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24/09/2025

Les richesses de la Gaza antique exposées à l’Institut du monde arabe

gaza

La cité de Gaza, fondée il y a environ 3 500 ans, fut, dans l’Antiquité, l’un des principaux carrefours commerciaux entre Orient et Occident. C’est cette position stratégique exceptionnelle et l’extraordinaire richesse qui en découlait que révèle l’exposition « Trésors sauvés de Gaza : 5 000 ans d’histoire », présentée à l’Institut du monde arabe, à Paris, jusqu’au 2 novembre 2025.


L’exposition « Trésors sauvés de Gaza : 5 000 ans d’histoire » met en lumière les divers et nombreux sites historiques de Gaza qui ont récemment été détruits par des bombardements.

On y découvre un choix de 130 objets, datant du VIIIᵉ siècle avant notre ère au XIIIᵉ siècle de notre ère, qui témoignent de la foisonnante imbrication des cultures dans l’antique cité de Palestine, forte de ses échanges avec l’Égypte, l’Arabie, la Grèce et Rome.

Mais cette prospérité suscita la convoitise des États voisins et d’envahisseurs étrangers. Gaza s’est ainsi trouvée, dans l’Antiquité, au cœur de guerres d’une violence inouïe dont témoignent les auteurs anciens.

Le débouché maritime de la route des aromates

À Gaza arrivaient les aromates, encens et myrrhe, transportés à dos de chameaux, dans des amphores, depuis le sud de la péninsule Arabique. L’encens est une résine blanche extraite d’un arbre, dit boswellia sacra, qu’on trouve en Arabie du sud. On pratiquait une incision dans le tronc de l’arbre dont s’écoulait la sève qu’on laissait ensuite durcir lentement.

La myrrhe provenait également du sud de l’Arabie. C’est une résine orange tirée d’un arbuste, nommé commiphora myrrha.

La cité de Gaza, fondée il y a environ 3 500 ans, fut, dans l’Antiquité, l’un des principaux carrefours commerciaux entre Orient et Occident. C’est cette position stratégique exceptionnelle et l’extraordinaire richesse qui en découlait que révèle l’exposition « Trésors sauvés de Gaza : 5 000 ans d’histoire », présentée à l’Institut du monde arabe, à Paris, jusqu’au 2 novembre 2025.


L’exposition « Trésors sauvés de Gaza : 5 000 ans d’histoire » met en lumière les divers et nombreux sites historiques de Gaza qui ont récemment été détruits par des bombardements.

On y découvre un choix de 130 objets, datant du VIIIᵉ siècle avant notre ère au XIIIᵉ siècle de notre ère, qui témoignent de la foisonnante imbrication des cultures dans l’antique cité de Palestine, forte de ses échanges avec l’Égypte, l’Arabie, la Grèce et Rome.

 

Mais cette prospérité suscita la convoitise des États voisins et d’envahisseurs étrangers. Gaza s’est ainsi trouvée, dans l’Antiquité, au cœur de guerres d’une violence inouïe dont témoignent les auteurs anciens.

Le débouché maritime de la route des aromates

À Gaza arrivaient les aromates, encens et myrrhe, transportés à dos de chameaux, dans des amphores, depuis le sud de la péninsule Arabique. L’encens est une résine blanche extraite d’un arbre, dit boswellia sacra, qu’on trouve en Arabie du sud. On pratiquait une incision dans le tronc de l’arbre dont s’écoulait la sève qu’on laissait ensuite durcir lentement.

La myrrhe provenait également du sud de l’Arabie. C’est une résine orange tirée d’un arbuste, nommé commiphora myrrha.

Commencez votre journée avec des articles basés sur des faits.

Le siège de Gaza par Alexandre le Grand, peinture de Tom Lovell (1909-1997).

Les Nabatéens, peuple arabe antique, qui contrôlaient le sud de la Jordanie actuelle, le nord-ouest de l’Arabie et le Sinaï, convoyaient ces produits vers Gaza, en partenariat avec d’autres peuples arabes, notamment les Minéens, dont le royaume se trouvait dans l’actuel Yémen. Au IIIᵉ siècle avant notre ère, les papyrus des archives de Zénon de Caunos, un fonctionnaire grec, évoquent l’« encens minéen » vendu à Gaza.

Il y avait également des épices qui arrivaient à Gaza depuis le sud de l’Inde après avoir transité par la mer Rouge. Zénon mentionne le cinnamome et la casse qui sont deux types de cannelle. Le nard, dit parfois « gangétique », c’est-à-dire originaire de la vallée du Gange, provenait lui aussi du sous-continent indien.

Le nard entrait dans la composition d’huiles parfumées de grande valeur, comme en témoigne un passage de l’évangile selon Jean. Alors que Jésus est en train de dîner, à Béthanie, dans la maison de Lazare, intervient Marie, plus connue sous le nom de Marie-Madeleine.

« Marie prit alors une livre d’un parfum de nard pur de grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essuya avec ses cheveux et la maison fut remplie de ce parfum. » (Jean, 12, 3)

Flacon en forme de dromadaire accroupi, chargé de quatre amphores, découvert à Gaza, VIᵉ siècle de notre ère. Wikipédia, Fourni par l'auteur

Parfums d’Orient

Depuis Gaza, les aromates étaient ensuite acheminés par bateau vers les marchés du monde grec et de Rome. L’Occident ne pouvait alors se passer de l’encens et de la myrrhe utilisés dans un cadre religieux. On en faisait deux types d’usage sacré : sous la forme d’onctions ou de fumigations. On produisait des huiles dans lesquelles on faisait macérer les aromates ; on enduisait ensuite de la substance obtenue les statues ou objets de culte. On faisait aussi brûler les aromates dans les sanctuaires pour rendre hommage aux dieux.

Résine d’encens. Wikimédia, Fourni par l'auteur

Ces pratiques étaient devenues aussi courantes que banales à partir du IVᵉ siècle avant notre ère. Il était impensable de rendre un culte sans y associer des parfums venus d’Orient. Les fragrances qu’exhalaient les aromates étaient perçues comme le symbole olfactif du sacré. Outre cet usage cultuel, les aromates pouvaient aussi entrer dans la composition de cosmétiques et de produits pharmaceutiques.

La convoitise d’Alexandre le Grand

Mais la richesse de Gaza suscita bien des convoitises. Dans la seconde moitié du IVᵉ siècle avant notre ère, le Proche-Orient connaît un bouleversement majeur en raison des conquêtes d’Alexandre le Grand, monté sur le trône de Macédoine, royaume du nord de la Grèce, en 336 avant notre ère. Deux ans plus tard, Alexandre se lance à la conquête de l’Orient.

Après une série de succès fulgurant, en 332 avant notre ère, le Macédonien arrive sous les murailles de Gaza qu’il encercle. Bétis, l’officier qui commande la ville, mène une résistance acharnée, mais il ne dispose que de « peu de soldats », écrit l’historien romain Quinte-Curce (Histoire d’Alexandre le Grand, IV, 6, 26).

Alexandre fait alors creuser des tunnels sous le rempart. « Le sol, naturellement mou et léger, se prêtait sans peine à des travaux souterrains, car la mer voisine y jette une grande quantité de sable, et il n’y avait ni pierres ni cailloux qui empêchent de creuser les galeries », précise Quinte-Curce. Les nombreux tunnels aménagés sous la ville, jusqu’à nos jours, témoignent encore de cette caractéristique du sol de Gaza et sa région.

Après un siège de deux mois, une partie de la muraille s’effondre dans la mine creusée par l’ennemi. Alexandre s’engouffre dans la brèche et s’empare de la ville.

« Bétis, après avoir combattu en héros et reçu un grand nombre de blessures, avait été abandonné par les siens : il n’en continuait pas moins à se défendre avec courage, ayant ses armes teintes tout à la fois de son sang et de celui de ses ennemis. »

Affaibli, le commandant de Gaza est finalement capturé et amené à Alexandre. Avec une extrême cruauté, le vainqueur lui fait percer les talons. Puis il y fait passer une corde qu’il relie à son char, avant d’achever Bétis en traînant son corps autour de la ville, jusqu’à ce qu’il l’ait réduit en lambeaux. Quant aux habitants de Gaza qui ont survécu au siège, ils sont vendus comme esclaves.

Lors du pillage qui s’ensuit, Alexandre s’empare d’une grande quantité de myrrhe et d’encens. L’auteur antique Plutarque raconte que le vainqueur, très fier de son butin, en envoya une partie à sa mère, la reine Olympias, restée en Macédoine, et à Léonidas qui avait été son instructeur militaire dans sa jeunesse (Plutarque, Vie d’Alexandre, 35).

Monnaie (tétradrachme) d’argent de Ptolémée III, frappée à Gaza, 225 avant notre ère. Fourni par l'auteur

La renaissance de Gaza

Après la mort d’Alexandre, la ville est reconstruite et placée sous la domination des Ptolémées, successeurs d’Alexandre en Égypte et au Proche-Orient. Les souverains ptolémaïques collaborent alors avec l’élite des marchands de Gaza et les transporteurs nabatéens. Cette politique est largement bénéfique : elle enrichit à la fois les Gazéens, les Nabatéens et les Ptolémées qui prélèvent des taxes sur les produits acheminés dans la ville.

Au cours du IIᵉ siècle avant notre ère, Gaza devient la capitale d’un petit État indépendant, allié du royaume nabatéen. Suivant le modèle des cités grecques, les Gazéens élisent à leur tête un commandant militaire qui porte le titre de « stratège ».

Nouveau siège, nouvelle destruction

C’est alors que le roi juif Alexandre Jannée, qui appartient à la dynastie des Hasmonéens régnant sur la Judée voisine, décide d’annexer Gaza. En 97 avant notre ère, il attaque la ville qu’il assiège. Un certain Apollodotos exerce la fonction de « stratège des Gazéens », écrit Flavius Josèphe (Antiquités Juives, XIII, 359). Face à la menace, il appelle à l’aide Arétas II, le puissant souverain nabatéen, qui règne depuis Pétra, au sud de la Jordanie actuelle, sur une large confédération de peuples arabes. C’est pour cette raison qu’il porte le titre de « roi des Arabes », et non pas des seuls Nabatéens, selon Flavius Josèphe.

Dans l’espoir d’une arrivée prochaine d’Arétas II, les habitants de Gaza repoussent avec acharnement les assauts de l’armée d’Alexandre Jannée.

« Ils résistèrent, écrit Flavius Josèphe, sans se laisser abattre par les privations ni par le nombre de leurs morts, prêts à tout supporter plutôt que de subir la domination ennemie. » (« Antiquités juives », XIII, 360)

« Les soldats massacrèrent les gens de Gaza »

Mais Arétas II arrive trop tard. Il doit rebrousser chemin, après avoir appris la prise de la ville par Alexandre Jannée. Apollodotos a été trahi et assassiné par son propre frère qui a pactisé avec l’ennemi. Grâce à cette trahison, Alexandre Jannée, vainqueur, peut pénétrer dans la ville où il provoque un immense carnage.

« Les soldats, se répandant de tous côtés, massacrèrent les gens de Gaza. Les habitants, qui n’étaient point lâches, se défendirent contre les Juifs avec ce qui leur tombait sous la main et en tuèrent autant qu’ils avaient perdu de combattants. Quelques-uns, à bout de ressources, incendièrent leurs maisons pour que l’ennemi ne puisse faire sur eux aucun butin. D’autres mirent à mort, de leur propre main, leurs enfants et leurs femmes, réduits à cette extrémité pour les soustraire à l’esclavage. » (Flavius Josèphe, « Antiquités juives », XIII, 362-363)

Monnaie de bronze de Cléopâtre VII frappée à Gaza, 51 avant notre ère. Fourni par l'auteur

Trente ans plus tard, la ville renaîtra à nouveau de ses cendres, lorsque les Romains, vainqueurs de la Judée hasmonéenne, rendent Gaza à ses anciens habitants. Puis la ville est placée, pendant quelques années, sous la protection de la reine Cléopâtre, alliée des Romains, qui y frappe des monnaies. La cité retrouve alors son rôle commercial de premier plan et redevient pour plusieurs siècles l’un des grands creusets culturels du Proche-Orient.


Christian-Georges Schwentzel vient de publier les Nabatéens. IVᵉ siècle avant J.-C.-IIᵉ siècle. De Pétra à Al-Ula, les bâtisseurs du désert, aux éditions Tallandier.

 
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21/09/2025

Juifs ultra-orthodoxes en Israël : l’exemption de service militaire face à l’épreuve de la guerre

Israel, religieux orthodoxes

Source The Conversation

Depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948, les personnes qui consacrent leur vie à l’étude des textes religieux sont exemptées de l’obligation de servir sous les drapeaux. Mais la non-participation à l’effort de guerre de cette communauté, de plus en plus nombreuse (près de 13 % de la population aujourd’hui), suscite de plus en plus de tensions.


La non-conscription des Juifs ultra-orthodoxes (haredim, littéralement « ceux qui craignent Dieu ») constitue aujourd’hui l’une des fractures sociales et politiques les plus profondes d’Israël.

Alors que la majorité des familles – y compris les femmes et les réservistes, dont la mobilisation ne cesse de s’intensifier – participent directement à l’effort de guerre dans lequel le pays est engagé, une minorité en pleine croissance démographique continue de bénéficier d’une exemption qui fait de plus en plus polémique. Le défi est à la fois social, politique et économique.

Un défi social : la cohésion nationale mise à l’épreuve

Depuis le massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre 2023, Israël est plongé dans la guerre la plus longue et la plus coûteuse de son histoire récente. Vingt-trois mois plus tard, les dépenses cumulées atteignent environ 253 milliards de shekels (67 milliards de dollars). Pour 2024 seulement, les dépenses militaires représentaient déjà 8,4 % du PIB, contre 5,2 % en 2023.

Des centaines de milliers de réservistes ont été rappelés, certains plusieurs fois, imposant un poids inédit aux familles et à l’économie. Cet effort repose sur le modèle israélien de conscription universelle : hommes et femmes sont appelés à servir. La mobilisation est telle que sur certaines lignes de front, près de 25 % des effectifs sont désormais des femmes.

Dans ce contexte, l’exemption dont bénéficient les haredim apparaît comme une fracture majeure. Rappelons que les haredim sont des Juifs ultra-orthodoxes, centrés sur l’étude de la Torah et une vie religieuse séparée du monde séculier. Seule une minorité d’entre eux est antisioniste ; la majorité reconnaît l’État d’Israël et participe à sa vie politique, tout en refusant le service militaire pour préserver l’étude religieuse.

Alors que plus de 80 % des jeunes Israéliens juifs effectuent leur service, seuls 1 212 hommes haredim ont été incorporés sur 24 000 convoqués en 2024, soit environ 5 %.

Cette disparité nourrit un ressentiment profond : l’immense majorité des familles du pays envoient leurs fils et leurs pères au front, tandis qu’une minorité croissante échappe à l’effort commun. Chaque tentative de conscription déclenche des manifestations violentes dans les quartiers haredim.

Le contraste est frappant avec le cas des minorités non juives : les hommes druzes sont soumis à la conscription depuis 1956 et servent massivement ; les Bédouins et certains Arabes israéliens, bien que non obligés, choisissent volontairement de s’engager, notamment dans les patrouilles de pisteurs. Autrement dit, des groupes minoritaires, parfois marginalisés, participent activement à cet acte fondateur de cohésion et de défense collective, tandis qu’une minorité juive croissante, pour des raisons religieuses, s’en abstient.

À cette dimension morale s’ajoute une dynamique démographique préoccupante. Avec une croissance annuelle de 4 %, les haredim représentaient 13,6 % de la population en 2023 et devraient atteindre 16 % en 2030. Cette évolution rend l’exemption toujours plus insoutenable, au point de menacer le pacte social israélien.

Un nœud politique : entre impératif sécuritaire et survie gouvernementale

Ce décalage entre l’effort de guerre de la majorité et l’exemption persistante des haredim ne se limite pas à une fracture sociale : il alimente aussi une dynamique politique.

La croissance démographique de la communauté ultra-orthodoxe s’est traduite par la consolidation de partis religieux puissants comme Shas (séfarade) et Judaïsme unifié de la Torah (UTJ, ashkénaze), devenus des acteurs incontournables de la Knesset (respectivement 11 et 7 sièges sur 120 à l’issue des dernières législatives, en 2022). Leur poids politique permet de bloquer toute réforme, plaçant la conscription haredie au cœur d’un affrontement où se mêlent impératifs sécuritaires, équité sociale et survie gouvernementale.

La fracture sociale autour de la question de la conscription des haredim s’est ainsi transformée en crise politique et institutionnelle. En juin 2024, la Cour suprême israélienne a rendu un arrêt historique, mettant fin à l’exemption de facto et obligeant le gouvernement à appliquer la conscription, sous peine de couper les financements publics aux yeshivot (écoles d’enseignement religieux supérieur) accueillant des étudiants en âge de servir.

Cette décision s’est aussitôt heurtée à un blocage parlementaire. La coalition de Benyamin Nétanyahou dépend du soutien de Shas et de l’UTJ, et perdre ces alliés reviendrait à perdre sa majorité, au moment même où la guerre devient de plus en plus impopulaire parmi les familles d’otages et une large partie de l’opinion. Shas et l’UTJ ont soutenu la guerre à Gaza, en insistant tout particulièrement sur l’obligation religieuse de tout faire pour obtenir la libération des otages. Ils ont affirmé qu’aucune mitsva (prescription) n’était plus importante que le « rachat des captifs » et ont appuyé les propositions de trêve ou d’accord allant dans ce sens.

En juillet 2025, l’UTJ a annoncé son retrait du gouvernement pour protester contre l’absence de législation garantissant une exemption claire pour les étudiants en yeshivot. Quelques jours plus tard, le Shas a à son tour retiré ses ministres, tout en restant formellement dans la coalition. Ces départs ont réduit la majorité de Nétanyahou à la Knesset à une seule voix, fragilisant encore la position du premier ministre.

La contestation s’est aussi déplacée sur le terrain religieux. Fin juillet 2025, le rabbin Dov Lando, figure du courant lituanien (une branche haredi non hassidique centrée sur l’étude intensive de la Torah et du Talmud dans les yeshivot), a dénoncé « une guerre de l’État contre les étudiants de yeshivot », promettant « une lutte mondiale sans précédent ». Certains de ses proches ont même évoqué une désobéissance civile silencieuse – boycotts économiques, retraits bancaires massifs…

Cette impasse illustre une crispation institutionnelle sans précédent : exécutif paralysé, pouvoir judiciaire exigeant l’égalité et opinion publique de plus en plus hostile au statu quo. Les sondages montrent un soutien massif, dans toutes les composantes du public non-haredi, à l’imposition de sanctions économiques sévères à l’encontre des réfractaires.

Le prix économique de l’exemption

L’exemption haredie représente aussi un coût économique majeur pour l’État. Le taux d’emploi des hommes haredim stagne à 54 %, contre plus de 85 % chez les non-haredim. Les femmes haredies sont plus actives (environ 80 %), mais souvent dans des secteurs peu productifs. Cette disparité réduit l’assiette fiscale, accroît la dépendance aux transferts sociaux et freine la croissance


L’absence de service militaire aggrave encore la situation. L’armée est, pour la majorité des Israéliens, un sas d’intégration vers le marché du travail, en offrant des compétences et des réseaux professionnels dont les haredim restent exclus, ce qui pèse sur la compétitivité nationale

Le coût macroéconomique est estimé à 8,5 milliards de shekels par an, soit environ 1,7 % du PIB. Le ministère des finances a mis en garde contre le prix « très élevé » du maintien de l’exemption, tandis que la Banque d’Israël souligne l’incertitude budgétaire que celle-ci engendre.

14/09/2025

“Tous les responsables démocrates doivent être arrêtés” : aux États-Unis, la guerre à la démocratie est déclarée

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Depuis l’assassinat de l’influenceur Charlie Kirk, qualifié de “martyr” par le camp trumpiste, le président américain et la presse qui le soutient se déchaînent contre la gauche. Avec une rhétorique de plus en plus menaçante.

 

Sur le campus de l’université d’Orem, dans l’Utah, après le meurtre de Charlie Kirk, le 10 septembre 2025.

Sur le campus de l’université d’Orem, dans l’Utah, après le meurtre de Charlie Kirk, le 10 septembre 2025. Photo Tess Crowley/AP/Sipa

Par Olivier Pascal-Moussellard pour Télérama

Si vis pacem, para bellum : si tu veux la paix, prépare la guerre. Et si tu veux la guerre… accuse tes ennemis de l’avoir déclenchée, et punis-les ! Si la première formule est attribuée à Végèce, un écrivain romain du IVᵉ siècle, Donald Trump, ses lieutenants et supporteurs ont offert une glaçante démonstration de la seconde dans les heures qui ont suivi l’assassinat de l’influenceur Charlie Kirk sur un campus américain, le 10 septembre. « War » : le mot était sur toutes leurs lèvres. À la fois pour dénoncer la guerre ouverte par « la gauche radicale », coupable, forcément coupable, de ce meurtre odieux, et pour prévenir haut et fort que celui-ci ne resterait pas impuni.

On ne pouvait mieux préparer les esprits à la répression qui vient. « La violence de la gauche radicale a blessé trop d’innocents et pris trop de vies. Cela doit cesser », a d’abord prévenu un Trump « en deuil et en colère » dans une vidéo postée sur son réseau Truth Social. Avant que la soldatesque républicaine ne prenne le relais, pointant le doigt vers les « démons » démocrates, et demandant — exigeant, même — vengeance et réparation. « Que nous le voulions ou pas, ils sont en guerre contre nous ! » a lâché Jesse Watters, un présentateur vedette de Fox News, à propos des « gauchistes », autrement dit tous ceux que la politique trumpiste indispose. « Qu’allons-nous faire contre ça ? Combien de violence politique allons-nous tolérer ? »

Peu importe, en vérité, que Donald Trump multiplie depuis des mois coups de menton et postures martiales, et promette de déployer l’armée partout où il le jugera nécessaire (prochaine cible, Chicago) : avec l’assassinat de Charlie Kirk, le M de meurtre est collé au dos de la gauche états-unienne et ne s’effacera pas de sitôt. Quant à la ligne séparant la rhétorique de guerre de la guerre effective, certains n’hésitent plus à la franchir. « C’est un tournant pour notre pays, a lancé un Watters en roue libre. Tout le monde doit désormais répondre de ses actes, dans les médias, au Congrès, sur les campus, partout ! » « Le moment est venu de se lancer dans une répression totale de la gauche, a posté sabre au clair Matt Forney, un journaliste d’extrême droite, sur X. Tous les responsables politiques démocrates doivent être arrêtés et le Parti démocrate, interdit. » Est-ce ainsi que les démocraties s’effondrent ?

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06/09/2025

Interdite depuis 2023, cette plante continue d’envahir la France

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Découvrez pourquoi l’herbe de la pampa, interdite en France depuis 2023, reste une menace pour la biodiversité et comment lutter contre sa prolifération.

Autrefois prisée pour son esthétique, l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) est aujourd’hui considérée comme une menace écologique majeure en France. Originaire d’Amérique du Sud, cette plante ornementale a conquis les jardins et les paysages français avant de révéler son caractère envahissant. Depuis l’arrêté ministériel du 2 mars 2023, sa détention, son transport et sa commercialisation sont strictement interdits. Pourtant, elle continue de proliférer, posant de sérieux problèmes environnementaux et sanitaires.

Une capacité de reproduction hors norme

L’herbe de la pampa est une plante vivace capable de produire jusqu’à 10 millions de graines par pied, dispersées par le vent sur des distances pouvant atteindre 25 kilomètres. Cette capacité de propagation exceptionnelle lui permet de coloniser rapidement divers milieux, des bords de routes aux zones humides, en passant par les jardins privés. Une fois installée, elle étouffe les plantes locales, réduisant ainsi la biodiversité.

Un impact écologique et sanitaire préoccupant

L’invasion de l’herbe de la pampa a des conséquences désastreuses sur les écosystèmes français. En colonisant les espaces naturels, elle réduit l’habitat des espèces indigènes et perturbe les équilibres écologiques. De plus, son pollen est hautement allergène, prolongeant la saison des allergies jusqu’en novembre. Elle est également inflammable, augmentant les risques d’incendie dans les zones où elle prolifère.

Pourquoi l’interdiction ne suffit-elle pas ?

Malgré l’interdiction, l’herbe de la pampa reste présente dans de nombreux jardins et espaces publics. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • Méconnaissance de la réglementation : Certains propriétaires ignorent que la détention de cette plante est illégale et passible d’une amende pouvant atteindre 150 000 euros, voire trois ans d’emprisonnement.
  • Difficulté d’éradication : Les racines de l’herbe de la pampa s’enfoncent profondément dans le sol, rendant son arrachage complexe et coûteux.
  • Propagation incontrôlée : Même après l’arrachage, les graines peuvent rester viables et coloniser de nouveaux espaces.

Des solutions pour freiner sa prolifération

Face à cette menace, des campagnes d’éradication et de sensibilisation sont menées par les collectivités locales et les associations environnementales. Le projet LIFE Coop Cortaderia, par exemple, encourage les citoyens à couper les inflorescences avant la formation des graines et à les éliminer correctement en déchetterie.

Les autorités locales jouent également un rôle clé en intervenant sur les espaces publics et en sensibilisant les habitants. À Biarritz, jusqu’à 80 m³ de pampa sont arrachés chaque année pour limiter sa propagation.

Une prise de conscience collective nécessaire

La lutte contre l’herbe de la pampa illustre l’importance de la vigilance face aux espèces exotiques envahissantes. Chaque citoyen peut contribuer à cette lutte en remplaçant l’herbe de la pampa par des alternatives non invasives, comme le miscanthus, une graminée ornementale qui capte le CO2 et respecte la biodiversité.

L’éradication complète de l’herbe de la pampa en France reste un défi de taille. Cependant, en combinant réglementation stricte, sensibilisation et actions concrètes, il est possible de limiter son impact sur les écosystèmes. Cette situation rappelle que nos choix, même en matière de décoration, peuvent avoir des conséquences durables sur l’environnement.

En agissant dès maintenant, nous pouvons protéger la biodiversité et préserver nos paysages pour les générations futures

Source Positiv.fr

 

18:41 Publié dans Actualités, Cactus, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : herbe de la pampa | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!