12/05/2024
Algérie, le fabuleux destin de Baya
Elle a connu Camus à l’âge de 15 ans, sympathisé avec Picasso à 16 ans, et ses toiles sont connues dans le monde entier. Le destin de Baya, icône de la peinture algérienne, reste méconnu chez ses compatriotes.
Baya. Pour ses compatriotes, c’est une icône. Ses œuvres illustrent des timbres, ses toiles et ses sculptures font l’objet de grandes expositions dans les musées et les galeries du monde entier, mais peu de gens connaissent le destin de cette artiste qui a accédé à la notoriété en 1947 alors qu’elle n’avait pas encore 16 ans.
C’est pourquoi, l’écrivaine, historienne, et professeur de langue françaises à l’Université de Yale, l’Américaine Alice Kaplan a voulu combler ce vide en lui consacrant un livre, Baya ou le grand vernissage (Éd. Le bruit du monde). Spécialiste d’Albert Camus (En quête de l’Étranger, Éd. Gallimard), Kaplan a travaillé sur les archives de Baya déposées à Aix-en Provence. Elle a interrogé des spécialistes et est partie sur les traces de l’artiste en Algérie pour interroger acteurs et témoins, dont des membres de sa famille.
Née Fatma en décembre 1931, Baya grandit aves ses parents et son frère Ali dans le douar Sidi M’hamed, à la périphérie du bourg nommé « Le retour des chasseurs », aujourd’hui Bab-Ezzouar, dans la banlieue est d’Alger. Elle a 6 ans quand son père Mohamed ben Haddad meurt dans un accident. Sa mère, Bahia Adli, se remarie et part avec ses deux enfants et son nouvel époux s’installer à Dellys, à une centaine de kilomètres d’Alger. Nouvelle vie miséreuse et d’autant plus instable que Baya doit vivre avec un beau-père violent et de nombreux demi-frères et demi-sœurs. Deux ans après son remariage, sa mère meurt en couches. Baya la veille à son chevet tandis qu’elle agonise dans d’atroces souffrances. Elle a à peine 9 ans. Elle est recueillie par sa grand-mère, qui l’arrache à cette existence de misère pour une autre non moins indigente à Sidi M’hamed. Toute la famille vit dans une seule pièce, au sol en terre battue. De cette vie, Baya dira plus tard : « Le froid, la faim, les poux, le froid, la faim, les poux… »
À une dizaine de kilomètre de Sidi M’hamed se trouve la coquette ville de Fort-de-l’Eau (aujourd’hui Bordj El Kiffan) avec ses villas, ses plages, son casino, son cinéma, ses restaurants et ses fermes que possèdent les riches colons. Depuis des années, la famille de Baya prête ses mains aux propriétaires terriens pour des salaires de misère. Pas encore pubère, Baya travaille dans la ferme d’Henri Farges, qui a quitté la Métropole dans les années 1920. Chez les Farges, on cultive une gamme de bulbes, des roses, des rhizomes de strelitzia (oiseaux de paradis). Baya travaille dans les champs, fait le ménage à la maison et sert les repas. Sur un cliché qui date du 14 juillet 1943 ou 1944, on voit l’ensemble de la famille Farges posant devant l’objectif du photographe. Dans une robe qui tombe presque en haillons, un foulard noué sur les cheveux, Baya est accroupie à côté de son frère Ali. Est-ce dans cette ferme qu’elle commence peindre en copiant les robes des magazines de mode qui trainent dans la maison ? C’est ce que la légende raconte.
La providence s’invite avec Marguerite Caminat, sœur de la propriétaire de cette ferme horticole, peintre, et épouse d’un artiste anglais, bien introduite dans le milieu de l’intelligentsia française à Alger et à Paris. Marguerite Caminat recueille Baya chez elle, dans un quartier huppé d’Alger. La petite a 11 ans. Elle devient domestique. Marguerite Caminat lui apprend le français, lui donne des pinceaux et du papier pour peindre. Elle lui fournit aussi de l’argile, car Baya montre des aptitudes pour la sculpture. Illettrée, autodidacte, elle a un don. Elle peint des oiseaux, des fleurs, des femmes, des jardins aux couleurs intenses. Ses toiles et ses sculptures s’amoncellent dans l’appartement de la rue d’Isly, dorénavant rue Larbi-Ben-M’Hidi.
La providence s’invite de nouveau en la personne d’Aimé Maeght, célèbre marchand d’art qui accueille les œuvres de Chagall, Miró, Braque, Giacometti, Léger, Calder. De passage à Alger durant l’année 1947, Maeght est interpellé par l’un de ses amis qui tient à lui faire découvrir les œuvres d’une jeune fille. Séduit par les toilettes et les figurines en argile de l’adolescente, il décide de les exposer dans sa galerie parisienne. L’orpheline qui évoquait le froid, la faim et les poux va s’envoler dans la capitale française pour exposer ses œuvres !
Vendredi 21 novembre 1947, jour de vernissage sous le patronage de Kaddour Ben Ghabrit, recteur de la Grande Mosquée de Paris. Robe blanche, foulard blanc sur les cheveux, frêle, filiforme, timide et intimidée, Baya semble écrasée par le poids de cet événement et ses prestigieux invités. Albert Camus, Henri Matisse, George Braque, Michelle Auriol, l’épouse du président français, sont là pour admirer les 149 aquarelles et 10 figurines de la « petite Kabyle de 14 ans BAYA », telle qu’elle a été présentée dans le carton officiel d’invitation. Moment de gloire. Moment presque irréel pour celle, qui, quatre ans plus tôt, travaillait comme bonne dans la ferme des Farges.
À la fin de l’exposition, Albert Camus, tout en admiration prend sa plume pour écrire à son ami le cadi Mohamed Benhoura, personnalité imminente d’Alger, tuteur légal de Baya, qui épousera plus tard Marguerite Caminat. « Baya est en de très bonnes mains, écrit Camus. Son exposition est un succès et un succès mérité. J’ai beaucoup admiré l’espèce de miracle dont témoigne chacune de ses œuvres. Dans ce Paris noir et apeuré, c’est une joie des yeux et du cœur. J’ai admiré aussi la dignité de son maintien au milieu de la foule des vernissages : c’était la princesse au milieu des barbares. »
Moins d’un an après cette première exposition, à l’été 1948, Baya est invitée dans les ateliers Madour, à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, pour y travailler à des sculptures en terre cuite. Sur place, elle croise Picasso. Il passe dans son atelier et elle va le voir sculpter dans le sien. « Ils partagent un couscous », raconte Alice Kaplan. Baya a-t-elle plus tard influencé Picasso ou est-ce ce dernier qui l’a influencée ? Ni l’un ni l’autres tranchent les spécialistes. Mais ces rencontres et ces échanges à Vallauris seront déterminants pour la notoriété de la jeune artiste.
Arrive l’âge adulte et une nouvelle transhumance. La garde de la jeune artiste étant retirée à Benhoura, elle est livrée à Boualem Ould Ruis, professeur d’arabe au lycée français de Blida, issu d’une grande famille de la région. L’homme décide alors de donner Baya en mariage à Mahfoud Mahieddine, musicien de tradition arabo-andalouse, dont la notoriété dépasse les confins de la ville des roses. Pourtant Mahfoud est déjà marié à une première femme qui lui a donné huit enfants. La religion l’autorisant à prendre quatre épouses, il épouse Baya en 1953. Il a 52 ans. Elle en a 20. Elle lui donnera six enfants. « Sa vie conjugale consiste à s’occuper des deux familles, jusqu’à ce que Mahfoud divorce de sa première épouse en 1958 », raconte Alice Kaplan. On ne sait si c’est à cause des tâches ménagères et des obligations familiales, alors que la guerre qui fait rage en Algérie, toujours est-il que Baya cesse alors de peindre et de sculpter.
La providence lui sourira néanmoins de nouveau. Cette fois-ci en la personne de Jean de Maisonseul. Peintre, ami de Picasso et du poète Jean Sénac, qui avait déjà organisé des expositions de Baya avant qu’elle ne se mette en retrait. Il est conservateur au Musée national des beaux-arts d’Alger lorsqu’il rend visite à Baya chez elle à Blida, en 1961. Il l’encourage alors à reprendre les pinceaux et la glaise. À l’indépendance de 1962, Maisonseul devient directeur du Musée national des beaux-arts d’Alger. Tandis qu’il négocie avec André Malraux le retour à Alger de toiles de Picasso, Delacroix, Degas, Renoir, Gauguin, pillées pendant la colonisation, il organise en 1963 une première exposition des œuvres de Baya. Une seconde interviendra un an plus tard. Baya continuera à peindre et à sculpter jusqu’à sa disparition, en 1998.
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24/10/2020
Boualem Sansal écrivain Algérien : L’islamisme a déclaré la guerre au monde, aux pays musulmans, à l’Occident
Après l’assassinat de Samuel Paty, l’écrivain algérien Boualem Sansal revient sur l’expérience du terrorisme dans son pays pour appeler les gouvernements occidentaux à prendre conscience de la menace sans céder aux sirènes de la division.
La Marseillaise : Comment avez-vous reçu la nouvelle de ce meurtre d’un enseignant en France ?
Boualem Sansal : J’étais horrifié, mais pas surpris. L’islamisme a déclaré la guerre au monde, aux pays musulmans, à l’Occident. Il a ciblé la France à partir des années 90 et a continué crescendo. Il y aura d’autres attentats, toujours plus horribles, pour briser toute résistance. Les politiques engagées pour le « domestiquer » sont ridicules, voire criminelles. L’islamisme veut la victoire totale, la soumission, rien ne l’arrêtera. Il faut l’éradiquer au plus vite, le pays ne peut indéfiniment vivre sous la menace et la peur.
Que peuvent les démocraties occidentales contre la montée de cet obscurantisme ?
B.S. : Pour elles, tout cela est nouveau, il faut le temps de l’apprentissage. Quand l’islamisme est arrivé en Algérie au début des années 80, nous avons passé des mois à nous demander ce qu’était cette chose. Eux se disaient les vrais musulmans, missionnés par Allah pour nous ramener à Lui. Après avoir longtemps tergiversé et tenté de l’amadouer en cédant à toutes ses demandes comme le fait le gouvernement français, le pouvoir algérien est passé à l’offensive de la manière qu’on sait : arrestations massives, internements, enlèvements, exécutions extrajudiciaires... Les démocraties occidentales ne peuvent évidemment pas user de ces méthodes, elles doivent inventer les leurs. À mon avis, trois choses sont à repenser : l’école, la question de l’islam de [et en] France, les relations avec les pays émetteurs d’islam et d’islamisme.
Vous disiez dans une interview en 2018 « pour les bien-pensants, critiquer l’islamisme, c’est critiquer l’islam ». Redoutez-vous aujourd’hui une stigmatisation des musulmans ?
B.S. : Évidemment mais en vérité, les musulmans français ne se sentent nullement stigmatisés. Un grand nombre d’entre eux sont laïques, à peine pratiquants, voire athées. Ceux qui parlent de stigmatisation sont les islamistes, fréristes, radicaux, salafistes, pour culpabiliser ceux qui les dénoncent, et les bien-pensants de la gauche qui ont trouvé un intérêt à faire ami-ami avec eux.
Que pensez-vous du traitement politique de ces sujets en France ?
B.S. : Je ne vois aucun traitement politique de l’islamisme en France. C’est le « wait and see », la politique de l’autruche, la pleurniche pour apitoyer les tueurs. Le Front national, lui, s’en est emparé pour les instrumentaliser, passant de la dénonciation de l’émigration à celle des musulmans. Cela lui a permis de dépouiller la droite et la gauche de ses troupes.
Que pensez-vous du projet de loi sur le séparatisme ?
B.S. : Encore une fois, le gouvernement se trompe de sujet, il n’y a pas séparatisme en France, il y a une guerre pour détruire la France et installer à la place une république islamique. Les islamistes ont réussi, ils ont semé une telle confusion qu’on ne sait plus qui est son ennemi. Le gouvernement accuse les habitants de certaines banlieues de séparatisme alors qu’il devrait se porter à leur secours pour les libérer de la tutelle des gangs et des barbus. Il est grandement responsable des malheurs du pays, il a manqué de vigilance, de courage, de compétence, il a mal nommé les choses. Il y a aussi le fait que les pays européens, dirigés par des technocrates, sont de simples satellites de l’UE, elle-même pilotée par des technocrates. Ces gens n’ont pas le sens du long terme dans lequel l’islamisme s’inscrit si naturellement.
Plusieurs de vos livres tentent d’expliquer ce qui a mené à la montée de l’islamisme en Algérie. Est-ce comparable avec ce qui nous arrive en France ?
B.S. : L’islam politique s’adapte à chaque pays. L’Algérie est un pays musulman à 100 %, gouverné par une junte militaire brutale et corrompue, avec une jeunesse révoltée et une économie fragile. Au vu de cela, il a opté pour une prise du pouvoir par la rue et par la guerre. Pour la France, il a opté pour une stratégie de prise du pouvoir par l’entrisme, l’agit-prop, le contrôle et l’élargissement de la communauté musulmane, le terrorisme ponctuel. C’est une stratégie de long terme.
À quoi pensez-vous quand vous parlez d’entrisme ?
B.S. : L’entrisme des islamistes, c’est l’infiltration de ses spécialistes dans les institutions sensibles ; c’est s’attirer la sympathie de certaines populations et les enrôler : enfants, étudiants, sportifs, artistes, intellectuels, syndicats, commerçants, délinquants dans les quartiers et les prisons ; c’est le contrôle de certaines activités pourvoyeuses d’argent, les trafics, le commerce du halal ; c’est parallèlement promouvoir un islam dit modéré, un islam des Lumières, pour séduire, convertir, ce qui permet de rendre les amalgames, les blasphèmes particulièrement odieux aux yeux des honnêtes gens.
Vous habitez en Algérie. Où en sont les islamistes là-bas ?
B.S. : Quand ils ont compris qu’ils ne réussiraient pas à prendre le pouvoir par les armes, ils ont changé de stratégie, ils ont accepté l’offre du pouvoir : déposer les armes et réintégrer la société en échange d’une amnistie et d’une indemnisation généreuse. Aujourd’hui, ils occupent le terrain, font fructifier leur trésor de guerre et continuent le djihad en construisant des milliers de mosquées, toutes bien équipées pour attirer les gens.
