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15/08/2012

Elle ont réussi une imposante mobilisation

tunisiecomplementarite.jpgLes femmes tunisiennes font plier les islamistes

Par : Imed O

La marche a bien eu lieu. Elles étaient des milliers à avoir manifesté avant-hier, dans la soirée, pour célébrer le code du statut personnel.

Le plus étonnant est que le nombre d’hommes semblait dépasser celui de la gent féminine. Et dans tout cet ensemble, il y avait, comme au temps de Ben Ali, plus de policiers que de manifestants en civil et en tenue.
L’avenue Habib-Bourguiba était inaccessible aux manifestants, et les passants qui l’empruntaient à partir de la fameuse horloge, à deux pas du ministère de l’Intérieur, étaient passés au peigne fin. Un impressionnant cordon de sécurité a été mis en place.
Les policiers procédaient même au contrôle de papiers. “Circulez, circulez svp !” priaient les policiers tout ce qui bougeait. Il est à préciser que deux rassemblements séparés ont eu lieu dans la capitale tunisienne, l’un autorisé, l’autre non.
Le premier a rassemblé plusieurs milliers de personnes face au Palais des congrès de Tunis avec pour mot d’ordre principal le retrait d’un projet d’article de la Constitution évoquant la complémentarité et non l’égalité homme-femme. Présente parmi la foule, Maya Jribi, secrétaire générale du Parti républicain, lançait : “L’avenir (de la Tunisie) n’est plus envisageable sans la femme.”
Les manifestants en une seule voix : “La Tunisienne est libre ! Hamadi Jebali, Rached Ghannouchi dehors !”
Alors que la deuxième manifestation a réuni pour la même cause quelques centaines de personnes à l’avenue Habib-Bourguiba, axe principal du centre-ville où la marche était interdite. Le rassemblement s’est achevé dans le calme et la foule s’est vite dispersée.
“L’égalité dans la Constitution”, “les membres d’Ennahda sont arriérés et des vendus”, scandaient haut et fort les manifestants. Dans la même soirée, une autre manifestation a eu lieu à Sfax, ville située à 260 km au sud de Tunis où quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans les principales avenues de cette ville en scandant les mêmes mots d’ordre.
Ces manifestations à l’appel d’organisations féministes, de défense des droits de l’Homme et de l’opposition ont eu lieu le jour de l’anniversaire de la promulgation du code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956, un ensemble de lois toujours sans équivalent dans le monde arabe instaurant l’égalité des sexes dans plusieurs domaines.

Ennahda fait des émules
Le parti islamiste Ennahda au pouvoir est au cœur d’une polémique provoquée par un projet d’article de la Constitution adoptée en commission le 1er août et qui n’évoque pas l’égalité des sexes.
“L’État assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée de l’homme dans le développement de la patrie”, y est-il indiqué.
Le parti islamiste, à la tête d’une coalition formée avec deux partis de centre-gauche, dément vouloir s’en prendre aux droits de la femme et souligne que l’égalité des sexes est mentionnée dans le préambule de la future loi fondamentale.
Dans un communiqué diffusé lundi, le mouvement a estimé que les reproches qui lui sont adressés sont le résultat “de confusion, voire même de provocation et d’exagération”.

Pulblié par Liberté Algerie

tunisiefemmes.jpg

02/08/2012

Dé-jeûner peut coûter cher

algérie, ramadan, religionLa photo de son torse et de son épaule tuméfiés a fait en quelques heures le tour des réseaux sociaux, suscitant l’émoi.

 Jeudi dernier, à la mi-journée, à Beni Douala, une bourgade kabyle proche de Tizi Ouzou, Slimane Rebaine, un homme de trente-six ans, a été roué de coups par des policiers qui l’avaient surpris en train de boire et de manger.

Un sacrilège, aux yeux de ces Tartuffe en uniforme, pendant le mois de ramadan. Joint hier par téléphone, le non-jeûneur était encore sous le choc. « Je n’ai pas voulu provoquer qui que ce soit.

Je buvais un peu d’eau et j’avalais un morceau de pain, en toute discrétion, dans un lieu isolé, lorsqu’ils me sont tombés dessus. Je comprends d’autant moins que de très nombreux jeunes, dans la région, n’observent pas le jeûne du ramadan. »

Menace de prison ferme

Après avoir été battu, Slimane a été conduit au commissariat, où il a été retenu durant trois heures, avant d’être relâché. Avec une menace : « La prochaine fois, ce sera la prison ferme ! » Certificat médical à l’appui, le non-jeûneur à l’épaule démise envisage d’abord de porter plainte contre ses agresseurs, fussent-ils policiers.

 Mais la publication de son témoignage sur le site d’informations Tout sur l’Algérie et l’écho médiatique rencontré par l’affaire lui valent de nouveaux démêlés. Dimanche, il est de nouveau conduit au commissariat. L’interrogatoire, qui dure deux heures, s’avère dissuasif, puisque la victime abandonne finalement l’idée de poursuivre ses agresseurs, sûre qu’une telle démarche ne lui vaudrait que des ennuis supplémentaires.

Dans une mise au point adressée à Tout sur l’Algérie, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) tente de minimiser l’affaire, en mettant en doute le témoignage de Slimane Rebaine et en assurant que « l’ensemble de ses agents respectent les règles de déontologie dans l’exercice de leurs fonctions ».

Le cas de Slimane Rebaine n’est pourtant pas isolé : les non-jeûneurs sont la cible d’un véritable harcèlement policier. Selon le journal électronique Le Matin, trois jeunes gens d’une vingtaine d’années, surpris en train de fumer une cigarette dans une maison abandonnée, loin des regards, ont été arrêtés vendredi par la police aux Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Ils ont été présentés à la justice et placés en détention provisoire.

« Les patrouilles de police se muent, par endroits, en brigades de la vertu. Cela donne ce genre de paradoxes : on peut librement s’adonner au change de devises, expressément prohibé par la loi, sous les fenêtres du palais de justice d’Alger, mais on court un risque pénal à prendre un sandwich, un jour de ramadan, dans un village de montagne. Pourtant la loi ne l’interdit pas », s’insurge Mustapha Hammouche, éditorialiste à Liberté.

 

religiosité exacerbée

Ces dérives ne sont pas nouvelles. En 2010, un jeune homme surpris en train de manger pendant le jeûne avait écopé de deux ans de prison ferme et de 100 000 dinars (1 000 euros) d’amende. Dans une société où le poids social et politique de l’islamisme a installé un climat de religiosité exacerbée et même, disons-le, de bigoterie, s’assumer comme non-jeûneur pendant le ramadan est devenu périlleux.

algérie, ramadan, religion« En Algérie, la liberté individuelle n’existe pas. La non-observation du jeûne est presque considérée comme un crime par la société. Je suis obligée de me cacher, de jouer la comédie. Dans le meilleur des cas, on risque d’être mis en quarantaine. Au pire, cela peut conduire à la violence. Et pour une femme, c’est pire », témoigne Amel, une jeune Algéroise.

Plus encore que la peur de la répression policière, la pression sociale et familiale contraint les non-jeûneurs à la plus grande discrétion. « Si les membres de ma famille savaient que je suis athée et que je ne jeûne pas pendant le ramadan, ils le prendraient très mal et pourraient en souffrir », résume Aïda. « Mes proches et mes amis sont assez tolérants.

Néanmoins, j’essaie de ne pas brusquer les gens, car ne pas faire le jeûne peut être interprété comme une forme d’agression, regrette aussi Mehdi, un non-jeûneur de Skikda qui se définit comme agnostique. Dans notre monde musulman, l’individu est pensé d’abord par rapport à la communauté. »

L’opposition laïque s’inquiète

Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), les violences policières dont a été victime le non-jeûneur de Beni Douala relèvent d’une « grave violation des droits 
de l’homme et des libertés individuelles ». « Il est inadmissible 
que les agents de sécurité s’arrogent des missions de milice des mœurs en passant à tabac un non-jeûneur, violant ainsi 
la Constitution algérienne qui garantit la liberté de culte », 
affirme cette ONG dans un communiqué. « L’inquisition s’installe ! » s’insurge aussi le Rassemblement pour la culture 
et la démocratie (RCD), parti laïque d’opposition qui appelle 
à des « sanctions » contre les policiers mis en cause.

Rosa Moussaoui pour l'Humanité

16:15 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algérie, ramadan, religion | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

23/06/2012

27 MILLIONS D'ESCLAVES DANS LE MONDE

esclave.jpgPrès de 27 millions de personnes seraient réduites en esclavage dans le monde aujourd'hui. C'est ce qu'a indiqué la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, au moment où les Etats-Unis dévoilait, mardi 19 juin, leur rapport annuel sur le trafic d'êtres humains.

Des progrès dans la lutte contre ce "fléau" ont toutefois été accomplis, grâce notamment aux poursuites engagées contre les trafiquants par un nombre croissant de gouvernements, relève ce rapport. Vingt-neuf pays ont ainsi remonté dans le classement. Mais sur les cent quatre-vingt-cinq pays étudiés, seuls trente-trois se conforment aux textes existants au niveau international instaurés pour mettre fin au trafic d'êtres humains, telle la Déclaration universelle des droits de l'homme.

LA SYRIE FAIT SON ENTRÉE DANS LA LISTE NOIRE

Parmi les dix-sept pays les moins bien notés, se trouvent l'Algérie, la République démocratique du Congo, la Libye, la Corée du Nord et l'Arabie saoudite. La Syrie, elle, a fait son entrée sur la liste noire des pays accusés de trafic d'êtres humains, car "le gouvernement syrien n'applique pas les mesures destinées à éliminer le trafic (d'êtres humains) et ne fait aucun effort en ce sens", explique le rapport américain.

L'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis, en 1865, "et dans d'autres pays n'a malheureusement pas signifié la fin de l'esclavage" dans son ensemble, a estimé Mme Clinton. "En dépit de l'adoption de traités et de lois qui interdisent l'esclavage, les faits montrent que nombre d'hommes, de femmes et d'enfants vivent en esclaves des temps modernes en raison du fléau qu'est le trafic d'êtres humains", a souligné la secrétaire d'Etat. "Les victimes de l'esclavage moderne sont des hommes et des femmes, des fillettes et des garçons dont l'histoire nous rappelle de quels traitements inhumains nous sommes capables".

Le 1er juin, l'Organisation internationale du travail (OIT) avait annoncé que près de 20,9 millions de personnes, dont près d'un quart ont moins de 18 ans, sont en situation de travail forcé dans le monde, occupant des postes qui leur ont été imposés par la contrainte ou la tromperie.

Article publié par le journal Le Monde

13:08 Publié dans Actualités, Connaissances, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : esclave, monde, rapport, enfant | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/03/2012

Suicide à la Poste: des documents accablants

santé, la poste, sud, syndicats, souffrance au travail, accident de travail, Le cadre de la Poste qui s'est suicidé dimanche dans le Finistère avait préparé son geste, laissant une série d'écrits bouleversants dans lesquels il accusait l'entreprise d'être à l'origine de sa "perte de repères" et faisait part de ses dernières volontés.

Dans ces documents, transmis par le syndicat SUD à l’AFP, le cadre quadragénaire, marié et père de deux enfants, explique notamment qu'il "considère la hiérarchie de la Poste (à tous niveaux) à l'origine de (s)a perte de repères". "Depuis plus de trois ans, j'ai l'impression d'un acharnement, d'une volonté hiérarchique de m'acculer. Laissez-moi partir, c'est mon choix", explique-t-il dans une note baptisée "Mes demandes", dans laquelle il dit refuser toute réanimation, être prêt à donner ses organes et réclame une inhumation "dans l'intimité familiale" sans "aucun représentant de la hiérarchie de l'entreprise, ni aucun message de cette même hiérarchie".
Dans une autre note baptisée "Annexe", il demande si une pension pour sa famille est "envisageable", "en obtenant que (s)on geste désespéré soit requalifié en accident de travail".

Parmi les documents, figure également un courriel adressé au PDG de la Poste Jean-Paul Bailly et daté du 11 mars, soit le jour de sa mort mais non envoyé. Dans ce mail, dont l'objet est "SOS", le cadre se dit "dos au mur" et considère que sa "carrière à la Poste est terminée", disant redouter, "dans le meilleur des cas", une mise au placard. "Cela fait deux fois en moins de six mois que je prépare mon suicide", écrit-il.

Patrice Campion, délégué SUD dans le Finistère, a expliqué à l'AFP que dans le courriel adressé le jour de sa mort aux organisations syndicales, il indiquait avoir "laissé d'autres documents chez lui" pour la CGC, la CFDT, SUD et la CGT. Il a expliqué avoir récupéré ces documents mardi.

Pour Régis Blanchot (SUD), ces documents, dans lesquels le cadre "explique comment la Poste l'a détruit" prouvent le lien entre le drame et le travail. Une réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) devait se tenir localement mercredi. Selon M. Campion, les syndicats vont notamment demander que le suicide de ce cadre soit reconnu comme un accident du travail.

Hervé Tellier, responsable CGT, premier syndicat du groupe devant SUD, a réaffirmé mercredi que le syndicat réclamait "l'arrêt des réorganisations, un bilan de leurs effets sur la santé des agents et l'ouverture d'un chantier de négociations pour remettre l'humain au coeur de l'entreprise".

Publié par l'Humanité