02/06/2011
Et allez, 180 !
Le billet de Maurice Ulrich, publié
Quelle bataille politique toute la semaine passée, à laquelle nous avons assisté, médusés par l’ampleur de l’affrontement.
Près de quatre-vingts députés UMP n’hésitant pas à défier le puissant ministre de l’Intérieur, et peut-être le chef de l’État lui-même. C’est qu’il est bien gentil, Claude Guéant, enfin c’est une façon de parler, de vouloir supprimer les avertisseurs de radars, mais le député UMP, lui, il a ses électeurs fétiches, ceux qui se battent contre les taxes et les fonctionnaires, les privilèges des cheminots, des profs…
Qu’est-ce qu’ils croient, les ayatollahs de la sécurité routière ? Que le beauf en 4 × 4 avec sa gourmette en or, il va se traîner à 130 ? Qu’on achète une Jaguar à Neuilly pour faire de la figuration ? Voyons, on voit un radar, on lève juste le pied et allez, 180. OK, tout le monde fait un peu pareil. Justement.
La différence, c’est que le député UMP, il assume, et là il tient sa victoire, au point que l’on pourrait croire que c’était arrangé.
Et quelle victoire ! Quelques morts en plus peut-être, mais combien de voix dans les urnes ?
15:18 Publié dans Actualités, Cactus, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
19/05/2011
USA : Un système judiciaire accusatoire
Contrairement à la France, l’instruction d’une affaire aux États-Unis est uniquement à charge.
À la différence de la France, le système judiciaire américain ne repose pas sur une procédure dite inquisitoire mais accusatoire. En France, le juge d’instruction mène une enquête à charge et à décharge avant, éventuellement, de renvoyer l’affaire devant la juridiction compétente. Aux États-Unis, le procureur rassemble des preuves uniquement à charge. C’est à l’accusé de prouver son innocence.
Concrètement, lorsqu’une personne est arrêtée sur le sol américain, elle doit être présentée dans les 24 heures à un juge. Lors de cette audience préliminaire, le juge lui notifie les charges qui pèsent sur elle et lui demande si elle plaide coupable ou non coupable. Le plaider coupable évite la tenue d’un procès et permet d’obtenir une réduction de peine à l’issue d’une transaction. Dans la seconde hypothèse, le juge doit simplement se prononcer sur la remise en liberté ou l’incarcération immédiate de l’inculpé, s’il estime qu’il existe un risque que celui-ci ne se présente pas à son procès. La libération est souvent accordée en contrepartie d’une caution financière. Elle peut être assortie d’une interdiction de sortie du territoire américain, voire d’une assignation à résidence.
Lors de cette audience, le juge peut également décider de convoquer un « grand jury » composé de 16 à 23 citoyens. Après avoir écouté le procureur et la défense, ils indiquent s’il faut organiser un procès ou au contraire s’il convient de prononcer un non-lieu. En cas de procès, des « motions préliminaires » sont organisées entre les deux parties qui permettent d’écarter ou de prendre en compte des preuves, des témoins, des experts. Puis, un jury de 12 personnes est sélectionné. Il délibère à l’unanimité. Le juge, lui, détermine la peine en cas de culpabilité. Cette procédure judiciaire, bien que plus rapide qu’en France, dure plusieurs mois.
10:26 Publié dans Actualités, Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : justice, usa, dsk | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
29/04/2011
La fourmi et le rouleau compresseur japonais
Avec son deuxième long métrage, l’Allemand Florian Gallenberger nous fait revivre le massacre de Nankin en 1937 à travers le portrait d’un héros. John Rabe, le juste de Nankin de Florian Gallenberger. Allemagne. 2 h 10.
Personne en France ne semble connaître l’histoire de John Rabe. Guère plus en Allemagne, tout au moins jusqu’en 2003, date à laquelle cet homme mort dans l’oubli en 1950 a fait l’objet d’un hommage national, amplifié par la sortie de ce film l’an dernier qui, à l’équivalent germanique de nos césars, a obtenu sept nominations débouchant sur quatre statuettes dont celle du meilleur film et celle du meilleur acteur pour Ulrich Tukur, l’admirable interprète de la Vie des autres. En revanche, en Chine, John Rabe serait, affirme le dossier de presse, l’Allemand le plus connu sur place avec Marx et Engels, ce qui, vu le culte porté aux deux autres, serait un sommet absolu. En tout cas, force est de constater que le corps de Rabe a été transféré avec les honneurs de Berlin à Nankin en 1997, que le New York Times l’a surnommé le « Schindler de la Chine » et que, d’après le réalisateur, lui-même a été étroitement surveillé et freiné dans ses initiatives tant les Chinois désiraient être les seuls à apporter leur vision de cette page de l’histoire. Un rappel des faits s’impose donc, tels que vus par le film.
Une véritable hagiographie
Né en 1882 à Hambourg, John Rabe arrive en Chine en 1908, travaille dans la filiale chinoise de Siemens de 1911 à 1938, dont il devient gérant de la société en 1931. Alors que la politique allemande favorise l’alliance avec ce Japon qui va envahir la Chine, Siemens Chine, en charge de la construction d’un générateur gigantesque et d’un barrage, est sur le point de passer sous la férule d’un nazi convaincu quand survient le bombardement de Nankin en décembre 1937. Rabe, à la veille de son éviction de la société et de son rappel à Berlin, est choisi par les diplomates étrangers pour prendre la direction de la zone de sécurité pour civils instaurée afin de protéger la population chinoise. Voici donc un homme qui, pour s’en tenir au tout début du film, va ouvrir les portes de Siemens à la population et l’inviter à se réfugier sous un vaste drapeau nazi afin que les Japonais ne la bombardent pas.
On l’aura compris, ce film est, bien au-delà de la biographie, une véritable hagiographie, ce qu’on peut admettre quand on sait que Rabe (prononcer à la française) a été crédité du salut d’un quart de millions de Chinois. D’où ce succès de l’œuvre, au demeurant explicable. La cause est noble et méritait d’être exhumée. Le budget est impressionnant et la distribution itou, qui réunit Ulrich Tukur (John Rabe), Daniel Brühl, le comédien de Good Bye, Lenin ! (docteur Georg Rosen, juif allemand ayant mené une carrière de diplomate qui va aider Rabe à établir la zone de sécurité), Steve Buscemi (le docteur américain à la tête de l’hôpital de Nankin), Anne Consigny (la directrice de l’université de jeunes filles) et bien d’autres. Les contributions techniques sont exemptes de reproche. De l’académisme à son meilleur, qui devrait largement émouvoir.
Jean Roy, l'Humanité
11:25 Publié dans Actualités, Cinéma, Connaissances, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, japon, chine, john rabe | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
23/03/2011
LYBIE : LE COUT DE LA GUERRE POUR LA FRANCE
Combien coûte à la France l'intervention militaire en Libye ?
Lorsque nous posons la question au ministère de la Défense, la réponse est laconique: «L'aspect financier n'est pas aujourd'hui une priorité; la priorité est la protection des civils». S'il est de notoriété publique que l'argent est le nerf de la guerre, parler gros sous dans l'armée n'est pas chose facile. Pourtant, le budget de la Défense était en 2010 le quatrième de France, avec 32 milliards d'euros (dont 570 millions dépensés dans les opérations extérieures).
L'arrivée dans les eaux libyennes du porte-avions Charles-de-Gaulle devrait, certes, alléger les charges pour l'aviation. Or le bâtiment lui-même, et ses 2.000 membres d'équipages, a lui aussi un coût. Mais il est, lui, extrêmement difficile à établir.
10:03 Publié dans Actualités, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lybie, guerre, coût | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |