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20/09/2010

Une majorité de Français redoute de connaître la pauvreté

pauvreenfant.jpgPlus d'un Français sur deux a connu ou a été sur le point de connaître un jour la pauvreté et une très large majorité estime que leurs enfants font face à un risque de pauvreté bien plus grand, montre un sondage publié.

Les Français considèrent que l'on est pauvre lorsqu'on dispose d'un revenu net inférieur à 1.003 euros par mois, selon cette étude annuelle Ipsos pour le Secours populaire français (SPF), un montant plus élevé que le seuil de pauvreté officiel de 910 euros.

Interrogés sur leur situation personnelle, une majorité de sondés (53%) disent avoir été proches de connaître la pauvreté. Parmi eux, 33% affirment l'avoir affrontée et 20% ne pas l'avoir connue.

"Nous assistons en ce moment à un raz-de-marée de la misère. Ce sondage est le reflet de ce qui se passe réellement dans la vie", a déclaré le président du SPF, Julien Lauprêtre, lors d'une conférence de presse de présentation des résultats.

"Nous avons de plus en plus de personnes âgées, de familles monoparentales et de travailleurs pauvres. Nous avons aussi un phénomène nouveau, des petits artisans, petits commerçants", victimes de la crise économique, a-t-il ajouté.

Si les personnes aux revenus modestes (55%) ou peu diplômées (70%) restent surreprésentées parmi ceux qui ont connu ou connaissent la pauvreté, l'institut Ipsos relève une hausse de la part des 35-44 ans et des hommes, frappés par l'aggravation du chômage ces deux dernières années.

La crainte de tomber dans la pauvreté est encore plus forte lorsqu'il s'agit des enfants. Selon cette étude, 84% des Français estiment que les générations à venir seront plus exposées au risque de pauvreté que la leur, dont 53% pensent que ce risque est "beaucoup plus élevé".

Les jeunes âgés de 18 à 30 ans témoignent de ces craintes. A la question de savoir quel sentiment domine lorsqu'ils pensent à leur situation actuelle et à venir, 50% répondent: l'angoisse.

Ce sentiment est le plus souvent cité, devant la colère (38%) et l'impatience (38%). Seuls 25% des 18-30 ans se disent confiants. Le désespoir est cité par plus d'un jeune Français sur cinq (21%).

S'ils se disent globalement satisfaits de leur situation, les 18-30 ans font part d'un mécontentement assez élevé dans deux domaines: la situation professionnelle (24%) et le niveau de vie (33%). Les jeunes sont les durement touchés par le chômage, qui concernait 23,3% des 15-24 ans au second trimestre.

Ce sondage sur les Français et la pauvreté a été réalisé les 9 et 10 juillet auprès d'un échantillon de 1.021 personnes représentatif de la population âgée de 15 ans et plus.

Celui sur les 18-30 a été mené entre le 9 et le 24 juillet auprès de 611 jeunes issus d'un échantillon représentatif de 2.895 Français âgés de 15 ans et plus.

Grégory Blachier, REUTERS

17:45 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pauvreté, secours populaire | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/09/2010

Contre Sarkozy, l'appel citoyen des sommets

Pyrenees2.jpgLa semaine dernière, sur une dizaine des plus hautes montagnes du pays, des alpinistes citoyens 
ont affiché leur colère face aux politiques contraires aux valeurs essentielles de la République. Retour sur une manifestation inédite.

Là-haut, l’air est plus pur. Sous les nuages, la France de tout en bas, celle des terrains évacués et des chasses privées, celle des retraites sabrées et du bouclier fiscal, celle d’une Révolution effacée et d’un Ancien Régime restauré, un pays où, méthodiquement, le pouvoir en place aujourd’hui, Sarkozy et consorts, arase les libertés, écrête l’égalité et ratiboise les fraternités. Le week-end dernier, des dizaines d’alpinistes, professionnels de la montagne ou amateurs, femmes et hommes, jeunes ou vieux, ont escaladé plusieurs montagnes emblématiques des Alpes et des Pyrénées pour contester au sommet des politiques du gouvernement contraires aux valeurs essentielles de la République. Du Mont-Blanc (4 810 mètres) au pic du Midi d’Ossau (2 885 mètres) en passant par la Meije (3 983 mètres), la dent Parrachée (3 697 mètres), le Grépon (3 482 mètres), l’aiguille de la République (3 305 mètres), bien sûr, et d’autres cols encore, les participants à ces « ascensions républicaines » ont voulu souffler au pays, depuis ses cimes, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » pour dissiper les vents mauvais.

Pyrenees1.jpgTraque des Roms, crise économique, contre-réformes sociales, affaire Woerth-Bettencourt étouffée... C’est à la fin du mois d’août que l’idée a germé dans la tête de Yannick Vallençant. Diplômé d’écoles de commerce, d’ingénieurs et de journalisme, aujourd’hui consultant et guide de haute montagne dans les Alpes, l’homme, « toujours un peu à contre-courant », revendique-t-il, ne décolère pas devant les politiques de Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence de la République en mai 2007. « Je ne suis pas membre d’un parti, mais je suis assez politisé, raconte-t-il. Je m’efforce de réfléchir comme citoyen et à cet égard, je suis révolté par Nicolas Sarkozy, pas simplement depuis cet été, mais depuis des années ! Les politiques qu’il mène, sa non-exemplarité, ses coups de com, sa vulgarité... Je suis opposé à toutes ses options et, plus grave, je considère qu’il bafoue les valeurs républicaines les plus élémentaires. Traditionnellement, le milieu de la montagne cherche à se dégager de la politique, mais là, la proposition d’action citoyenne a bien pris, et vite ! Ce projet d’ascensions républicaines a été accueilli comme un appel d’air. Enfin ! On n’est pas obligés de subir ces atteintes à nos valeurs sans réagir. L’énergie collective qui se dégage nous regonfle pour la suite. »

Les opérations se montent en quelques jours, sans budget mais avec toutes les bonnes volontés. Et les 11 et 12 septembre, deux semaines après avoir été imaginées, les « ascensions républicaines » ont lieu. Le mouvement s’étend même aux Pyrénées où quelques guides envisagent d’organiser un pique-nique républicain et de déployer une banderole au sommet de l’Ossau. Mais à la veille de l’événement, la direction du parc national des Pyrénées interdit la « manifestation » au motif assez piquant que la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » pourrait être assimilée à une « publicité ». Dans la République des Pyrénées, le directeur du parc naturel, qui affirme n’avoir subi aucune pression politique, prétend « ne pas vouloir créer de précédent » : « Imaginez que la prochaine fois que d’autres veuillent se servir du parc pour lancer un message de haine ! » Le jour venu, les alpinistes pyrénéens prennent le parti de désobéir et, au sommet de l’Ossau, ils affichent leur message sans porter de banderole... « Nous sommes des montagnards d’horizons différents, tous là à titre individuel, explique Rémi Thivel, un des guides. Pour moi, c’est le discours de Grenoble qui a tout déclenché. Je ne me reconnais pas dans le pays que Nicolas Sarkozy façonne. Et ma vie, mon domaine, c’est la montagne : du coup, pour nous, c’est naturel de nous exprimer aussi là-haut ! Que les autorités aient voulu interdire un message aussi républicain que “Liberté, Égalité, Fraternité”, c’est tout de même assez invraisemblable ! »

Dans les Alpes, après avoir reconstitué, samedi matin, la scène de La Liberté guidant le peuple, le tableau de Delacroix, sur la mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc (l’image a déjà été diffusée dans notre édition de lundi), les alpinistes citoyens sont partis dimanche à l’assaut des différents sommets. Membre de l’association Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui (CRHA) qui organise chaque année un rassemblement sur le plateau des Glières (lire l’Humanité du 17 mai 2010), Isabelle Velarde s’est retrouvée, tout en haut du mont Blanc, à brandir une banderole avec un copain, un guide et ses clients qui ont tenu à s’associer à l’initiative. « C’est une occasion de discuter dans un froid de canard, avec un vent de 60 km/h, témoigne-t-elle. C’est ce qui est intéressant dans cette affaire : d’un coup, on permet à tout le monde de s’engager physiquement, de se faire entendre face à l’inacceptable. » Pour Yannick Vallençant, qui a gravi, avec une cordée de neuf alpinistes et dans des conditions dantesques, l’aiguille de la République, ces « ascensions républicaines » ont une autre vertu. « Alors qu’Éric Woerth ou Christian Estrosi médiatisent leurs virées en montagne afin de récupérer l’imaginaire de la montagne pour leur propre propagande, nous voulons défendre les valeurs profondes de la pratique de l’alpinisme. C’est une activité qui exige des qualités humaines comme la solidarité, le courage et l’altruisme, qui fait partie de ces expériences extrêmes, hors normes, un peu à l’instar de la Résistance. L’alpinisme offre l’occasion à l’homme de donner le meilleur de lui-même, de grandir en humanité, en développant des qualités morales essentielles. L’éthique et l’élégance sont au cœur de cette activité, quand elle est bien pratiquée. Je refuse ainsi viscéralement de voir la symbolique de la montagne et de l’alpinisme constamment récupérée par les acteurs d’une action politique médiocre, vile, voire inhumaine. »

Photos Rémi Thivel, article l'Humanité

Pour visualiser quelques-unes des images des "ascensions républicaines", cliquez ici.

Thomas Lemahieu

18:37 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montagne, sarkozy, photos | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/09/2010

LE DESSIN DU MOIS DE SEPTEMBRE

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Le plan retraite du gouvernement

 

18:51 Publié dans Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraite | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/09/2010

Chômage : le triomphalisme excessif de la majorité

"La politique de l'emploi porte ses fruits", estime le porte-parole du parti présidentiel, qui se réjouit, au nom de son mouvement, "de cette baisse significative du chômage depuis six mois, qui marque une rupture après 21 mois de crise". Et va même jusqu'à s'enorgueillir de cette "accumulation de bonnes nouvelles économiques en moins d'un mois (croissance, emploi, prix…)", qualifiée de "tendance lourde chargée d'espoir".

Même satisfaction, ou presque, dans la bouche de Christine Lagarde. "On a des raisons de penser que non seulement on a stabilisé le chômage mais on est peut-être passé du bon côté de la stabilisation. On s'installe, je l'espère, durablement dans la diminution du chômage", explique la ministre de l'économie à l'agence Reuters.

 DES CHIFFRES PAS SI RÉJOUISSANTS

Pourtant, l'examen attentif des statistiques livrées par l'Insee relativise très fortement l'enthousiasme de la majorité. D'une part, le chiffre donné par Frédéric Lefebvre ne tient pas compte de l'outre-mer. En réalité, le chômage est passé de 9,9 % à 9,7 % sur le territoire français, outre-mer compris.

Ensuite, le chiffre cité par le porte-parole de l'UMP, issu de "l'enquête emploi" semestrielle de l'Insee, prend seulement en compte les personnes au chômage total, c'est-à-dire inscrites au Pôle Emploi et qui n'ont pas travaillé du tout durant le semestre. Il n'intègre ni des temps partiels non souhaités, ni des personnes en formation.

Le sous-emploi, c'est-à-dire les salariés à temps partiel désireux de travailler plus, ou les chômages techniques ou partiels, touche ainsi 1,48 million de personnes, soit 5,8 % des personnes en situation d'emploi. Il est en recul de 0,3 % par rapport au trimestre précédent.

Le nombre de personnes dites "proches du chômage", à savoir sans emploi mais qui ne remplissent pas les critères pour être comptabilisées comme chômeurs (car ils ne sont pas disponibles pour une recherche active, par exemple), est, lui, en nette hausse sur un an : 3,3 millions de personnes sont dans ce cas, soit 47 000 de moins qu'au premier semestre, mais 84 000 de plus qu'en septembre 2009.

PRÉCARITÉ EN HAUSSE

De plus, les emplois créés sont le plus souvent précaires. L'Insee note une hausse de la part des CDD et des contrats d'intérim, et une baisse constante des CDI. Pôle Emploi admet également une hausse des personnes en contrat aidé (+ 45,5 % en un an) et des stages (+ 11,7 %), qui sortent de fait des statistiques du chômage.

L'Insee rappelle par ailleurs les écarts abyssaux entre la moyenne du chômage et le taux constaté chez les jeunes. Le chômage de 15-24 ans en activité est en légère hausse, à 24,1 % contre 24 % au premier semestre en comptant l'outre-mer. Un chiffre qui cache une disparité hommes-femmes, le chômage de ces dernières étant en hausse de 2,3 % sur le trimestre, à 24,7 %, tandis que celui des jeunes hommes recule de 2 % à 22 %.

Chez les seniors, le taux d'emploi continue d'augmenter légèrement (42,1 % pour les 55-64 ans, en hausse de 0,3 point sur un an), mais reste bas. Le chômage des 55-64 ans, lui, s'établit à 6,3 % avec l'outre-mer, en baisse de 0,5 % sur le trimestre, mais en hausse de 1,1 % en deux ans.

Le vice-président de l'assurance-chômage, Geoffroy Roux de Bézieux, a d'ailleurs nettement tempéré l'enthousiasme de la majorité. S'il a reconnu, sur LCI, "qu'on peut dire que la hausse du chômage s'est stabilisée", il estime que "l'économie française n'est pas en train de reprendre les créations d'emploi, en dehors de l'intérim, alors que la population active continue de croître". Dès lors, estime-t-il, "se hasarder à un pronostic sur l'emploi est difficile". Depuis la crise en 2008, la France a détruit près d'un demi-million d'emplois salariés.

Journal Le Monde

18:13 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chômage, chiffres | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!