Comment réagissent la jeunesse, les intellectuels ?
B.S. : Les islamistes ont gagné, personne ne les conteste. En revanche, ils dénoncent massivement le pouvoir dans le cadre du Hirak. Ceux qui ne supportent pas de voir leur pays partagé entre islamistes et militaires essaient d’émigrer ou se marginalisent et vivent en vase clos.
10:24 Publié dans Actualités, Connaissances, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attentat, islam, france, algérie | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
20/09/2018
Keltoum Deffous: ,« Les poètes sont porteurs d'espérance et de paroles de paix »
(1) Diffusion de l'émission réalisée par Radio Algérie la République des Arts sur CLASSIK RADIO en septembre samedi 22 à 10h30, dimanche 23 à 20h30, mercredi 26 à 16h30, sur CHANSONS ROUGES vendredi 28 à 10h00, dimanche 30 à 15h
Entretien réalisé par Hakim Metref
Sur son œuvre elle dit : « C’est le paysage de ma muse. Cette colline qui m'a vue naître et qui a vu mes grands-parents disparaître m'a transmis ses secrets. Alors je les chante à travers ma poésie avec un langage guérisseur de femme-patrimoine. Je chante l'âme d'une femme, ses joies, ses chagrins, ses amours, ses déceptions. Je chante ma belle Algérie, son histoire écrite avec le sang de mes aînés, et je fais danser les mots au rythme de mon humeur. ». Une année après elle publie un second recueil intitulé Pauvre petit frère : « Pauvre petit frère, c'est cet amour fraternel qui fait vivre à l'auteur la féerie des mots, son écriture, sa poésie. Son âme, ce voyageur sans frontières, flâne sur les sentiers de l'humanité et revient avec un bouquet de fleurs des champs à offrir à ce citoyen du monde, ce Pauvre petit frère, avec qui elle a encore du chemin à faire. Il lui prend la main et ensemble, ils construisent de meilleurs lendemains » lit-on sur la quatrième de couverture de son recueil.
Keltoum Deffous est une poétesse algérienne d’expression française, native de Lemhasnia, colline qui surplombe le barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila. Issue d’une famille de paysans originaires de Souk-El-Ténine dans la wilaya de Bejaia. Durant la guerre de libération tous les hommes de sa famille ont été fusillés par les soldats français, un matin du 2 juillet 1956.
Après l’indépendance Keltoum est la première femme de sa famille à poursuivre des études, elle obtient en 1984 une licence en langue française à l’université de Constantine. Elle enseigne, toujours à Constantine, la langue de Voltaire de 1984 à 2008. Puis elle quitte l’enseignement pour gérer une entreprise familiale dont elle est toujours à la tête.
En 2017 Keltoum Deffous reprend le chemin de l’édition avec deux recueils, le premier en février, « Grain de Sable », où elle chante l'amour, la beauté, la nostalgie, les souvenirs et le combat au féminin. Une bataille de survie de femmes qui dénoncent, qui hurlent les douleurs des injustices et des inégalités.
En Aout, elle publie son second recueil «Rêve de toute femme » est, dit-elle « est le reflet de l'âme au féminin, un hommage vibrant à toutes les femmes qui continuent à se battre au quotidien pour leur dignité. Un hommage à ces femmes aimantes et vaillantes ».
-Les éditeurs algériens sont souvent réticents quant à la publication de la poésie, comment expliquez-vous ce manque d’intérêt ?
En effet, nos éditeurs ne veulent pas éditer la poésie, hélas ! Ils ne sont pas réticents, ils sont catégoriques!
- Oui, la poésie, c'est bien beau, mais ce n'est pas rentable, me dit un éditeur, à qui je voulais confier un de mes recueils. Je gagne mon pain avec les manuels à visée scolaire, les livres pour enfants ...Qui veut lire la poésie de nos jours, madame? Qui? Enh!!!
Un exemple parmi les quelques éditeurs que j'ai contactés. Le poète, cet être qui a emprunté le chemin de la poésie que l'on dit être une voie royale n'a pas sa place dans notre environnement culturel. Dommage, parce que la poésie a une force magique et incomparable de transcender l'ordinaire des jours. Il n'y a pas que l'argent qui rend riche. Pendant que dans les pays développés on fête la poésie, on fête le printemps des poètes et toutes ses saisons, dans certains pays on pend les poètes, on les fait taire, on les exclut de la vie culturelle.
-Quel regard portez-vous sur la poésie algérienne en général et féminine en particulier ?
Je suis poétesse algérienne d'expression française, je vis de ma poésie, je la respire et elle fait ma richesse. J'écris aux femmes à propos des femmes, mais j'écris aussi aux femmes à propos des hommes et à ces derniers, des femmes, dans une poésie qui ne veut plus taire le mal. Ses mots criant une vérité qui, en effet, blesse les deux. Un despotisme et une soumission aveugles venus des fins fonds de l'histoire humaine. Des rêves tus, des mots brisés, des regards baissés, des pas hésitants, des larmes ravalées, des sentiers de l'oubli empreintés avec grâce vers des coins de l'âme de mes sœurs algériennes.
Je suis témoin du statut changeant des femmes, de fille, de sœur, d'épouse, de mère et grand-mère ! Je suis passée par toutes ces étapes, et donc ma poésie est une vie entière de femme habitée par cet amour du pays, mais aussi éblouie par sa beauté! Je suis blessée, déçue...Mon regard sur les pans de la société est un mélange d'émotions. Cependant je garde espoir car j'ai confiance en la femme algérienne, cette héritière de Kahina, de Fatma N'Soumer, de Djamila, de Hassiba... et de toutes nos aînées guerrières.
Vous avez participé au concours de poésie des jeux floraux de Narbonne et vous êtes lauréate du prix spécial de la société française de poésie. Avec quel œuvre avez-vous participé ? Et que pouvez-vous nous dire de cette expérience ?
J'ai participé à des anthologies internationales, je suis ambassadrice de la paix, je fais partie du regroupement des poètes francophones engagés pour la paix et la liberté. Sous l'égide de ce regroupement des poètes engagés pour la paix et la liberté, j'ai représenté l'Algérie au Salon international du livre de Paris en 2015. Il y avait avec moi la poétesse algérienne Ouarda Baaziz cherifi. C'était notre premier recueil collectif pour les enfants de Ghaza. Maintenant on est à notre huitième recueil. J'ai eu le premier prix Blaise Cendrars, partie Francophonie, pour mon œuvre" À l'amour, je suis châtelaine ", mon diplôme et ma médaille m'ont été décernés par le président des poètes sans frontières Vital Heurtebize. J''ai été l’invitée de la poétesse Floriane Clery présidente des jeux floraux de Béarn et Ambassadrice du Cercle Universel de la Paix, sous l'égide du conseil départemental des Pyrénées -Atlantiques de la ville de Pau et de L'Etrave, revue des Arts et des Lettres.
Je suis aussi lauréat au concours de poésie des jeux floraux méditerranéens 2017. J'ai eu le Prix Spécial pour mon œuvre " Femme au Front tatoué ". La cérémonie aura lieu le 09 septembre. Je représenterai l'Algérie avec notre " femme au front tatoué", avec " La femme à la ceinture de laine". Notre patrimoine puise sa richesse des rives de la méditerranée en plus de notre berbérité, notre africanité et notre culture arabo musulmane. Cette richesse culturelle nous vient de nos aînés qui ont su la protéger pour nous la transmettre, même incrustée sur leur chair, comment voulez- vous que nous, nous ne pouvons pas la léguer à nos enfants sur le papier ? Même si mon papier, il n'est pas Papier bavard ! Il est juste passeur d'une culture d'une Algérie profonde. Invitation à la Remise des Prix des Ecrivains sans Frontières- Jeux Floraux Méditerranéens ce 9 septembre 2017 à 10h30, salle des Synodes et à 14h30, salle Ostal Occitan, mon invitation par la présidente la poétesse Isabelle-Marie Echégut.
Vous êtes auteur de quatre recueils de poésie, d’où puisez-vous votre inspiration ?
Sur les rives de Oued Eddib, il y a eu ce barrage de Bni Haroune, dont je suis si fière, mais il y a aussi, sur les rives de mon destin cette femme, ma grand-mère qui était poétesse ! Elle, n'a jamais été à l'école, mais a contribué à la libération de l''Algérie ! Elle a vu son mari, son enfant et tous ses cousins et les hommes de sa famille tomber, fusillés par l'arme coloniale et elle les a chantés dans sa langue, un dialecte arabo-berbère, propre à la région. Moi je chante mon Algérie, mon histoire, ma culture avec la langue de mon école au lendemain de l'indépendance, ma langue d'écriture, la langue de Molière.
Qu'importe la misère des peuples, la poésie demeure un moyen de lutte contre l'injustice, la guerre, le despotisme. Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité a besoin de poètes et de poésie pour dénoncer et crier notre détresse, notre fraternité humaine piétinée, notre appel à la paix, à la liberté.
Les poètes sont porteurs d'espérance et de paroles de paix ! J'écris pour rendre hommage à nos martyrs, j'écris pour chanter mon Algérie, pour défendre le droit des femmes à la liberté, pour les droits des enfants à l’éducation, j'écris pour qu’aucun algérien ne baisse la tête devant la terreur.
A travers vôtre propre expérience, pensez-vous qu’il existe un lectorat pour la poésie en Algérie ?
Si, il y a des lecteurs de la poésie, mais des gens pas jeunes ! Ils sont d'un certain âge ! Dommage l'école et les programmes scolaires ne font pas aimer la poésie à nos enfants !
Vous êtes maman et chef d’entreprise. Comment arrivez-vous à concilier entre la poésie et votre vie familiale et professionnelle ?
Je suis maman de quatre grands enfants et grand- mène d'une petite fille, Kawtar, le fleuve de mon paradis. D'ailleurs mon cinquième recueil "Fleuve du paradis " qui va sortir bientôt à Paris, est la traduction de son prénom ! Les thèmes abordés sont l'enfance, la guerre, la paix, la femme, l’amour, ses joies et ses chagrins .... Un sixième recueil est aussi en édition, "La femme à la ceinture de laine. C'est cette œuvre qui a été primé à Narbonne dans le concours de poésie des jeux floraux méditerranéens
J'ai toujours écrit, mais je me suis d'abord sacrifiée à mon rôle de mère pour enfin exercer ma passion des mots et éditer ma poésie. Mon aîné Karam Bounah est neurochirurgien, Karima Bounah, elle est néphrologue, c'est la maman de Kawtar. Mon troisième, c'est Karim Bounah , il est pharmacien. C'est mon bras droit dans la gestion de mon entreprise de vente en gros de médicaments. Enfin mon tout dernier Amine Bounah, mon artiste chanteur du Malouf, lui il a fait des études en Art et Culture à l'université. Il m'accompagne de temps en temps avec son luth quand je déclame ma poésie à l'étranger ! C'est mon complice.
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07/03/2018
Algérie : Code de la famille, Code de l’infamie
Par Juliette Minces, Sociologue, anthropologue, écrivaine, ancienne Présidente de “Pluriel Algérie”, ancienne membre de Negar - association de soutien aux femmes d’Afghanistan - membre de l’ADRIC - Association de Développement et de Revalorisation de l’Interculturel pour la Citoyenneté - et d’Atalante-Vidéo.
Dans tout pays musulman, la Loi islamique, la Charia, aménagée ou non, est la source du droit. C’est à partir de ses prescriptions que sont régis les citoyens - ou les sujets - croyants ou incroyants. Les pays musulmans qui se veulent “modernes”, ont établi une constitution qui n’a, a priori, rien à envier à celles des pays non musulmans, a ceci près que l’Islam est partout proclamé religion d’Etat.
Là se situe le premier paradoxe : l’égalité en droit entre tous les citoyens, dans tous les domaines, y est affirmée, mais contredite par une religion d’Etat de cette nature, cette “égalité” se transforme, pour les femmes, en poudre aux yeux. Certes les Algériennes sont électrices et éligibles, certes elles peuvent occuper des postes de responsabilité, mais la promulgation et l’application d’un Code de la famille inspiré de la Charia - dont il n’est pas sans intérêt de rappeler qu’elle est elle-même directement puisée aux sources du Coran, et qu’elle a été rédigée sous les Abbassides, à Bagdad, alors capitale de l’islam, vers l’an 750 de notre ère, une vingtaine d’années après la mort du prophète Mohamed (732) - en fait d’emblée des citoyennes de seconde zone, dans la mesure où ce texte conserve les dispositions de la loi religieuse selon lesquelles les hommes ont prééminence sur les femmes, dans tout ce qui a trait au mariage, à la vie conjugale et à l’héritage.
Le Code de la Famille algérien, qui est l’un des plus injustes pour les femmes, a toute une histoire, celle des luttes pour le pouvoir, incessantes depuis l’indépendance, luttes au cours lesquelles les uns - ulémas, mais aussi dirigeants du FLN - jouant sur l’identité islamique irréductible de toute la population algérienne, n’entendaient faire aucune concession s’agissant surtout des femmes, s’opposaient aux autres - déjà en nette perte de vitesse -qui insistaient sur la nécessaire ouverture au monde moderne d’un pays où les femmes, qui avaient joué un rôle considérable dans la lutte armée, devaient être reconnues, y compris dans le domaine de la législation familiale.
Pour conforter sa position, le gouvernement algérien consentit donc aux compromis jugés nécessaires avec les éléments les plus traditionalistes et les plus réactionnaires de la société. Dès l’indépendance, à la grande surprise des militantes et de ceux qui, à l’étranger, avaient soutenu la lutte des Algériens, on sentit que, pour les femmes, le danger menaçait. Elles avaient été, pour la plupart, renvoyées dans leurs foyers, malgré les protestations de nombreuses militantes éduquées qui avaient placé beaucoup d’espoir dans l’Algérie nouvelle.
Certes, le principal ciment des militants du FLN avait été la religion, même si au sein du parti, bon nombre de dirigeants étaient des laïques. D’ailleurs, pour nous qui soutenions leur combat, un auteur comme Frantz Fanon avait servi de garant de l’évolution des mentalités, notamment celle des femmes et des jeunes : n’annonçait-il pas que la lutte armée en ferait des êtres libres et autonomes ?
Les dirigeants du FLN eux-mêmes laissaient entendre sur la scène diplomatique et auprès de leurs soutiens étrangers, que si la religion demeurait toujours aussi importante pour le peuple, elle n’interférerait pas dans le politique puisque l’objectif était de construire un Etat “socialiste” où religion et politique, sphère privée et sphère publique, seraient séparées.
Comme beaucoup d’Algériens et d’Algériennes, nous y avions cru ; en outre et malgré tout, l’enseignement des valeurs de la France républicaine, certes rarement respectées sur le terrain envers les “indigènes”, avaient ouvert des portes et offert, au moins à quelques-uns, ce qu’il possédait de mieux, en matière de droits et de liberté de l’individu : la laïcité. Tout cela, malgré les discriminations inhérentes à tout système colonial, qui faisaient des autochtones des citoyens de seconde zone, par le truchement d’un double collège où ils étaient évidemment minoritaires et désignés uniquement par leur appartenance religieuse.
Pendant une période de flottement longue de près de vingt ans, l’Algérie connut en quelque sorte un double système d’état civil, celui, laïque, qu’avait introduit la France et celui, religieux où le mariage devant un Cadi suffisait pour être valide. Mais c’était compter sans la pression des dignitaires religieux et des traditionalistes qui avaient, pendant la période combattante, mis à l’écart, sinon éliminé physiquement, les dirigeants les plus ouverts à la modernité et qui, une fois l’indépendance acquise, continuèrent à se manifester bruyamment, jusqu’à aujourd’hui.
La religion, comme partout dans le monde musulman, fut instrumentalisée, comme elle continue de l’être. Cependant, il fallait aussi compter sur la vigilance de femmes conscientes des problèmes de la société, particulièrement les jeunes et les anciennes combattantes, que le régime ne cessa pas de redouter.
Voilà qui explique pourquoi ce Code du Statut Personnel fut promulgué en toute discrétion en 1984, après que divers avant-projets eussent été retirés sous la très forte pression de groupes de femmes qui en avaient pris connaissance, malgré les précautions des législateurs.
Le jeu de mots, hélas, est presque trop facile : ce Code, les Algériennes l’appellent le Code de l’Infamie.
Il dispose qu’une femme, même majeure, ne peut se marier sans tuteur matrimonial. Autrement dit, selon la loi musulmane, une femme est une mineure à vie. A l’inverse des hommes, il lui est interdit d’épouser un non musulman. Dans la logique de l’Islam, c’est parfaitement normal : l’enfant appartenant au père, il ne pourrait entrer dans la Communauté des Croyants, à moins de se convertir ou à moins que son père n’ait consenti à le faire préalablement au mariage.
Le consentement de l’épouse est obligatoire mais son silence vaut acquiescement, ce qui permet les mariages forcés, souvent “arrangés” entre parents. En effet, le mariage, bien qu’il ne soit pas à proprement parler un sacrement à l’inverse du mariage chrétien, est cependant un événement traditionnel très important dans la vie des deux familles concernées. L’objectif en est l’alliance, renforcée par l’apport d’une dot par le fiancé, entre deux familles par le truchement de leurs enfants.
D’une façon générale, les parents cherchent parmi leurs alliés, de préférence naguère les cousins ou même les oncles, le parti qui serait le plus commode et acceptable par leur fille. Comme le disent de nombreuses jeunes filles qui acceptent un tel mariage, “j’ai confiance, mes parents veulent mon bien”. Mais celles qui refusent l’union proposée se voient souvent obligées de se soumettre, sous la pression du milieu familial, en dépit des actions de résistance menées par les militantes féministes algériennes.
Le Code reconnaît la polygamie (même limitée à quatre épouses conjointement, comme le veut le Coran) ; la répudiation, qui est le droit unilatéral de l’époux de se séparer de son épouse, sans avoir à justifier de sa décision, et sans obligation de la prévenir officiellement ; l’inégalité dans l’héritage (la fille ne recevant que la moitié de la part à laquelle a droit son frère).
Les détails de ce Code sont importants à connaître car ils font la preuve de ce que les contraintes liées à l’inégalité entre hommes et femmes peuvent produire au quotidien.
Ainsi, si l’épouse répudiée ou divorcée peut se voir confier la garde des enfants elle ne peut en être la tutrice, même veuve : la tutelle ne revenant qu’au père, ou à un parent masculin - et musulman - des enfants. Si la mère obtient la garde, obligation lui est faite de vivre à une distance qui permette au père de rendre visite à ses enfants dans la journée. Les réalités de la vie quotidienne rendent d’ailleurs cette disposition quasi impraticable, compte tenu de la crise du logement qui, d’ailleurs, a jeté dans les rues femmes répudiées et enfants, sans abri et sans ressources, au point que le Chef de l’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika et son gouvernement, ont été contraints, sous la pression de militantes courageuses et déterminées, de reconsidérer cette disposition et de décider que le domicile conjugal reviendrait à l’épouse et non plus au mari.
Le Code de la Famille stipule aussi que si l’épouse divorcée ou répudiée veut se remarier - dans la Loi islamique, rien ne l’en empêche, après une période de trois mois dits “d’attente” - elle ne peut le faire qu’avec un homme apparenté aux enfants si elle veut pouvoir les garder, sans quoi ceux-ci lui seront retirés et confiés à leurs grands-parents maternels, à la condition que ces derniers ne viennent pas s’installer sous le toit de leur fille.
Théoriquement l’épouse peut demander, elle aussi, le divorce, mais elle doit alors “racheter” sa liberté en restituant en partie le douaire versé par le mari au moment du mariage, chose rarement réalisable, dans la mesure où toute cette dot a généralement été dépensée par nécessité.
Dans le cas où le mari refuserait le divorce, elle doit, pour parvenir à l’obtenir, pouvoir prouver devant un juge religieux que son époux ne peut plus remplir sa fonction, pour une raison ou une autre (détention, absence prolongée, abandon du domicile conjugal, défaut d’entretien, maladie grave et transmissible, impuissance ou refus de rapports sexuels, choses souvent difficiles ou délicates à prouver). Ajoutons néanmoins que le divorce par consentement mutuel a tout de même fini par être formellement introduit en Algérie.
Ce Code du Statut Personnel, bien que légèrement amendé depuis peu, notamment à propos du logement de la femme séparée, montre clairement la nature du régime algérien et son conservatisme foncier, malgré tous les beaux discours dont il s’est fait une spécialité depuis toujours sur la scène internationale.
Point n’est besoin d’ajouter à cette description, qui en dit déjà long sur le statut des femmes en Algérie, les méfaits, les exactions, les crimes, le martyre qu’elles ont subi dans les années 90 de la part du parti islamiste radical, le FIS qui, à la suite de la confiscation par le pouvoir en place de sa victoire aux élections de 1991, entama par l’intermédiaire de son bras armé, le GIA, une lutte armée faite de massacres effroyables, souvent ciblés, de civils, parmi lesquels les femmes furent les premières victimes pour avoir refusé de se conformer aux diktats des islamistes radicaux, notamment le port du hidjab ou encore l’interdit de fait, pour une mère, de vivre seule avec ses enfants sans un parent masculin pour la “protéger”.
Intellectuels, journalistes, de préférence francophones, mais aussi musiciens, chanteurs, sportifs de haut niveau furent aussi des victimes de choix. Une terreur noire et pudibonde se répandit sur le pays, sous l’influence des Frères Musulmans, des Salafistes ou des Talibans, et dura près de dix ans, nourrie et attisée par la “contre-terreur” instaurée par les militaires et la police du régime, redoutant un affaiblissement de leur pouvoir. Car en même temps que le FIS et les GIA continuaient leurs exactions et leurs massacres, ils apportaient à la population en cas d’urgence et de nécessité - à la suite des tremblements de terre notamment - une aide immédiate et une logistique bien rôdée, palliant l’incurie de pouvoirs publics absents, incapables ou corrompus.
Prises entre l’Etat algérien et les islamistes radicaux qui les massacraient ou les enlevaient pour en faire des objets de jouissance, les femmes algériennes ont eu le courage de manifester maintes fois pour la paix civile et la reconnaissance de leurs droits, de prendre la parole, rassemblant de grandes foules dans les rues. Elles continuent à se battre contre le chômage endémique qui les frappe de plein fouet et pour l’instruction de leurs enfants, de leurs filles tout particulièrement.
Mais tant que la corruption, le népotisme, l’autoritarisme des cercles du pouvoir et des nantis prévaudront, tant que la misère de la majorité de la population poussera des jeunes sans cesse plus nombreux à chercher un salut aléatoire dans l’émigration, tant que l’idéologie islamiste radicale n’aura pas été éradiquée et que l’appareil d’Etat continuera à démissionner de ses fonctions auprès des populations les plus démunies, les femmes, malgré leur courage et leur abnégation, demeureront les premières victimes de ce désastre humain et social. Grâce à elles, pourtant, la vie continue, les enfants étudient, y compris les filles, qu’elles ont continué à envoyer à l’école et à instruire malgré tous les dangers, durant la noire décennie écoulée, dont les séquelles sont encore présentes et dont les plaies ne sont pas refermées, quoi qu’en dise - ou quoi qu’en taise - le régime algérien.
Résumé
Au lendemain de l’Indépendance, les femmes algériennes qui avaient pris une part prépondérante et exemplaire aux combats de la libération du pays, ont dû rapidement déchanter. Le “Code du Statut Personnel” confirme, malgré quelques nuances, le conservatisme foncier du régime, en dépit de tous les beaux discours dont il s’est fait une spécialité depuis toujours sur la scène internationale.Sources Cairn.info
18:26 Publié dans Connaissances, International, Jeux, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, femmes, droits | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |