07/02/2013
PIERRE LAURENT : un communisme de nouvelle génération
Comment se porte le Parti communiste ?
Pierre LAURENT : « Beaucoup mieux depuis que nous avons fait, en 2008, le choix de rénover notre projet et notre organisation, et d’adopter une stratégie de rassemblement au sein du Front de gauche. Notre congrès sera placé sous le signe du renforcement et du rajeunissement. Ce sera le plus uni et le plus rassemblé depuis longtemps. Nous voulons en faire le congrès de la maturation du communisme de nouvelle génération. »
Etes-vous dans la majorité ou dans l’opposition ?
« Le PCF et le Front de gauche étaient au cœur de la majorité populaire qui a permis de battre Nicolas Sarkozy, à la fois sur le plan des votes et sur celui de la dynamique. Nous voulons contribuer à la réussite du changement, mais la politique suivie par le gouvernement ne répond pas aux attentes très fortes des Français. Le message du congrès sera clair : il n’est pas question de renoncer. Nous appelons à la remobilisation de toutes les forces de changement. Sur le mariage pour tous, les associations sont restées pleinement mobilisées. Elles ont eu raison et c’est exactement ce qu’il faut faire dans les autres domaines. D’ailleurs je constate que cette mobilisation reprend dans des secteurs variés : fonction publique, entreprises, enseignement. »
Ne craignez-vous pas que le PS se venge de vos votes contraires au Sénat en vous écartant des listes de gauche aux municipales de 2014 ?
« Aucune force de gauche ne peut aujourd’hui rassembler des majorités à elle seule. Ce n’est pas en agitant la menace ou les ultimatums que l’on préservera les villes de gauche, mais en rassemblant toutes les forces du changement. Ce ne sera pas la première fois que nous aurons à constituer des majorités municipales alors que le débat est vif entre nos partis au niveau national. »
Jean-Luc Mélenchon n’est-il pas un allié encombrant ?
« Nous avons mené une campagne présidentielle très réussie avec Jean-Luc Mélenchon. Le Front de gauche retrouve, depuis, un visage très collectif. Nous partageons la même analyse des limites de la politique gouvernementale et nous menons ensemble une campagne d’alternative à l’austérité. Le renouveau du Parti communiste et le développement du Front de gauche vont de pair, ce qui n’empêche pas des débats sur la manière d’agir. Pour notre part, nous insistons sur le fait que la dynamique du Front de gauche passe par une ouverture allant bien au-delà de nos propres forces : syndicats, associations, militants d’autres partis de gauche. Le courant de gauche du PS vient de produire une analyse de l’accord entre le Medef et la CFDT que je partage à cent pour cent. »
Comment expliquez-vous le score finalement modeste de la gauche de la gauche à la présidentielle, alors que l’économie capitaliste connaît sa plus grave crise depuis 80 ans ?
« Parce que cohabite chez la majorité des Français un double sentiment : d’abord une très forte attente d’un vrai changement. Cette attente s’est exprimée lors du référendum européen de 2005, de la bataille des retraites, de la présidentielle 2012. En même temps, les Français doutent de pouvoir s’attaquer au capitalisme lui-même. Nous avons un gros travail à faire pour expliquer que c’est possible. »
Propos recueillis par Patrick FLUCKIGER avec le Républicain Lorrain
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29/12/2012
Dans une vidéo parodique, le Front de gauche attaque le bilan Hollande
La vidéo commence avec une Marseillaise sur fond de drapeau français annonçant les « vœux de Monsieur le président de la République ». Défilent ensuite les engagements de campagne de François Hollande confrontés à la politique finalement conduite. Tout y passe : sanctuarisation du budget de la culture, renégociation du traité budgétaire européen, politique de santé, droit de vote des étrangers, augmentation de la TVA, représentation proportionnelle aux élections législatives, lutte contre le monde de la finance et politique industrielle.
Réagissant à cette charge, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a dénoncé dans un communiqué, jeudi 27 décembre, un clip « de mauvaise foi, mensonger et caricatural », qui constitue « une faute contre la gauche ». Le PS estime en effet qu’avec cette vidéo, le PCF, principale composante du Front de gauche, fait « la guerre à la gauche » , et lui demande donc de« cesser de se tromper d’adversaire »
Le Front de gauche entre majorité et opposition
Dès le soir du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, avait appelé ses électeurs à se mobiliser « sans rien demander en échange pour battre Sarkozy ». Bref, à voter pour François Hollande.
Le Front de gauche n’appartient pas pour autant à la majorité gouvernementale. D’une part, contrairement à 1981-1984 et 1997-2002, où le PCF avait participé au gouvernement, aucun ministre le représentant ne figure dans l’équipe de Jean-Marc Ayrault.
D’autre part, depuis les élections législatives, ses parlementaires n’ont jamais émis un vote positiflors des grands scrutins qui déterminent l’appartenance à la majorité ou à l’opposition : ils se sont abstenus en juillet sur la déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault et se sont aussi abstenus ou ont carrément voté contre les différentes lois de finances.
Deux gauches inconciliables
La vidéo du PCF révèle en réalité un clivage profond qui traverse la gauche depuis le « tournant de la rigueur » de 1983. D’un côté, une gauche ralliée à une forme de « socialisme libéral » ou, afin d’éviter cet oxymore, de « social-libéralisme ». Cette mutation a été favorisée par le rejet de l’étatisme issu du double héritage du socialisme autogestionnaire et du christianisme social qui étaient mêlés au sein de la « deuxième gauche » rocardienne et deloriste.
En parlant lors de sa conférence de presse du 13 novembre de « socialisme de l’offre », par opposition à un socialisme de la demande, d’inspiration keynésienne, François Hollande – autrefois proche de Jacques Delors – a clairement assumé ce positionnement. De l’autre, une gauche attachée à l’interventionnisme de l’État à travers notamment des nationalisations, la planification, une politique industrielle volontariste, ainsi éventuellement que des mesures protectionnistes.
Une rupture avec le PCF ne peut être compensée
La lutte idéologique entre ces deux gauches, souvent révélée par le débat européen, est à l’origine des départs successifs du PS de Jean-Pierre Chevènement en 1992 puis de Jean-Luc Mélenchon en 2008. Cette gauche antilibérale existe encore au sein du PS, autour d’Arnaud Montebourg et du courant « Maintenant la gauche » d’Emmanuel Maurel, mais c’est aujourd’hui le Front de gauche qui l’incarne électoralement.
La polémique entre le PCF et le PS risque de plomber la préparation des élections locales de 2014 et 2015. « Étonnant de voir les mêmes qui tapent à bras raccourcis sur le gouvernement et qui négocient les places aux régionales et municipales », s’est ainsi interrogé sur Twitter le député PS du Cher Yann Galut. « Ces caricatures sont insultantes et dangereuses pour l’unité de la gauche », s’est également alarmé Harlem Désir, convaincu que « la France n’a rien à gagner à la division de la gauche »
Reste à savoir si cette fracture idéologique conduira à des changements d’alliances. Rien n’est moins sûr. Contre Gaston Defferre, partisan d’une alliance avec le centre démocrate-chrétien, les socialistes ont opéré en 1965 le choix de l’union de la gauche, avec le PCF, confirmé en 1971 par François Mitterrand. Un choix que personne ne semble vraiment aujourd’hui vouloir remettre en cause, d’autant plus qu’une rupture définitive avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon ne serait sur le papier pas compensée par une alliance avec le MoDem de François Bayrou, en déclin électoral.
LAURENT DE BOISSIEU POUR LA CROIX
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20/08/2012
Quel sens cela a-t-il de se dire «communiste» en 2012 ?
Pierre Laurent est secrétaire national du Parti communiste français (PCF).
Quel sens cela a-t-il de se dire «communiste» en 2012 ?
Le communisme, c’est une mise en commun, un partage. Et la révolte contre l’injustice est toujours autant d’actualité. Tous les systèmes d’aliénation doivent être dépassés pour inventer une autre manière de vivre ensemble. Après plusieurs décennies de mondialisation accélérée, on voit aujourd’hui émerger la question des «biens communs» de l’humanité et revenir celle de la maîtrise sociale des richesses. Pendant une partie du XXe siècle, les idées communistes ont été dogmatisées, jusqu’à être détournées de leur objet dans les pays de l’Est. Mais les idées communistes, au-delà des caricatures et de leurs perversions profondes, restent valables. Cela suppose un effort d’invention extrêmement profond pour penser des solutions dans un monde très différent.
Par exemple ?
L’impasse majeure des expériences communistes a été l’aveuglement démocratique. Il a empêché de dépasser les obstacles rencontrés. Aujourd’hui, les modèles représentatifs touchent leurs limites à cause d’un niveau inédit de savoir dans la société. Les démocraties doivent être profondément renouvelées. Le sens de la production doit être repensé. La question du sens des richesses produites, qu’il s’agisse de leur utilité et de leur finalité, devient décisive pour l’avenir écologique de la planète.
En tant que communiste, êtes-vous toujours opposé à la propriété privée des moyens de production ?
La vision étatiste, centralisée de la propriété collective est dépassée, mais pas l’appropriation sociale des richesses. Le système de la Sécurité sociale, créé en France à la Libération à l’initiative d’un ministre PCF, est une idée profondément communiste ! Prélever à la source une partie des richesses pour la consacrer au bien-être social des populations, c’est communiste ! Mais cela n’est pas contradictoire avec l’existence d’entreprises privées ! Le communisme aujourd’hui est tout sauf un égalitarisme qui s’imposerait de manière administrative et qui nierait le travail. Les individus ont besoin de confronter librement leurs envies de création. Mais, je n’aspire pas à une société idéale.
C’est une révolution chez les communistes de ne plus avoir l’idéal comme horizon !
Je suis animé par le fait de rêver une société, mais ça n’a rien à voir avec définir une société idéale. Je ne crois pas plus au communisme par plans quinquennaux. Le communisme est un mouvement, un chemin de projets partagés, sans cesse remis en discussion. Ce n’est pas une société parfaite à atteindre.
Le communisme d’aujourd’hui ne serait-il pas devenu le socialisme d’hier ?
Entre 1830 et 1917, le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels se décline dans une multitude d’expériences dites socialistes. Mais à partir de 1917, un débat traverse les forces socialistes dans le monde entier, et un très grand nombre d’entre elles choisit la voie communiste. Relisez les textes socialistes de 1936, vous verrez la distance avec ce que dit le PS actuel. Le PCF d’aujourd’hui est l’héritier des traditions socialistes et communistes de la première moitié du XXe siècle, alors que la plupart des sociaux-démocrates ont perdu le fil de cette tradition.
Mais pourquoi garder le nom «communiste» ? Par nostalgie ?
Parce que la gauche française s’est structurée en deux grands courants issus de la même matrice. Les communistes et les socialistes. Cela marque les consciences et les cultures. A partir des années 60, ces deux grands courants ont eu des stratégies communes de conquête du pouvoir à travers un programme commun, la gestion de municipalités, des expériences gouvernementales. C’est une originalité française d’avoir eu en Europe une gauche très à gauche ! Mais on voit aujourd’hui, à rebours de l’histoire, le PS français vouloir faire tardivement une mue sociale-démocrate. Au moment où toute la gauche française doit repenser ses fondamentaux ! Avec la stratégie du Front de gauche, le PCF est engagé dans une transformation très profonde. En tirant les leçons de son histoire et grâce aux nouvelles générations.
Le communisme productiviste et l’écologie sont-ils compatibles ?
Ils sont inséparables. Produire toujours plus sans se poser la question de savoir si on répond à des besoins utiles, cela n’a pas de sens. La réflexion écologique permet de s’interroger sur le sens de l’activité humaine. Mais pour penser la transition écologique, nous aurons besoin d’outils industriels. On peut à la fois défendre notre industrie et défendre le fait qu’elle doit connaître une mutation. Nous sommes bien conscients que si la prévention écologique n’est pas intégrée dans l’activité industrielle, celle-ci va continuer à faire des dégâts environnementaux.
Les déchets nucléaires engagent des générations… Vous êtes toujours pronucléaire ?
Pour certains, le nucléaire est devenu l’alpha et l’oméga de la question écologique. C’est très réducteur. Deux questions se posent : est-ce que la maîtrise de cette technologie dans de bonnes conditions écologiques est possible ? Est-ce que les risques sont supportables et répondent aux enjeux énergétiques ? Si la société répond que le nucléaire ne doit pas être utilisé, les ouvriers du secteur, avec leur haut niveau de qualification, peuvent facilement se reconvertir. Si on considère qu’il reste nécessaire, il faut créer des conditions de sécurité suffisantes pour les salariés comme pour la société.
Par LILIAN ALEMAGNA, JONATHAN BOUCHET-PETERSEN, pour Libération
16:11 Publié dans Actualités, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre laurent, pcf, communisme | |
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25/02/2011
André Chassaigne : « Le Front de Gauche doit être dans une radicalité utile »
Par Thibault Leroy, pour Témoignage Chrétien

TC : Comment définissez-vous la singularité de votre candidature à gauche ?
André Chassaigne : J'ai une approche locale, rurale. Mais il ne s'agit pas uniquement des campagnes françaises, ce sont aussi les campagnes du monde qui sont en jeu. Le fait de vouloir chez nous une agriculture paysanne, c'est pour avoir des aliments de qualité, développer une consommation de proximité, et créer de l'emploi tout en répondant aux besoins de la population.
Par ce biais, on bloque le développement de l'agro-business, qui s'appuie sur des productions venant des pays du Sud en y favorisant la monoculture, dirigée vers l'exportation, ce qui a des conséquences terribles. La sauvegarde de la biodiversité est en jeu. Ce sont des attaques contre les espaces naturels, comme la forêt amazonienne. Ce sont aussi des menaces contre des communautés villageoises. Et, en même temps, la disparition d'une agriculture vivrière.
Il y a une complémentarité entre les intérêts des paysans d'Europe et ceux des paysans des pays du Sud. Il faut donc très nettement s'inscrire dans une politique de rupture du système : si on ne s'y inscrit pas, on développe une forme d'illusion écologique qui n'est faite que pour exonérer les véritables responsables de ce qu'ils provoquent sur la planète.
C'est ce que j'essaie de développer dans l'ouvrage que j'ai écrit (1). J'y ai traduit mes contributions, mes réflexions, pour être un passeur entre les questions écologiques et les questions sociales.
TC : Quelles sont les mesures emblématiques qui devraient être défendues par le Front de gauche ?
Le Front de Gauche doit être dans la rupture avec le capitalisme. Nous défendons un meilleur partage des richesses, qui s'impose pour que cesse le scandale du si grand écart entre ceux qui vivent dans l’opulence et ceux qui vivent dans les pires difficultés.
Les députés du Parti communiste et ceux du Parti de gauche ont déposé plusieurs propositions de lois, pour la taxation des transactions financières, mais aussi la limitation des écarts de revenus de 1 à 20 (déposée en 2010) avec des mesures fiscales extrêmement fortes contre les privilégiés de ce pays. Par voie de conséquence, nous voulons donner plus à ceux qui ont le moins : augmenter les salaires et les minima sociaux.
La deuxième mesure consiste à avoir une prise sur le développement par les finances. On doit créer un pôle financier public, autour de plusieurs banques liées à l'Etat. Des banques coopératives par exemple. Cela nous permettrait d'avoir un levier pour développer l'économie par des crédits sélectifs (sur un critère environnemental ou social).
Si on n'a pas ce levier, on laissera les financiers et les banques faire ce qu'ils veulent, c'est à dire servir l'intérêt de quelques-uns aux dépens du plus grand nombre.
Le Front de gauche rassemble le Parti communiste et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Êtes vous pour une ouverture à d'autres partis ?
Oui. Un rassemblement peut se faire sur des orientations qui peuvent être partagées. Si le Front de Gauche est une citadelle isolée, on ne réussira pas l'enjeu du rassemblement du plus grand nombre, nécessaire pour créer une dynamique et un rapport de force. Mais je ne suis pas un partisan des accords de sommets. Le rassemblement se créé aussi sur les territoires.
J'ai constaté dans mes sorties récentes dans plusieurs départements que des candidats du Front de Gauche, dans la perspective des cantonales, ont des démarches communes avec des militants du NPA, d'Europe écologie et avec des candidats qui ne sont dans aucune organisation : des militants syndicaux, associatifs, ou de simples citoyens.
Je ne suis pas sur l'idée d'une autre gauche protestataire qui considère que l'adversaire est aussi bien la droite de Nicolas Sarkozy que les socialistes, qui seraient vendus au capitalisme et qui porteraient tous les maux du monde. La stratégie du Front de Gauche ne doit pas consister à creuser une tranchée et arroser tout ce qui présente. Elle doit au contraire consister à faire avancer des propositions.
Il suffit de regarder la situation autour de nous : des personnes en grande difficulté, des parents qui ont l'angoisse du lendemain pour leurs enfants, des petites entreprises qui veulent se développer mais ne trouvent pas les financements, des territoires qui souffrent des suppressions des services publics. Il y a urgence ! Nous devons suivre une forme de radicalité utile, qui doit porter la colère des populations et améliorer concrètement leur vie.
TC : Dans le cas d'une victoire de la gauche à la présidentielle, vous êtes donc favorable à une participation au gouvernement avec les socialistes et les écologistes ?
Je ne prononce pas de rejet a priori, mais je ne suis en aucun cas pour une participation mécanique. Est-ce-que participer peut permettre de faire avancer les orientations politiques que l'on porte ? J'espère que le PS fera le choix, pour que ce soit toute la gauche qui l'emporte, d'un candidat très nettement attaché à la transformation sociale et pas à l'accompagnement du libéralisme. La victoire de la gauche dépendra surtout du contenu qui sera mis en avant.
TC : La stratégie du Front de gauche ne signifie-t-elle pas un effacement progressif du PCF ?
Je ne suis pas favorable à l'effacement du Parti communiste. Là où les partis révolutionnaires, comme les partis communistes, ont pu se délayer dans des organisations pouvant laisser penser que ça allait faciliter l'élargissement, cela a parfois abouti à une disparition de la gauche, comme en Italie.
Le rassemblement peut se faire avec plusieurs organisations, qui ont leur façon d’être, leur histoire, leur culture, leur approche. Il se fait dans le respect des structures et des individus qui rejoignent ce rassemblement dans des actions communes. Il faut être attentif à ce que ce ne soit pas le parti le plus important qui impose ses vues, ayant autour de lui des nébuleuses ou des compagnons de route.
TC : N'est-ce pas une contrainte que les médias vous soient fermés, alors même que M. Mélenchon y est régulièrement invité ?
C'est une contrainte, et une révélation pour moi d'une nouvelle conception de la politique, avec la place importante des médias. Je laboure le terrain, je fais avancer mes idées, sans avoir le relais que d'autres peuvent avoir.
Tous les autres candidats à la candidature, comme les socialistes qui se présentent aux primaires, ont les plateaux de télé ouverts, les émissions de radio de grande écoute... Je n'arrive pas à émerger de cette façon. Ce sont des choix faits par le système : c'est tout le problème de la démocratie politique dans ce pays.
Du côté du Parti de Gauche, il y a un candidat qui mène très bien sa campagne, qui est dans les médias parce qu'il fait monter l'audimat et fait vendre du papier, et qui porte un discours avec des valeurs fortes dans lesquelles les populations se reconnaissent. Mon discours est différent, plus nuancé : je travaille les idées sur le terrain, sans en rester aux grands slogans. C'est important parce qu'au moment du vote, tout ce qui est artificiel sera balayé.
Il faut faire comprendre que le Front de gauche s'appuie sur des orientations politiques. Si c'est Jean-Luc Mélenchon qui est retenu, je le soutiendrai : je ne suis pas dans une aventure personnelle.
(1) Pour une Terre commune, Arcane 17, 2010.
Politiques à la Ferme
envoyé par tv_agri. - L'info video en direct.
16:46 Publié dans Actualités, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré chassaigne, front de gauche, pcf | |
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