13/09/2018
Ian Brossat : "La gauche anti-migrants, ça n'existe pas, c'est comme un lion végétarien"
Le chef de file du Parti communiste aux élections européennes déplore l'évolution du discours de Jean-Luc Mélenchon sur la question des migrants.
La gauche veut-elle toujours accueillir des migrants ? Dans quelles conditions et dans quelles proportions ? En Allemagne, le débat enflamme le parti Die Linke depuis que l'une de ses figures, Sahra Wagenknecht, a lancé "Aufstehen", un mouvement à la tonalité anti-migrants. L'égérie de la gauche radicale allemande dit toujours défendre le droit d'asile et le devoir d'accueillir des réfugiés. Mais alors que l'extrême droite prospère depuis qu'Angela Merkel a ouvert les frontières du pays en 2015, Sahra Wagenknecht appelle à en finir avec la "bonne conscience de gauche sur la culture de l'accueil" et assure que les immigrés concurrencent les travailleurs allemands et tirent leurs salaires vers le bas.
En France, Jean-Luc Mélenchon tient un argumentaire similaire depuis la dernière présidentielle. En matière d'immigration, le leader de La France insoumise propose d'une part "d'assumer le devoir d'humanité" envers les réfugiés et d'autre part de "lutter contre les causes des migrations". Lors de son discours de rentrée à Marseille, il a aussi repris l'idée selon laquelle le recours à l'immigration est un moyen pour le patronat de faire pression sur les salaires : "Oui, il y a des vagues migratoires. Oui, elles peuvent poser de nombreux problèmes aux pays d'accueil. Elles posent de nombreux problèmes quand certains s'en servent pour faire du profit sur le dos des malheureux. [...] Et nous avons toujours réagi de cette manière. Si vous lisez Jean Jaurès et les penseurs du socialisme, ils ont toujours dit : 'Vous vous servez de l'immigration pour abaisser le coût des salaires ; vous vous en servez pour lutter contre les acquis sociaux.'"
Pour l'adjoint au logement à la mairie de Paris et chef de file du parti communiste pour les élections européennes, Ian Brossat, ce discours est ambigu.
Que vous inspire les mots d'ordre du nouveau mouvement lancé en Allemagne par Sahra Wagenknecht ?
J'observe que le parti Die Linke a majoritairement choisi de maintenir une ligne d'accueil des réfugiés. Sahra Wagenknecht est une dissidente, elle a été mise en minorité au dernier congrès. Elle a décidé de créer son propre mouvement qu'elle décrit comme une gauche anti-migrants. Or de mon point de vue, la gauche anti-migrants, ça n'existe pas, c'est comme un lion végétarien.
La solidarité à l'égard des plus déshérités est dans l'ADN de la gauche et ceux qui flanchent et cèdent à l'extrême droite sur un sujet pareil n'ont plus rien à voir avec la gauche. Partout en Europe, l'extrême droite porte son venin xénophobe et raciste. En cet instant, certains nous expliquent qu'il faudrait que la gauche courbe l'échine.
Je suis convaincu que les combats perdus sont ceux qu'on ne mène pas parce qu'on considère qu'ils sont perdus d'avance. Moi je n'ai pas la gauche honteuse sur ce sujet. On a aujourd'hui l'impression d'être dans un match de boxe. Sur le ring, l'extrême droite boxe avec une énergie incroyable et on nous explique que la gauche ne devrait pas porter les coups. Il faut au contraire porter nos valeurs.
En 2012, vous aviez fait campagne derrière Jean-Luc Mélenchon sous le slogan "L'immigration n'est pas un problème". Désormais, le leader de La France insoumise veut mener une "politique raisonnable" conjuguant "devoir d'humanité" et "lutte contre les causes des migrations". Pourquoi jugez-vous cette position ambiguë ?
Disserter sur les causes de l'immigration, c'est une manière d'esquiver le sujet. Evidemment qu'à moyen terme, il faut faire reculer la misère, le réchauffement climatique et abattre les dictatures. Personne ne peut imaginer qu'on résoudra ces problèmes d'un claquement de doigts. On sait que ça prendra du temps.
Il reste que la question qui nous est posée aujourd'hui c'est comment on accueille, quels moyens on se donne pour organiser un accueil digne, équitablement réparti au sein de l'Union européenne. Je crois qu'aujourd'hui toute l'énergie de la gauche devrait être consacrée à ça. Or ceux qui dissertent en permanence sur les causes de l'immigration le font pour ne pas traiter cette question-là.
