29/04/2007
MEDIAS : CUBA A LA UNE !
Une télévision par Internet, un web quotidien de nouvelles, une publication trimestrielle et un programme hebdomadaire de radio
Le 1er mai 2007 sera la date du lancement de Cubainformación, un projet médiatique dont le but est clairement résumé dans sa devise : « une brèche dans le mur du silence médiatique qui entoure Cuba »
Sous l’euphémisme « d’embargo », les grands medias ont pour coutume de mentionner le blocus économique imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis le début des années 60. Cuba est victime, pourtant, d’un autre blocus dont on ne parle jamais. Et on n’en parle jamais précisément parce qu’il est imposé par les grands médias : c’est le blocus médiatique qu’appliquent les agences, les journaux, les revues, les chaînes de télévision et de radio qui, jour après jour, dénaturent, extraient de leur contexte, censurent et manipulent la réalité sociale de l’Île et le processus politique de la Révolution cubaine.
Tel est le contexte dans lequel voit le jour Cubainformación qui s’appuie sur deux lignes éditoriales de base : 1) - aborder des réalités de Cuba sur lesquelles font silence les grands medias, des réalisations qui représentent des expériences réussies de justice sociale, de développement durable, de solidarité avec d’autres peuples, de respect des droits de l’homme ou de participation démocratique ; 2) – dénoncer les informations répandues à propos de la Révolution cubaine et qui sont tendancieusement interprétées ou déformées par les mass medias.
Cubainformación se propose de mettre à profit les possibilités d’économie et de mondialisation qu’offre Internet pour les medias alternatifs. Et elle compte sur quatre supports d’information : un web TV (télévision par Internet), un web quotidien de nouvelles, un programme hebdomadaire de radio et une publication trimestrielle sur papier, tous accessibles sur le site www.cubainformacion.tv
Les grands journaux, agences et chaînes d’information grand public imposent, de fait, une censure de fer sur le contenu des informations susceptibles de porter atteinte aux intérêts du Capital et diabolisent ces processus politiques qui, à l’exemple du processus cubain, mettent en doute la sacro-sainte liberté du marché et la grande propriété privée. C’est pourquoi la presse, les radios et les télévisions imposent - sans permettre le moindre droit de contestation - leur version unique de ce que doit être le pluralisme informatif (des moyens de communication entre les mains de grandes fortunes), des élections libres (bipartisme sans risques pour le statu quo), droits de l’homme (des droits formels et non des droits réels) ou le développement (le consumérisme non durable pour une minorité mondiale seulement).
Les grands medias, propriétés des grandes entreprises multimillionnaires, œuvrent en s’appuyant sur un pluralisme décoratif. Les oligopoles médiatiques qui contrôlent des journaux, des chaînes de télévision et de radio, des revues à thème, des agences de publicité et tant d’autres secteurs liés à la communication, sont de véritables appareils de propagande politique en faveur du consensus à l’intérieur du Système Capitaliste. A l’intérieur de ce consensus, la révolution cubaine est dépeinte comme une « dictature », un « régime » qui restreint les libertés, qui viole les droits de l’homme. Et un des arguments massue pour attaquer Cuba c’est le soi disant manque de liberté de la presse dans l’Ile conséquence de l’absence de media privés, « pluriels » et « indépendants ». Liberté de presse reconvertible, au final, en pure liberté d’entreprise.
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04/02/2007
LE RECHAUFFEMENT DES POLES
Jamais on n’a tant parlé du réchauffement et de la fonte des glaces polaires. Et pour cause. Pièce maîtresse de l’échiquier climatique actuellement menacé, l’Océan glacial Arctique voit sa surface fondre comme peau de chagrin année après année. Les faits - et chiffres - parlent d’eux-mêmes. Depuis plusieurs décennies, le bilan de glace est négatif : la banquise a perdu 8 % de sa surface par décade ces trente dernières années. Et alors que la température moyenne à la surface de la terre s’est élevée d’environ 0,6°C en un siècle, elle s’est accrue de 4°C au cours des 60 dernières années en Alaska et au nord du Groënland. Il a ainsi fait 24°C sur la côte est du Groënland en 2005, un record de température jamais enregistré. Idem, durant l’été 2005, des navires océanographiques ont atteint la latitude record de 87°N sans être arrêtés par la banquise. L’Arctique - cette mer partiellement fermée et recouverte par une carapace de glace de 2 à 3 mètres d’épaisseur - est sans conteste davantage touché par le réchauffement que les autres régions du monde. Ce phénomène s’explique notamment par la réduction de la surface de la banquise, qui libère des zones d’eau libre, lesquelles captent le rayonnement solaire et accélèrent la fonte de la banquise par proximité. Les experts sont unanimes : si aucune mesure d’envergure n’est prise contre le réchauffement climatique, la banquise disparaîtra de l’océan Arctique, en été, d’ici 2060. Elle se reformera en hiver car la nuit est glaciale ; mais cette disparition du pôle froid en été entraînera des changements climatiques dans tout l’hémisphère Nord.
Cent vingt-cinq ans après la première édition, la communauté internationale s’apprête à organiser la 4e Année polaire internationale. Cet événement, qui durera en réalité deux ans (du 1er mars 2007 au 1er mars 2009) et sera doté d’un budget de 440 millions de dollars, sera donc l’occasion d’organiser des campagnes internationales de grande envergure capables de faire franchir de nouvelles étapes à la recherche polaire, notamment dans le contexte du changement climatique. Près de 400 chercheurs seront mobilisés à travers 63 pays. Toutes les disciplines seront concernées, y compris les sciences humaines et sociales. Certes, la disparition de la glace dans l’Arctique est susceptible de provoquer la disparition de certaines espèces de poissons et de mammifères comme l’ours polaire. Mais les conséquences pourraient être aussi significatives en termes de modes de vie, de construction et de consommation pour les populations réparties entre l’Alaska, le Canada, le Groënland, la Scandinavie et la Russie. Ces dernières sont les premières victimes du réchauffement climatique dont les effets sont démultipliés au de-là du cercle polaire. Malgré l’étendue de la catastrophe envisagée, le réchauffement climatique au pôle Nord est néanmoins considéré par quelques-uns comme une aubaine. Certains envisagent l’ouverture d’un « passage nord » pour le trafic maritime entre les océans Pacifique et Atlantique. Autre inquiétude : la fonte des glaciers laisse entrevoir de nouvelles opportunités d’exploitation de ressources halieutiques et minières qui ne seront plus masquées par les glaces.
16:30 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réchauffement, Planète, poles | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
12/01/2007
LA FUITE DES MEDECINS
L'Afrique est confrontée à une fuite vertigineuse de ses médecins et personnels de santé.
20 000 médecins, infirmières, et autres personnels de santé quittent chaque année l'Afrique pour aller grossir les rangs des immigrants "choisis" par les pays du Nord, principalement en Europe et Amérique du Nord.
A tel point qu'on estime qu'il y a plus de médecins africains qui pratiquent hors d'Afrique que sur place. Une catastrophe pour un continent qui n'a aucun moyen de les retenir.
On y constate les plus forts taux de mortalité, notamment de mortalité infantile, une épidémie de Sida qui dépasse l'entendement, des infrastructures inexistantes et sous-développées.
Les pays riches font venir à eux les éléments africains du système de santé par le biais d'une immigration "choisie" qui vise à combler leur pénurie de mains d'oeuvre dans le domaine.
Depuis les années 1980, de nombreux pays riches ont sous-financé la formation dans la santé, alors que parallèlement le nombre de personnes à prendre en charge, avec le vieillissement de la population, allait croissant. D'où une pénurie annoncée, et qui va s'aggraver dans les prochaines années avec les nombreux départs en retraite.
La situation s'est ainsi fortement détériorée au Nord, et les coûts de formation se sont élevés. "Importer" alors des médecins bien formés en Afrique, à des coûts défiant toute concurrence, est devenue comme une évidence afin de pallier les manques des pays occidentaux.
De plus, ces médecins et infirmières sont beaucoup plus flexibles et moins chers que leurs homologues occidentaux. Ils acceptent de travailler plus souvent la nuit, de faire des heures supplémentaires etc...
La mondialisation fonctionne également pour les travailleurs. Au grand dam des pays africains qui investissent dans la formation de ressources humaines qui fuient ensuite les conditions de travail éprouvantes, les infrastructures sanitaires dégradées et les salaires de misère.
Dans ces conditions, l'Afrique est le seul continent qui voit ses conditions de vie et de santé se dégrader années après années. C'est le seul continent où la durée de vie moyenne baisse, ou les taux de mortalité augmentent, ou l'IDH recule.
Et ce n'est pas en envoyant quelques médecins humanitaires que l'on règlera le problème.
22:50 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Afrique, médecins, fuite | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
14/11/2006
Le nucléaire, une alternative aux hydrocarbures
Énergie . Le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) invite à miser sur l’atome. Et à un investissement rapide des gouvernements dans la maîtrise énergétique.
Dans le monde de demain, il faudra plus de nucléaire. Car cette énergie est plus propre, plus efficace et moins soumise aux aléas du marché que les hydrocarbures. Tel est le message contenu dans la version 2006 des « Perspectives énergétiques mondiales » (World energie outlook) de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publiée la semaine dernière. Un plaidoyer inédit en faveur de l’atome depuis la création de l’AIE par les membres - riches - de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), en 1974, juste après le choc pétrolier. Pourquoi cette exhortation à investir dans la fission ? « Nous sommes dans une voie énergétique à la fois vulnérable, sale et chère », a expliqué l’économiste en chef de l’AIE, Fatih Birol. Or, le nucléaire permettrait de produire de l’électricité à grande échelle et de réduire la dépendance des pays riches aux hydrocarbures, tout en réduisant les impacts environnementaux, plaide l’agence.
S’inquiétant pour leur avenir énergétique et économique, les membres du G8, réunis l’an dernier à Gleneagles (Grande-Bretagne), avaient demandé à l’AIE de faire le tour de la question. Les prévisionnistes de l’agence ont donc imaginé deux scénarios : celui dit de référence, selon lequel le monde poursuit sur sa lancée, et celui dit alternatif, selon lequel les gouvernements s’attachent à une meilleure maîtrise énergétique.
Premier postulat : la demande en énergie primaire devrait bondir de 53 % d’ici 2030, et les émissions de gaz à effet de serre grimper de 55 %, dont plus des deux tiers seraient imputables aux pays en développement. Dans cette hypothèse, la Chine détrônerait les États-Unis au poste de plus gros pollueur dans la prochaine décennie. À la facture énergétique s’ajouterait donc la note salée d’un environnement dégradé, semblent découvrir les penseurs de l’AIE. « Cela peut signifier de nouvelles perturbations de l’approvisionnement, des désastres météorologiques ou les deux. Un tel avenir énergétique est non seulement non durable, mais il est condamné à l’échec », a ainsi résumé Claude Mandil, le directeur exécutif de l’AIE. Comment, donc, éviter que le monde n’aille « de crise en crise » ? En mettant en scène le scénario « alternatif ». C’est-à-dire en promouvant le nucléaire, les biocarburants et la maîtrise énergétique.
L’agence souhaite donc voir la capacité nucléaire mondiale passer de 368 gigawatts en 2005 à 519 gigawatts en 2030. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, la Chine et la Russie semblent emboîter le pas. En tout cas, ils ont déjà montré leur volonté de relancer ou d’étendre leurs programmes atomiques. Pas révolutionnaire pour un sou, l’AIE insiste pour laisser les coudées franches au secteur privé : « L’énergie nucléaire ne gagnera en importance que si les gouvernements des pays où elle est acceptable s’emploient davantage à faciliter les investissements privés, particulièrement dans les marchés libéralisés. »
L’agence s’en remet toutefois largement aux pouvoirs publics en matière d’économies d’énergies : « La contribution des politiques incitant à produire et utiliser plus efficacement l’énergie représente près de 80 % des émissions évitées de CO2 », estime le rapport.
Entre les deux scénarios de l’AIE, la demande énergétique mondiale différerait de 10 % en 2030. Soit autant que la consommation énergétique actuelle de la Chine. De même, les émissions de gaz à effet de serre seraient inférieures de 16 % dans la voie alternative. Bien loin des objectifs à atteindre pour maintenir l’augmentation de la température moyenne du globe sous les 2ºC, d’après les prévisions des scientifiques. L’AIE précise : la facture s’alourdit chaque année qui passe sans qumesure ne soit prise.
Vincent Defait (L'Humanité)
19:07 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nucléaire, énergie, l'Humanité | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |