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27/12/2021

Covid-19. Les non-vaccinés sont-ils plus nombreux que les vaccinés en réanimation ?

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La lecture des chiffres oppose souvent les pro et antivax sur la proportion de vaccinés et de non-vaccinés contaminés, comme en service de réanimation. Entre valeurs absolues et comparaison sur un même nombre de personnes, les résultats peuvent être totalement différents. Certains de nos lecteurs s’y perdent. On essaie d’y voir plus clair.

« 3 000 personnes en réanimation Covid selon l’un de vos articles et plus de 50 000 contaminations par jour. J’aurais voulu connaître le ratio de personnes vaccinées et non vaccinées parce que vu la population française vaccinée, ces chiffres me paraissent énormes. » La question de Laurent nous est fréquemment posée. Contamination, réanimation : la part des vaccinés et non-vaccinés est souvent mise en avant. Mais les chiffres avancés par les pro ou antivax diffèrent souvent. Ou leur interprétation, tout du moins. On vous répond.

4 000 patients en soins critiques pendant les fêtes ?

Commençons tout d’abord par rappeler que si, pendant de longs mois, il a été impossible de connaître le statut vaccinal des personnes admises à l’hôpital pour Covid-19, c’est désormais chose plus aisée grâce à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui fournit des chiffres détaillés sur le sujet et les met à jour régulièrement.

Et oui, Laurent, les chiffres que vous évoquez et que nous avons publiés sont les bons. La France a bien enregistré la semaine dernière plus de 50 000 nouveaux cas de coronavirus en moyenne chaque jour. Quant aux services de soins critiques, où sont traités les cas les plus graves, ils comptaient ce dimanche 19 décembre 2 936 patients, contre 2 933 la veille. Les autorités craignent de dépasser les 4 000 patients pendant les fêtes.

Dans les services de soins critiques, il s’y trouvait ce lundi 20 décembre 3 025 patients. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai dernier.

Les non-vaccinés, premiers touchés

Pour poursuivre avec les questions de Laurent, parlons des chiffres des contaminations. Selon les données du ministère de la Santé, 51,3 millions de Français étaient entièrement vaccinés au 17 décembre ,; soit 90 % des personnes âgées de 18 ans et plus.

En valeur absolue, les vaccinés sont désormais les plus contaminés. D’une part, il faut le rappeler, s’il protège des formes graves de la maladie, le vaccin n’empêche pas d’être contaminé ; et d’autre part, et c’est là un critère de lecture des chiffres à ne pas oublier, parce que les vaccinés sont tout simplement les plus nombreux aujourd’hui dans la population. Plus il y aura de vaccinés dans notre pays, plus ils seront nombreux à être touchés malgré tout par le Covid-19

« Si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs, d’entrées hospitalières et de décès sont toujours bien plus élevées parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées sans rappel et plus encore que pour celles avec rappel », analyse la Drees, qui exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination).

« Si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs, d’entrées hospitalières et de décès sont toujours bien plus élevées parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées sans rappel et plus encore que pour celles avec rappel », analyse la Drees, qui exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination).

Lire aussi : Mon enfant a eu le Covid-19, faut-il attendre six mois avant la vaccination ?

Même constat en soins critiques

Les personnes hostiles à la vaccination affirment qu’une majorité de patients accueillis à l’hôpital pour cause d’infection au Covid-19 sont vaccinés. La preuve, selon eux, que le vaccin est inutile, ou a minima peu efficace.

Mais là encore, pour appréhender cette question du ratio vaccinés/non vaccinés admis en centre hospitalier voire en réanimation, il convient de comparer à population égale et non en valeur absolue.

Et les chiffres de la Drees le démontrent une fois de plus, le risque d’être hospitalisé est aujourd’hui près de trois fois supérieur lorsque l’on n’est pas vacciné. Le risque d’être pris en charge en soins critiques apparaît pour sa part quatre fois supérieur.

Au-delà des chiffres, la parole des soignants

Et puis si l’on doute des chiffres, on peut aussi écouter – sauf à douter de leurs propos – les médecins qui travaillent en centres hospitaliers actuellement. Pas plus tard que lundi matin chez nos confrères de France Info, Jean-Paul Stahl, infectiologue et professeur émérite au CHU de Grenoble, comptabilisait : « Hier dans mon CHU, sur les huit personnes hospitalisées en réanimation, sept n’étaient pas vaccinées ».

Le président de l’association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, indiquait trois jours plus tôt sur BFMTV qu’à l’heure actuelle, « 80 % des malades qui sont en réanimation sont des malades non-vaccinés ».

La semaine passée, c’est le docteur Hugues Georges, responsable d’un service de réanimation « débordé » au CHU de Tourcoing, qui précisait à nos confrères de La Voix du Nord que les deux tiers de ses patients (une douzaine) sont des cas Covid-19, la plupart étant non vaccinés. Et de conclure son propos : « Ceux qui réchappent d’une forme grave nous disent : Si j’avais su… »

Source Ouest France

09:58 Publié dans Actualités, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : covid, hôpitaux, malades | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

11/11/2021

A Poitiers : Fabien Roussel (PCF) veut garantir "un statut social pour les jeunes"

Fabien Roussel Poitiers.jpeg

Depuis la rentrée, le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, organise des « rencontres des jours heureux » dans des villes moyennes de France. Sa cinquième étape, à Poitiers (Vienne) ce mercredi 10 novembre, est consacrée au thème de la jeunesse.

« Depuis quarante ans, la jeunesse subit les politiques libérales qui l’ont obligée à travailler pour financer ses études. Elle n’arrive pas à être rémunérée au niveau des diplômes qu’elle a réussi à avoir. Elle subit la précarité avec des emplois proposés par des plateformes numériques ou est obligée de se créer un statut d’autoentrepreneur », explique le député.

Ces différentes politiques ont « abîmé et bouché l’avenir de la jeunesse. Au cours de cette pandémie, on a vu des jeunes faire la queue à des associations d’aide alimentaire. Une partie des jeunes étudiants, sans leurs jobs, sont tombés dans la grande pauvreté », observe-t-il.
Augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % « Mais on a aussi vu cette jeunesse qui se bat, qui veut s’engager pour le climat et qui a envie de participer pour reconstruire la France. Il faut faire avec les jeunes et pas à leur place. »

Que pouvez-vous nous dire des annonces que vous ferez à Poitiers ce mercredi ?

Fabien Roussel : « Nous voulons sécuriser l’éducation, la formation et l’emploi. Faire de la jeunesse la grande cause nationale et la priorité du prochain mandat. Nous souhaitons être dans un pays qui investit dans sa jeunesse et qui donc investit dans l’avenir. »

Face aux défis de demain – changement climatique, vieillissement de la population, mutation numérique… – la société française a plus que jamais besoin de sa jeunesse. Comment lui donne-t-on « les clefs du camion » ?

« Je ne leur donnerai pas les clefs d’un camion ! Je privilégierai le train, le vélo ou la voiture non polluante ! Mais il faut effectivement leur donner les clefs d’un nouveau modèle économique et social qui respecte autant le vivant – l’être humain, l’écosystème, les animaux – que la planète et les ressources naturelles.

« Nous voulons donc fortement investir dans l’éducation et la formation : garantir à chaque jeune la meilleure école, les meilleures universités, collèges et lycées avec pas plus vingt à vingt-cinq élèves par classe. Pour cela nous proposons d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % en cinq ans.

« Nous voulons aussi garantir un statut social aux jeunes. D’abord par un revenu étudiant, pour qu’ils ne soient plus obligés de travailler pour financer leurs études, à partir de 850 €. Nous voulons la création de maisons pour la jeunesse dans toutes les communes de plus de 9.000 habitants où dès 18 ans les jeunes pourront faire valoir leurs droits à cette allocation, au logement, au transport, à la culture, au sport… Et faire en sorte qu’ils trouvent leur pleine place dans la société et une forme d’autonomie. »

Comment le financez-vous ?

« Le budget de la nation doit porter son effort sur l’Éducation nationale. Nous voulons augmenter son budget en faisant participer le capital et les richesses que nous produisons. Il en va aussi de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés des multinationales, de rétablir l’ISF, de taxer plus fortement les distributions de dividendes et de faire remettre dans le budget de l’État tous les milliards d’euros perdus à cause de l’évasion fiscale. Pour financer le revenu étudiant – nous l’estimons à vingt milliards d’euros par an – nous le ferons à parité entre l’État et une cotisation sociale nouvelle : la cotisation jeunesse. Si on cotisait tous les mois 5 ou 6 € pour nos enfants et que cette cotisation permettait de garantir le revenu étudiant dès qu’on est en âge d’étudier, cela soulagerait beaucoup de parents. »

Des secteurs ont des difficultés à recruter, des vocations se font plus rares… Comment fait-on pour les réenchanter ?

« Il y a d’abord la question des salaires et des conditions de travail. Elles doivent être traitées en urgence. Il faut aussi qu’ils aient la garantie que, s’ils travaillent, ils pourront en vivre dignement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et ce sont souvent pour des métiers difficiles et essentiels comme celui d’infirmière, d’aide à domicile, d’enseignant, de professeur des écoles…

« Mais il n’y a pas que ça. Il y a le sens donné au travail. Il y a d’abord l’intérêt personnel mais on a aussi perdu le sens de porter un projet pour le pays, d’avoir une ambition pour la France. La nôtre est de faire en sorte d’accompagner nos enfants et les personnes âgées. Il faut engager la transition écologique, des services publics présents partout et pour tous. »

Source La Nouvelle République

 

Poitiers - Fabien Roussel partisan d’un revenu étudiant

En visite ce mercredi après-midi à Poitiers, le candidat communiste à l’élection présidentielle 2022 Fabien Roussel est successivement allé à la rencontre d’étudiants de l’université, de jeunes du Foyer de jeunes travailleurs Kennedy et des fondeurs de la Vienne et de l’Indre. Puis place, ce soir, aux Salons de Blossac, à un meeting en forme de débat au milieu de près de trois cents personnes, de tous âges, dont certaines arboraient pour l'occasion une écharpe ou un masque rouge.

Après la ruralité et l'alimentation, la santé, l'écologie et l'environnement, ces nouvelles « Rencontres des jours heureux », organisées dans une ville forte de 27 000 étudiants, avaient pour objet la jeunesse. « 29% des moins de 25 ans sont des enfants d’ouvriers, ils sont 12% en licence et 7% en master, a asséné Fabien Roussel, avant de déplorer, plus globalement, que « seuls 30% des étudiants sont boursiers »

Le candidat communiste a plus particulièrement mis l’accent sur deux mesures : la mise en place d’« un revenu pour les étudiants qui leur permette d’étudier sans être obligés de travailler à côté », et un renforcement du service public « pour garantir qu’au collège et au lycée, les devoirs soient faits à l’école ».

D’autres sujets relatifs à la jeunesse ont été abordés, comme la précarité alimentaire, face à laquelle le député du Nord prône le retour du tarif à 1€ des repas du Crous dans les restaurants universitaires, la culture ou encore l’emploi. Dans ce domaine, « nous voulons que chaque jeune qui finit ses études puisse participer à la société en travaillant. Notre objectif est le zéro-jeune-au-chômage. Il faut donc donner à chacun un vrai contrat, avec un vrai salaire, correspondant à ses diplômes et ses compétences. C’est ça le respect de la jeunesse ! »

Source Le 7 Info

09:25 Publié dans Actualités, Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, poitiers, jeunesse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/10/2021

Présidentielle 2022 : les sondages, inquiétantes dérives

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« À chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets », déplore François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France.
 
« Pourquoi consulter les citoyens alors qu’il est si simple d’attendre les sondages ? Pourquoi se casser la tête à bâtir un programme politique alors que pour quelques milliers d’euros, des sondages vous diront ce qu’attendent les gens ? Pourquoi s’enquiquiner à débattre avec les militants politiques pour désigner un candidat alors que les sondages peuvent s’en charger ?
 
On a tout vu ces derniers temps, des sondages mis à toutes les sauces, des personnalités politiques cherchant désespérément une légitimité dans les pourcentages des dernières études d’opinion, des sondages faisant ou défaisant le deuxième tour de l’élection présidentielle, des cadors du petit écran gonflés à l’hélium des mesures d’audiences devenir des stars politiques déjà qualifiées par les sondages avant même d’être candidats.
Les sondeurs n’arriveront bientôt plus à mettre du charbon dans la machine tant elle est en surchauffe.
 
Revenons quelques années en arrière : au début de l’année 2002, les sondages annonçaient pour le deuxième tour de l’élection présidentielle un duel serré entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. La seule question qui se posait était de savoir lequel allait arriver en tête au premier tour.
 
Au soir du 21 avril, Jean-Marie Le Pen créait la surprise en se qualifiant et Lionel Jospin était éliminé. La leçon n’a jamais été retenue : à chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets.
 
La démocratie est fragile
Les sondeurs qui, quoi qu’en disent certains, sont des professionnels sérieux ont beau rappeler que leurs enquêtes donnent seulement une photographie à un instant précis, qu’il faut évidemment tenir compte des marges d’erreurs, qu’il ne faut pas faire dire aux sondages ce qu’ils ne disent pas, rien n’y fait. Les sondages sont pris pour argent comptant.
 
Ce que tout cela met en évidence, c’est l’extrême fragilité de notre système politique. Les partis sont affaiblis et n’ont plus beaucoup de militants. Les familles politiques traditionnelles semblent à court d’idées pour répondre aux défis, colossaux, d’aujourd’hui. La progression inquiétante de l’abstention témoigne de la sévérité avec laquelle la politique est jugée par les citoyens.
 
Le temps passé à commenter les sondages détourne les personnalités politiques et les médias de l’essentiel : la rencontre avec les citoyens, l’échange approfondi, le débat d’idées, l’écoute de ce que vivent les gens au quotidien, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs. L’obsession sondagière empêche les uns et les autres d’écouter la diversité du pays, de ses habitants, de ses territoires. Elle nous berce d’illusions et nous aveugle. Elle nous fait prendre des vessies pour des lanternes.
 
La démocratie est fragile. Sans doute avons-nous trop tendance à penser qu’elle est un acquis indéboulonnable, que même fatiguée, elle est solide et résiste au temps. La multiplication des discours populistes, haineux et extrémistes devrait pourtant nous tenir éveillés. Ce n’est pas la consultation de « panels représentatifs » qui redonnera de la vigueur à la démocratie, c’est l’écoute et la consultation de chacune et chacun. Il est urgent de rebâtir un espace politique au contact immédiat des citoyennes et des citoyens.

12:59 Publié dans Actualités, Connaissances, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sondage, presidentielle | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/10/2021

Nucléaire : le festival Jadot

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Lors du débat entre Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, les deux candidats écologistes ont réaffirmé leur détestation de l’électro-nucléaire. Soit. Mais au prix d’un festival de désinformations. Listons en quelques unes.

« Cela fait 30 ans que l’on aurait pu débattre sur le nucléaire. Il y a une communication de l’Etat et d’EDF qui a tué le débat ». Yannick Jadot.

Le propos de Yannick Jadot est pour le moins stupéfiant. Depuis le choix nucléaire de 1974, confirmé en 1981 sous Mitterrand, ce sujet s’est toujours taillé une place de premier plan dans la vie publique. Des milliers d’articles de presse, de tracts, des manifestations (contre en général), des prises de positions à chaque élection nationale… c’est le sujet énergétique qui a le plus mobilisé le débat public. Et depuis bien plus que 30 ans, si l’on se souvient des vifs débats des années 1974-1980. Mais peut-être que Yannick Jadot est-il trop jeune pour se souvenir des manifestations contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff en Bretagne à la fin des années 1970

Quant à la communication de l’Etat et d’EDF qui aurait « tué le débat », on ne peut qu’ironiser sur son inefficacité en observant ce résultat d’enquête sociologique montrant que la majorité des Français ignorent que le nucléaire est, en France tout au moins, l’électricité la moins carbonée possible : 6 grammes par kWh produit et qu’une majorité d’entre eux – écrasante dans deux cas : les jeunes et les personnes opposées à l’usage du nucléaire pour l’électricité – croient que les centrales nucléaires émettent beaucoup de gaz à effet de serre.

Cette enquête IPSOS montre que 44% des Français opinaient, en 2017, que les centrales nucléaires émettent « beaucoup » de gaz à effet de serre. Ce pourcentage monte à 63% chez les 18/24 ans et à 75% chez les personnes tout à fait « contre » l’usage du nucléaire pour l’électricité.

« Les déchets, après 50 ans de nucléaire, on ne sait toujours pas quoi en faire ». Yannick Jadot.

Yannick Jadot est certes député européen, mais cela ne devrait pas l’empêcher de se renseigner sur les lois françaises. En 2006, le Parlement a voté une loi qui retient la solution de l’enfouissement géologique profond pour les déchets nucléaires de Haute activité et à vie longue (HAVL) et ceux dit de Moyenne activité et à vie longue (MAVL) qui concentrent plus de 99% de la radioactivité issue des centrales nucléaires. En 2016, le Parlement a voté une nouvelle loi qui précise cette solution, sous la forme du projet CIGEO, prévu dans la couche géologique d’argilite, à 500 mètres de profondeur, près du laboratoire souterrain exploité par l’ANDRA depuis 2005 à la frontière de la Haute Marne et de la Meuse. Cette nouvelle loi décrit les modalités de création de cette installation et en prévoit la réversibilité jusqu’à la fin du processus d’enfouissement des déchets actuels et futurs des réacteurs existants (EPR de Flamanville compris). L’ignorance de Yannick Jadot d’un projet aussi important pour la sécurité des populations ne plaide pas en faveur de sa capacité à exercer la haute responsabilité à laquelle il prétend.

« On sait à peine démanteler une centrale nucléaire ». Yannick Jadot.

Les équipes d’EDF qui sont en train de démanteler la centrale nucléaire de Chooz-A  en toute sécurité et en respectant les coût et délais prévus apprécieront ce dénigrement de leurs compétences professionnelle. Neuf centrales nucléaires sont en cours de démantèlement en France.

Sinon, on peut suggérer à Yannick Jadot de méditer sur ces photos avant/après de la centrale nucléaire de Maine Yankee, tout à fait similaire à celles d’EDF.  En haut, la centrale nucléaire en exploitation. En bas le même site, où l’on voit qu’il ne reste absolument plus rien de la centrale, on peut y faire paître un troupeau de vaches.

La centrale nucléaire de Maine Yankee
L’emplacement de la centrale nucléaire de Maine Yankee dans son état actuel : le retour à l’herbe.

« Aujourd’hui, vous avez des énergies renouvelables qui sont deux fois moins chères que le nucléaire ». Yannick Jadot.

C’est presque vrai… sauf que cela ne l’est que pour l’électricité produite par les barrages hydrauliques et comme personne n’imagine qu’on va noyer de nouvelles vallées pour en construire en France, ce n’est pas de cela que parle Yannick Jadot. Mais c’est faux pour ce qui concerne l’électricité nucléaire produite en France comparée à l’électricité éolienne et encore plus photovoltaïque. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont massivement subventionnée (environ 120 milliards d’euros pour les contrats signés avant décembre 2016 selon la Cour des Comptes et on ne peut que conseiller à un candidat à la Présidence de la république de lire les rapports de la Cour des Comptes ou du moins de se le faire résumer, comme ici par votre serviteur)  L’ordre de grandeur des subventions à l’éolien et au photovoltaïque est de 6 milliards d’euros par an actuellement, pour une production électrique intermittente et très limitée. Pour une étude récente du coût de production de l’électricité nucléaire, lire ici.  Par ailleurs, les partisans des ENRI se contentent des coûts de fabrication et d’installation des éoliennes et panneaux solaires, en oubliant (volontairement) que ce qu’il faut compter c’est le coût du système électrique, or pallier l’intermittence des énergies renouvelables éoliennes et solaires présente un coût qui croît au fur et à mesure de l’augmentation de leur part dans le mix électrique.

« L’EPR en chine, ils ont été obligés de le fermer parce qu’il fonctionne mal ». Jannick Jadot

Il y a 2 réacteurs EPR en fonctionnement en Chine. L’un d’entre eux a battu dès sa première année pleine de fonctionnement le record du monde de production d’électricité par un réacteur nucléaire sur 12 mois. Il est a l’arrêt actuellement pour étudier pourquoi quelques un de ses crayons de combustibles (sur plus de 40 000) présentent une légère fuite de gaz radioactifs sans conséquence pour l’environnement. Un problème classique sur les réacteurs nucléaires. Le second fonctionne.

Soyons honnête, sa compétitrice Sandrine Rousseau en a fait des tonnes elle aussi. Mais pour ne pas être trop long, en voici deux exemples seulement.

« Il y a des études de l’Ademe, RTE, Negawatt. Toutes disent que l’on peut sortir du nucléaire, et avoir un mix énergétique complètement renouvelable»  Sandrine Rousseau . 

Les études de l’Ademe (ici une analyse critique) et de RTE ne portent pas sur le mix énergétique mais sur le mix électrique uniquement. Elles montrent surtout que l’hypothèse de commande de ces études – un choix a priori 100% renouvelable – montre que la sécurité d’approvisionnement n’est pas assurée, notamment avec la perspective de l’électrification des transports. Le rapport de RTE liste quatre conditions à réunir pour qu’un très fort pourcentage d’ENRI (le I de Intermittent) ne soit pas incompatible avec la qualité et la quantité d’électricité nécessaires :  la compensation de la variabilité des ENR, le maintien de la stabilité du réseau, la reconstitution des réserves et des marges d’approvisionnement, une évolution importante du réseau. Ces quatre conditions n’existent pour l’instant nulle part ensemble pour un pays de la taille de la France. Les technologies qui permettraient d’accéder aux conditions 1, 2 et 3 n’ont pas été démontrées à cette échelle pour le cas français. Quant à leur coûts, ils ne sont pas estimés par le rapport, mais seraient évidemment élevés. Comme le précise le Président de RTE Xavier Piechaczyk : «Pour se diriger vers un mix à très fortes parts d’ENR variables, bien qu’il n’y ait aucune barrière technique infranchissable a priori, il faut regarder les faits scientifiques, techniques et industriels : il reste beaucoup de sujets à résoudre

Sur les coûts, le rapport de RTE est presque muet. Il précise dans son introduction que «l‘évaluation économique de ces différentes conditions dépasse le cadre de ce rapport.» La seule indication donnée par le rapport sur l’évaluation de ces coûts devrait donner des boutons aux militants du solaire et de l’éolien, car elle démolit leur argument comptable favori : le LCOE. Autrement dit (c’est un acronyme en anglais) le coût moyen de l’électricité par technologie. Voyez comme le coût de fabrication des éoliennes et surtout des panneaux solaires s’écroulent !, s’enthousiasment-ils. Or, avertit le rapport, le LCOE n’est pas capable de  compter «l’ensemble des coûts associés à une part élevée d’ENR, dont ceux liés au stockage, à la flexibilité de la demande et au développement des réseaux. L’analyse montre que ce type de coûts pourrait être important après 2035». Pourquoi 2035 ? Parce que cette date correspond à un objectif de 40% d’ENR dans le mix électrique. Une manière de souligner que les vrais gros problèmes commencent là.

« Le coût estimé du grand carénage est de 100 milliards d’euros. Cela veut dire que ce cout se répercutera sur le prix de l’électricité ». Sandrine Rousseau.

Un chiffre sorti de nulle part, voire de l’imagination de la candidate à la primaire écologiste.  Le vrai coût est de 49,4 Mds d’euros courants sur la période 2014-2025, donc une bonne partie est déjà dépensée et les travaux effectués. L’impact du grand carénage sur le prix de l’électricité est de quelques euros par MWh. Mais, sur ce sujet, le pompon a été décroché par Jean-Luc Mélenchon qui a hissé ce coût imaginaire à 150 milliards.

Sylvestre Huet, le Monde

10:10 Publié dans Actualités, Cactus, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jadot, écologie, nucléaire | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!