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13/08/2007

LE DESSIN DU MOIS D'AOUT

Dessin de Piem 64b0a720b283671d81a7c52f31bf4caf.jpgpublié par TV5 Europe

23:32 Publié dans Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Sarkozy, vacances, richesse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/08/2007

ENTRETIEN AVEC AVRAHAM BURG

Quand l'ancien président de la Knesset attaque le sionisme et compare Israël à L'Allemagne de 1933..."

A l’occasion de la parution du livre du député travailliste Avraham Burg

5d1a33ba7e12a889fdd0c1c0d66092b6.jpgAvraham Burg est le fils de Yossef Burg, qui fut l’un des leaders du PNR (Parti National-Religieux). Lui-même a continué la tradition familiale d’engagement dans la vie politique, mais il s’est dirigé vers le parti travailliste. La Kippa sur sa tête ne le gênait pas.

Mais Avraham (Avrom ainsi qu’on l’appelle) n’est pas bien dans sa peau. Il le dit et le publie dans un livre. Pour lui, le rêve sioniste s’est effondré. Il a renouvelé son passeport étranger, et prend une position défaitiste assez révoltante, digne d’un enfant de la bourgeoisie locale attiré par le monde Goy et ses attraits. Il prône une position d’extrême gauche, toute d’ouverture vers les Arabes, et est très actif en leur faveur.

Erets Israël, sa spiritualité et sa Tora ? Cela n’a jamais été son centre d’intérêt. Il restait le côté matériel de cette expérience : il est très conscient que dans ce domaine, d’autres nations réussissent beaucoup mieux… Les résultats sont très piteux, Avrom.

Quelques extraits d’une interview publiée dans Haarets sous le titre fort évocateur de « Quitter le ghetto sioniste » par Ari Shavit - texte repris du site www.upjf.org.

- Avrom Burg, j’ai lu votre nouveau livre, «Vaincre Hitler», comme une séparation d’avec le sionisme. Ai-je tort ? Êtes-vous encore sioniste ?

« Je suis un être humain, je suis un Juif et je suis un Israélien. Le sionisme a été l’instrument qui m’a fait passer de la condition juive à la condition israélienne. Je crois que c’est Ben-Gourion qui a dit : le mouvement sioniste est l’échafaudage utilisé pour la construction d’une maison, après la création de l’Etat sioniste, il devra être démonté. »

- Cela veut-il dire que vous ne considérez plus la notion d’Etat juif comme acceptable ?

« Elle ne peut plus marcher. Définir l’Etat d’Israël comme un Etat juif, c’est la clé de sa fin. Un Etat juif : c’est de l’explosif. C’est de la dynamite. »

- Devons-nous amender la Loi du Retour ?

« Nous devons entamer la discussion. La Loi du Retour est une loi apologétique. Elle est l’image inversée d’Hitler. Je ne veux pas qu’Hitler définisse mon identité. »

- L’Agence Juive doit-elle être dissoute ?

« Dans le passé, quand j’étais président de l’Agence Juive, j’ai suggéré de changer son nom d’Agence Juive pour la Terre d’Israël, en celui d’Agence Juive pour la Société israélienne. Il y a place pour des moyens philanthropiques. Mais au centre de son expérience, elle doit s’occuper de tous les citoyens d’Israël, y compris des Arabes. »

- Vous écrivez dans votre livre que, si le sionisme est un sionisme catastrophique, alors vous ne serez plus seulement post-sioniste, mais antisioniste. Et j’observe que, depuis les années 1940, l’élément catastrophique a été inséparable du sionisme. Il s’ensuit que vous êtes antisioniste.

« Quand j’étais enfant, j’étais un Juif, ou, dans le langage qui prévalait alors : un garçon juif. Je fréquentais un 'Héder [école juive]. J’étais éduqué par d’anciens étudiants de Yéchiva. Par la suite, durant la majeure partie de ma vie, j’ai été un Israélien. Le langage, les signes, les goûts, les lieux. Tout. Aujourd’hui, cela ne me suffit pas. Dans ma situation présente, je suis au-delà de l’Israélien. Des trois identités qui me composent – humaine, juive, et israélienne -, je perçois que l’élément israélien dépossède les deux autres. »

- Face à cela, votre attitude est conciliatrice et humaniste. Mais, outre cette approche, vous développez une attitude très dure à l’égard de l’israélité et des Israéliens. Vous dites des choses terribles à notre propos.

« Je pense que j’ai écrit un livre d’amour. L’amour fait mal. Si j’écrivais sur le Nicaragua, cela me serait égal. Mais je viens d’un lieu de terrible souffrance. Je vois mon amour se flétrir sous mes yeux. Je vois ma société, l’endroit où j’ai été élevé et mon foyer, en cours de destruction. »

- Amour ? Vous écrivez que les Israéliens ne comprennent que la force. Si quelqu’un s’aventurait à écrire que les Arabes ne comprennent que la force, ou que les Turcs ne comprennent que la force, il serait immédiatement condamné comme raciste. Vous dites qu’Israël est un ghetto sioniste, un lieu d’impérialisme et de brutalité, un pays qui ne croit qu’en lui-même.

a9ad46592675d92df6aa5da272b3be5b.jpg« L’occupation est une toute petite partie du problème. Israël est une société apeurée. Pour chercher la source de l’obsession de la force et l’éradiquer, il faut s’occuper des peurs. Et la méta-peur, la peur primordiale, ce sont les six millions de Juifs qui ont péri dans l’Holocauste. »

- C’est la thèse du livre. Vous n’êtes pas le premier à la proposer, mais vous la formulez de manière très intense. Nous sommes des estropiés psychiques, prétendez-vous. Nous sommes saisis par la terreur et la peur, et nous recourons à la force parce qu’Hitler nous a causé un profond dommage psychique.

« Oui. »

- Eh bien, je vous rétorque que votre description est faussée. Ce n’est pas comme si nous vivions en Islande, tout en imaginant que nous sommes environnés de nazis qui, en réalité, ont disparu il y a soixante ans. Nous sommes environnés de véritables menaces. Nous sommes un des pays les plus menacés au monde.

« Le véritable désaccord israélien, aujourd’hui, est entre ceux qui croient et ceux qui ont peur. La grande victoire de la droite israélienne dans le combat pour gagner l’âme politique israélienne réside dans la manière dont elle l’a presque totalement imprégnée d’une paranoïa sans limites. Je reconnais qu’il y a des difficultés. Mais sont-elles absolues ? Tout ennemi est-il Auschwitz ? Le 'Hamas est-il un fléau ? »

- Pendant que nous parlons, Ahmadinejad affirme que nos jours sont comptés. Il promet de nous éradiquer. Certes, il n’est pas Hitler, mais il n’est pas un mirage non plus. Il constitue une vraie menace. Il est le monde réel, un monde que vous voulez ignorer. Dans votre livre vous faites les questions et les réponses. Par exemple, vous écrivez : « Je sens très fort qu’il y a pas mal de chances qu’une future Knesset d’Israël… interdise les relations sexuelles avec des Arabes, recourre à des mesures administratives pour empêcher les Arabes d’employer des Juifs, des femmes et des ouvriers juifs, à des tâches de nettoyage… comme les Lois de Nuremberg… Tout cela se produira, et cela se produit déjà. » N’êtes-vous pas allé trop loin, Avrom ?

c5f09d46f43a2a3a955ba85552ae412b.jpg« Je pense que nous sommes une société qui, dans sa tête, vit par l’épée… Ce n’est pas fortuitement que je fais la comparaison avec l’Allemagne, parce que notre sentiment d’être obligés de vivre à la pointe de l’épée provient de l’Allemagne. Ce dont ils nous ont privés durant les 12 années de nazisme nécessite une très grande épée. Voyez la barrière. La barrière de séparation est une barrière contre la paranoïa. Et elle est née dans mon milieu. Dans mon école de pensée, avec mon ‘Hayim Ramon. Quelle est l’idée sous-jacente à cela ? Que je construirai un grand mur et que le problème sera résolu, parce que je ne les vois plus [les Palestiniens]. Vous savez, le parti travailliste a toujours vu le contexte historique et constitué une culture de dialogue, mais ici, nous avons une terrible étroitesse d’esprit. La barrière délimite physiquement la fin de l’Europe. Elle dit que c’est ici que finit l’Europe. Elle dit que vous êtes le bastion avancé de l’Europe et que la barrière vous sépare des barbares. Comme le mur romain. Comme la Muraille de Chine. Mais c’est extrêmement pathétique. Et c’est un acte de divorce d’avec la vision de l’intégration. Il y a quelque chose de très xénophobe dans ce processus. D’extrêmement fou. Et cela se produit précisément à une époque où l’Europe elle-même, et le monde avec elle, a progressé de manière extrêmement impressionnante en intégrant les leçons de l’Holocauste, et a provoqué une avancée majeure dans le comportement normatif des nations. »

La vérité, c’est que vous êtes un européiste notoire. Vous vivez à Nataf, mais vous êtes entièrement de Bruxelles [en tant que siège du Parlement européen]. Le prophète de Bruxelles.

«  Tout à fait. Tout à fait. Je considère l’Union européenne comme une utopie biblique. Je ne sais pas combien de temps cela tiendra, mais c’est stupéfiant. C’est entièrement juif. »

- Et cette admiration que vous exprimez envers l’Europe n’est pas accidentelle, parce que l’un des points fascinants de votre livre, c’est que le Sabra Avrom Burg tourne le dos à son identité de Sabra et se rallie très profondément à une sorte de romantisme yekke [allusion aux Juifs d’origine allemande, ainsi surnommés]. L’Israël sioniste donne, dans votre livre, l’impression d’être un vulgaire baron, tandis que la Communauté Juive allemande est l’idéal et le comble de la perfection.

18:50 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Iraël, Nazisme, Allemagne, sionimse, Avraham Burg | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

06/08/2007

Les jeunes Allemands notent leurs profs sur le Net

c574cda48839d86dcf5852c555fd1413.gif (De Berlin) Fini le temps où seuls les enseignants avaient l’insigne privilège de noter leurs élèves. Désormais, en Allemagne, les élèves peuvent eux aussi noter leurs enseignants. Avancée démocratique dans une République fédérale si soucieuse de transparence et d’égalité? Non, ont dit beaucoup d’enseignants, qui se sont opposés avec véhémence au site Spickmich qui propose cette infernale machine à voter. Ce n’est pas par blessure d’amour propre ou par crainte d’être évalués que ces farouches professeurs ont rejeté cette entreprise mais plutôt par peur de voir le résultat de ces évaluations accessible aux millions d’internautes curieux.

Et en effet, plus de 200000 jeunes usagers se sont d’ores et déjà enregistrés auprès du site iconoclaste, qui n’a que six mois d’existence. Ils y ont noté et classé sur des grilles de cotation quelques 150000 enseignants. Tant et si bien que des profs mécontents sont allés demander à un juge de Cologne de limiter la marge de manœuvre des quatre audacieux fondateurs. "Les opinions de nos élèves rendues publiques sans notre consentement via internet portent atteinte à notre sphère privée", ont-ils, vainement, plaidé car, au nom de la liberté d’expression, le tribunal ne les a pas suivis.

Cette décision favorable de la justice permet au site de continuer à proposer aux scolaires qui le veulent de noter et classer leurs enseignants –dont ils ne donnent que le nom, la matière enseignée et l’établissement- selon neuf critères à pondérer de 1 (très bon) à 6 (très mauvais): branché/drôle, aimé, motivé, humain, relax, intéressant, facile pour l’examen, équitable dans la notation et... sexy. Une note totale permet ensuite de classer chacun des élus dans un palmarès.

Pour Heinz-Peter Meidinger, le président de l’association allemande des enseignants, ces critères d’évaluation formulés de cette manière ne signifient pas grand-chose. "Qu’un examen soit rendu facile ou non par un examinateur n’est pas un critère puisque c’est le curriculum de l’élève qui doit être apprécié", insiste-t-il pour souligner qu’il n’accorde que peu d’importance à ce système d’évaluation promu par les initiateurs du site.

Mais pour Wolfgang Hagemann, un psychothérapeute spécialiste du stress chez les enseignants et qui exerce dans un collège près d’Aix-la-Chapelle, le site présente un danger pour les enseignants car "il y a un manque de dialogue" et ceux-ci n’ont plus aucune protection face aux critiques que leurs élèves postent sur internet.

Ce problème a obligé Barbara Sommer, la ministre de l’Education du Land de Rhénanie-Nord-Westphalie, où le site est le mieux implanté, à déclarer publiquement que les résultats de ce site d’évaluation n’ont aucun impact sur l’évolution des carrières des enseignants. Elle a aussi prévenu que tout mobbing (discrédit) d’un enseignant serait poursuivi en justice.

Du côté des quatre étudiants créateurs de spickmich (idiomatisme intraduisible qui renvoie à la tricherie), c’est l’euphorie à la vue du succès croissant rencontré par leur site. Auto-financé, sans revenus publicitaires et d’accès gratuit, ils défendent leur création en soulignant que "c’est la première fois qu’une possibilité est offerte aux élèves de montrer aux enseignants ce qu’ils pensent de leurs prestations en cours".

Mais ce vertueux optimisme n’est pas à l’abri des manipulations puisque, récemment, un enseignant de Hannovre, cultivant l’art du faux nez, s’est fait passer pour un collégien et a forcé les notes qu’il a attribuées à ses collègues enseignants. Au bout de quelques jours, sept d’entre eux se sont retrouvés parmi les dix premiers du palmarès des "meilleurs profs d’Allemagne".

15:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : professeurs, Allemagne, notes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

03/08/2007

Un hôpital sur le marché, une affaire juteuse

5bd2cfc09271e032a72a8657844080bb.gifEconomie de la santé. Pour construire le nouveau Centre hospitalier sud-francilien à Evry, en assurer la gestion et la maintenance, le gouvernement a décidé de recourir à un partenariat public-privé.

Le 10 juillet dernier, la première pierre du plus grand chantier hospitalier de France a été posée à Évry (Essonne) par Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé. Parmi les officiels qui entouraient la ministre, Jean-François Roverato, président du groupe Eiffage. Le futur Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) doit réunir en 2011 huit lieux de soins actuellement dispersés dans tout le département, parmi lesquels les hôpitaux Gilles-de-Corbeil de Corbeil-Essonnes et Louise-Michel d’Évry-Courcouronnes. Un chantier qui mobilise un investissement de 344 millions d’euros. Une société privée, Heveil, filiale du groupe de BTP Eiffage a été choisie dans le cadre d’un bail emphytéotique hospitalier (BEH), pour assurer la conception, la construction, le financement, la maintenance et l’exploitation du bâtiment pendant une période de trente ans. Voilà qui explique la présence de M. Roverato au côté de Roselyne Bachelot.

Un bail qui expire en 2041

Ce type de partenariat public-privé (PPP), déjà effectif dans certains secteurs (la rénovation du canal du Midi, la construction et l’exploitation de réseaux d’autoroutes ou les concessions communales d’éclairage au gaz ou de transports en commun) est utilisé depuis 2003 en France dans le secteur hospitalier. Le CHSF constitue toutefois le plus gros PPP du secteur au regard de son investissement. Ce contrat qui se distingue, en droit français, de la délégation de service public et du marché public, trouve sa source dans le droit anglais (Private Financial Investment). Ces accords autorisent l’État ou une collectivité publique à confier à un organisme privé la construction et la gestion de services et d’ouvrages publics (prisons, écoles…). D’après le rapport 2006-2007 de la Mission nationale d’appui à l’investissement hospitalier (MNAIH), « les coûts unitaires de travaux dans les opérations en BEH sont légèrement supérieurs à ceux observés en procédure classique pour des opérations équivalentes », même si les opérations en BEH « montrent un avantage d’une dizaine de mois ».

La particularité des PPP, c’est qu’au-delà de la conception et du financement, la société Heveil sera également responsable de la maintenance et de l’exploitation du bâtiment jusqu’à l’expiration du bail, en 2041, avant de restituer le bâtiment à l’État. Pendant cette période, le centre hospitalier versera un loyer annuel de 38,8 millions d’euros à l’investisseur privé. Ce loyer sera abondé aux deux tiers par l’assurance maladie pour un coût total de plus de 900 millions d’euros sur toute la durée du bail.

Concrètement, les services de supports de l’établissement travailleront aux côtés d’une équipe de techniciens et d’agents mis à disposition par Heveil pour assurer une permanence de veille et d’entretien. Les équipes techniques de l’hôpital conserveront la maîtrise des services ayant un impact direct sur la qualité des soins et la sécurité des malades, notamment, la fourniture en eau potable, la sécurité incendie et la mise en oeuvre du plan blanc en cas d’alerte sanitaire. Les déchets et l’entretien des espaces verts seront également gérés par les équipes spécialisées de l’établissement. Pour sa part, le groupement Heveil aura la responsabilité globale, préventive et technique du bâtiment et de ses équipements. Il devra assurer, notamment, la fourniture en énergie nécessaire au bon fonctionnement de l’hôpital et au confort des patients, le nettoyage intérieur et extérieur du bâtiment, la sécurisation des locaux incluant la sécurité des biens et des personnes, les contrôles techniques périodiques réglementaires et l’analyse des eaux ainsi que la mise à jour de la signalétique. Le groupement Heveil devra également prendre en considération les évolutions des normes réglementaires et inclure une veille technologique et de modernisation pour adapter les équipements du bâtiment mais également garantir le maintien de l’ouvrage en parfait état de fonctionnement.

C’est l’un des points noirs de ce type de procédure puisque, précise par un euphémisme le rapport de la MNAIH, « le traitement des questions relatives à l’exploitation maintenance présente des voies d’amélioration certaines ». Certains spécialistes de la question n’hésitant pas à parler de véritables « arnaques », les frais de maintenance étant considérablement augmentés par rapport à la procédure classique.

« La région a besoin de cet hôpital, explique le docteur Foufa, orthopédiste et mem- bre du conseil d’administration de l’établissement. Les gens sont trimbalés d’un hôpital à l’autre. Cela entraîne plus de dépenses que d’économies. » Le médecin porte beaucoup d’espoir dans ce projet mais affirme que le corps médical restera vigilant face à ce nouveau mode de fonctionnement. « C’est une expérience nouvelle mais nous y allons sans crainte car on retient surtout le bénéfice pour la population », souligne le docteur Foufa. Du côté des syndicats, l’accueil est plus réservé. Même si l’on admet la nécessité de la construction du nouveau centre hospitalier, des inquiétudes persistent sur le fonctionnement futur de l’établissement. « Il reste encore beaucoup d’inconnues dans ce projet », explique Laurence Tinière, secrétaire CGT du Centre hospitalier sud-francilien, qui - redoute des suppressions de postes. « Que va-t-il advenir des personnels techniques et généraux puisque le groupe Heveil ramène ses propres employés ? »

Les syndicats ne sont pas les seuls à s’inquiéter des dangers que constituerait la généralisation de ces partenariats public-privé. Le Conseil constitutionnel avait déjà émis des réserves lors de l’adoption, en 2003, de la loi dite Sarkozy du 2 juillet 2003 qui autorise ce type d’accords. Le Conseil précise bien qu’il ne faut pas utiliser cette technique des nouveaux contrats ou profiter de celle-ci pour déléguer « une mission de souveraineté », ce qui semble être le cas aujourd’hui. Ces partenariats constituent des dérogations au droit commun de la commande publique et de la domanialité publique. En conséquence, les généraliser serait contraire aux exigences constitutionnelles d’égalité et de bon usage des fonds - publics. Le rapport de la MNAIH ne dit pas autre chose quand il affirme que « la procédure de BEH doit être considérée comme une procédure d’exception ».

Ces partenariats doivent donc rester « d’exception », et plus encore, la dérogation doit elle-même être justifiée par des motifs d’intérêt général, insiste le Conseil constitutionnel. Cependant chacun est libre d’en donner son interprétation et nul doute que le gouvernement pourrait utiliser cette faille pour généraliser ce type de projet.

Matthieu Delporte et Cyrille Poy

20:10 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hôpital, économie | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!