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10/05/2011

RSA : Wauquiez cible le cumul des prestations sociales

rsa.jpgPour le ministre, le RSA n’est pas seul en cause dans ce « cancer » qu’est la « dérive de l’assistanat » en France. Il faut donc aller plus loin, et s’attaquer au cumul des minima sociaux et d’aides à la survie. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré en conférence de presse au Parlement européen.

"Ce qui est un problème, c'est quand on peut cumuler un certain nombre de minima sociaux et ce qu'on appelle des droits autour: exonération de cantines, de transport public, de redevance télé, d'un certain nombre d'impôts locaux. Quand vous juxtaposez tout ça, vous vous retrouvez dans des situations où soit honnêtement vous n'avez pas intérêt à reprendre un travail, ou vous allez reprendre un travail pour gagner un ou deux euros de plus par heure. A qui est-ce que, humainement, on peut demander d'aller travailler si c'est juste pour gagner si peu en plus, voire même pour perdre?"

Laurent Wauquiez ne craint pas l’avalanche de critiques qui s’abat sur lui, pas plus que les nombreuses démonstrations d’experts dénonçant la fausseté de ces déclarations. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale et donc en charge de ces questions, avait elle-même accueillis plutôt froidement les propositions de son collègue du gouvernement. François Fillon pour sa part n'a pas apprécié cette initiative prise "sans concertation".
Du côté de l’Elysée, on ne se mouille pas. On y assure que « le RSA est essentiel pour protéger les plus faibles » mais en même temps que « tout débat est intéressant ». Autrement dit dans l’entourage du Président on tâte le pouls de l’opinion, voir si on ne peut pas aller discrètement un peu plus loin dans la destruction des acquis sociaux.

Parmi les réactions les plus violentes, citons le Conseil National des Associations Familiales Laïques, qui juge cette déclaration "ignoble parce que c’est la stagnation des salaires depuis des années qui fait que les bas salaires se rapprochent des minima sociaux et non le contraire". "Ignoble, brutal et irresponsable parce que, comme pour l’immigration ou les Roms, on cible une catégorie de la population que l’on a désignée à la vindicte populaire et on oppose les Français les uns aux autres".

rsa,wauquiez

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16/02/2010

« Est-ce qu'on peut vivre avec 460 euros par mois ? »

rsa.jpgQuatre organisations de chômeurs appellent à une journée d’action le 26 février. Huit ans après la fermeture de l’usine Moulinex de Caen, au moins 200 anciens salariés sont dans une situation critique. Reportage.

« On dit que pour les chômeurs en fin de droits qui vont toucher le RSA ou l’ASS, il n’y a pas de problème, ils continuent à être indemnisés. Mais est-ce qu’on peut vivre avec 460 euros par mois ? Quel homme politique a essayé de vivre avec ça, alors que le seuil de pauvreté est à plus de 800 euros ? » Maguy Lalizel est une femme en colère. Ancienne ouvrière et syndicaliste chez Moulinex à Cormelles-le-Royal, près de Caen (Calvados), elle anime aujourd’hui l’association Apic-MX [1], qui maintient le lien entre les ex-salariés de l’usine, fermée en novembre 2001. Á ce titre, elle a suivi le destin d’une partie des 1 300 salariés du site — dont 66 % de femmes — jetés à la rue après des années de travail. Huit ans après, le bilan est lourd : sur les 700 adhérents de l’association, 180 sont dans une situation critique, sur le point de basculer dans les minima sociaux. Et encore, une bonne partie des anciens ont été « sauvés par l’amiante », comme ils disent amèrement : l’exposition au poison a permis à la moitié de l’effectif, comme Maguy, de partir en retraite anticipée, leur épargnant quelques années de galère.

« Même si on est fort, le chômage est une vraie souffrance, souligne Maguy. Quand vous avez envoyé 300 CV et reçu seulement cinq ou six réponses, toutes négatives, que votre demande de formation est rejetée, que vous avez cinquante-trois ans, vous vous demandez : à quoi je sers ? est-ce que j’existe encore ? Moi aussi j’aurais pu plonger, comme d’autres. » Il faut en plus subir le discours ambiant, culpabilisant : « On fait des cadeaux sans contrepartie aux banques responsables de la crise, mais, en revanche, le chômeur qui touche 1 000 euros, on l’accuse de pas vouloir bosser, et on lui rappelle qu’il a des droits et des devoirs ! », s’emporte la militante, pour qui le fait de s’organiser, de rester liés après un plan social est un « camouflet pour le Medef, les patrons, le gouvernement ».

Parmi les anciennes collègues, il y a toute la palette de situations. « Pour celles qui sont en ASS ou au RSA, c’est très dur, raconte Maguy. Une fois que le loyer est payé, certaines n’ont que 1 euro par jour pour vivre. J’en ai connu une qui se nourrissait de café au lait avec du pain et de la margarine. Pour des femmes qui ont été indépendantes toute leur vie, c’est une grande honte d’aller aux Restos du cœur. Et puis toute vie sociale disparaît quand la priorité c’est de payer le loyer et de trouver à bouffer. » D’autres ne touchent rien, parce que leur conjoint travaille et que les allocations sont versées en tenant compte des revenus du ménage. « Ces femmes ont fait trente ans à l’usine, elles ont cotisé, mais arrivées en fin de droits elles dépendent de leur mari ! », peste Maguy. Une minorité a retrouvé un CDI. « D’autres s’en sont sorties en tournant en intérim sur toutes les boîtes du coin. Mais avec la crise, ça devient difficile. » C’est le cas de Martine, cinquante-trois ans, qui, jusqu’à présent, avait réussi à travailler huit ou dix mois par an en intérim. « Mais depuis le 11 décembre, je n’ai plus rien. Je suis inquiète car j’arrive en fin de droits en août, et le temps défile à toute allure. » Industrie, ménage, transport, elle est prête à tout prendre malgré sa « facture Moulinex » : deux coudes bousillés qui la font souffrir au travail.

F. D. L'HUMANITE

Notes :[1] Affiliée au Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP)

11:18 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rsa, vivre | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/04/2008

RSA : PRENDRE AUX PAUVRES POUR DONNER A D'AUTRES PAUVRES

103395984.jpgPas très brillant notre timonier hier soir à la télévision. Il faut dire qu’entre des énumérations de chiffres sortis de leur contexte et une resucée de son programme de candidat, il n’avait pas grand chose "à vendre"

Si l’antienne libérale n’a surpris personne, beaucoup l’attendaient sur sa dernière cartouche sociale (le plan banlieue étant déjà un mauvais souvenir) : Le RSA

Pour rappel, qu’est ce que le RSA :

Destiné aux travailleurs pauvres et aux bénéficiaires des minima sociaux (dans un premier temps ceux du RMI et de l’API, l’allocation parent isolé), le revenu de solidarité active (RSA) vise à inciter à la reprise d’une activité professionnelle grâce au cumul possible pendant trois ans d’un revenu du travail et des prestations sociales. Ce dispositif, défendu par Martin Hirsch, est destiné à faire sortir des bénéficiaires de la pauvreté.

Martin Hirsch qui dans une interview au JDD le 24 juin 2007 expliquait : Il estime ainsi que si 25 départements se portent volontaires pour l’expérimentation - comme le projet de loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat en donne la possibilité -, environ 50.000 bénéficiaires du RMI et de l’allocation de parent isolé (API) pourraient bénéficier de ce test en grandeur nature. Il annonce par ailleurs la mise en place, le mois prochain, d’un "Comité national d’évaluation" chargé de suivre ces expérimentations.

L’objectif final reste la généralisation du RSA, destiné à remplacer le RMI, "qui souffre d’une image négative depuis sa création", il y a vingt ans. Désireux de ne "pas avancer à la hussarde", Martin Hirsch estime que "la rédaction d’un projet de loi sur le RSA prendra un an" et pense donc être prêt "fin 2008". Il confirme également que la loi créant le RSA "intégrera les réformes des minima sociaux

Le haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté estime le surcoût du RSA à 3 ou 4 milliards d’euros. Selon lui, ce chiffre moins élevé que prévu - les premières estimations tablaient sur 6 à 8 milliards d’euros - se fonde sur le coût moyen de 1.200 euros par bénéficiaire, constaté par les premiers départements expérimentateurs. La réduction du nombre de bénéficiaires du RMI, qui semble désormais bien amorcée, pourrait également jouer en faveur d’un allègement du coût de la réforme. Reste néanmoins la question du financement de ce surcoût, et notamment celle de la part qui incomberait aux départements. Sur ce point, Martin Hirsch, tout en évoquant la nécessité de "générer des recettes supplémentaires", reste très évasif, évoquant surtout la nécessité d’une volonté politique : "Si le RSA s’avère utile et efficace, on trouvera les moyens"

Nous sommes, depuis hier soir, selon le chef de l’Etat, sur une base de 1 à 1,5 milliards pour financer le RSA ! Mais comment puisque les caisses sont vides ?

Et bien tout simplement en "redéployant" (terme pudique pour dire qu’on déshabille Paul pour habiller Pierre) les montants affectés à la prime pour l’emploi. "Le Revenu de solidarité active (RSA), dont Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi la généralisation en 2009 pour un coût de 1 à 1,5 milliards d’euros, soit moitié moins qu’évoqué initialement, doit compléter les ressources des travailleurs pauvres et des bénéficiaires de minima sociaux ... / ... «Le RSA se fera en maîtrisant le coût parce qu’on va redéployer une partie du coût de la prime pour l’emploi», créée en 2001 et versé aux titulaires de bas salaires, également dans le but d’inciter au retour au travail, a expliqué le chef de l’Etat ... / ... " Source Le Parisien

Petit retour et définition de la Prime pour l’emploi

Une prime pour l’emploi (PPE) est accordée aux personnes physiques fiscalement domiciliées en France. Pour en bénéficier, cinq conditions doivent être remplies.

Les conditions d’octroi de la prime

Le revenu fiscal de référence du foyer fiscal ne doit pas dépasser pour l’année 2007 16.251€ pour les personnes célibataires, veuves ou divorcées, et 32.498€ pour les couples soumis à une imposition commune. Ces limites sont majorées de 4.490€ pour chaque demi-part supplémentaire de quotient familial.

Pour bénéficier de la PPE, il faut que l’un au moins des membres du foyer fiscal exerce une activité professionnelle, qu’elle soit salariée (secteur privé ou public) ou non salariée (artisan, commerçant, agriculteur, profession libérale...). L’activité professionnelle peut être exercée à temps plein ou à temps partiel, sur toute l’année ou sur une partie de l’année seulement. Lorsque l’activité n’est pas exercée à temps plein, les revenus professionnels doivent être convertis en "équivalent temps plein".

Le montant des revenus d’activité professionnelle de chaque personne du foyer fiscal susceptible de bénéficier de la prime, doit être compris pour l’année 2006 et pour une activité exercée à temps plein, entre 3.743€ et 17.451€ si la personne est célibataire, veuve, divorcée sans enfant, ou avec des enfants qu’elle n’élève pas seule, ou s’il s’agit d’un couple marié bi-actif, ou enfin si une personne du foyer fiscal exerce une activité lui procurant au moins 3.743€. Si le couple est mono-actif, ou si la personne élève seule un ou plusieurs enfants, les revenus doivent alors être compris entre 3.743€ et 26.572€.

Les membres du foyer fiscal ne doivent pas être imposables à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) au titre de l’année de réalisation des revenus d’activité professionnelle servant au calcul de la PPE. Cette exclusion est applicable aux personnes assujetties à l’ISF au titre du 1er janvier 2007 pour la prime versée en 2008 (disposition applicable depuis la PPE 2007). Source Le Particulier

Interrogé hier soir sur l’éventualité d’un remise en cause du bouclier fiscal pour financer cette mesure fiscale, la réponse à été claire : Il n’est pas question de revenir sur cet acquis sous peine de voir les plus aisés quitter la France. Il est à noter que le chef de l’Etat avoue ne posséder aucune donnée concernant le nombre de migrants aisés depuis la mise en place du bouclier fiscal !!!

Au fait, n’avait-on pas parlé (rapidement) d’un bouclier sanitaire pour éviter que les franchises médicales n’empêche les plus modestes de se soigner ?

C’est donc avec un budget réduit comme une "peau de chagrin" que notre Président et son Haut Commissaire vont lancer le RSA en 2009.

Enfin, nous avons une certitude depuis hier soir, un nouveau concept est né : "Prendre au pauvres pour donner à plus pauvre qu’eux" Et oui, tout est possible en France. Y compris d’inventer un "Robin Hood" gestionnaire des pénuries.

Slovar les Nouvelles

http://slovar.blogspot.com

19:55 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rsa, primes pour l'emploi, sarkozy | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!