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28/03/2013

«Chypre restera comme le cobaye de la zone euro»

 	Entretiens, bce, Banques, austérité, fmi, dette publique, chypre, troïka, aides européennesChypre, envoyé spécial de l'Humanité. Stavros Evagorou, député et responsable du secteur économique du parti communiste (AKE L), évoque le mauvais rôle joué par Bruxelles dans la crise, alors que les banques chypriotes vont rouvrir ce jeudi après l'adoption de restrictions inédites dans la zone euro, censées limiter les effets d'une éventuelle panique bancaire.

Chypre est-il un paradis fiscal ?

Stavros Evagorou. Plusieurs mois avant la décision de l’Eurogroupe de taxer tous les dépôts, les media allemands ont propagé des accusations fausses contre Chypre. Notre pays serait un paradis fiscal, un centre de blanchiment d’argent… Ces journaux écrivaient sur les oligarques russes. Pourtant nous avons le même taux d’imposition sur les sociétés que la Bulgarie, un taux proche de l’Irlande et supérieur à celui de Malte. Pourquoi donc s’acharner sur Chypre? Aux Pays-Bas, il y a trois fois plus d’argent russe déposé qu’à Chypre. Et deux fois plus au Luxembourg. Il ne me semble pas que là-bas, les Russes soient prolétaires. Notre système bancaire a été inspecté par Moneyval, une institution du Conseil de l’Europe chargée de la lutte contre le blanchiment d’argent. Nous avons une note meilleure que l’Allemagne. Nous sommes les septièmes dans la zone euro. S’ils insistent pour détruire notre système financier, ce n’est pas parce qu’ils ont quelque chose contre les Chypriotes. Ils ciblent les Russes. Ces derniers jours, des délégations de banquiers allemands ou de la zone euro se rendent à Chypre pour convaincre les investisseurs russes de transférer leur argent dans leur pays.

Akel estime que la troïka « asservit » Chypre. Pourquoi une telle expression ?

Stavros Evagorou. Chypre restera dans l’histoire économique comme le cobaye de la zone euro. Suite à un accord avec l’UE, nous avons voté depuis 2011, trente-cinq lois comprenant des mesures d’austérité, telles que des baisses de salaires. Nous n’avons pas encore reçu un euro. L’accord de l’Eurogroupe lundi avec le président de la République Nicos Anastasiades, n’est pas la fin de la route. Ce n’est que le début. Il y aura des privatisations et de nouvelles mesures d’austérité. Ces mesures sont appliquées en Grèce, au Portugal. Elles ont conduit ces peuples à la pauvreté, leurs pays à la récession.

Akel demande que Chypre évalue les solutions en dehors du cadre de la troïka. Qu’entendez-vous ?

Stavros Evagorou. Prendre nos propres mesures, mais en dehors du cadre de la troïka. Peut-être souffrira-t-on autant. Mais nous n’aurons pas, à chaque étape de notre vie quotidienne, dans les institutions, les ministères, les représentants de la troïka qui nous dictent ce qu’il faut faire. La chancelière Angela Merkel est la représentante d’une doctrine qui augmente le chômage au Sud et draine l’argent vers le Nord. Malheureusement, François Hollande est devenu, comme on l’appelle ici, le « politicien invisible ». De nombreuses voix demandent maintenant d’abandonner la zone euro. Ce n’est pas ce que nous disons. Car c’est une voie très dure. Ce ne serait pas sage, de la part de mon parti, sans avoir les cartes en main, de dire qu’il faut en sortir. Mais il faut étudier les coûts respectifs du fait de rester dans le cadre de la troïka et du fait de sortir de l’euro.

Le président Dimitris Christofias, membre d’Akel et au pouvoir jusqu’à fin février, n’est pas parvenu à faire voter par le Parlement une augmentation de l’impôt sur les sociétés. A-t-il tenté de réformer le système bancaire ?

Stavros Evagorou. Il a tenté de convaincre le précédent gouverneur de la Banque centrale de Chypre – c’est pour cette raison que les relations entre eux n’étaient pas bonnes – de restructurer le système bancaire. Le gouvernement peut dire qu’il faut restructurer le système bancaire. C’est tout. Une restructuration passe par des décisions de la Banque centrale, qui est indépendante. Or celle-ci a autorisé l’expansion des banques en Grèce, en Russie et en Serbie. Ce que critiquait Akel. Quand nous critiquions le gouverneur, le parti de droite Disy de l’actuel président Nicos Anastasiades disait : « Ne touchez pas à l’indépendance de la Banque centrale ». La loi sur la restructuration du système bancaire, votée vendredi, accorde enfin des pouvoirs au ministère de l’Economie. Elle était préparée par le précédent gouvernement, pour appliquer les consignes de la BCE.

Quelles sont ces trente-cinq lois d’austérités prises depuis 2011, y compris donc, lorsque vous étiez au gouvernement ?

Stavros Evagorou. Il s’agit de baisse de salaires et des pensions au-delà d’un certain montant. La troïka est aveugle: elle nous demandait de diminuer le nombre de fonctionnaires de 6.000 alors qu’ils sont 52.000. On s’est rendu compte qu’il manquait des infirmières, des docteurs, sans qu’on puisse en recruter de nouveau. On nous a empêchés de choisir dans quel secteur agir. Nous n’avions d’autre choix, du fait du mémorandum avec la troïka et l’UE. La meilleure voie aurait été d’investir l’argent disponible pour développer le pays. Mais cette possibilité était caduque du fait de la crise internationale, de la dette et des banques. Le problème de Chypre, ce n’était pas les finances publiques. Du fait des mesures prises, nous avons eu un surplus budgétaire. Si vous avez 5% de déficit public et 70-75% de dette publique, avec quelques mesures, vous pouvez reprendre la voie du développement. Le problème de Chypre, ce n’était pas la dette publique, mais celle du secteur bancaire. Sa faillite est la conséquence des mauvaises décisions prises par nos partenaires européens: l’annulation partielle de la dette grecque qui a fait perdre à nos banques 4,5 milliards d’euros en une nuit. C’est d’ailleurs plus ou moins la somme réclamée aujourd’hui par l’Eurogroupe.

Avez-vous pris des mesures sociales ?

Stavros Evagorou. Nous avons introduit un quatorzième mois pour les petites retraites, augmenté les allocations pour les familles nombreuses ou monoparentales. La contribution sociale pour les étudiants a progressé. Même après les mesures d’austérité, la progression des fonds sociaux reste aujourd’hui de 12% par rapport à ce qui existait précédemment.

Sur quelles bases peut se reconstruire Chypre ?

Stavros Evagorou. Ce qui reste doit être sauvé. Ensuite, on peut transformer notre île en pays de services, en développant nos systèmes de santé et d’éducation, nos services d’audits, nos services légaux. L’activité bancaire peut jouer un rôle, mais avec un secteur plus petit. Une petite progression peut exister dans des secteurs spécifiques tels que la pharmacie ou l’hi-tech. Il faut développer notre secteur gazier et pétrolifère. Enfin, vue notre situation géographique, nous pouvons améliorer notre aéroport et nos ports. La Chine veut des installations navales pour ses exportations. Chypre trouvera à nouveau sa voie. Les Chypriotes sont des travailleurs. Nous réussirons.

25/03/2013

Le néo-libéralisme malade tente de s’auto-détruire, l’exemple de Dell

 	entreprise, bourse, marchés financiers, financement des entreprises, michael dell, carl icahn, dellDell, l'un des plus gros fabricants d'ordinateur au monde, décide de se retirer des marchés pour s'affranchir du diktat des actionnaires. Une opération financière importante, symptôme de la crise du néo-libéralisme.

Ce qui constitue le néo-libéralisme, dernier avatar du capitalisme mutant, c’est la mondialisation économique sans barrière et le primat de l’actionnaire, qui a complètement perverti l’usage même des marchés d’action. Ce dernier point se révèle particulièrement nocif pour les salariés, on le voit en France avec Sanofi par exemple, où les actionnaires imposent la suppression de postes de chercheurs pour augmenter les dividendes. Mais à moyen terme, il condamne les entreprises elles-même.
A l’origine et en théorie, quand une entreprise entre en bourse, c’est pour se faire financer, lever des fonds auprès d’actionnaires pour lui permettre d’investir, se développer. Aujourd’hui, c’est l’entreprise qui finance l’actionnaire qui, s’estimant propriétaire et sans limite, réclame des dividendes de plus en plus importants. De même empêche-t-ils les investissements tant que la rentabilité sur le capital investi (ROI dans le jargon) n’atteint pas des sommets de plus en plus élevés. De fait, les grands groupes sont assis sur des montagnes d’or, qui ne servent à rien, à part à justifier les hausses régulières de dividendes. Apple détient le record avec 137 milliards de dollars d’épargne, mais les sociétés du Cac 40 se portent bien, Total a un trésor de 18 milliards, EADS de 12 milliards… Lire à ce sujet : les entreprises cotées sur une montagne de cash.

Dell veut sortir de la bourse

Dans le même temps, les investissements baissent. Ce qui ne plaît pas forcément à certains patrons qui ont conscience que sans investissement, qu’il soit matériel ou humain, l’entreprise va péricliter à moyen terme. Un terme qui est déjà advenu chez Dell, constructeur informatique américain, ancien numéro 1 mondial du secteur, dans une impasse stratégique, qui a certes perdu de nombreuses parts de marché mais conserve un bénéfice annuel autour de 3 milliards de dollars. Ce que les actionnaires jugent insuffisants, bien évidemment.
L’entreprise fut fondée  et est encore dirigée par Michael Dell, brillant informaticien des années 80. Ce PDG a décidé de racheter, avec deux partenaires, les actions de sa société et de sortir de la bourse. L’opération impressionne, car elle devrait s’élever à au moins 24 milliards de dollars. Et Michael Dell est motivé car il propose de racheter les actions de son entreprise à 25 % au dessus de leur cours, ce que l’on appelle une LBO, une opération de rachat à effet de levier.
Le but évident de Michael Dell est donc de reprendre la main sur son entreprise sans être bloqué par des actionnaires qui réclament une marge garantie de 25 % avant d’autoriser tout investissement. Et Dell qui a, entre autre, raté le virage des smartphones comme des tablettes tactiles, a besoin d’innover, donc d’investir dans l’humain.

Pour ajouter à la méfiance de Michael Dell dans les marchés, il faut également savoir que le groupe a été « attaqué » par des algorithmes de trading haute fréquence en 2010 sans rien demander et a été au cœur de l'un des plus gros « flash krash » de l'histoire.

Le constat d’échec d’un modèle économique

Les commentateurs s’extasient devant l’audace de Dell : « un tour de passe-passe de génie », sans se rendre compte que c’est là un constat clair de la défaillance du modèle néolibéral. A tel point que M. Dell, un entrepreneur texan qui doit n’avoir de vision de Marx qu’avec des cornes et une queue fourchue, a pourtant son pragmatisme économique qui le pousse à quitter les marchés boursiers. Et pensons également à Twitter qui refuse obstinément son entrée en bourse.
Problème, le plan élaboré par Michael Dell et ses partenaires pour quitter WallStreet se heurte aux actionnaires et fonds de pensions. Le milliardaire Carl Icahn, tente de fédérer d'autres actionnaires minoritaires, sur la promesse de faire voter des dividendes immédiats de 9 dollars par action, de quoi plomber la trésorerie de Dell pour rien. Enfin le fonds Blackstone serait sur le point de profiter du moment pour tenter une OPA sur le groupe.

Pi. M. l'Humanité

20/03/2013

Djibouti Le régime de Guelleh, néocolonie et dictature féroce

djibouti, dictature, ismaïl omar guellehSur ce confetti 
de l’ex-empire, devenu une sorte de porte-avions français stratégique à l’entrée de la mer Rouge, le dictateur Ismaïl Omar Guelleh réprime l’opposition, qui revendique la victoire aux législatives 
du 22 février.

À Djibouti, une implacable chasse aux sorcières est engagée. Sont visés, les responsables et les militants de l’Union pour le salut national (USN), la coalition de l’opposition qui revendique la victoire aux élections législatives du 22 février.

Vendredi, dans les rues de la capitale, de violents heurts ont opposé les protestataires aux policiers, qui n’ont pas hésité à tirer à balles réelles. Bilan : au moins dix morts. Les arrestations se comptent par centaines. Selon Omar Ali Ewado, de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme (LDDH), plus de mille personnes ont été interpellées depuis le début du processus électoral. « Des détenus politiques sont sauvagement torturés à la prison de Gabode. La répression est terrible.

On torture en public, jusque dans la rue », s’alarme-t-il. Dimanche, trois figures de l’USN, placées sous mandat de dépôt depuis le 27 février, ont été déférées devant le parquet. Abdourahman Barkat, Abdourahman Bachir et Guirreh Meidal sont inculpés pour « incitation à l’insurrection ». Ils risquent chacun trois ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité. L’audience a été reportée au 10 mars.

Les arrestations arbitraires, les humiliations, l’intimidation ne dissuadent pourtant pas les citoyens de Djibouti de poursuivre un mouvement d’une ampleur inédite. Ce mardi, l’USN appelle à une grande manifestation sur la route de Venise, l’un des grands axes de Djibouti-Ville. « Les Djiboutiens refusent de laisser le gouvernement s’emparer de la victoire du peuple en inversant les résultats.

Un bras de fer est engagé avec ce régime dictatorial et népotique », résume Abatté Ebo, vice-président du Mouvement pour le développement et la liberté (Model), une composante de l’opposition issue de la société civile. Dans cette néocolonie qui abrite la principale base militaire française à l’étranger et l’unique base américaine en Afrique, on s’interroge sur l’attitude de Paris. « La France est une complice passive de la répression. À la télévision djiboutienne, l’ambassadeur de France n’a pas hésité à louer la transparence du scrutin », se désespère Omar Ali Ewado.

À Djibouti, où la torture est quotidienne, le despote qui l’ordonne s’est fait plus féroce encore après que le vent de révolte venu de Tunis a jeté, au printemps 2011, des milliers de Djiboutiens dans la rue. Depuis ce 18 février 2011, date de la plus importante manifestation depuis l’indépendance, une répression d’une rare violence s’abat sur les opposants et sur les défenseurs des droits humains.

Les disparitions, les arrestations arbitraires sont monnaie courante. Dans les commissariats, dans les casernes militaires, en prison, les actes de torture et les mauvais traitements infligés à des opposants, des étudiants, des syndicalistes, des journalistes, des bergers sont systématiques. « D’innombrables personnes sont passées entre les mains des tortionnaires.

Des familles, surtout en brousse, peuvent rester plusieurs mois sans nouvelles d’un proche enlevé par les services de sécurité du régime », témoigne Mohamed Kadamy, président d’un parti frappé d’interdiction, le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (Frud), qui a lui aussi connu les geôles d’Ismaïl Omar Guelleh avant d’être contraint à l’exil. Impossible de recenser toutes les victimes de cette dictature féroce. Certains détenus meurent sous la torture, comme Abdallah Mohamed Abdallah, qui a rendu son dernier souffle dans les locaux de la gendarmerie, le 3 février 2011. Il avait eu l’outrecuidance de dégrader le véhicule d’un homme d’affaires saoudien.

djibouti, dictature, ismaïl omar guellehSur ce confetti de l’ex-empire, devenu une sorte de porte-avions français stratégique à l’entrée de la mer Rouge et face au golfe d’Aden, le sort des opposants n’émeut pas les autorités de l’ex-puissance coloniale, attachées à Ismaïl Omar Guelleh comme à un fondé de pouvoir obéissant.

 « Réélu » pour un troisième mandat en avril 2011, après avoir trafiqué la Constitution et organisé une mascarade électorale boycottée par l’opposition, Guelleh reçoit, malgré la corruption, le népotisme, la violence politique, un soutien inconditionnel de la France. Au point, relève l’association Survie, que « c’est bien pour préserver à tout prix le vieil ami Guelleh (…) que l’État français ment de façon éhontée » sur l’affaire Borrel, du nom de ce magistrat français assassiné à Djibouti en octobre 1995. « Des témoignages, dont celui d’un ex-membre de la garde présidentielle, Mohamed Saleh Alhoumekani, mettent en effet directement en cause le président Guelleh et son entourage dans l’assassinat du juge Borrel », rappelle l’association de lutte contre la Françafrique. Le 21 décembre 2011, le dictateur Guelleh était reçu à l’Élysée pour parapher le nouvel accord de défense entre la France et Djibouti.

djibouti, dictature, ismaïl omar guellehÀ la clé, le maintien d’une précieuse manne pour la famille régnante, avec le loyer mensuel de la base militaire française, qui s’élève à 2,5 millions d’euros. Soit 30 millions d’euros par an, dont les Djiboutiens ne voient pas la couleur. À Djibouti, l’espérance de vie n’est que de 56,1 ans (1). Le taux de chômage dépasse les 60 % (2). Selon l’Unicef, « la probabilité de survie d’un enfant djiboutien jusqu’à son premier anniversaire est l’une des plus faibles de la région » : près d’un enfant sur dix décède avant un an. Une famille sur cinq, seulement, est raccordée au réseau électrique.

C’est dans ce noir contexte que, broyée à l’intérieur, peu soutenue à l’extérieur, boudée par la presse internationale, l’opposition djiboutienne poursuit son courageux combat pour la démocratie et le respect des droits humains.

(1) Rapport mondial sur le développement humain, 2010.

(2) Rapport national sur le développement humain, 2007.

Rosa Moussaoui, pour l'Humanité

16/03/2013

CHRONIQUE CUBAINE : VIVA EL PAPA !

papefemme.jpgLe nouveau pape élu par 115 cardinaux venus du monde entier soulève la joie parmi les catholiques mais aussi de nombreuses interrogations.

D’abord la composition uniquement masculine même de ce collège électoral prouve une nouvelle fois que la femme n’est pas l’avenir du pape et de la religion catholique.

Pourtant par ailleurs cette religion se permet des jugements uniformes sur les femmes comme le droit à l’avortement que l’église interdit même en cas de viol, ou le droit à l’homosexualité.

Le nouveau pape, François 1er, ex-cardinal argentin c’était à ce sujet violemment opposé à la présidente de l’argentine Christina Kirschner lorsque elle a proposé à son peuple ces droits élémentaires.

François 1er était beaucoup moins combattif pour s’opposer à la dictature militaire de Vilares en Argentine responsable de la mort et la disparition de plus de 30 000 personnes, de l’enlèvement d’enfants, de la torture de centaines de milliers d’Argentins (1).

pape.jpgPlus grave de nombreux témoignages, en particulier des grandes mères de la Place de Mai, qui tous les jeudis réclamaient justice et pleuraient leurs disparus mettent en cause le passé de collaborationnisme du nouveau pape avec le dictateur.

Dans une de ces premières interventions il a exigé des catholiques qu’ils se confessent sinon c’était le diable qui les attendait. Je pense que ce pape a beaucoup flirté avec le diable et qu’il en est obsédé.

Les médias en France censurent largement cet épisode peu glorieux du nouveau pape.

L’ensemble des gouvernements dont celui de Cuba, où coexiste une cinquantaine de religions pratiquées librement contrairement à ce que certains affirment ont salué l’événement de manière officielle ce qui est normal.

François Hollande a salué son homologue François 1 er qui va régner sur le territoire du Vatican et influencer (modérément) 2 milliards de catholiques déclarés sur la planète.

Ce qui est curieux est que la France enverra lors de l’investiture non le ministre de l’intérieur qui a en charge les cultes en France, mais le premier ministre.

Une semaine avant c’était un sous-ministre qui avait été expédié au Vénézuela à l’occasion de la disparition du Président Chavez. Des symboles qui en disent long sur la politique internationale menée malheureusement par la France aujourd’hui de plus en plus calquée sur celle des Etats Unis.

syrieguerre.jpgLa décision récente de Laurent Fabius d’envoyer des armes avec son ami Cameron, le premier ministre Britannique, allié inconditionnel des USA depuis des lustres aux rebelles Syriens est révélateur de cet état là. Les armes envoyés iront ont fondamentalistes islamistes qui les utiliseront pour imposer la charia comme cela se passe en Lybie.

Tout le monde en est persuadé, sauf le gouvernement français.. C’est de la Paix dont on besoin les Syriens pas des armes aujourd’hui livrés dans tous les camps par la Russie, la Chine, l’Arabie, les Turcs, la Qatar. La France a-t-elle des stocks à liquider, ou des milliardaires à enrichir ?

En matière de politique internationale la France de Hollande ne se singularise pas avec celle de Sarkozy et reste soumise aux intérêts des Etats Unis. C’est regrettable.

(1) - La dictature militaire a sévi en Argentine entre 1976 et 1983. Plus de 30 000 personnes ont disparu, dont les femmes enceintes. Parquées dans des camps, torturées, elles accouchaient, puis étaient assassinés. Leurs enfants, 500 environ, furent confiés aux familles des tortionnaires.

Diaz Diego, blogueur contestataire