25/01/2013
Les 100 personnes les plus riches ont un revenu annuel qui pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté
INÉGALITÉS – Du 23 au 27 janvier, les grands de ce monde se retrouvent à Davos, petite station de sports d'hiver du canton des Grisons en Suisse, pour la traditionnelle réunion annuelle du Forum économique mondial.
Les semaines précédant le sommet, lobbys et ONG ont coutume de mettre en lumière quelques-uns des problèmes les plus urgents de la planète à grands coups de rapports et de mises en perspectives déroutantes. À quelques jours de la 43e édition du rassemblement, l'organisation humanitaire Oxfam n'a pas dérogé à la règle en dévoilant son rapport sur les inégalités, "The cost of inequality : how wealth and income extremes hurt us all". Avec une idée choc: le revenu annuel des 100 personnes les plus riches pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté.
Un "new-deal" pour lutter contre les inégalités ? Dans son rapport, la confédération d'ONG britannique cite l'Index des Millardaires de Bloomberg dont la dernière version estime à 240 milliards de dollars, le revenu net des 100 personnes les plus riches du monde en 2012.
Barbara Stocking, directeur-général d'Oxfam, indique qu'au cours des vingt dernières années les personnes les plus aisées de la planète, qui représentent à peine 1% de la population mondiale, ont vu leurs revenus augmenter de 60%.
A l'inverse, les plus démunis tentent de survivre tant bien que mal avec moins d'un dollars et 15 cents par jour. Citant le Brésil en exemple de pays qui a su allier une forte croissance à une réduction des inégalités, l'organisation souligne également que l'accroissement de l'écart entre riches et pauvres va à l'encontre de toute productivité économique et met en péril la démocratie en exacerbant les tensions sociales.
Aussi, Oxfam somme-t-il les dirigeants mondiaux à s'engager dans un "new-deal mondial" pour ramener les inégalités à leur niveau de 1990 en luttant contre l'extrême richesse (fermeture des paradis fiscaux, fiscalité plus agressive, taux minimum d'imposition pour les entreprises à échelle mondiale, gratuité des services publics).
Un cri d'alarme qui sonne comme un avertissement à destination de la cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement et des chefs d'entreprises et décideurs économiques qui sont attendus dans la station suisse à partir de mercredi pour débattre de la relance de l'économie mondiale et des conflits au Mali et en Syrie.
18:51 Publié dans Actualités, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pauvreté, richesse, monde, inégalités | |
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
04/01/2013
ETATS UNIS : UNE DETTE DE MOINS EN MOINS GERABLE
L’intensité et l’âpreté des débats entre la Maison-Blanche et les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, soulignent la difficulté croissante à gérer une dette dont le gonflement incessant est une menace pour les équilibres outre-Atlantique mais aussi pour le reste de la planète.
Grâce aux privilèges du dollar, les États-Unis peuvent en effet s’endetter à très bon compte en recyclant les formidables excédents accumulés sur l’Oncle Sam ici et là, de la Chine au Japon ou à l’Allemagne. Avec un risque majeur évident pour l’ensemble de ce système, rouage clé de la domination de la superpuissance, au cas où cette boursouflure finirait par nourrir une défiance croissante et par provoquer un reflux des placements libellés en dollars. Ce qui conduirait à une inévitable hausse des taux d’intérêt de la réserve fédérale et à une réaction en chaîne terrible pour l’activité aux États-Unis et dans le monde.
D’où l’enjeu majeur que constitue la question de la viabilité de la dette. En 2012, on restait sur un rythme de croissance de l’endettement identique à celui des années précédentes, avec un déficit budgétaire à 1 330 milliards de dollars (1 050 milliards d’euros), dépassant encore les 8 % du PIB. Le sauvetage public du système financier, lors du krach de 2007-2008, continue de peser très lourd. Comme l’explosion des dépenses militaires.
Sur les dix dernières années, le budget du Pentagone a quasiment doublé, passant de 400 milliards de dollars en 2001 à plus de 750 milliards aujourd’hui. Ce qui correspondait, en 2011, à 41 % du total des dépenses militaires mondiales. Hormis quelques nuances, un consensus paraît acquis pour le maintien de l’investissement dans ce formidable appareil militaro-industriel.
Le cœur de la dispute qui va continuer d’alimenter la chronique pendant plusieurs semaines porte bien davantage sur les coupes qui seraient devenues incontournables dans les budgets sociaux.
Les républicains radicalisés y répondent par un intégrisme de marché, en hurlant contre l’assistanat. Barack Obama et les démocrates y résistent, tout en laissant clairement entendre, eux aussi, qu’un « effort de tous est nécessaire ».
Comme au lendemain de 2008, on tente ainsi de bricoler le sauvetage d’un système en crise, relais des dominations monétaires et militaires de la superpuissance. En présentant l’essentiel de l’addition aux salariés et à la masse des citoyens des États-Unis.
