novembre 2008, puis sous forme de hors-série en juin 2015. De juin 2015 à octobre 2017, c'est Super Pif qui a pris la place pendant neuf numéros. Fin juin 2018, une opération de financement participatif pour un nouveau lancement avait été initiée en vain. Et avait laissé beaucoup de fans déçus de la non-concrétisation du projet.
Lire aussi - Patrick Le Hyaric, directeur de L'Humanité : "Il faut faire vivre les valeurs historiques de Pif"
Ce retour sera-t-il réussi ?
"Le magazine est aujourd’hui édité par les Editions Vaillant qui renaissent pour l’occasion, grâce à la volonté et la passion de Frédéric Lefebvre et Bernard Chaussegros, précise Adrien Nibourel. Ils sont des grands nostalgiques des années Pif et ont souhaité relancer le magazine pour faire découvrir aux nouvelles générations tous les personnages qui ont bercé leur enfance." Un contrat de licence a été signé avec L'Humanité. Des partenariats très forts avec le journal de Jean Jaurès, qui a donné naissance à Pif le chien, sont déjà initiés. La régie publicitaire a par ailleurs été confiée à Comédiance qui gère la publicité du groupe Humanité et le réglage du magazine à Otto Borscha en relation avec les MLP qui le distribuent.
Reste à savoir si Pif, le Mag trouvera son public. "Il y a un attachement viscéral de certains au Pif des débuts, alors il y aura forcément des déçus, explique Adrien Nibourel. Chacun à son Pif, plus ou moins militant, plus ou moins aventurier, et en a une idée précise. Il s'agit de trouver un équilibre entre le Pif historique et celui du monde actuel avec ses nouveaux défis, écologiques notamment." De jeunes dessinateurs croqueront les personnages. Levadoux, 31 ans, devient le nouveau dessinateur de Pif ; Clem, 28 ans, celle de Placid et Muzo ; ALix L. assurera jeux et illustrations ; tandis que Gotié, dessinera Hercul’otté et est l'auteur des dessins de Nikos dans le premier numéro. "Il était temps qu'avec ma joyeuse bande, on reprenne du service", scande ainsi le nouveau Pif dans L'Humanité Dimanche.
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26/10/2018
Jacques Weber : Macron est un grand escroc et les Insoumis m'interloquent
A l’affiche du Théâtre de la Porte Saint-Martin dans Le Tartuffe de Molière avec Pierre Arditi, Jacques Weber était l’invité de la Midinale. Politique migratoire, ultralibéralisme ravageur, France insoumise : le comédien pose un regard critique sur la société actuelle et réaffirme ses engagements.
Sur l’importance de la soirée du 104 et de la mobilisation en faveur des migrants
« Il s’agit de sauver des vies humaines. »
« Fermer une porte n’a jamais été une solution dans quelque situation que ce soit. »
« Quand on nous dit qu’on en a besoin d’un point de vue économique, c’est tout aussi scandaleux de dire qu’il faut les refuser. »
« On est loin du compte quant à la réflexion nécessairement humaine qu’il faut porter sur la question. »
Sur les dangers auxquels est confrontée notre société
« Il faut que plus rien ne soit dicté par cette économie ravageuse qui ne sert que très peu de gens et en tuent des millions d’autres. »
« On est en train d’assister au grand naufrage de la démocratie. »
« L’ultralibéralisme triomphe : des milliardaires disent carrément “oui, nous avons gagné la guerre”. »
« Oui, les peuples se réveillent mais hélas, avec une urgence qui n’a pas le temps de réfléchir : le premier réflexe est donc de préservation. »
« Tout ce qui a été construit en Europe pendant la première moitié du XXè siècle et même pendant la seconde malgré les grandes crises économiques, est en train d’être complètement chamboulé. »
« Il faut rester coûte que coûte humain : on ne peut pas laisser dériver des bateaux avec des enfants qui sont en train de crever. »
« La compétition est l’un des choses les plus connes qui aient été inventées dans le monde. »
Sur la notion de frontière
« Tout le monde nous casse les oreilles avec les grandes valeurs de la République : la fraternité, c’est quoi ? La fraternité n’a pas de frontières. »
« Oui, les flux migratoires vont augmenter, oui, il va y avoir des dépeuplements d’un côté dus à l’écologie, dus à l’économie, dus aux guerres effroyables qui perdurent donc il va falloir agir. »
« Vous pourrez mettre 150.000 policiers de plus, 50.000 km de barbelés de plus, à un moment, ça crève et ça explose. »
Sur l’engagement des artistes
« C’est la moindre des choses que les artistes s’engagent : ce sont des hommes et ce sont des citoyens, comme nous tous. »
« Laissons le cœur hurler. »
Sur Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise
« Je ne comprends pas la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas s’associer au Manifeste. »
« Il y a pas mal d’endroits où la France insoumise me pose des questions. »
« Je suis très interloqué et je m’interroge sur les positions souvent prises par France insoumise : ça me pose problème. »
Sur les réponses à apporter aux questions sur les migrations
« Quand les gens disent qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, se sont-ils poser la question que l’on n’est pas toujours du côté du privilège… »
« La grande invention, c’est trier [les migrants] : mais de quels droits ? Qui est-on pour dire “je trie” ? On va trier des enfants ? »
Sur Emmanuel Macron et la politique du gouvernement actuel
« Macron est un grand escroc, un mensonge permanent, une dichotomie entre le discours et les actes. »
« Macron est ultralibéral au service de la grande droite et des grandes finances. »
« On dit au Français de se serrer la ceinture mais moi, si on m’augmente de 5 euros ma facture de gaz ou d’électricité, ça ne change pas ma vie : je vivrai toujours comme un privilégié et bourgeoisement. Donc moi, on ne me serre pas la ceinture ; par contre, il y a des infirmières qui continuent de faire 20 heures par jour. »
« Comment se serrent la ceinture Arnault, Pinault et toutes les grosses fortunes ? Quand est-ce que eux, dans leur vie privée et personnelle, font un effort qui leur coûte ? »
18:29 Publié dans Actualités, Cactus, Entretiens, Médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques weber, macron, insoumis | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
18/09/2018
La Fête de l’Humanité bat son record de fréquentation… et (presque) personne n’en parle, ce qui agace le PCF
La Fête de l’Humanité qui s’est déroulée à La Courneuve du 14 au 16 septembre 2018 a connu une très forte affluence battant son record avec 800 000 visiteurs. LE PCF, organisateur de l’évènement, s’étonne que la presse nationale ait accordé plus d’importance à Marine Le Pen ayant fait un discours devant 1 000 personnes.
« Ce weekend a été historique pour les militants communistes. Notre fête, la Fête de l’Humanité a explosé les compteurs en terme de participation en dépassant la barre des 800 000 visiteurs, soit 6 fois plus que les Eurockéennes de Belfort. Cette affluence fait de la Fête de l’Humanité la plus grande fête populaire de France, mais c’est aussi un évènement culturel incontournable avec plus de 60 concerts, avec un village du livre accueillant près de 200 auteurs, des spectacles vivants, des expositions… C’est aussi et surtout l’évènement politique incontournable de la rentrée avec la présence de nombreuses personnalités du monde politique, syndical, sportif ou associatif. C’est aussi la présence de stand venant de toute la France (comme le stand de la Fédération du Doubs du PCF avec ses 50 militants bénévoles), aux côtés des stands de partis progressistes du monde entier » décrit le PCF dans un communiqué.
« Nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen »
Il explique également que « pendant ce temps, Marine Le Pen lance sa campagne européenne à Fréjus devant 1 000 personnes. Même pas un quart des militants bénévoles de la fête de l’Humanité. Il y a d’ailleurs fort à parier (même si nous n’avons pas tenu les comptes) que nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen, et que la teneur des nos débats étaient bien plus dense politiquement que le vide idéologique du repli identitaire prôné par le Rassemblement national – (ex FN) ».
« Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? »
Le PCF a constaté qu’à la radio ou dans la presse papier/internet, « tout le monde parle de Fréjus et la Courneuve apparaît dans le meilleurs des cas dans les faits divers. » Et d’ajouter : « Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? » questionne le parti d’extrême gauche.
Il conclut : « Les communistes qui sont attachés à une presse libre et pluraliste se demandent parfois les raisons qui poussent les éditorialistes à nous écarter de l’actualité traitée par leurs journaux. »
18:52 Publié dans Actualités, Cactus, Médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête de l'humanité 2018, médias | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |