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29/06/2021

FLEUR NOUVELLE COMMUNISTE ET ELUE A STRASBOURG

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Une élue communiste fait son entrée à la Collectivité européenne d'Alsace : une première depuis 1945

 

Chaque élection réserve son lot de surprises : les scrutins régionaux et départementaux qui viennent de se tenir valident l'entrée de deux élues du PCF, l'une à la région Grand Est, l'autre à la Collectivité Européenne d'Alsace, ce qui représente une première depuis la fin de la guerre.
 
La fédération Bas-Rhinoise du Parti Communiste Français aura donc une élue à la CEA, la collectivité européenne d'Alsace. C'est historique, car de mémoire de commentateur politique, on cherche encore un précédent..... "On mesure la responsabilité qui est la notre" dit Fleur Laronze, candidate élue dans le canton de Strasbourg 2 avec son binôme EELV Damien Fremont. Ils l'ont emporté de 91 voix face aux socialistes sortants Eric Elkouby et Martine Jung.
 

La recette du succès ? "La dynamique d'un collectif avec les écologistes et les forces de gauche, la cohérence de ce collectif" insiste Fleur Laronze.  Bref, une union des forces et des idées qu'il va maintenant falloir tester à l'épreuve du mandat. "On est dans la minorité, on est conscient des limites, mais on peut imprégner l'assemblée d'un marqueur de gauche" explique Fleur Laronze. Cette universitaire qui a rejoint le PCF il y a un an seulement, affirme vouloir "inspirer le renouveau démocratique avec une autre façon de faire de la politique. Avant d'être communiste, je suis une citoyenne qui a envie d'agir en faveur des plus vulnérables, et ça prend tout son sens au sein de la collectivité européenne d'Alsace" affirme-t-elle

Le succès des "candidatures pastèque"

Ce mariage du vert et du rouge est-il viable? Oui, affirme sans ciller, Hulliya Turan, secrétaire départementale du PCF dans le Bas-Rhin. Depuis un an, elle est également adjointe à la maire verte de Strasbourg Jeanne Barseghian. En cinquième position sur la liste d’Eliane Romani (EELV/PS/PCF), elle pourra siéger dans l'hémicycle de la région Grand Est. Là aussi, c'est historique : c'est la première fois que qu'un élu communiste entre au conseil régional, mandaté par des électeurs alsaciens.

Hulliya Turan est donc dit-elle, la preuve incarnée que "les candidatures pastèque", comme elle les appelle, peuvent fonctionner car "on propose un autre récit" précise-t-elle "Il ne s'agit pas du "ni-ni" - ni droite ni gauche. Ce n'est pas non plus le "en même temps" d'Emmanuel Macron qui prône une start-up nation sans s'appuyer sur des valeurs. La gestion CAC 40, ça crée des bulles, et les bulles s'effondrent. Nous, on fait de la politique sur le temps long, avec les valeurs du service public comme colonne vertébrale" conclut-elle, en ajoutant qu'une dynamique vertueuse a été enclenchée avec les écologistes.

Un nouvelle génération

De mémoire de politologue, l'Alsace a toujours été une terre de mission pour les communistes. Les élus sont rarissimes. Une figure est sortie du lot : Francis Wurtz, élu PCF au Parlement Européen de 1979 à 2009. Un paradoxe. "J'ai été député européen, mais véritablement au service de l'Alsace, dit-il, surtout dans les premiers mandats. C'était la grande époque des mines de potasse".

Et au département? " L'élection de Fleur Laronze est une magnifique nouveauté" croit-il savoir, en tentant une explication :  "C'est une nouvelle période, une nouvelle génération, qui a un style propre, une attitude qui colle plus aux réalités d'aujourd'hui"  Avec un préalable :  chasser les réflexes politiciens. C'est à ce prix que l'alliance avec les écologistes peut fonctionner, en s'appuyant sur l'échange de propositions" dit-il

Et à l'avenir? "L'appétit vient en mangeant" sourit-il, en nuançant aussitôt ses propos. L'appétit certes, à condition de ne pas dévorer le collectif.

Source France3 Grand Est

12:26 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : flore, strasbourg, pcf | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/03/2021

Fabien Roussel : entretien accordé à Ouest France

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ENTRETIEN. Fabien Roussel (PCF) : « Ma volonté n’est pas de prendre des voix aux Insoumis »

Candidat à l’élection présidentielle, le secrétaire national du parti communiste espère être adoubé par les militants le 9 mai 2021, tout en appelant à un « un pacte de gauche » aux régionales et aux législatives. Une stratégie qu’il assume.

