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30/06/2013

Réchauffement climatique : la Banque mondiale alerte sur les risques de "vastes pénuries alimentaires"

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Selon un rapport publié, la Banque mondiale a mis en garde contre la hausse de 2°C de la température du globe qui pourrait se produire d'ici à 2040, au risque de compromettre la lutte contre la pauvreté.

"Si le monde se réchauffe de 2°C, ce qui pourrait arriver dans les vingt à trente prochaines années, cela se traduira par de vastes pénuries alimentaires, des vagues de chaleur sans précédent et des cyclones plus violents", a résumé le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport. La Banque mondiale, qui avait déjà sonné l'alerte sur le climat en novembre, confirme ainsi son scepticisme sur la capacité de la communauté internationale à contenir la hausse du thermomètre mondial à +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, alors que la planète en est déjà à +0,8°C. "Des températures extrêmes pourraient affecter les récoltes de riz, de blé de maïs et d'autres cultures importantes et menacer la sécurité alimentaire" des pays pauvres, prévient ce nouveau rapport. L'Afrique et l'Asie du Sud-Est en seraient les premières victimes alors que leurs habitants "ne sont pas maîtres de la hausse de la température mondiale", souligne Jim Yong Kim.

L'Afrique et l'Asie, premières victimes

Selon ce scénario, l'Afrique sub-saharienne verrait à terme sa production agricole totale reculer de 10%, et 40% de ses terres dédiées au maïs devenir "inutilisables" dans la décennie 2030. L'Asie du Sud et du Sud-Est serait-elle sous la menace de "crises majeures". Les inondations massives qui ont touché plus de 20 millions de personnes au Pakistan en 2010 pourraient devenir "monnaie courante", selon le rapport. De violents épisodes de sécheresse pourraient également frapper l'Inde tandis que la montée des eaux en Asie du Sud-Est, associée à des cyclones, pourrait se traduire par l'inondation d'une "grande partie" de Bangkok dans les années 2030, selon la Banque mondiale.

"Un nouvel élan est nécessaire", clame le rapport à l'heure où la mobilisation politique sur le climat marque le pas. Lancé en 1995, le processus de négociations à plus de 190 pays n'a donné que de maigres résultats et ne reprendra pas avant une conférence à Paris en 2015. En cas d'inertie politique, la BM réaffirme d'ailleurs que le thermomètre pourrait grimper de 4°C d'ici à 2080. L'objectif, récemment fixé par la Banque mondiale, d'éradiquer l'extrême pauvreté d'ici à 2030 pourrait en pâtir. "Le changement climatique fait peser une menace fondamentale sur le développement économique et la lutte contre la pauvreté", convient M. Kim. 

La Banque mondiale doit changer de cap

L'institution, qui a doublé en un an ses investissements destinés à financer l'adaptation des pays aux changements climatiques (4,6 milliards de dollars en 2012), admet qu'elle doit elle aussi opérer un "changement radical" en cessant de financer des projets de développement émetteurs de C02. "La Banque mondiale doit ouvrir la voie en cessant de financer des projets à énergie fossile et en réorientant ses fonds vers les renouvelables et l'efficience énergétique", abonde l'ONG Greenpeace en réaction à la publication de ce rapport. La voie est étroite pour l'institution qui s'est, en parallèle, fixé l'objectif de connecter à l'électricité, d'ici à 2030, les 1,2 milliard de personnes qui en sont encore privées.

Publié par l'Humanité

29/07/2012

Le spectre d'une crise alimentaire plus grave qu'en 2008

afrique, Etats-Unis, agriculture, sécheresse, fao, G20, sahelLes mauvaises récoltes attendues de maïs, blé et soja dues à la sécheresse aux Etats-Unis font craindre l'envolée des prix aidée par la spéculation financière, ainsi que des crises alimentaires et des émeutes de la faim.

"Alors qu'il y a quelques semaines nous étions optimistes, la situation s'est retournée d'un seul coup et nous sommes maintenant inquiets", reconnaît Abdolreza Abbassian, économiste pour l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Sécheresse aux Etats-Unis

Principale raison: la sécheresse qui s'est abattue depuis début juin sur les grandes plaines des Etats-Unis, acteur agricole majeur qui représente plus de la moitié des exportations de maïs dans le monde, un quart de celles de blé et un tiers de celles de soja.

"Les stocks mondiaux de céréales disponibles sur le marché sont à leur plus bas niveau historique. Le garde-manger n'est plus aussi rempli", a reconnu Marc Sadler, un expert de la Banque mondiale. Les cours ont commencé à flamber: en un mois les prix du maïs, du blé et du soja se sont envolés de 30 ou 50% et ont atteint des niveaux proches ou même déjà au-delà de ceux de 2008, année où les pays importateurs les plus pauvres avaient été secoués par des émeutes de la faim.

"S'il est trop tôt pour s'inquiéter outre mesure, la Banque mondiale surveille la situation de près pour évaluer les impacts potentiels pour nos clients", a précisé M. Sadler.

Le riz résiste

Seul point positif, le riz, dont trois milliards d'humains dépendent, devrait enregistrer une production record cette année et les prix ne suivent pas ceux du blé et du maïs. "Nous allons avoir une saison difficile mais si cela ne se dégrade pas davantage nous devrions éviter la situation de 2008", estime M. Abbassian.

Mais si la sécheresse dure jusqu'à l'automne aux Etats-Unis, la situation alimentaire pourrait vite dégénérer. En mars, la FAO estimait déjà que la facture en céréales des pays pauvres importateurs atteindrait un niveau record en 2012. Avec des cours qui explosent et un taux de change défavorable, l'addition risque de devenir réellement insupportable pour ces pays.

Catastrophe pour l'Afrique

afrique, Etats-Unis, agriculture, sécheresse, fao, G20, sahelUne catastrophe pour les pays d'Afrique de l'Ouest, qui est "déjà dans une situation désastreuse", selon Malek Triki, porte-parole du programme alimentaire mondial dans cette zone. En juillet, les prix des céréales ont atteint leur plus haut niveau de l'année, mettant à mal les ménages dont les réserves ont été épuisées depuis longtemps.

"Alors que 18 millions de personnes souffrent déjà de la faim dans le Sahel, cette flambée est très alarmante", confirme Clara Jamart d'Oxfam France. Pour l'ONG, malgré la prise de conscience en 2008 après les émeutes de la faim et les tentatives du G20 rien n'a été réglé. "La situation alimentaire est tellement tendue qu'il suffit de n'importe quel aléa dans un grand pays producteur pour que tout bascule et que tout s'emballe. Nous n'avons pas réglé le problème et pour ne rien arranger la spéculation est toujours là".

Article publié par l'Humanité

09/02/2007

Marie George Buffet à l'écoute de l'Afrique

Nicolas Sarkozy s’était fait huer. Invitée par Aminata traoré, la candidate de la gauche populaire, chaleureusement accueillie au Mali, nous déclare : « La gauche a besoin d’un projet fort pour gagner. »

À l’issue d’une intense visite de vingt-quatre heures à Bamako, à l’invitation d’Aminata Traoré, Marie-George Buffet nous a accordé un entretien.

medium_MGBBamako.jpgLa journée a été très dense. À chaud, quelles sont vos premières impressions sur cette visite au Mali ?

Marie-George Buffet. Je n’ai pas rencontré une Afrique qui se plaint, mais une Afrique qui agit, qui construit et qui réclame une tout autre politique de coopération de la part de la France et de l’Union européenne. Les forces sociales africaines attendent une politique qui soit fondée sur la réponse à leurs projets, aux besoins exprimés par les Africains eux-mêmes, et non une politique qui leur imposent. La seconde leçon que je tire de ces rencontres, c’est qu’il ne peut y avoir de refonte conséquente de la politique de coopération sans détermination à refuser la fuite en avant libérale. Le Mali ne répondra pas à ses besoins alimentaires, ne diversifiera pas ses productions agricoles, ne sortira pas du tout-coton imposé par les puissances néocoloniales, sans que soient combattus les objectifs actuels de l’Organisation mondiale du commerce. Au-delà, on peut augmenter les fonds dédiés à la coopération et il faut le faire, on peut imposer leur transparence et c’est indispensable, mais la politique de coopération ne sera efficace pour les peuples concernés qu’à la condition de combattre les offensives libérales de la Banque mondiale, de l’OMC, de l’Union européenne, des gouvernements engagés dans ces choix.

S’est aussi exprimée une très grande colère à l’égard des propos de Nicolas Sarkozy...

Marie-George Buffet. Oui, je l’ai déjà rencontré dans d’autres pays, en Algérie notamment. La politique répressive contre l’immigration menée par le gouvernement soulève beaucoup d’émoi. On mesure à quel point elle est inhumaine quand on entend cette femme parler de son neveu qui est parti depuis des mois pour essayer d’aller dans un pays plus accueillant, et qui n’a plus aucune nouvelle, quand on entend ces femmes parler des milliers de jeunes Maliens morts en quelques années, noyés dans les mers, quand on écoute ces femmes qui ont essayé de faire ce voyage raconter les souffrances et les violences terribles subies. Et que disent tous ces témoignages ? Tant que la situation du pays ne s’améliorera pas, existera ce désir de partir pour vivre mieux. Oui, il y a de la colère contre la politique menée par la France en matière d’immigration et contre les politiques de coopération menées depuis des décennies.

Car tous l’ont dit : la priorité, c’est le développement...

Marie-George Buffet. Absolument. Les jeunes que nous avons rencontrés sont clairs : « Si on pouvait vivre ici, on vivrait ici, si on pouvait participer au développement de ce pays, on participerait au développement de ce pays. » Au lieu de parler de l’immigration comme un problème, parlons du développement de l’Afrique, et nous verrons que le débat sur les migrations retrouvera sa place, comme l’expression d’un besoin croissant d’échanges et de mobilités des populations. J’ai été frappée par cette dame qui disait : « Vous vous rendez compte, si on disait subitement à tous les Occidentaux : ’’Vous quittez l’Afrique.’’ Ce serait inimaginable, complètement inconséquent, et c’est pourtant exactement ce qu’on nous dit : ’’Partez de tous les pays où vous êtes venus’’. »

Au cours de cette journée, on avait parfois l’impression d’être en pleine campagne présidentielle ?

Marie-George Buffet. C’est impressionnant de voir à quel point ce qui va se passer en France compte ici. Tout le monde nous interroge, notamment sur la gauche. Pourquoi n’a-t-elle pas porté une autre politique de coopération avec l’Afrique ? Les Maliens savent qu’ils jouent aussi en partie leur avenir dans les choix politiques du gouvernement français. Il était donc impossible ici d’oublier les enjeux politiques débattus en France. Vous savez, quand j’entends les femmes maliennes me raconter l’échec de l’implantation d’une filature de coton pour cause de concurrence effrénée, me parler des tissus réimportés alors que 98 % du coton malien est exporté, j’ai l’impression d’entendre parler les ouvrières du textile dans notre pays. Nous sommes tous confrontés à la même mondialisation capitaliste, aux mêmes logiques libérales. Et j’entends partout la même question : peut-on encore mener une autre politique en France, au Mali, en Europe, en Afrique ? Je crois que les énergies existent pour cela, on le voit ici, au Mali, on le voit aussi chez nous en France. Mais il y a aussi des doutes, c’est évident. Je crois que ce qui manque le plus, c’est de mettre en débat un projet fort, et de construire la dynamique de rassemblement qui va le porter. Sans cela, les énergies sont coincées entre une droite de plus en plus arrogante et une gauche qui renonce et qui déçoit.

Vous pensez que l’élection présidentielle va se jouer là-dessus : la capacité ou non de la gauche de porter dans le débat un projet fort de changement ?

Marie-George Buffet. Oui, parce qu’après cinq ans d’une droite telle que nous l’avons eue, avec le terrible bilan qui est le sien, comment expliquer que les sondages donnent encore une gauche aussi largement minoritaire ? Je veux bien qu’on m’explique qu’il y a trop de candidats à gauche, mais quand on les ajoute tous les uns après les autres, cela donne 40 %. Alors qu’est-ce qui manque ? Je crois que c’est la dynamique autour d’un projet fort, qui engage la gauche sur un programme courageux et audacieux en termes de moyens pour le changement. Ce projet, j’ai le sentiment qu’il existe à travers tout ce que notre peuple a porté dans la bataille du « non », à travers toutes les batailles pour une autre mondialisation, à travers tout le travail réalisé par une force politique comme la mienne, le Parti communiste, à travers toute l’élaboration dans les collectifs antilibéraux avec l’apport d’autres sensibilités. Je le porte partout dans les rencontres, les débats. Cela va au-devant de très grandes attentes sur les propositions, sur les moyens pour les mettre en oeuvre. Oui, il existe dans ce pays une gauche de combat et de responsabilités.

Mais comment la rassembler en quelques semaines ?

Marie-George Buffet. En étant le porte-voix de toutes celles et de tous ceux qui ont l’impression d’être aujourd’hui ignorés par la politique française. Et en mettant en débat ce projet avec eux. Les gens se moquent des fichiers des RG ou du scooter du fils de tel ou tel candidat. Nous avons publié notre programme dans une petite brochure. Je vois que les gens la feuillettent, la lisent, la corrigent si nécessaire... Je veux que ce programme devienne le bien commun de tout le monde, la base d’une dynamique et d’un rassemblement victorieux.

Est-il encore possible de faire bouger le paysage électoral dans les deux mois qui restent ?

Marie-George Buffet. Oui, parce que cela répond vraiment à un besoin. Si ce rassemblement ne prend pas de la force, le penchant vers le moindre mal prendra le dessus. D’où l’enjeu de se rassembler maintenant, de se mobiliser sans attendre. Je vais plus loin : cette candidature, ce projet que je porte, c’est peut-être aujourd’hui la chance de gagner pour la gauche. Car on voit bien que la question ce n’est pas seulement est-ce que la gauche va réussir, mais est-ce qu’elle va gagner ?

Les journalistes me demandent parfois comment faire avec plusieurs candidatures antilibérales. Mais ce n’est plus cela le problème. Je refuse de m’enfermer dans le scénario d’une concurrence entre « petits candidats », pendant que l’on se résignerait à voir la gauche avec une candidature en quelque sorte « officielle » aller tout droit dans le mur. Je ne suis pas en train de me comparer, de me jauger par rapport à tel ou tel candidat, je m’adresse à l’ensemble des femmes et des hommes de gauche. Je leur dis, pour faire gagner la gauche, pour qu’elle change votre vie, c’est avec vous que je veux avoir ce dialogue, que je veux construire ce rassemblement. Ne nous laissons pas imposer un scénario qui mène à l’échec. Toute la gauche est concernée.

Entretien réalisé par Pierre Laurent, pour l'Humanité

10:25 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : MG BUFFET, PRESIDENTIELLE, AFRIQUE | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/01/2007

LA FUITE DES MEDECINS

medium_afrikgal.GIFL'Afrique est confrontée à une fuite vertigineuse de ses médecins et personnels de santé.

20 000 médecins, infirmières, et autres personnels de santé quittent chaque année l'Afrique pour aller grossir les rangs des immigrants "choisis" par les pays du Nord, principalement en Europe et Amérique du Nord.

A tel point qu'on estime qu'il y a plus de médecins africains qui pratiquent hors d'Afrique que sur place. Une catastrophe pour un continent qui n'a aucun moyen de les retenir.
On y constate les plus forts taux de mortalité, notamment de mortalité infantile, une épidémie de Sida qui dépasse l'entendement, des infrastructures inexistantes et sous-développées.

Les pays riches font venir à eux les éléments africains du système de santé par le biais d'une immigration "choisie" qui vise à combler leur pénurie de mains d'oeuvre dans le domaine.
Depuis les années 1980, de nombreux pays riches ont sous-financé la formation dans la santé, alors que parallèlement le nombre de personnes à prendre en charge, avec le vieillissement de la population, allait croissant. D'où une pénurie annoncée, et qui va s'aggraver dans les prochaines années avec les nombreux départs en retraite.

La situation s'est ainsi fortement détériorée au Nord, et les coûts de formation se sont élevés. "Importer" alors des médecins bien formés en Afrique, à des coûts défiant toute concurrence, est devenue comme une évidence afin de pallier les manques des pays occidentaux.

De plus, ces médecins et infirmières sont beaucoup plus flexibles et moins chers que leurs homologues occidentaux. Ils acceptent de travailler plus souvent la nuit, de faire des heures supplémentaires etc...

La mondialisation fonctionne également pour les travailleurs. Au grand dam des pays africains qui investissent dans la formation de ressources humaines qui fuient ensuite les conditions de travail éprouvantes, les infrastructures sanitaires dégradées et les salaires de misère.

Dans ces conditions, l'Afrique est le seul continent qui voit ses conditions de vie et de santé se dégrader années après années. C'est le seul continent où la durée de vie moyenne baisse, ou les taux de mortalité augmentent, ou l'IDH recule.
Et ce n'est pas en envoyant quelques médecins humanitaires que l'on règlera le problème.

DATA

22:50 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Afrique, médecins, fuite | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!