Dans l'évolution de Jean-Luc Mélenchon, il y a sans doute une part de marketing politique. Je ne peux que le regretter. Mais pour nous les communistes, il n'est pas question de flancher sur une question aussi essentielle, surtout dans le contexte que traverse l'Europe en ce moment.
Les travailleurs immigrés tirent-ils les salaires des travailleurs européens vers le bas ? Faire croire que les immigrés seraient responsables de la paupérisation des Européens est une absurdité totale.
Regardons la réalité : depuis dix ans, le produit intérieur brut des pays de l'Union européenne est passé de 15.000 milliards à 17.000 milliards d'euros. En attendant, le pourcentage de travailleurs pauvres est passé de 7 à 10%. La faute à qui ? Pas aux réfugiés.
Aux actionnaires qui se sont enrichis sur le dos des salariés. Donc faire des immigrés le bouc émissaire dans cette affaire est à la fois injuste et dangereux, c'est une manière de ne pas parler des vrais responsables que sont les actionnaires et un certain nombre de patrons gloutons qui ont fait le choix de s'enrichir au détriment de la grande majorité.
C'était pourtant ce qu'affirmait Georges Marchais au début des années 1980. Dans un discours le 6 janvier 1981, le premier secrétaire du PCF appelait à "stopper l'immigration officielle et clandestine" car elle "constitue pour les patrons et le gouvernement un moyen d'aggraver le chômage, les bas salaires..."
Si certains n'ont rien d'autre à faire que de déterrer des citations des années 1980 sorties de leur contexte, je ne peux rien pour eux et je les laisse vaquer à leur occupation d'archéologues. Le Parti communiste a depuis une vingtaine d'années des positions extrêmement claires sur le sujet et personne ne peut nous faire reproche de ne pas avoir été au cœur de toutes les mobilisations en faveur des réfugiés.
S'ils veulent vraiment regarder la cohérence des uns et des autres, je veux bien qu'on regarde les déclarations de Jean-Luc Mélenchon sur le traité de Maastricht en 1992, mais ça n'a pas grand intérêt.
Concrètement, quelle est cette politique d'accueil que vous défendez ?
Je pars d'un constat concret que je vis à Paris. De toute façon, les réfugiés, ceux qui fuient la misère et la guerre, finiront par arriver.
La question n'est pas de savoir s'il faut accueillir ou pas, c'est de savoir si nous mettons des moyens en place pour que cet accueil se passe correctement. Une bonne politique en matière d'immigration et d'accueil des réfugiés est une politique qui organise d'une part des voies légales de migrations − qui de fait aujourd'hui n'existent pas, ce qui ouvre un marché aux passeurs. Et d'autre part, une clé de répartition à l'échelle de l'Union européenne, qui permette que cet accueil se fasse de manière équilibrée.
Quand on regarde dans le détail : depuis le début des années 2000, les pays de l'Union européenne ont investi 15 milliards d'euros dans la mise en place de frontières extérieures. De fait, ça n'a pas marché puisque les réfugiés sont arrivés quand même. Cet argent serait mieux investi si on s'en servait pour créer des conditions d'accueil sur le territoire européen. Ce qui n'a pas été le cas et qui provoque les campements qu'on voit un peu partout.
Cette politique ne risque-t-elle pas d'entraîner un appel d'air, comme semble le penser le gouvernement ?
Je suis favorable à la régularisation de tous les réfugiés qui sont actuellement sur le territoire français, qu'ils aient l'asile ou non. Ce qui crée l'appel d'air, c'est la situation que vivent ces pays, c'est la misère, la guerre et les dictatures. De toute façon, les réfugiés finiront par arriver. La question est de savoir s'ils dorment sur le trottoir ou si nous créons des conditions pour qu'ils puissent être hébergés chez nous et accompagnés socialement.
Propos recueillis par Rémy Dodet pour le Nouvel Observateur
12:24 Publié dans Actualités, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ian brossat, immigration | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
30/07/2018
FATEMATA HAL : DU MAROC A LA FETE DE L'HUMANITE
Bien manger, un droit pour tous !
Le sens du partage et de la convivialité de La Fête de l’Humanité s’étend à table, à l’Agora, où onze chef.fes étoilé.e.s dont Fetemata Hal se mobilisent pour vous offrir un repas gastronomique durable et inclusif : le banquet des Humanités !
Samedi 15 septembre au soir, au prix de 20 euros, découvrez une cuisine de qualité, locale et de saison avec pour chaque menu acheté : une part de terrine, trois plats au choix parmi sept, une pâtisserie et le pain (vin non compris). La cave d’Ivry, avec ses vins d’auteur bio, proposera une série de vins pour accompagner les plats.
Deux services de 200 places sont réalisés, le premier à 20h00 (complet !) et le deuxième à 21h00 (mise en vente des places sur notre billetterie le 24 août).
Attention, afin de participer au banquet il est nécessaire d’avoir un accès à la Fête de l’Humanité : n’oubliez pas votre pass 3 jours ! Réservation dans une limite de six repas par vente et des places disponibles.
Fatema Hal quitte le Maroc à 18 ans pour la France et se marie en 1970. Elle suit des études de littérature arabe à l’Université Paris VIII et obtient sa licence en 1975. Elle enchaîne ses études, avec l’anthropologie à l ’Ecole pratique des hautes études et en sort avec un diplôme d’ethnologie en 1979. Au début des années 1980, alors mère de trois enfants, elle divorce et s’engage activement pour la condition féminine.
Elle rejoint Yvette Roudy au ministère des droits de la femme où elle réalise des enquêtes et des traductions. En même temps elle s’occupe d’enfants dans des îlots sensibles de la Goutte d’Or. En 1984, elle décide d’ouvrir un petit restaurant dans le 11eme arrondissement « La Mansouria », financé par un système de tontine, les banques lui refusant tout prêt.
Son restaurant devient vite le temple de la gastronomie marocaine à Paris. Elle y accueille des événements culturels et implante son association pour former les jeunes femmes à la cuisine. En 2001 elle reçoit la Légion d’honneur. Elle a également publié de nombreux livres dont « Ramadan, cuisine du partage », dans lequel elle revient aux sources de son histoire, à la découverte de la gastronomie et à son premier jeûne.
Hal of Fame
Son restaurant ouvert depuis plus de 30 ans et 17 livres publiés plus tard, ses positions sont claires sur la cuisine. «Je ne demande pas à l'autre de me ressembler, mais je n'essaye pas de lui ressembler non plus. Je veux l'étonner, le surprendre, pas lui donner à manger ce qu'il connaît déjà!»
Et malgré ses livres de recettes, elle ne s'érige pas non plus en gardienne d'une supposée tradition: «La tradition c'est un moment qui évolue, qui change, parce qu'il y a les modes de cuisson qui changent, il y a le contenant qui change, il y a le goût qui change, les proportions changent... En réalité, tout change et évolue!» Sa quête de et dans la cuisine marocaine n'est jamais terminée. Bien sûr, elle ne découvre plus autant de plats qu'il y a 30 ans, mais elle en découvre encore de temps en temps.
Sources l'Humanité, Elle, France Info
La recette de la mourouzia
Une recette qui date du XIIe siècle (elle a subi quelques changements dans cette belle traversée).
Ingrédients (pour 6 personnes)
- 1 kg d’agneau coupé en morceaux dans l’épaule.
- 2 oignons
- 300 g de raisins secs
- 150 g d’amandes émondées
- 2 c. à soupe de smen (beurre clarifié)
- 2 c. à café de ras el-hanout
- Une pincée de filaments de safran
- 2 c. à soupe d’huile
- 1/2 c. à café de sel
- 1 c. à soupe d’eau de fleur d’oranger
- 5 verres d’eau
- 100 g de miel
- 6 boutons de rose pour la décoration.
Préparation : 20 minutes
Cuisson : 2 heures
- Dans un saladier, mettre les raisins secs avec l’eau de fleur d’oranger, couvrir d’eau tiède et les laisser se réhydrater pendant une heure. Émonder les amandes en les plongeant dans l’eau bouillante et les sortir dès qu’elles remontent à la surface. Avec du papier absorbant ou une serviette en tissu, enlever la peau.
- Dans un bol, mélanger le sel, le poivre, le safran, le ras el-hanout et un grand verre d’eau. Enduire la viande de la moitié de ce mélange. Placer les morceaux dans une marmite en fonte avec l’huile et le reste d’eau, l’oignon râpé, le smen (beurre clarifié) et les amandes émondées. Porter à ébullition, goûter et ajuster le sel à son goût. Laisser cuire à feu doux pendant une heure et vérifier de temps en temps la sauce, ajouter un peu d’eau si nécessaire.
- Égoutter les raisins secs et les ajouter à la viande ainsi que l’autre moitié des épices.
- Laisser cuire encore une heure puis verser le miel et maintenir à petit feu jusqu’à ce que les amandes et les raisins soient caramélisés.
- Servir chaud en entourant la viande des amandes et des raisins et planter un bouton de rose sur chaque morceau de viande.
18:48 Publié dans Actualités, Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fatemata hal, fête de l'humanité, banquet | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
29/07/2018
Palestine. Ahed Tamimi ou le calvaire des mineurs emprisonnés
Pierre Barbancey, l'Humanité
Détenue depuis décembre 2017, la jeune femme de 17 ans a recouvré hier la liberté en même temps que sa mère. Mais des centaines de jeunes Palestiniens croupissent toujours dans les geôles israéliennes. Plus de la moitié subissent des violences durant leur arrestation.
Hier matin, au petit jour, l’émotion le disputait à la dignité lorsque Ahed Tamimi et sa mère sont sorties de l’enfer carcéral israélien au terme de huit mois d’emprisonnement. Émotion, donc, avec les larmes de cette jeune femme d’à peine 17 ans, heureuse de retrouver ses proches et un environnement encore humain malgré l’occupation. Dignité, parce que les clones des deux soldats qu’elle avait giflés avec courage en décembre dernier (elle n’avait alors que 16 ans) pour leur signifier qu’ils n’avaient rien à faire devant chez elle ont été forcés, cette fois, de la raccompagner jusqu’à sa maison, dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Sans menottes aux poignets ni aux pieds. Sans bandeau sur les yeux comme il est de coutume pour l’armée d’occupation, qu’il s’agisse d’un(e) mineur(e) ou d’un(e) adulte. Ses boucles blondes flottaient sur un keffieh noir et blanc, semblable à celui que portait Yasser Arafat. Un symbole de la Palestine comme un air de liberté.
La vidéo de l’abject ordre colonial
En réalité, les autorités israéliennes voulaient se débarrasser d’Ahed et de sa mère sans trop de publicité. La vidéo montrant la scène en décembre était devenue virale, faisant le tour du monde entier via les réseaux sociaux et montrant l’abjecte réalité du quotidien des Palestiniens : des hommes en armes, dominateurs, faisant régner un ordre colonial. Le combat des Palestiniens avait un visage. Et quel visage. Certains ne s’y sont pas trompés. « Vous ne pouvez pas prendre une petite terroriste et en faire une héroïne, mais c’est ce que nous avons fait, regrette Oren Hazan, un député du Likoud (droite), le parti du premier ministre, Benyamin Netanyahou. Elle est très dangereuse. La plupart des Israéliens vous diront qu’ils voudraient la voir en prison pour vingt ans. » Il fallait donc éviter de nouvelles images contredisant l’allégation selon laquelle l’armée israélienne serait « la plus morale au monde ». Pour ce faire, les Israéliens avaient, hier, brouillé les pistes. Ou pensaient l’avoir fait en diffusant des informations contradictoires sur l’endroit par lequel elles étaient censées rentrer en Cisjordanie occupée. C’est son père, résistant pacifique de toujours, qui les a accueillies alors que les habitants, regroupés, scandaient : « Nous voulons vivre libres ! »
On comprend mieux le système d’occupation mis en place dans tous les domaines par les gouvernements israéliens successifs quand on sait qu’Ahed a été condamnée à huit mois de prison le 21 mars à l’issue d’un accord dit de plaider coupable. En clair, si l’accusé(e) ne reconnaît pas sa culpabilité, sa peine peut être double, voire plus. C’est ce qui s’était déjà passé avec le Franco-Palestinien Salah Hamouri, qui risquait quatorze ans de prison s’il ne plaidait pas coupable, alors qu’il avait tout juste 18 ans. Par la suite, faisant comme si cet odieux chantage n’existait pas, Israël utilise ce type de condamnation comme preuve de culpabilité ! Pis, l’adolescente s’est vu infliger une peine presque aussi lourde – huit mois de prison – que le soldat israélien et de nationalité franco-israélienne Elor Azaria, qui n’a purgé que neuf mois pour avoir abattu un assaillant palestinien blessé, au sol, qui ne posait plus aucun danger.
Ahed Tamimi est libre. Mais il reste des milliers de prisonniers palestiniens. Ils seraient près de 6 000 actuellement. Parmi eux, près de 300 mineurs (lire ci-contre). Imaginons un instant ce que vit une famille palestinienne dans un village de Cisjordanie. Au beau milieu de la nuit, on frappe violemment à la porte. Des soldats entrent, tiennent en joue tous les habitants de la maison et emmènent violemment l’un des adolescents. La mère crie, le père proteste. Ils sont repoussés sans ménagement. Dans la Jeep dans laquelle l’enfant est emmené, les coups pleuvent. Arrivé au lieu de détention, la bastonnade reprend, souvent avec un tuyau en caoutchouc. C’est une mise en condition avant l’interrogatoire. À ce compte-là, on peut tout avouer.
Tortures et aveux forcés pour tous
Selon l’Association du club des prisonniers, 60 % des enfants arrêtés ont été physiquement ou psychologiquement torturés. Les interrogatoires durent souvent des heures pour leur faire signer un procès-verbal en hébreu qu’ils ne comprennent pas et qui comporte parfois des confessions extorquées. Ces mineurs peuvent rester de longues périodes sans qu’on leur donne à boire ou à manger, sans même avoir l’assistance d’un avocat. On les effraie en leur disant qu’ils ne reverront plus leurs parents… Des pratiques contraires à la convention de l’ONU pour les droits des enfants, qui date de 1991 et que Tel-Aviv a acceptée. Sans parler de l’emprisonnement en Israël même, contraire aux conventions de Genève.
En s’attaquant ainsi aux mineurs, le gouvernement et l’armée israélienne cherchent à obtenir des renseignements sur les dirigeants palestiniens qui mènent les manifestations contre l’occupation. Mais surtout ils veulent empêcher la nouvelle génération de se révolter. C’est aussi pour cela que, chaque année, plusieurs centaines de jeunes Palestiniens de Jérusalem-Est sont arrêtés. Des tentatives israéliennes sans effet, comme le montrent les manifestations qui se déroulent à Gaza et en Cisjordanie ces dernières semaines, malgré les morts. Malgré la répression.
20:29 Publié dans Actualités, Connaissances, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ahed tamini, palestine, israel | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
25/07/2018
ISRAEL PLONGE GAZA DANS LE NOIR QUASI PERMANENT
Ziad Medoukh, correspondant à Gaza
Depuis plus de trois jours, la bande de Gaza vit une véritable crise d’électricité, avec de longues coupures de courant, jusqu’à 21heures par jour, ce qui signifie que chaque maison et chaque quartier a le droit de deux à trois heures d’électricité par jour. Impensable !
Les forces de l’occupation israélienne ont décidé récemment de réduire la fourniture d’électricité à cette région sous blocus, afin de faire pression sur la population civile pour qu'elle arrête la Marche du retour.
Cette décision aggrave la crise humanitaire dans une région en souffrance permanente, et met en danger les infrastructures sanitaires et en particulier les hôpitaux.
Cette pénurie d’électricité a des conséquences grave sur tous les secteurs vitaux dans cette région qui a subi trois offensives militaires en cinq ans, sans oublier les agressions israéliennes au quotidien.
Vous imaginez ? Plus de deux millions habitants privés d’électricité pendant des jours et des jours ! Surtout durant cette saison d’été. Terrible !
La seule centrale électrique de Gaza qui a été bombardée lors de la dernière agression israélienne en 2014 fonctionne avec seulement 20% de sa capacité.
Outre ces coupures, en plein été, à Gaza, c'est la pénurie d’eau. Tous les puits municipaux qui approvisionnent les habitants fonctionnent à partir du courant électrique.
Vous imaginez ? Des foyers privés d’eau pendant des jours et des jours ! Incroyable !
Cette situation est liée au manque de fioul et de carburant qui entrent normalement dans la bande Gaza par Israël. La quantité qui entre par jour ne suffit pas à faire face à cette vague de chaleur.
Cette pénurie a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des habitants de cette région sous blocus, et paralyse tous les secteurs économiques Imaginez-vous une terre sans électricité, sans eau et sans carburant ? Nous sommes en 2018 quand même ! Inimaginable !
Israël refuse l’entrée de matériel et de pièces de rechanges pour cette centrale endommagée par les multiples bombardements, notamment lors de sa dernière offensive contre Gaza en 2014.
Beaucoup d’usines ont fermé leurs portes, des milliers de travailleurs se retrouvent au chômage, ce qu'aggrave la situation déjà délicate des habitants de cette prison à ciel ouvert.
Les hôpitaux et les centres médicaux sont les plus touchés, beaucoup d’opérations chirurgicales sont annulées, beaucoup d’appareils médicaux sont en panne, la vie de centaines de patients est menacée.
L’état d’urgence a été décrété dans la bande de Gaza et même les quelques générateurs qui continuent de fonctionner vont être arrêtés, faute de fioul.
Les Palestiniens de Gaza même avec leur patience extraordinaire et leur adaptation avec ce contexte particulier, continuent leur souffrance à cause de cette crise.
Devant cette crise, les Palestiniens de Gaza s’interrogent :
Où sont les organisations de droits de l’homme ?
Où est le monde dit libre ?
Jusqu’à quand cette souffrance ?
Jusqu’à quand ce blocus israélien inhumain contre la population civile de la bande de Gaza ?
Et jusqu’à quand cette injustice ?
12:56 Publié dans Actualités, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, noir, électricité, israel | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |