02/07/2014
Ode à la mère Palestinienne
Ô mère de Palestine,
Chant de notre espoir,
Origine de notre savoir,
Remède à nos blessures,
Richesse de notre terre,
Ange de notre histoire,
Sens de notre identité,
Valeur de notre justice
Symbole de notre paix
Ô toi, lumière de notre Palestine.
Tu conquiers la terre par ton sourire.
Tu défies l’occupant par ta patience.
Tu effaces nos larmes par ta ténacité
Et par la bonté de tes caresses sincères.
Tu nous protèges par ton éducation.
Tu transmets l’espoir
À tes enfants vivants dans cette immense cage
Ton cœur est si grand qu'il éclaire la lune
Tu brises le silence par tes sacrifices
Tu partages nos peines par ton amour
Tu résistes sans relâche contre l’oppresseur.
N. B: L'auteur est directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza en Palestine, il a remporté le premier prix d'Europoésie 2014, le concours européen de la poésie, ainsi que le premier prix de la Francophonie (biographie d'après le site de saphirnews). Mon ami Aziz Fares m'apprend qu'il avait édité son livre Gaza une Paix attendue (Editions du terroir, Montréal), et que le gouvernement Canadien lui refuse le visa malgré les invitations de multiples universités.
Commentaire Inès Safi
Tableau par le peintre Palestinien Ismail Shammout
11:33 Publié dans Inès Safi, International, Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ismail shammout, ziad medoukh, femme palestinienne | |
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20/06/2014
ECONOMIE : CONDITIONNEMENT ET SCANDALE AU BAC ES
Le Bac est, cette semaine, le sujet à la mode. Il revient ainsi tous les ans, avec ses polémiques (faut-il supprimer le Bac ?), avec ses scandales, réels ou imaginaires. Il y a une bonne raison à cela.
Premier examen universitaire (et c’est pour cela qu’un professeur des universités préside le jury), il conditionne pour de nombreux jeunes la possibilité d’avoir accès aux études supérieures.
L’idée de faire passer le Bac par contrôle continu aurait probablement pour conséquence de conduire les universités à instaurer des concours d’entrée, puis à créer leurs propres filières de préparation à ces concours d’entrée, ouvrant par là même la porte à des abus multiples.
Le formatage par le MEDEF commence au Bac !
On trouve donc de tout dans les sujets du Bac ; parfois des « perles » et même de la propagande. C’est le cas pour les sujets de 2014 dans l’épreuve de sciences économiques et sociales pour la section ES (Sujets: BAC-ES2014). Cette propagande peut être grossière, comme c’est le cas pour les (malheureux) élèves qui auront choisi l’épreuve composée. La première question de cette dernière (valant 6 points) se compose de deux sous-questions :
- Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ?
- À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ?
On ne saurait imaginer choix plus tendancieux, et plus erroné du point de vue de la science économique.
Commençons par la première sous-question ; il est ainsi implicitement suggéré à l’élève que la « rigidité » du marché du travail peut-être une cause du chômage.
Or, ce que l’on appelle la « rigidité » ce sont des contrats de travail assurant une stabilité et une protection au salarié.
Poussons alors le raisonnement à l’absurde : si la flexibilité du travail permet de réduire le chômage, il nous faut revenir à des contrats journaliers ou hebdomadaires, comme aux premiers jours de la révolution industrielle.
Il n’y avait rien de plus flexible que le marché du travail au début du XIXème siècle.
Pourtant, comme c’est étrange, tous les commentateurs de l’époque s’entendent pour dire qu’il régnait alors un chômage important…
Par ailleurs, si une personne n’a aucune garantie quant à son lendemain, si elle vit dans une insécurité permanente, aura-t-elle la moindre incitation pour s’instruire et développer sa force de travail ?
On oublie trop que l’extrême flexibilité du travail a pour corolaire une productivité extrêmement faible. Inversement, ce sont les industries qui avaient besoin d’un travail qualifié (comme Krupp en Allemagne ou Schneider en France) qui ont, les premières, instauré des mécanismes rigidifiant le marché du travail afin de stabiliser une main d’œuvre avec des caractéristiques spécifiques.
En réalité, la segmentation du marché du travail est issue du développement même du capitalisme. Les gains très importants en productivité du travail que l’on a connu depuis plus de 100 ans dans l’industrie sont le résultat de ces stabilités qui sont aussi, pour ceux qui les combattent, autant de « rigidités ».
Or, ces gains permettent des hausses régulières du salaire réel, qui assurent ainsi les débouchés (la consommation) à la production, et contribuent par là à la baisse du chômage. Il faut ici rappeler que l’introduction du SMIG puis du SMIC a fortement contribué à une croissance rapide dans les années 1960.
Quant à la seconde question, elle passe sous silence le fait qu’il n’y a pas eu un seul pays qui ait réussi à s’industrialiser et à se développer économiquement sans recourir à des méthodes protectionnistes. De la France au Japon, des États-Unis à l’Allemagne, tous les pays ont eu recours au protectionnisme, et ceci a correspondu à leurs périodes de croissance les plus importantes. Dans un papier célèbre[1], le regretté Paul Bairoch et Richard Kozul-Wright ont montré le rôle largement positif des réglementations protectionnistes. ...
Jacques Sapir
15:52 Publié dans Actualités, Cactus, Connaissances, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bac es, formatage, lavage de cerveau | |
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28/05/2014
HEUREUX COMME UN DANOIS !
Heureux comme un Danois ! C'est le titre, un brin provocateur, d'un livre signé d'une Danoise expatriée en France, Malene Rydahl.
Sur quoi s'appuie-t-elle pour le proclamer ? Entre autres, sur le World Happiness Report 2013 : comme d'habitude, Copenhague arrive en tête du classement du bonheur mondial.
Dix-neuf ans passés au Danemark (enfance et adolescence) et dix-neuf ans passés à Paris (études et travail) permettent à cette cadre dirigeante d'un grand groupe hôtelier d'affiner la comparaison entre les deux pays. Et de livrer aujourd'hui les "dix clés du bonheur danois", qui sonnent comme autant de critiques des travers français. Récitons son décalogue:
1. La confiance
Pourquoi les Danois acceptent-ils une pression fiscale parmi les plus élevées au monde, "avec près de 60% d'impôts sur le revenu, 170% de taxes sur les voitures et une TVA à 25%" ? Parce que "78% des Danois font confiance à leur entourage" (record mondial) et 84% à leurs institutions. Confiance bien placée puisque Forbes a consacré en 2012 Copenhague premier des "World's 10 Best Governements"en raison de son intégrité et son efficacité.
2. L'éducation
Championne des inégalités scolaires, la France favorise les meilleurs élèves tandis que le Danemark, légèrement mieux placé dans les performances PISA, mérite le compliment inverse. Selon l'auteure, le système éducatif est conçu pour 95% des enfants. Et surtout, "l'école danoise consacre beaucoup d'énergie à développer l'estime de soi" alors qu'en France "un quart des enfants âgé de 11 à 15 ans", rapporte Le Monde, sont "malades de l'école", entre stress et peur de ne pas y arriver.
3. L'autonomie
"Selon une étude d'Eurostat, écrit Malene Rydahl, le Danemark détient le record mondial du nombre de jeunes qui quittent la maison parentale entre 18 et 24 ans. Seulement 34% vivent encore chez leurs parents. En France, c'est 62%, en Angleterre 70% et en Espagne et Italie, plus de 80%". Ce qui les aide à voler si vite de leurs propres ailes? La bourse de 760 euros par mois versée à chaque étudiant, sans condition de ressources.
4. L'égalité des chances
Grâce à un système fortement redistributif, l'égalité serait mieux assurée qu'ailleurs (voir point 2), même si l'essayiste peine à trouver un chiffre totalement convaincant.
5. Le réalisme
"Comme les Danois ne s'attendent pas à être les meilleurs ni à gagner ou briller devant les autres, ils sont plus satisfaits de ce qui est. Si par chance (ou par talent ...), nous devons gagner quelque chose, le plaisir est alors multiplié par mille". D'où une joie sans bornes quand le Danemark a gagné l'Euro de foot en 1992, euphorie dont les effets se prolongeraient jusqu'à aujourd'hui (l'exploit n'a pas été renouvelé).
6. La solidarité
Au pays d'Hans Christian Andersen, "sept Danois sur dix trouvent satisfaisant l'équilibre entre impôts et services fournis par l'Etat". Pourquoi ? Parce qu'ils sont attachés, détaille Challenges, à un Etat-providence qui bénéficie à tous, à "un système social généreux, comme les gardes d'enfants subventionnées ou l'assurance chômage qui leur garantit 80% de leur salaire pendant deux ans s'ils perdent leur emploi."
7. L'équilibre famille / travail
Au Danemark plus qu'ailleurs, le temps de travail est aménagé pour ne pas sacrifier la vie familiale : partir à 16 heures pour chercher son enfant à la crèche n'y est pas aberrant. Conséquence : les Danois passent "un peu moins de 8 heures" au bureau par jour "alors que la moyenne parmi les pays de l'OCDE est de 9 heures". Selon Challenges, la durée hebdomadaire de travail s'élève à 33 heures en moyenne.
8. La relation avec l'argent
L'argent ne fait pas le bonheur ... des trop riches, explique l'auteure. Et de raconter, moqueuse, un déjeuner avec un ami parisien. Bien des soucis malgré son magnifique appartement dans une des rues les plus chères de la capitale et sa superbe maison dans le sud de la France: une heure entière, il l'entretient de ses soucis d'impôt. Ce qui serait indécent au Danemark, où "l'objectif premier n'est pas d'être riche", dit-elle, mais de se réaliser pleinement.
9. La modestie
L'absence de prétention danoise, c'est Margrethe II, la reine du Danemark, qui en parle le mieux : "Nous sommes très fiers de notre modestie, c'est notre mégalomanie inversée. C'est très sophistiqué."
10. L'égalité hommes-femmes
En témoigne le congé maternité, "une affaire partagée : en 2002, il a été prolongé à 52 semaines. Le père a droit à deux semaines suite à l'accouchement, la mère a quatre semaines avant et quatorze semaines après, mais les trente-deux semaines restantes peuvent être partagées librement entre les deux." La relation égalitaire hommes-femmes serait inculquée dès l'enfance.
Trop idyllique, ce tableau ? A nuancer, en tout cas. Mêlons-y les couleurs sombres d'un cinéma qui ne respire pas la gaieté, de l'oeuvre complète de Lars Von Trier au Festen de Thomas Vinterberg. Et notons que, là comme ailleurs en Europe, l'euroscepticisme flambe et que le Parti du peuple danois (extrême droite), pourrait, selon Le Monde, arriver en tête aux élections européennes. Le "modèle danois" se vivrait-il en citadelle assiégée ?
-> Les 10 clés du bonheur, Heureux comme un Danois, de Malene Rydahl (Grasset, 16 euros)
10:55 Publié dans Livre, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : danemark, bonheur, livre | |
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18/02/2014
La bibliothèque idéale selon saint François Copé
Voici des exemples de livres pour la Jeunesse qu'il faudrait faire disparaître, à entendre les commandements moralisateurs du patron de l'UMP. L'apostrophe de Marie-José Sirach.
D’abord, bannir des rayonnages:
Titeuf et sa bande de copains obsédés par leur zizi et les filles de Zep.
Tous les albums des Motordus de Pef pour outrage à la langue française.
Les Trois brigands, de Tomi Ungerer pour apologie de la rapine et du mensonge.
voir la bande-annonce des 3 brigands
On n’est pas des poupées! de Delphine Beauvois et Claire Cantais pour oser vanter l’égalité filles-garçons.
Ernesto, de Marguerite Duras pour apologie de l’insoumission à l’autorité.
Fifi Brindacier, d’Astrid Lindgren pour trouble à l’ordre public.
Les plantes ont-elles un zizi? de Jeanne Failevic et Véronique Pellissier, pour initiation camouflée aux différents systèmes de reproduction (voir Acte Sud Junior).
Le Petit Chaperon rouge, de Charles Perrault, pour relations sado-maso avec le loup.
Cartoon 1943 " Red Hot Riding Hood " - Tex Avery par Petites-Cocottes
Pour rigoler, la version de Tex Avery
Barbe bleue, toujours de Charles Perrault, décidément, un auteur dont il faut se méfier, pour apologie de la polygamie.
Comment élever son papa? d’Alain le Sault, pour atteinte à l’autorité du chef de famille.
Tous les Tintin d’Hergé pour initiation subliminale à l’homosexualité.
Je ne vois plus qu’un seul livre à conserver : Bécassine. C’est un peu sa cousine, non?
- A lire aussi:
Raphaëlle Bats « Les bibliothèques, un outil d’émancipation »
16:57 Publié dans Actualités, Cactus, Connaissances, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, censure, extrême-droite, bibliothèque, théorie du genre, livres jeunesse | |
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