Il sera fixé le 9 mai 2021, jour où les quelque 50 000 militants du parti devront choisir leur candidat à la présidentielle parmi trois prétendants, dont Emmanuel Dang Tran et Grégoire Munk. « C’est le jour du 40e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, je n’ai pas fait exprès », fait remarquer Fabien Roussel. Cette date symbolique n’a pas échappé au député du Nord, secrétaire national du PCF, et autre candidat déclaré depuis le 13 mars. Pour la première fois depuis 2007, le PCF pourrait donc avoir son propre candidat et ne pas s’allier avec les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon. De passage à Caudan (Morbihan), où il est venu soutenir la manifestation des salariés de la Fonderie de Bretagne, il s’est aussi entretenu avec les militants morbihannais, à Lanester.

Une candidature communiste à la présidentielle, ça n’était pas arrivé depuis 2007, avec Marie-George Buffet. Jean-Luc Mélenchon ne serait plus, à vos yeux, le candidat idéal pour incarner cette partie de la gauche ?

Il y a eu un espoir avec son score de 19 % en 2017. Mais cette force, qu’il a incarnée avec nous, ne s’est pas traduite par des dizaines de députés insoumis et communistes à l’Assemblée nationale. Ça n’a pas abouti à des conquêtes sociales, ni à des rassemblements larges lors des élections qui ont suivi. J’ai ce regret. Ma volonté n’est pas de prendre des voix aux Insoumis, mais d’aller convaincre ceux qui n’y croient plus.

Votre ennemi, c’est d’abord l’abstention ?

Elle est de plus en plus forte dans le pays. Parmi ceux qui ne votent pas, beaucoup sont issus du monde de travail et de l’électorat de gauche, l’ouvrier des usines, le cheminot, l’enseignant, l’agriculteur, le fonctionnaire catégorie C. La gauche est faible à cause de ça. Je souhaite redonner envie de voter pour une formation de gauche sincère, authentique, qui n’a jamais trahi ses idéaux, et que les gens connaissent. Je veux susciter le désir de rendre majoritaires les valeurs de gauche (fraternité, solidarité, humanisme) dans mon pays. La solution de facilité, ce serait la candidature commune.

On vous reproche cette incohérence : prôner l’union de la gauche aux régionales et aux législatives, mais jouer en solo pour la présidentielle…

Pour moi, ça ne s’oppose pas. L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme, d’une femme, d’un projet avec le pays. Je le redis : les propositions que nous allons faire ont vocation à convaincre ceux qui n’y croient plus. Moi, je suis neuf. Je suis un député modeste du Nord, qui a une vie normale. Je n’habite pas à Paris, mais je ne suis pas anti-Parisien. Je veux conserver ce lien direct que j’ai avec les gens pour porter leur colère, leurs espoirs et leurs envies de changement.

Au-delà de l’exemple donné par les Hauts-de-France, l’union des gauches aux régionales est-elle possible ailleurs ?

C’est encore possible en Normandie, Grand Est et Paca. On espère même avoir deux têtes de liste avec Cécile Cukierman en Auvergne Rhône-Alpes et Sébastien Jumel en Normandie. C’est notre souhait aussi en Corse. Dans les autres régions, nous soutenons soit une tête de liste socialiste, soit une tête de liste verte, soit une tête de liste insoumise. Le PCF est un parti de rassemblement et l’a toujours été.

Justement, les régionales ne pourraient-elles pas servir de laboratoire et prouver que l’union est souhaitable aussi pour la présidentielle ?

Nicolas Sarkozy peut-il encore revenir en politique ?

Les deux modes de scrutin sont différents. Et puis, on verra le résultat. Ma crainte, pour les régionales, c’est que les forces de gauche unies plafonnent à un niveau qui ne sera pas assez élevé. Ça ne me réjouit pas. Dans la région Hauts-de-France, les sondages créditent les cinq forces de gauche à 25 %. 25 % seulement ! Si on ne s’attaque pas au problème de fond qu’est l’abstention, on va désespérer le peuple.

Source Ouest France

11:23 Publié dans Actualités, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, pcf, présidentielle, morbihan | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/12/2018

Fabien Roussel : "Les Français ne sont pas contre l'impôt"

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Elu secrétaire national du Parti communiste français fin novembre, Fabien Roussel revient pour Paris Match sur l'année écoulée et se penche sur l'avenir de la gauche.

Depuis son élection à la tête du Parti communiste français, Fabien Roussel a passé plus de temps sur les ronds-points aux côtés des «gilets jaunes» et sur les plateaux de télévision que dans son nouveau bureau, au siège historique du PCF, place du Colonel-Fabien à Paris. Mi-décembre, lui qui jure qu’il ne s’était «jamais imaginé» dans le fauteuil autrefois occupé par Georges Marchais, n’avait pas encore eu le temps de défaire ses cartons. C’est donc dans une salle de réunion qu’il nous a reçus, dans les étages du bâtiment emblématique conçu par l’architecte Oscar Niemeyer, que la lumière traverse de part en part. A la fenêtre, le Sacré-Cœur, symbole haï des communards, semble vous toiser depuis sa butte.

A 49 ans, Fabien Roussel a pris les commandes d’un PCF qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était lorsque, jeune lycéen engagé au milieu des années 1980, il milita contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. A l’époque, se souvient-il, Nelson Mandela n’était pas encore devenu un symbole politique universel, courtisé bien au delà des rangs de la gauche révolutionnaire. Cette participation des communistes au combat contre le racisme d’Etat sera rappelée, assure Fabien Roussel, au moment du centenaire du PCF, en 2020. Cet anniversaire «sera l’occasion pour nous de montrer le rôle qu’a joué le parti dans l’Histoire de France», souligne-t-il. Interrogé par Match à l’issue d’une année intense, le nouveau secrétaire national espère trouver, dans le tumulte, le temps pour réfléchir, et pas seulement réagir. L’enjeu est vital, car dans une gauche en mutation, le risque est grand que le PCF ne soit bientôt rien de plus qu’un symbole du passé.

Paris Match. Le mouvement des «gilets jaunes» a bousculé la majorité et l’exécutif. Il a sans doute été un moment de rupture dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Qu’a-t-il signifié pour la gauche?
Fabien Roussel. Il signifie que pour nous à gauche, c'est le moment de montrer que c'est possible de mieux répartir les richesses, de redonner du pouvoir d'achat aux retraités et d'augmenter les salaires. Pour moi, Macron est maintenant identifié comme le président des riches mais aussi comme celui qui mène une politique clairement à droite en faveur du capital. Cette politique-là, ça fait 40 ans qu'on la subit. Il ne faut pas plus de capitalisme, mais un nouveau modèle économique qui respecte l’humain et la planète.

Vous avez soutenu sans ambiguïté les «gilets jaunes». Que répondez-vous à ceux qui, au sein de ce mouvement, réclament un régime plus autoritaire, incarné par exemple par des personnalités militaires?
Je ne crois pas que la réponse soit liée à une personnalité, quelle qu'elle soit. Il faut, là aussi, changer de modèle, car actuellement, on peut changer de président de la République tout en conservant la même politique. Il faut qu’aboutisse une prise de conscience, qui a été accélérée par le mouvement des «gilets jaunes». Certains disent : «Il nous faut un homme d’autorité». Mais il y a aussi une envie d’être entendus et respectés. C’est contradictoire, mais il faut prendre ce mouvement avec ses excès et ses contradictions, même si on ne partage pas tout.

"Il faut découpler les législatives de la présidentielle"

Vous défendez régulièrement le rôle des partis dans la vie politique. La popularité du référendum d’initiative citoyenne, auprès des «gilets jaunes», n’est-elle pas une mise en cause directe de ces partis?
Je défends l'idée d'une démocratie véritable avec des élus représentants du peuple, en lien avec le peuple et respectueux du peuple. Le référendum, ça peut être l'occasion de solliciter l'avis du pays sur une question qui se pose à un moment donné. Mais ça ne résoudra pas tout. Il faut aussi élire des sénateurs et des élus respectueux du choix des Français.

La démocratie ne s’est-elle pas exprimée en juin 2017, lorsqu’après la victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, les électeurs ont donné à son parti une large majorité à l’Assemblée nationale?
C’est le problème de nos institutions actuelles : il faut découpler les législatives de la présidentielle pour sortir de ce piège. La dernière présidentielle a été l’occasion d’un appauvrissement de la démocratie : ce n’était plus le choix d'un projet de société, mais un vote pour l’un afin de faire barrage à l’autre. Il faudrait qu’après une victoire dans de telles circonstances, le président soit obligé de tenir compte des prochaines élections susceptibles de remettre les compteurs à zéro.

En 2020, à l’occasion du centenaire du Parti communiste français, vous avez l’intention de rappeler la place du parti dans l’Histoire de France. Quelles leçons en tirez-vous pour le présent?
Cette histoire illustre ce qu’est le PCF, notre manière de travailler. Nous ne regardons pas l'étiquette de ceux qui sont en face de nous pour dire : «Travaillons ensemble.» Quand nous avons participé à la Résistance, nous étions avec d'autres forces, car c'était dans l'intérêt du pays. Quand nous avons rebâti la France avec le général De Gaulle, c'est parce qu'il y avait un programme issu du Conseil national de la Résistance, que nous avions construit et écrit ; et avec lui, nous l’avons mis en œuvre. C’est cela aussi, l’héritage du Parti communiste français.

Vous qualifiez parfois le ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin de «camarade». Est-ce l’illustration de cette capacité à travailler avec vos adversaires?
On se connaissait avant. Il connaît la problématique économique du bassin minier : cela permet d’avoir des contacts directs. Par ailleurs, je ne connais pas Bruno Le Maire, mais nous avons travaillé de manière étroite sur le dossier de l’aciérie Ascoval. Je dis toujours que nous ne sommes pas un parti d’opposition mais de propositions. Je n’attaque pas les personnes, je combats les idées. Je soutiens par exemple la suppression de la hausse de la CSG pour une partie des retraités.

Il y a vingt ans, les communistes participaient à la gauche plurielle. Le PCF relevait alors de la «gauche de gouvernement». Aujourd’hui, on peine à imaginer que ce qualificatif, souvent employé pour désigner le centre-gauche ou la gauche libérale, puisse s’appliquer à vous. Comment l’expliquez-vous?
Le Parti socialiste, qui était hégémonique et qui a eu le pouvoir, a déçu. Malgré les 35 heures et les avancées importantes obtenues à l’époque, on n’est pas sorti du modèle économique dominant. La gauche doit se fixer pour objectif d’en inventer un nouveau et ça n’a pas été fait sous Jospin. A l’époque, j'ai été le conseiller de la ministre du Tourisme : je l’ai vécu de l’intérieur. On avait un ministre de l’Economie qui s’appelait DSK et qui, pour bien des grandes mesures, disait : ça n’est pas euro-compatible. Il fallait s'inscrire dans les clous des traités européens et donc dans le modèle libéral.

"L'impôt, c'est le prix à payer pour vivre dans un monde civilisé"

Vous prônez le changement de modèle économique. Au cœur des inquiétudes contemporaines en matière d’économie se trouve le sujet de la dette, souvent présentée avant tout comme un fardeau pour nos enfants. Quelle réponse y apportez-vous?
Une réponse simple. Le déficit de la France, c’est 70 milliards d’euros. Si l’on s’attaque à l’évasion fiscale et si l’on augmente les recettes de l’Etat, on peut faire rentrer 100 milliards d’euros. Et je parle de l’évasion fiscale mais il faut considérer les mesures récentes de ce gouvernement : la suppression de l'ISF, de l’exit tax, la flat tax… Cela représente 12 milliards d’euros de cadeaux fiscaux! Comment voulez-vous qu’ils nous parlent de déficit? Ils le creusent eux-mêmes. Ils ne peuvent plus demander d’efforts aux Français.

Une expression est arrivée dans le lexique politique durant le mandat de François Hollande : le «ras-le-bol fiscal». Cette idée est au cœur du mouvement des «gilets jaunes». N’y a-t-il pas un problème en France autour de la question du consentement à l’impôt?
Il y a un problème à cause de ces grandes fortunes et de ces «grosses têtes», comme on dit dans le peuple, qui ne payent pas l'impôt comme tout le monde. Les Français ne sont pas contre l'impôt. Ils sont pour un impôt juste et pour que tout le monde paie. D'ailleurs, nous disons, nous les communistes, que l'impôt, c'est le prix à payer pour vivre dans un monde civilisé. Les «gilets jaunes» que j'ai reçus récemment m'ont dit : «Mais nous on veut payer l'impôt sur le revenu. On veut gagner suffisamment pour le payer.» Ils ne réclament pas «zéro impôt». Certains réclament une baisse des taxes sur les produits de première nécessité pour augmenter le pouvoir d’achat. Cela, nous le défendons aussi.

Député, vous vous êtes particulièrement attaqué aux paradis fiscaux, au cœur des mécanismes d’optimisation fiscale. Bruno Le Maire a récemment indiqué sa volonté de faire payer les géants du web. N’est-ce pas une avancée?
Il se trouve dans l’impasse! Quand Bruno Le Maire annonce qu’il va taxer les multinationales dont le siège se trouve dans les paradis fiscaux, de quels paradis fiscaux parle-t-il? Sa liste est bidon! Quelle multinationale a son siège au Botswana ou à Niue (île de l'Océan pacifique, Ndlr)? Ce sont pourtant ces Etats qui figurent sur la liste française.

Les relations entre les communistes et la France insoumise sont un des sujets importants pour l’avenir de la gauche. Lorsque Jean-Luc Mélenchon et son parti ont fait l’objet de perquisitions à l’automne dernier, vous lui avez apporté votre soutien. Pourquoi?
Concernant cette perquisition, j’ai trouvé les moyens démesurés par rapport au sujet. C’est donc ce que j’ai dit. Mais je n’aurais pas eu le même comportement que Jean-Luc Mélenchon : nous sommes différents. Sa colère explose, moi j’ai un autre tempérament.

Sources Paris Match

20:13 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, pcf | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

23/02/2018

Nucléaire : pourquoi les partisans de Mélenchon se trompent

nucléaire.jpgQuelques arguments ici autour du nucléaire civil, alors que sont lancées plusieurs campagnes en France en faveur de la « sortie du nucléaire », notamment par les partisans de Mélenchon (FI, PG). Ces campagnes se font à coup de tracts, d’affiches (ci dessous une illustration) avec pour point d’orgue un « référendum » sur le sujet.

Les argumentaires « antinucléaires » que l’on peut lire sur ces tracts ou dans des livrets du « parfait militant » se contentent de jouer sur les peurs, et expédient en quelques lignes la difficile équation énergétique, équation qui doit pourtant tenir compte des besoins mondiaux, de l’épuisement des ressources, et du grave problème du réchauffement climatique et des pollutions en générales.

nucléaire2.jpgAussi remarquons que ces campagnes émanent toutes de partis politiques ou organisations (PG, ELLV, Greenpeace…) qui consacrent pourtant de longs passages de leurs textes fondateurs sur la menace que fait peser le réchauffement climatique à toute l’humanité et l’urgence et la nécessité de le combattre.

Pourtant, il est contradictoire d’affirmer qu’il faut « sortir du nucléaire » en avançant l’argument de la dangerosité, tout en sachant que le GIEC reconnaît clairement que cette énergie sera un des leviers incontournables pour contrer le réchauffement climatique, et en même temps, répondre à une demande mondiale considérable pour 20501 afin de satisfaire au droit à l’énergie si vital pour des milliards d’être humains. Rappelons qu’un réchauffement global de +5°C prévu pour la fin de ce siècle si rien n’est fait, c’est une planète méconnaissable, et qui pourra difficilement nourrir les 10 milliards d’êtres humains qui s’y trouveront. Difficile de balayer cela d’un revers de main si on est un minimum progressiste et internationaliste.

Précisons un peu mieux les données du problème concernant le niveau de dangerosité du nucléaire mais aussi des autres activités industrielles en général  :

L’accident nucléaire

Dans le domaine de l’énergie, le risque d’un accident nucléaire est l’argument le plus fort pour l’arrêt du nucléaire civil. C’est peut-être l’objection la plus sérieuse et la plus fondée à l’utilisation de cette énergie, cela est vrai. Et c’est un point qui revient systématiquement dans les débats, ce qui traduit une vraie préoccupation chez les citoyens.

Le risque qu’un accident majeur se produise en France existe bel et bien, même si sa probabilité est extrêmement faible. Là comme ailleurs, le risque zéro n’existe pas.

Est-ce que, pour autant, cet événement très rare qu’est l’accident majeur, avec des conséquences importantes, doit nous conduire à sortir du nucléaire en France ? Un tel raisonnement, bien que séduisant et somme toute assez confortable, nous conduit à une impasse, et nous amènera à répondre par la négative à cette question.

Tout d’abord, si, parce qu’il y a risque d’un accident, même très faible, il faut sortir du nucléaire, alors il va falloir faire la liste de tous les domaines où il y a des risques comparables, et en sortir aussi si on veut être cohérent et ne pas motiver une telle décision juste pour « surfer » sur une peur. (voir plus loin explication autour de l’accident de Fukushima)

Sortir de l’hydraulique ?

Prenons l’exemple de Grenoble. Cette agglomération est entourée de barrages qui, s’ils venaient à se rompre, produiraient une vague de boue et de débris de la hauteur d’un bâtiment de quatre étages et qui déferlerait sur la ville à près de 200 km/h (scénario catastrophe décrit dans le PPRI2 [Plan de prévention des risques d’inondation]). On disposerait de quelques minutes pour prévenir les 400 000 habitants de l’agglomération. Et cette vague emporterait tout, y compris des usines du secteur de la chimie, avec des produits hautement toxiques qui seraient disséminés.

Le bilan serait catastrophique : des dizaines de milliers de victimes et des vallées polluées à jamais. Bien sûr, on pourra objecter que, pour qu’un barrage se rompe, il faut qu’il y ait de gros défauts de conception et de construction. D’autre part, ce type de rupture donne des signes et prévient, le plus souvent, et donc on aura toujours le temps d’évacuer, et même de réparer le défaut ou de vider le barrage. Mais, comme pour le nucléaire, toutes ces objections ne réduisent pas le risque à zéro. Cela reste malgré tout possible. Alors, faut-il sortir de l’hydraulique ?

Sortir de la chimie ?

Des sites industriels à risque, classés Seveso, sont présents par centaines sur tout notre territoire. Ils touchent essentiellement le secteur de la chimie, crucial dans tous les aspects de nos vies. Sur le Rhône, il en existe qui peuvent déverser des poisons mortels et polluer le fleuve de façon irréversible pour des milliers d’années. Ce sont des scénarios catastrophes qui existent, qui sont très officiels et pris au sérieux par les préfectures. Dans le cas d’une explosion avec déversement de produits hautement toxiques, il y aura des victimes, mais aussi un environnement pollué pour des générations. Et insistons sur ceci : malgré toutes les précautions prises, le risque est réduit mais pas nul. Faut-il pour autant renoncer au secteur de la chimie ?

Arrêter les recherches en biochimie, sur les virus, les bactéries ?

Mettre au point de nouveaux vaccins, comprendre le fonctionnement des virus, faire reculer les maladies, n’est pas sans risque, car la dissémination des germes sur lesquels on travaille pourrait provoquer des catastrophes sanitaires à l’échelle planétaire – cela a inspiré de nombreux films « catastrophes » d’ailleurs. Pour réduire au minimum ces risques, les laboratoires dans lesquels ces recherches s’effectuent sont extrêmement surveillés, avec des protections et des mesures draconiennes. Il y a ainsi de multiples barrières de protection à franchir avant que les virus ne puissent sortir. C’est rassurant, mais, encore une fois, le risque n’est pas nul : il y a toujours une possibilité qu’un supervirus sorte et décime les populations. Ces laboratoires sont dits« P4 »3, il en existe deux en France et une bonne vingtaine dans le monde. Faut-il, au nom du risque d’une possible épidémie mondiale, abandonner pour autant ces recherches, et donc mettre un frein à tout progrès dans le domaine de la médecine ?

Sortir du pétrole, du gaz et du charbon ?

On peut en dire autant de la possible explosion d’un navire transportant du GNL (gaz naturel liquéfié) : une boule de feu de 1 km de diamètre pourrait se former lors d’une telle explosion en plein port (scénario très officiel qui sert de référence aux préfectures). On pourrait aussi parler du risque de marée noire, toujours réel : des millions de tonnes de pétrole avec, plus grave, les métaux lourds contenus dans ce pétrole polluant de façon irréversible des écosystèmes entiers. Nous avons vu également la pollution silencieuse du charbon, qui n’est pas un risque mais une réalité quotidienne. Et ces trois énergies émettent beaucoup de CO2. On pourrait donc aussi parler du risque climatique qui est une catastrophe globale qui pourrait être classée XXL pour ses conséquences en comparaison avec les risques industriels (des centaines de millions de victimes dans un proche avenir ?).

Au nom de tous ces risques, faut-il plutôt prioritairement sortir du pétrole, du gaz, du charbon ?

À partir de ces exemples, on comprend que si on généralise le raisonnement avec le nucléaire, il faudrait alors « sortir de tout », organiser des référendum sur la sortie de l’hydraulique, de la chimie, de la biologie, du gaz, du pétrole, du charbon, ce qui pose tout de même un gros problème.

Et si on reprend la logique de la carte de France imprimé par les partisans de Mélenchon : il n’y aurait plus de place en France où vivre:

Sortir du nucléaire pour entrer dans le charbon et le gaz…

Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que sortir de certains risques (par exemple le risque du nucléaire) c’est entrer dans d’autres risques majeurs, qui ne sont d’ailleurs plus vraiment de simples risques, mais des dangers avérés avec des conséquences certaines (les pollutions quotidiennes, le réchauffement climatique, la pénurie d’énergie…). En effet, aujourd’hui, et l’Allemagne le démontre à grande échelle, sortir du nucléaire implique forcément d’entrer dans le charbon et le gaz. Avec le cas allemand, la fable du nucléaire remplacé par de l’éolien et du photovoltaïque, le tout accompagné d’une diminution de la consommation, ne fait plus illusion : ce que les professionnels clament depuis des années finit par s’imposer comme une évidence. On se débarrasse du risque nucléaire pour mieux embrasser les conséquences du charbon et du gaz : les 5°C de réchauffement climatique d’ici 2100, les famines généralisées touchant des milliards d’êtres humains, sans compter l’ empoisonnement par les métaux lourds de la biosphère ainsi que l’acidification des océans .

Tous ces éléments doivent être débattus démocratiquement. Car, après tout, si les citoyens en ont conscience et qu’ils décident malgré tout de « préférer » les risques et pollutions quotidiennes liés aux énergies fossiles, et toutes leurs conséquences à l’échelle planétaire, plutôt que le risque nucléaire, c’est la démocratie qui s’exprime, et ce sera alors une décision légitime. Par contre, ce qui est illégitime, c’est de mettre en avant uniquement les risques du nucléaire, de faire peur en taisant les problèmes que posent les autres alternatives.

Amar Bellal

Amar Bellal, ingénieur de formation (INSA de Lyon), professeur agrégé de génie civil à l'IUT de Rennes, rédacteur en chef de la revue du PCF « Progressistes » et membre du Conseil national du PCF, auteur du livre « Environnement et énergie » (2016). Auteur de « Environnement et énergie, comprendre pour débattre et agir » aux éditions du « Temps des Cerises » 

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POUR APPROFONDIR (pour ceux vraiment intéressés par le sujet)  :

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Le nucléaire, ses pollutions et ses déchets : une spécificité particulière, par rapport aux autres activités industrielles ? Spécificité qui justifierait de bannir cette activité du champs humain ?

Il est ici fait référence aux pollutions dues aux trois accidents nucléaires et à la production des déchets hautement toxiques et à vie longue (plusieurs centaines de milliers d’années). C’est ce qui fait dire à certains que le nucléaire a une spécificité particulière et qu’il doit être banni des activités humaines.

Mais lorsqu’on compare ces pollutions à celles découlant d’autres accidents, notamment du secteur chimique, il n y a pas lieu de placer ce type de pollution comme un phénomène « à part ». L’accident de Bhopal4 ne nous a pas conduits, par exemple, à un débat pour « sortir de la chimie » et ni même à lancer l’idée d’un tribunal pour juger des « crimes de la chimie » ; cette attitude absurde prévaut pourtant lorsqu’il est question du nucléaire civil5. Bhopal a pourtant un bilan plus lourd, sur le plan sanitaire et humain, que tous les accidents nucléaires réunis. La réaction pour le cas de Bhopal a été autre : refonte des normes de sûreté, campagne contre le comportement des multinationales dans le tiers monde… c’est ce type de réaction qu’il faudrait avoir pour le nucléaire. De même, les 100 t de cyanure rejetées dans la biosphère par l’accident de Tianjin6 en août 2015 n’a pas déclenché la création d’un réseau « sortir de la chimie » ni le déroulement de manifestations un peu partout dans le monde.

Inutile de répéter que les déchets chimiques, rejetés quotidiennement par diverses activités industrielles, ont eux aussi une durée de vie infinie et contaminent toute la biosphère en fonctionnement normal (tous les jours, tous les ans). C’est alors bien plus grave que le nucléaire, activité où les rejets ne se font qu’en cas d’accident ! D’autre part, les volumes ne sont pas du tout identiques. Rappelons que la totalité des déchets nucléaires à vie longue, pour tout le parc nucléaire français, depuis sa création jusqu’à nos jours, a un volume de la taille d’une piscine olympique. Rappelons encore une fois que ces déchets sont confinés et maîtrisés : on se préoccupe de leur devenir, et c’est tout le débat autour du site de stockage Cigéo7 . Les déchets chimiques sont au contraire cent fois plus volumineux et sont, eux, tout simplement rejetés dans la nature.

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Sur l’accident de Fukushima et sur les enjeux de la sureté nucléaire.

Ce qui a entrainé un accident majeur à Fukushima, c’est la perte des systèmes de refroidissement du combustible. Deux scénarios principaux sont alors possibles dans le cas d’une perte de refroidissement, y compris de secours, du réacteur qui conduirait à la fusion du combustible à l’intérieur de l’enceinte de protection.

1. Si l’enceinte de protection remplit son rôle, alors la pollution restera confinée et les populations, après avoir été dans un premier temps évacuées, pourront retrouver leur domicile au bout de quelques jours. Une grosse frayeur, mais pas vraiment de catastrophe : c’est ce qui s’est passé pour l’accident de Three Mile Island (TMI, 1982). Notons que les réacteurs Français sont de ce type, car à l’origine ce sont des réacteurs de conception Etats-uniennes.

2. Si l’enceinte ne remplit pas son rôle, ou le remplit imparfaitement, ou, pis, si elle est inexistante (le cas de Tchernobyl), alors il y a rejet dans l’environnement et on peut s’attendre à des centaines de kilomètres carrés de terre polluée et inhabitable pendant des années, et à de nombreuses victimes si les mesures d’évacuation et de prise de pastilles d’iode n’ont pas été faites rapidement, dès les premiers signes de l’accident. C’est le scénario catastrophe que les autorités de sûreté de tous les pays cherchent à tout prix à éviter.

Il faut donc franchir plusieurs barrières pour en arriver à une catastrophe de type Fukushima : à la fois perte complète de refroidissement (avec des systèmes de secours défaillants) et enceinte qui ne confine pas efficacement la pollution.

En France, il existe une Autorité de sûreté nucléaire indépendante, qui a vraiment le pouvoir de faire arrêter un réacteur si ses prescriptions ne sont pas respectées. Elle a plusieurs fois arrêté le chantier de Flamanville, par exemple. Ajoutons qu’à chaque accident il y a un retour d’expérience.

Attardons-nous sur le cas de Fukushima. Lors de l’accident, l’opérateur japonais, Tepco, a dû procéder à des dégazages, en clair évacuer de l’air fortement pollué de l’intérieur du réacteur vers l’extérieur afin de diminuer la pression de l’enceinte. Si, avant d’évacuer cet air, on l’avait fait passer à travers des filtres à sable8, la pollution à Fukushima (due en partie à ces dégazages) aurait été fortement réduite, car les particules radioactives auraient été piégées par ce dispositif. D’autre part, tout le monde a vu à la télévision les explosions des toits en structures métalliques abritant l’enceinte de protection des réacteurs. Cela est dû à l’accumulation d’hydrogène dégagé à cause des fortes températures dans le réacteur. Avec un simple dispositif qui « piégerait » cet hydrogène, ces explosions auraient été évitées et n’auraient pas endommagé l’enceinte de protection.

Il se trouve que ces deux systèmes – filtres à sable et pièges à hydrogène – ne coûtent que quelques centaines de milliers d’euros, ce qui est, toutes proportions gardées, dérisoire. En France, toutes les centrales disposent de tels systèmes, et ce depuis… les années 1980 ! En effet, à la suite de l’accident de Three Mile Island, les autorités ont imposé de rajouter ces dispositifs sur tous les réacteurs français.

Alors, pourquoi Tepco, en plus de ne pas avoir pris suffisamment au sérieux les conséquences d’un tsunami – les groupes électrogènes de secours, parce que non protégés, ont été inondés par la vague du tsunami –, n’a pas investi dans de tels systèmes connus de tous les opérateurs mondiaux ? Est-ce dû au fait qu’il n’existe pas au Japon d’autorité de sûreté vraiment indépendante qui lui aurait imposé une telle mesure ? En effet, il faut savoir que c’était Tepco qui inspectait les sites de Tepco, avec tous les faux rapports d’inspection et les « arrangements » du fait de la confusion des rôles.

Ce long développement pour bien faire comprendre qu’il n’y a pas de fatalité. La sûreté, cela se construit, cela demande des moyens… et on apprend avec l’expérience. Mais il faut être clair et honnête : le risque nul n’existe pas pour autant, pas même avec des systèmes de sûreté les plus performants. On peut le réduire, et par exemple l’EPR9 est un nouveau réacteur qui divise par dix ce risque par rapport aux réacteurs actuels, mais il ne le réduit pas à zéro. Il subsistera toujours une probabilité qu’un tel événement provoque une catastrophe, y compris en France. Mais comme nous venons de le voir, des catastrophes comparables peuvent avoir lieu dans d’autres secteurs, ce qui nous conduit pas pour autant à prôner la sortie de l’hydraulique, de la chimie etc : la bataille est ailleurs, dans l’entreprise, dans les organisations du travail, dans l’exigence de service public etc…

119 milliards de tep à produire en 2050, voir la contribution du congrès, disponible dans ce blog  : « contre l idéologie de la décroissance, pour un nouveau mode développement et l’émancipation de toute l’humanité » A. Bellal

4. Catastrophe industrielle survenu en Inde en 1984. Le décompte officiel fera état initialement de 3 598  morts, puis de 7 575 en octobre 1995. Les associations de victimes estiment à plus de 20 000 le nombre de décès causés par cet accident (http://www.bhopal.net).

5Un « tribunal d’opinion pour juger les crimes du nucléaire civil » a bien été lancé sous une forme de pétition. Il n y a curieusement pas d’équivalent aussi extrême pour le charbon ou le secteur de la chimie.

7Francis Sorin, « Cigéo : vers un stockage profond pour les déchets nucléaires de forte radioactivité », in Progressistes n10, octobre-novembre-décembre 2015 (revue-progressistes.org).

8Le filtre à sable est un dispositif de sûreté qui n’est utilisé qu’en situation accidentelle grave. Il permet de décomprimer l’enceinte tout en retenant l’essentiel des produits radioactifs.

9EPR : réacteur pressurisé européen, (initialement European Pressurized Reactor, puis Evolutionary Power Reactor). Quatre réacteurs de type EPR sont en cours de construction dans le monde : un en Finlande, à Olkiluoto ; un en France, à Flamanville ; deux en Chine, à Taishan.

10:16 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nucléaire, insoumis, pcf, bellal | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!