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23/02/2008

Pouvoir d'achat : les prix s'envolent, pas les salaires ?!

Avec l’explosion du prix du pétrole et des produits alimentaires, l’inflation a atteint des sommets inégalés depuis seize ans selon les indices des prix (+2,8%).

Entretien accordé à Humanite.fr par Philippe Moati, directeur de recherche CREDOC et co-auteur du rapport "Mesurer le pouvoir d’achat".

d83021aa857e4b094e039a714e54339e.jpgLe professeur d’économie Philippe Moati, directeur au Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), co-auteur du rapport « Mesurer le pouvoir d’achat » pour le conseil d’analyse économique commente les derniers chiffres conjoncturels.

L’inflation est en hausse et la consommation en baisse en janvier, cette situation était-elle prévisible ?

Cela fait un moment que l’on assiste à ce frémissement. C’est surtout la violence avec laquelle surviennent ces données d’autant que, selon de nombreux observateurs, le processus de hausse des prix n’est pas terminé concernant les produits alimentaires. En effet, les négociations annuelles qui vont déterminer les « produits transformés » sont en cours…

Faut-il s’attendre à des hausses supplémentaires ?

Cela n’est pas exclu dans les prochains mois. Cette hausse serait toutefois tempérée par l’application de la loi Chatel qui permet aux distributeurs de répercuter intégralement la marge arrière dans les prix de vente au consommateur. Mais la plupart des observateurs s’accordent à penser que cet effet va être masqué par les hausses sur les matières premières.

Cela concerne également le prix du pétrole ?

Vous avez raison pour les ménages cela forme un tout. On assiste à la fois à une poussée des prix des produits alimentaires qui représentent tout de même 15% des budgets des ménages et du prix du pétrole qui conditionne le prix de l’essence et les dépenses de chauffage. Ce sont deux postes importants dans la consommation qui continuent de croitre. Jusqu’à présent, j’ai tenu un discours assez ferme sur les chiffres du pouvoir d’achat entre le ressenti et les indices publics. Selon moi, dans les années récentes, ces données traduisaient bien une croissance continue du pouvoir d’achat même si elle était légère. La question du pouvoir d’achat était essentiellement basée sur la perception par certaines catégories. Aujourd’hui, force est de constater une dégradation. En effet, je vois difficilement comment le pouvoir d’achat va pouvoir continuer à progresser à l’échelle macro-économique avec une telle inflation sur les produits de base. Dans ce cas là, il faudrait que les revenus progressent également et cela n’est pas à l’ordre du jour. Le niveau d’augmentation du point d’indice pour les salaires des fonctionnaires illustre cette tendance. Il va donc se produire un petit décalage.

Vu ce contexte de hausse des prix de base et pétroliers, comment percevez-vous la politique économique engagée par le gouvernement actuel ?

e6bb1a461223fa5ba5a26db8decc2bd7.jpgLa porte est extrêmement étroite quel que soit le gouvernement. La flambée des prix est en grande partie exogène. Elle est conditionnée par les grands marchés mondiaux. On peut condamner un certain nombre de mécanismes, notamment spéculatifs. Mais réduire le prix du pétrole et des matières premières ce n’est pas à la portée du gouvernement. Il est légitime de la part des salariés de demander une augmentation des salaires mais cela nous ferait revenir aux politiques d’indexation que l’on a connues par le passé légitimement revendiquées par certains mais dans l’orthodoxie économie actuelle : cela est considéré comme un épouvantail. Cela n’est pas totalement faux. Pour l’instant, nous avons une inflation qui peut être maîtrisée. Nous n’en sommes pas à une tendance inflationniste. Les prix ont poussé à un haut niveau, il vont continuer un peu. Il faut tenir compte des questions géopolitiques de croissance mondiale, d’épuisement des ressources naturelles.

Cette politique s’établit sur une prévision de 2% de la croissance. Pensez-vous que c’est envisageable ?

On fera sans doute moins. C’est donc difficile dans une économie qui croît peu d’envisager des hausses de revenus. Dans ce cas là, on risque vraiment d’entraîner une spirale inflationniste.

Quelle est la solution alors ?

La solution, je n’en ai pas. Celui qui l’a, serait élu président de la République. D’ailleurs, celui qui a fait croire qu’il l’avait a été élu et maintenant on voit ce qui se passe… Je pense que nous allons vivre en 2008 une hausse réelle du pouvoir d’achat. Cela va probablement se retrouver au niveau macro-économique et toucher une partie plus grande des ménages. Je ne vois pas les marges financières suffisantes pour compenser.

Les marges financières n’existent pas. Pourtant dans le même temps ce gouvernement a su débloquer les marges – plus de 14 milliards d’euros - en début de mandature ?…

Tout à fait mais maintenant il ne peut plus rien faire… On peut critiquer le passé mais si vous me demandez : qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? Entre la crainte de rentrer dans une spirale inflationniste et l’absence de moyens financiers pour venir soutenir ceux qui vont le plus souffrir de cette situation, je ne vois pas. On pourrait imaginer donner un petit coup de pouce – l’État – aux catégories les plus vulnérables comme le rapport Quinet l’indiquait en reprenant ce que nous avancions nous-mêmes dans notre rapport mais encore faut-il des moyens pour le faire.

N’y a t-il pas lieu de corriger et de revoir un système dans lequel les personnes vivent plus mal ?

Si vous portez une critique systémique, je suis prêt à en discuter… A ce propos, la réponse apportée par le gouvernement réside dans ce qui a été présenté dans le rapport Attali. Il est juste de se poser la question : comment gagner un point de croissance ? Soit on se dit le système est pourri et alors il faut savoir ce que l’on met à la place, soit on continue avec l’actuel et on essaie de voir comment faire pour gagner la croissance qui nous manque.

Propos recueillis par Pierre Chaillan pour Humanite.fr

20:31 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : L'Humanité, prix | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/02/2008

EXCLUSIF : VICTOR HUGO S'EXPRIME A PROPOS DU PRESIDENT

E-Mosaïque : Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

88da249ab004c27a80f1d98921643cdd.jpgVictor Hugo : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

E-Mosaïque : Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?

Victor Hugo : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.

E-Mosaïque : Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

Victor Hugo : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

E-Mosaïque : Et la liberté de la presse dans tout çà ?

Victor Hugo (pouffant de rire) : Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?


*Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III.

23:20 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Victor Hugo, Sarkozy, entretien exclusif | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

13/02/2008

40 % D'AUGMENTATION POUR LES PATRONS

de Pascal Junghans

aad5ad74f8f159f51896ddda6e0b253d.jpgLes patrons des plus importants groupes du CAC 40 ont reçu chacun en valeur médiane 6,175 millions d’euros de rémunération totale en 2007, selon une étude HayGroup révélée en exclusivité par latribune.fr et La Tribune.

Le chiffre fait rêver en ces temps de débats sur le pouvoir d’achat : 40% d’augmentation médiane entre 2006 et 2007. C’est la belle envolée des rémunérations qu’ont obtenu 77% des PDG français. Pas mal !

Ces chiffres explosifs, les premiers analysant les salaires 2007 des patrons français, secoueront sûrement les assemblées générales de printemps. Ils figurent dans l’étude de référence sur les rémunérations des comités exécutifs, réalisée par HayGroup, spécialiste mondial des rétributions, que publie en exclusivité latribune.fr et que vous pourrez retrouver en détail dans La Tribune dans son édition de demain (datée de mardi).

Cette augmentation considérable propulse les rémunérations des patrons français à des niveaux jamais atteints. Les PDG des plus importants groupes du CAC 40 ont reçu en 2007 chacun 6,175 millions d’euros de rémunération totale (salaire de base + bonus + stock options et actions gratuites valorisés) en valeur médiane. Les patrons des groupes réalisant un chiffre d’affaire moyen de 20 milliards d’euros et employant 100.000 salariés gagnent chacun 4,518 millions d’euros.

Leurs homologues des entreprises réalisant en moyenne 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et employant 50.000 salariés, ont été rémunérés 2,679 millions d’euros en 2007. Enfin, les patrons des plus petites entreprises du SBF 120 ont gagné 882.000 euros.

Comment ont été calculé ces chiffres ?

Ces chiffres ont été obtenus en décortiquant les comptes de 135 groupes, dont tous ceux du CAC 40 et du SBF 120, plus quelques quinze entreprises emblématiques (ASF, Colas, Latécoère, Sanef, Airbus, DCNS ....). Ensuite, les mathématiciens qui pilotent les études HayGroup, ont calculé la médiane, la ligne de partage entre les 50% des titulaires les mieux payés et les 50% les moins payés. Ce mode de calcul plus précis est préféré à la simple moyenne qui laisse la part trop belle aux extrêmes. De plus, HayGroup ne prend en compte que l’évolution des salaires des PDG présents en 2006 et en 2007 pour éviter que le départ d’un patron très bien payé fasse plonger l’indice.

Comment en est-on arrivé là malgré les lois de modération votées en 2005 et 2007, malgré les normes comptables de transparence, malgré les revendications des associations d’actionnaires ?

Vous pourrez lire les explications, avec les chiffres sur les augmentations des bonus et des stocks options dans le quotidien La Tribune de demain (édition de mardi). Et aussi comment les patrons français sont devenus les mieux payé en Europe, le passage au crible des parachutes dorés, ces primes de départ qui déclenchent régulièrement la polémique et l’analyse de Denis Lesigne, responsable des stratégies de rémunérations chez HayGroup.

http://www.latribune.fr/info/IDD70A...

17:23 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrons, hausse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/02/2008

LE DESSIN DU MOIS DE FEVRIER

COMMENT CONTOURNER LE CHOIX DU PEUPLE

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