19:27 Publié dans Actualités, Economie, International, Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : croissance, dette, etats-unis, barack obama | |
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
02/11/2012
Le bras d'honneur de Gérard Longuet scandalise des responsables algériens
"Droite française bête et méchante", "voyous" ou "réactions honteuses", dénonçaient des responsables algériens vendredi dans la presse après le bras d'honneur de l'ex-ministre français de la Défense Gérard Longuet sur une repentance française envers l'Algérie.
Pour le Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel), la réaction de l'ex-ministre de Sarkozy "illustre parfaitement les actions de ce courant durant la colonisation, qui avait dans sa grande majorité soutenu les thèses développées par l'OAS", organisation extrémiste armée pour l'Algérie française. "On a toujours dit que cette droite française était bête et méchante. Elle est colonialiste dans l'âme", déclare le porte-parole FLN, Aïssa Kassa, à d'El-Watan Week-End (francophone).
Pour Lakhdar Benkhellaf, porte-parole du Front pour la justice et la démocratie (islamiste radical), "ces réactions sont honteuses et sont une véritable insulte jetée à la face du peuple algérien. Les Français doivent savoir que nous ne nous contenterons pas de la reconnaissance partielle des massacres d'Octobre 1961 faite par le président Hollande", affirme-t-il.
Zohra Drif, combattante de la Libération et vice-présidente du Sénat, dénonce le "mépris" français: "J'ai toujours affirmé que la France coloniale était ce qu'il y avait de plus hideux".
Le président de la Fondation du 8 Mai 1945 (date de massacres d'Algériens à Sétif), Abdelhamid Salakdji, prévient que "la France a intérêt à accepter de faire acte de repentance avant qu'il ne soit trop tard", sinon elle ne pourra pas "avoir de relations apaisées avec l'Algérie".
Côté presse arabophone, les critiques vont bon train. "Les responsables politiques voyous de la droite française ont répondu de manière humiliante" à une demande de repentance, s'est insurgé en Une le quotidien populaire Echorouk, évoquant un "geste abominable, inhumain" et un acte "irresponsable".
El-Khabar rappelle que Gérard Longuet a assumé son bras d'honneur jeudi 1er novembre, date du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, alors que l'Algérie célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance et attend une visite de François Hollande dans un mois.
Publié par l'Humanité
16:24 Publié dans Actualités, International, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump, algérie, fn, marine le pen, guerre d'algérie, extrême-droite, front national, présidentielle 2012, gérard longuet, gilbert collard | |
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
07/10/2012
En Allemagne, l’espérance de vie des plus pauvres a reculé d’au moins deux ans depuis 2001
L’espérance de vie des plus pauvres – ceux qui ne disposent que des trois-quarts du revenu moyen – recule en Allemagne. Pour les personnes à bas revenus, elle est tombée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2011 selon les chiffres officiels. Dans les Lander de l’Est du pays c’est encore pire : l’espérance de vie est passée de 77,9 ans à 74,1 ans.
Ces chiffres ont été fournis au député Matthias Birkwald (Die Linke) en réponse à une question écrite, interpellation qui oblige le gouvernement à répondre à en fournissant toutes les données officielles.
Matthias Birkwald est un spécialiste des retraites et son interpellation éclaire d’un jour nouveau la réforme intervenue dans le système allemand de retraites. Le parlement a en effet adopté en 2007 – le gouvernement de l’époque rassemblait sociaux-démocrates du Spd et conservateurs de la Cdu – un report graduel de l’âge de la retraite à 67 ans justifié (comme en France) par l’allongement de l’espérance de vie...
Le pays est souvent montré en exemple pour son taux d’emploi des plus de 60 ans. Dans les faits, montrent les chiffres livrés hier, leur situation les expose souvent à la pauvreté.
En mars 2011, seulement 26,4 % des 60-64 ans occupaient un emploi “normal”, soumis à cotisations sociales. Et moins de 19 % de ces actifs seniors avaient un travail à temps plein.
Qu’en sera-t-il demain ? Il n’y a pas de salaire minimum garanti en Allemagne et 7,6 millions de personnes ne disposent que d’un “emploi atypique”. Environ 5 millions des quelques 30 millions de travailleurs allemands sont à temps partiel.
En 2009, 2,5 millions de travailleurs – dont 600 000 retraités – étaient en contrat “mini job” payé environ 400 euros (sans cotisations patronales, sans assurance-maladie, sans droits à la retraite...).
Autant de formes de travail qui font (et feront) des retraités pauvres, premières victimes de ce recul de l’espérance de vie.
Article publié dans Viva
10:52 Publié dans Actualités, Connaissances, Dossier retraites, Economie, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : allemagne, espérance de vie, diminution, pauvres | |
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |