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26/04/2008

RSA : PRENDRE AUX PAUVRES POUR DONNER A D'AUTRES PAUVRES

103395984.jpgPas très brillant notre timonier hier soir à la télévision. Il faut dire qu’entre des énumérations de chiffres sortis de leur contexte et une resucée de son programme de candidat, il n’avait pas grand chose "à vendre"

Si l’antienne libérale n’a surpris personne, beaucoup l’attendaient sur sa dernière cartouche sociale (le plan banlieue étant déjà un mauvais souvenir) : Le RSA

Pour rappel, qu’est ce que le RSA :

Destiné aux travailleurs pauvres et aux bénéficiaires des minima sociaux (dans un premier temps ceux du RMI et de l’API, l’allocation parent isolé), le revenu de solidarité active (RSA) vise à inciter à la reprise d’une activité professionnelle grâce au cumul possible pendant trois ans d’un revenu du travail et des prestations sociales. Ce dispositif, défendu par Martin Hirsch, est destiné à faire sortir des bénéficiaires de la pauvreté.

Martin Hirsch qui dans une interview au JDD le 24 juin 2007 expliquait : Il estime ainsi que si 25 départements se portent volontaires pour l’expérimentation - comme le projet de loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat en donne la possibilité -, environ 50.000 bénéficiaires du RMI et de l’allocation de parent isolé (API) pourraient bénéficier de ce test en grandeur nature. Il annonce par ailleurs la mise en place, le mois prochain, d’un "Comité national d’évaluation" chargé de suivre ces expérimentations.

L’objectif final reste la généralisation du RSA, destiné à remplacer le RMI, "qui souffre d’une image négative depuis sa création", il y a vingt ans. Désireux de ne "pas avancer à la hussarde", Martin Hirsch estime que "la rédaction d’un projet de loi sur le RSA prendra un an" et pense donc être prêt "fin 2008". Il confirme également que la loi créant le RSA "intégrera les réformes des minima sociaux

Le haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté estime le surcoût du RSA à 3 ou 4 milliards d’euros. Selon lui, ce chiffre moins élevé que prévu - les premières estimations tablaient sur 6 à 8 milliards d’euros - se fonde sur le coût moyen de 1.200 euros par bénéficiaire, constaté par les premiers départements expérimentateurs. La réduction du nombre de bénéficiaires du RMI, qui semble désormais bien amorcée, pourrait également jouer en faveur d’un allègement du coût de la réforme. Reste néanmoins la question du financement de ce surcoût, et notamment celle de la part qui incomberait aux départements. Sur ce point, Martin Hirsch, tout en évoquant la nécessité de "générer des recettes supplémentaires", reste très évasif, évoquant surtout la nécessité d’une volonté politique : "Si le RSA s’avère utile et efficace, on trouvera les moyens"

Nous sommes, depuis hier soir, selon le chef de l’Etat, sur une base de 1 à 1,5 milliards pour financer le RSA ! Mais comment puisque les caisses sont vides ?

Et bien tout simplement en "redéployant" (terme pudique pour dire qu’on déshabille Paul pour habiller Pierre) les montants affectés à la prime pour l’emploi. "Le Revenu de solidarité active (RSA), dont Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi la généralisation en 2009 pour un coût de 1 à 1,5 milliards d’euros, soit moitié moins qu’évoqué initialement, doit compléter les ressources des travailleurs pauvres et des bénéficiaires de minima sociaux ... / ... «Le RSA se fera en maîtrisant le coût parce qu’on va redéployer une partie du coût de la prime pour l’emploi», créée en 2001 et versé aux titulaires de bas salaires, également dans le but d’inciter au retour au travail, a expliqué le chef de l’Etat ... / ... " Source Le Parisien

Petit retour et définition de la Prime pour l’emploi

Une prime pour l’emploi (PPE) est accordée aux personnes physiques fiscalement domiciliées en France. Pour en bénéficier, cinq conditions doivent être remplies.

Les conditions d’octroi de la prime

Le revenu fiscal de référence du foyer fiscal ne doit pas dépasser pour l’année 2007 16.251€ pour les personnes célibataires, veuves ou divorcées, et 32.498€ pour les couples soumis à une imposition commune. Ces limites sont majorées de 4.490€ pour chaque demi-part supplémentaire de quotient familial.

Pour bénéficier de la PPE, il faut que l’un au moins des membres du foyer fiscal exerce une activité professionnelle, qu’elle soit salariée (secteur privé ou public) ou non salariée (artisan, commerçant, agriculteur, profession libérale...). L’activité professionnelle peut être exercée à temps plein ou à temps partiel, sur toute l’année ou sur une partie de l’année seulement. Lorsque l’activité n’est pas exercée à temps plein, les revenus professionnels doivent être convertis en "équivalent temps plein".

Le montant des revenus d’activité professionnelle de chaque personne du foyer fiscal susceptible de bénéficier de la prime, doit être compris pour l’année 2006 et pour une activité exercée à temps plein, entre 3.743€ et 17.451€ si la personne est célibataire, veuve, divorcée sans enfant, ou avec des enfants qu’elle n’élève pas seule, ou s’il s’agit d’un couple marié bi-actif, ou enfin si une personne du foyer fiscal exerce une activité lui procurant au moins 3.743€. Si le couple est mono-actif, ou si la personne élève seule un ou plusieurs enfants, les revenus doivent alors être compris entre 3.743€ et 26.572€.

Les membres du foyer fiscal ne doivent pas être imposables à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) au titre de l’année de réalisation des revenus d’activité professionnelle servant au calcul de la PPE. Cette exclusion est applicable aux personnes assujetties à l’ISF au titre du 1er janvier 2007 pour la prime versée en 2008 (disposition applicable depuis la PPE 2007). Source Le Particulier

Interrogé hier soir sur l’éventualité d’un remise en cause du bouclier fiscal pour financer cette mesure fiscale, la réponse à été claire : Il n’est pas question de revenir sur cet acquis sous peine de voir les plus aisés quitter la France. Il est à noter que le chef de l’Etat avoue ne posséder aucune donnée concernant le nombre de migrants aisés depuis la mise en place du bouclier fiscal !!!

Au fait, n’avait-on pas parlé (rapidement) d’un bouclier sanitaire pour éviter que les franchises médicales n’empêche les plus modestes de se soigner ?

C’est donc avec un budget réduit comme une "peau de chagrin" que notre Président et son Haut Commissaire vont lancer le RSA en 2009.

Enfin, nous avons une certitude depuis hier soir, un nouveau concept est né : "Prendre au pauvres pour donner à plus pauvre qu’eux" Et oui, tout est possible en France. Y compris d’inventer un "Robin Hood" gestionnaire des pénuries.

Slovar les Nouvelles

http://slovar.blogspot.com

19:55 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rsa, primes pour l'emploi, sarkozy | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/04/2008

Allocations familiales : nouvelle saignée pour les ménages

1219770485.gifUne semaine après le cafouillage sur la carte familles nombreuses, le gouvernement se défend à nouveau de vouloir faire des économies sur sa politique familiale en réformant le versement des allocations versées aux parents d’adolescents.

Un décret jusqu’alors passé inaperçu modifie les règles de calcul des allocations familiales, révèle le quotidien Le Monde. Le nouveau dispositif, qui concerne plus de 4,5 millions de familles de deux enfants et plus, entrera en vigueur le 1er mai : la majoration n’interviendrait plus au onzième anniversaire d’un enfant, mais à son quatorzième. Le décret permet à la Caisse nationale des allocations familiales de réaliser 138 millions d’économies par an. Au total, a calculé le journal, "sur l’ensemble des versements accordés entre le onzième et le dix-huitième anniversaire, les familles perdront près de 600 euros par enfant".

Matignon a justifié mercredi soir cette baisse par le fait que "d’autres mesures" sont prises pour les familles, notamment la hausse des allocations de garde d’enfant par une assistante maternelle pour les familles modestes.

L’Union des familles en Europe (UFE) rejette l’argument et dénonce "l’arnaque" du gouvernement : l’augmentation de l’allocation de garde d’enfant (Paje) coûtera 35 millions d’euros, "versus 138 millions d’économie" dues à la réforme des allocations familiales, "cherchez l’arnaque !", lance l’association familiale.

Signe du malaise, le décret qui doit lancer la majoration unique des allocations familiales à 14 ans, n’est pas encore paru, alors que la mesure doit en principe entrer en vigueur le 1er mai.

A droite aussi, la mesure interpelle. Le député UMP du Maine-et-Loire Hervé de Charette estime que la mesure "ne peut pas être maintenue en l’état" et dénonce les approximations du gouvernement. "La semaine dernière, c’était la carte familles nombreuses, dimanche le remboursement des lunettes, lundi les conditions d’indemnisation des chômeurs, mardi les allocations familiales… C’est un gouvernment à hue et à couacs", accuse-t-il.

"C’est maintenant au tour des allocations familiales de passer au tamis de l’austérité", dénoncent les députés socialistes dans un communiqué. "La conséquence de cette politique inégalitaire sera une vie encore plus difficile pour bon nombre de familles", soulignent-ils.

La Révision générale des politiques publiques (RGPP) engagée par le gouvernement s’est muée en "Rigueur générale pour le peuple", déplorent les députés PS.

La CGT regrette aujourd’hui ce nouveau "coup" infligé au pouvoir d’achat des familles, la CFE-CGC critique ce "recul des prestations familiales, qui sont déjà insuffisantes", et l’Union des familles en Europe juge cette économie "inacceptable".

09:40 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allocation familliale, gouvernement | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/04/2008

Mauvais rêve éveillé à Bucarest

Publié le 10 avril 2008

1922975471.jpgÉtudiant en histoire. Aujourd’hui, c’est un cri, un hurlement qui me tire de ma torpeur, pourtant la rue est calme, déserte, il fait encore nuit à Pantelimon. Je comprends que c’est moi qui ai crié. Car j’ai rêvé ce que j’ai vu. La capitale roumaine a accueilli le plus grand sommet de l’OTAN.

 En trois jours des trottoirs ont été reconstruits, par camions entiers les autorités ont fait venir des arbres blancs de pétales et des carrés de pelouse pour les planter sous les fenêtres des hôtels de luxe. Nous accueillons l’Occident et il faut mentir, faire croire à la blancheur vierge et pure d’une cité corrompue et déliquescente. Les chefs d’État ont vu le miracle économique, les voitures de luxe et des parvenus en costume.

 Mais, une semaine avant, les autorités ont ratissé la ville, chargé des charrettes de mendiants, d’enfants errants relâchés dans des champs. Je garderai toujours en moi le regard de ce gosse qui devait avoir treize ans. Mon tramway était arrivé. Il était là, face à moi, me regardant droit dans les yeux, le regard absent mais brillant de la drogue qu’il humait par intervalles réguliers dans son petit sac plastique blanc. Bucarest, zone industrielle Titan. Son visage était beau, fin, le teint mat, les cheveux décoiffés et gras, comme une crinière en plein soleil, immobile, sans vie, debout.

Pendant ce temps, les firmes françaises, américaines, allemandes et italiennes, saignent à blanc une population sans alternative. La Société générale rachète toutes les banques roumaines, les entreprises de travaux publics reconstruisent le pays en ruine, Renault exploite les ouvriers et les menace d’une nouvelle délocalisation. Même les chiens errants sont mieux traités car la SPA a porté plainte il y a quelques années contre la mairie de Bucarest qui exterminait les meutes de chiens sauvages, depuis il est interdit de les supprimer. Nous croyons en l’Europe et avons espoir pour la Roumanie, mais c’est l’Europe qui assassine les enfants dans les rues. En faisant entrer la Roumanie dans l’Union, nous avons légitimé un pouvoir issu du soviétisme, nous défendons l’immobilisme de l’État roumain car pour le moment les bénéfices enregistrés y sont record.

 Ce n’est pas grave, nous faisons des affaires, des recherches en sciences politiques, en histoire ancienne, en économie et avons sûrement un bel avenir devant nous. Puis nous rentrerons, tournerons la page Bucarest. Depuis quelques jours, je rêve de m’enfermer en Corrèze avec des livres, et exister dans cette solitude nombriliste, face à des rêves et des histoires de chevaliers.

 Car vivre ici, en exceptant les mutations profondes que l’on rencontre, peut conduire à la folie la plus terrible. Il existe face à cela plusieurs réponses. La première, habiter dans le centre, sortir tous les soirs, boire pour pas cher et faire des rencontres. Il y a aussi les bien-pensants qui traversent leur séjour comme des prêcheurs. Ou alors nous vivons le désastre, comme passagers clandestins sur un bateau à la dérive.

J’ai l’impression d’avoir trouvé ici l’expression la plus honnête de ce que je suis. J’ai emmené ce garçon en moi, il me suit alors même qu’il ne m’a sûrement pas vu. Maintenant vous pouvez me juger, comprendre pourquoi je suis parti, et peut-être comprendre pourquoi je reviendrai changé.

Antoine Grande, Lyon (Rhône), vingt-deux ans.

Publié dans Libres échanges

09:01 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : roumanie, témoignage | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/04/2008

« L’exaspération sociale est le ressort du mouvement au Tibet »

38028749.jpgEntretien avec Élisabeth Maertens, auteur d’une Histoire du bouddhisme tibétain. La compassion des puissants.

Élisabeth Martens renvoie un autre éclairage de ce qui se joue depuis plusieurs centaines d’années sur le Toit du monde.

Comment êtes-vous venue à la Chine et au Tibet ?

Élisabeth Martens. Je suis partie durant trois ans en Chine, de 1988 à 1991 après des études de biologie en Belgique, pour me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. J’ai voyagé dans le pays et au Gansu et j’ai été interpellée par la culture et le bouddhisme tibétains au grand monastère de Labulang si différents de la culture chinoise des Han. Je suis retournée régulièrement au Tibet et dans les régions voisines où vivent des communautés tibétaines, Sichuan, Gansu, Qinghai et Yunnan. La dernière fois, en été 2007.

Qu’est ce qui vous a amené à avoir aujourd’hui un discours qui porte un autre regard sur la question tibétaine telle qu’elle est présentée en Occident ?

Élisabeth Martens. Quand je suis revenue en Europe, on parlait énormément du bouddhisme tibétain parce que le dalaï-lama avait reçu le prix Nobel de la paix en 1989. J’ai été touchée de la différence entre ce qui se disait ici et ce que j’avais vécu. Il y avait et c’est toujours le cas un discours du « politiquement correct » sur le Tibet qui fait fi des sources historiques de ce conflit. Il n’est pas facile de faire entendre une autre voix. C’est comme s’il y avait deux camps qui s’affrontent. Je n’ai pas envie d’être considérée comme appartenant à l’un ou l’autre. Je ne suis pas plus prochinoise que protibétaine. Mais les événements actuels forcent à une réflexion pour sortir de cette confrontation caricaturale dans un débat biaisé.

Depuis des siècles, le Tibet est un enjeu entre les différentes puissances régionales puis mondiales. Quel est le contenu de cette dimension politique ?

Élisabeth Martens. Au XIIIe siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au XVIIIe les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du XIXe, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce. Le dalaï-lama de l’époque, prédécesseur de l’actuel, voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Or la Chine du début du XXe est soumise à un dépeçage mené par les pays occidentaux. Épisode toujours vivant dans la mémoire chinoise et la République reste inflexible. En 1949, avec l’avènement de la République populaire, le gouvernement de Pékin réaffirme les frontières chinoises. Dès 1956, une rébellion armée est organisée dans plusieurs monastères tibétains Cette rébellion armée est dès ces débuts soutenue financièrement et logistiquement par la CIA. Un rapport de l’Office des affaires étrangères américain de l’époque est explicite : « Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant. (…) Toutefois, ce n’est pas le Tibet qui nous intéresse, c’est l’attitude que nous devons adopter vis-à-vis de la Chine. » Les émeutes qui ont eu lieu ce mois de mars 2008 doivent être analysées dans un contexte économique en tout premier lieu mais sans oublier que le Tibet reste un des terrains de combat entre les États-Unis et la Chine, depuis longtemps.

Certains Tibétains réclament l’indépendance, d’autres l’autonomie. Quel est le rapport de force au sein du mouvement ?

Élisabeth Martens. Au sein de la communauté tibétaine en exil, une scission est de plus en plus évidente : d’une part, il y a les modérés, dont le dalaï-lama, qui parle « d’autonomie poussée ». C’est une fraction majoritaire au sein du gouvernement en exil, et il y a les radicaux qui exigent une indépendance totale. Jusqu’à présent la demande d’indépendance a été sans suite : ni les Nations unies ni aucun pays n’ont jamais reconnu le Tibet comme État indépendant.

On a parlé de génocide du peuple tibétain, qu’en est-il ?

Élisabeth Martens. Après la révolte de 1959, les autorités du bouddhisme tibétain en exil ont avancé le chiffre de 1,2 million de morts. Plusieurs études démographiques ont démontré par la suite qu’il y avait eu manipulation. Patrick French, ex-directeur de Free Tibet, a été vérifier sur place, à Dharamsala. Après avoir compulsé longuement les documents « officiels » qui ont servi à avancer ce nombre, il s’est rendu compte de la falsification et a démissionné de ses fonctions. Il raconte cet épisode dans son livre Tibet, Tibet.

Vous réfutez l’opposition ethnique des émeutes et mettez l’accent sur une colère sociale ?

Élisabeth Martens. Si les manifestations ont été aussi fortes c’est qu’elles étaient aussi nourries par l’exaspération économique et sociale qui est le ressort interne du mouvement. Beaucoup de Tibétains en majorité des jeunes sont des laissés-pour-compte des avancées économiques de la Chine. Comme partout dans le pays, les inégalités se font de plus en plus criantes. Mais il y a une spécificité du Tibet. Beaucoup de Chinois han et hui (musulmans) viennent s’y installer pour travailler et surtout y gagner de l’argent. Ceux qui profitent du gros des énormes investissements que le gouvernement central injecte dans la province. Beaucoup de jeunes Tibétains sont chômeurs. Ils manquent d’instruction et de qualification. Ils viennent de la campagne et ont juste suivi l’école primaire. Les Han qui viennent travailler au Tibet sont des techniciens qualifiés, des universitaires ou des cadres, et bien sûr des commerçants. Amener les Tibétains à se former serait un moyen de diminuer l’inégalité sociale. Il ne s’agit pas du seul développement économique du Tibet mais aussi du développement social des Tibétains.

Entretien réalisé par Dominique Bari article paru dans l’Humanité du 8 avril 2008

11:13 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tibet, chine, martens | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!