Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/08/2016

François Moncla : un livre sur ses récits de vie et d’Ovalie en Béarn

moncla.jpg

Par Renée Mourgues, publié le .

Ancien capitaine du XV de France et de la Section paloise aux engagements extra-sportifs assumés, François Moncla inspire à Olivier Dartigolles une biographie « militante » fidèle aux faits.

J’aurais aimé faire un livre pour mes enfants que j’aurais rédigé sur les pages d’un cahier d’écolier et puis j’ai laissé le temps passer », raconte François Moncla, 84 ans, une référence pour tous les amoureux du rugby mais aussi un citoyen combatif.

Quand Olivier Dartigolles, élu communiste palois, veut écrire les « récits de vie et d’Ovalie » du champion, celui-ci, d’abord perplexe, finit par acquiescer. Les deux militants se connaissent et s’apprécient. D’ailleurs François Moncla ne rejoignit-il pas la liste Front de Gauche aux dernières élections municipales ? Aussi, « je n’ai pas su lui dire non », admet François Moncla qui ne regrette en rien sa décision. « Il n’a rien trahi. C’est bien écrit et il a bien traduit ce que nous nous sommes dit. Pour le faire, il s’est appuyé sur la tournée de l’équipe de France en Afrique du Sud en 1958. C’est une bonne idée », estime l’international de rugby.

« Le sport m’a beaucoup aidé »

A travers cette biographie un soupçon militante, c’est aussi une génération qui rend hommage à son aînée. « Ça fait bizarre car le contexte est tellement différent ! », commente François Moncla qui souhaiterait voir retenus du parcours de vie ses engagements sur le plan sportif et extra-sportif, « mon fil rouge dans tous les sens du terme », affirme-t-il.

Poussé dans ses retranchements, il évoque non sans nostalgie ses longues années au sein d’Edf (1949-1986). « Je suis malheureux quand je vois ce qui se passe. J’ai fait partie de la génération qui a créé l’entreprise. Il y avait tout à faire. C’était une école nationale de métiers qui formait les apprentis et les ouvriers de demain, une entreprise riche et cotée dans le monde entier, avec des techniques partout enviées et copiées. Quand je vois qu’on est en train de tout privatiser, ça m’horripile ! », s’insurge l’enfant de Louvie-Juzon, un cégétiste demeuré fidèle à ses idéaux.

C’est au ballon ovale qu’il doit l’essentiel de sa notoriété. « Le sport m’a beaucoup aidé », convient-il. Fort d’une trentaine de sélections en équipe de France, entre 1956 et 1961, il prit une part prépondérante à la victoire lors des Tournois des Cinq Nations en 1959,1960 et 1961. Capitaine de la Section paloise, il remporta avec son club le titre de champion de France en 1964... après celui décroché en 1959 avec le Racing Club de France. Les tournées en Afrique du Sud, Argentine et Nouvelle-Zélande ont pour lui le goût des aventures pionnières.

Combattant pour la paix

Les succès du sportif de très haut niveau n’ont jamais éclipsé dans ses souvenirsl’Etoile Sportive Arudyenne où il accomplit ses premiers pas. Sa devise (« Le jeu interdit le je ») lui tient lieu d’acte de foi quand il s’investit auprès du PCF pour la paix, le désarmement atomique ou la lutte contre l’apartheid. Face aux convulsions de la société, François Moncla veut, « au crépuscule » de sa vie, croire qu’«’il n’y aura de solutions que dans un développement harmonieux pour les hommes et pour le vivre-ensemble ».

« Il me fallait raconter tout qu’il disait »

monga,rugby,olivier dartigolles« J’avais sollicité François Moncla lors des élections municipales de 2014 pour la liste Front de Gauche. On avait beaucoup parlé. Je l’avais enregistré. J’ai réécouté les cassettes. Je me suis dit qu’il fallait raconter tout ce qu’il disait. Après l’avoir convaincu, je me suis mis au travail. Je voulais faire quelque chose de plus vif et percutant qui lui ressemble. J’ai terminé mi-juin », explique Olivier Dartigolles, marqué par « les trésors d’humanisme » de son interlocuteur, « un grand capitaine de l’équipe de France », complète-t-il. Après avoir présenté, hier à Pau, l’ouvrage intitulé « François Moncla, récits de vie et d’Ovalie » (1), ils iront ensemble à la rencontre des lecteurs à Agen, Dax, Tarbes et Biarritz où les attendent Philippe Sella, Pierre Albaladejo, Philippe Dintrans et Serge Blanco et aussi à la Fête de l’Humanité (9-11 septembre).

 (1) Editions Arcane. 80p. 10€. Contact : 06 70 36 29 73. Adresse : 40, avenue Jean-Mermoz à Pau (mentionner le titre de l’ouvrage). Facebook : https ://m.facebook.com/FMvieetovalie/ Compte twitter : @FMvieetovalie

Article publié par la République des Pyrénees

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA   Traduire français en Portuguese   Traduire français en Russian   Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic   Traduire français en danish Traduire français en Greek

 

16:40 Publié dans Livre, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monga, rugby, olivier dartigolles | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

04/06/2013

Villepreux : « Le rugby français risque de perdre son âme »

rugby, toulouse, toulon, castres, VillepreuxVictoire du jeu restrictif, incertitude sportive gommée par la puissance financière, intérêts divergents entre rugby professionnel et équipe de France. L’ex-joueur, entraîneur, sélectionneur et directeur technique national répond aux maux de l’Ovalie.

Pierre Villepreux est certes l’un des plus beaux CV du rugby français (multiple champion de France et vainqueur du tournoi en tant que joueur puis entraîneur du Stade Toulousain et joueur et sélectionneur du Quinze de France). On avait surtout envie de demander à ce promoteur invétéré de l’intelligence de jeu de donner son avis sur la tournure que prend le rugby français. À l’entendre, il y a urgence à secouer l’Ovalie.

Pour parvenir en finale, Castres et Toulon ont éliminé respectivement Toulouse et Clermont, réputés pour leur jeu offensif. Le jeu défensif a-t-il pris le pas, cette saison ?

rugby, toulouse, toulon, castres, VillepreuxPierre Villepreux. Les deux équipes qui étaient en finale n’étaient pas celles qui ont produit le meilleur rugby au cours de la saison. Pour moi et sur l’ensemble du championnat, c’est Clermont. Mais ce rugby n’a remporté ni la Coupe d’Europe ni le bouclier de Brennus. Pourquoi la domination des Auvergnats ne s’est-elle pas traduite par un titre ? Ont-ils évalué toute la complexité du championnat, avec des phases finales qui posent d’autres problèmes que ceux de la saison régulière ? Faut-il, par exemple, changer régulièrement de joueurs alors que les matchs couperet imposent de dégager une équipe type ?

Qu’est-ce pour vous que
le « meilleur rugby » ?

Pierre Villepreux. Si on dit que c’est celui qui gagne, ce n’est pas ma façon de concevoir le sport. Le meilleur rugby est celui qui fait lever les foules, qui offre du spectacle par son intelligence de jeu. C’est celui qui, d’abord, donne envie d’aller voir un match. Ce rugby-là était jusque-là capable de gagner des titres. J’espère que nous ne revenons pas à un jeu restrictif où une défense resserrée et des points pris grâce à des pénalités suffisent à gagner.

Hormis Castres, neuvième budget de Top 14 
(16 millions tout de même), les trois autres places 
de demi-finalistes étaient occupées par les trois plus gros budgets du championnat. Idem en Coupe d’Europe. 
La puissance financière 
est-elle en train de tuer l’incertitude sportive ?

Pierre Villepreux. L’économie est en passe de guider le résultat. Si l’on suit les discours de certains entraîneurs et présidents de club, on prend la direction d’une course à l’armement qui fait peu de place à la formation française. Tout le monde ne parle que d’aller chercher à l’étranger des joueurs qui ont déjà fait leur carrière, parce que les potentiels seraient insuffisants ici. Pour moi, une partie de la solution se trouve dans le jeu lui-même. Il faut lui permettre d’évoluer. Par exemple, en créant des points forts à un point donné, avec plusieurs joueurs qui accompagnent le porteur du ballon afin de lui apporter plusieurs solutions, donc de l’incertitude dans le jeu. Une autre solution se trouve peut-être dans l’évolution des règles. Par exemple, en conférant encore plus de points à un essai qu’à des points pris au pied. Pour la mêlée aussi, c’est l’état d’esprit qu’il faut changer. Aujourd’hui, elle ne sert qu’à obtenir une pénalité, alors qu’elle devrait offrir un lancement de jeu propre. On l’a fait pour la touche, avec la possibilité de lever le réceptionneur. On peut bien le faire pour la mêlée.

Les intérêts de l’équipe de France, dernière du tournoi 2013, et des clubs 
du Top 14, qui triomphent 
en Europe, sont-ils désormais irréconciliables ?

Pierre Villepreux. Nous sommes arrivés à un moment charnière. La course à l’armement des clubs, qui amène toujours plus d’internationaux étrangers en fin de carrière, laisse très peu de place à nos jeunes. La situation n’est pas irrémédiable. Mais l’équipe de France vient de partir avec quatre étrangers pour sa tournée en Nouvelle-Zélande. La tendance peut se poursuivre.

Même Toulouse se pose 
la question du bien-fondé de sa politique de formation…

Pierre Villepreux. Ce serait une évolution très dommageable. Ça changerait la donne. Si le système professionnel tend à cela, il ne faut plus se casser la tête avec la formation. Le rugby français risque d’y perdre son âme. Ce qui est dramatique, c’est de dire que l’on va chercher des joueurs ailleurs grâce à la manne du rugby français. Faire étalage de cet argent est indécent, surtout en cette période de crise.

Entretien réalisé par Stéphane Guérard pour l'Humanité

14:05 Publié dans Connaissances, Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rugby, toulouse, toulon, castres, villepreux | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/10/2011

LE DESSIN DU MOIS

rugby.jpg

LES TROIS AAA

18:44 Publié dans Actualités, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : agence de notation, rugby | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/04/2007

UNE AUTRE VISION DU SPORT

medium_rugbyauch.2.jpg« Il n’y a pas de star en rugby » Rugby . Pour l’entraîneur Henry Broncan, l’amitié et la solidarité sont la clé de l’accession du FC Auch-Gers (Pro D2) dans le Top 14. Homme de gauche, il se raconte sans détours. Entretien.

Auch (Gers), correspondance particulière.

Ancien professeur d’histoire-géographie, entraîneur de l’équipe amateur de Lombez-Samatan, Henry Broncan entraîne le FC Auch-Gers depuis neuf ans. Après sa victoire 31-0 face à Tarbes samedi (27e journée), son club, sacré champion de Pro D2, est désormais mathématiquement assuré d’accéder au Top 14 la saison prochaine. Homme de gauche, il raconte sans détours comment il applique ses valeurs au rugby.

Comment expliquez-vous la réussite de votre équipe ?

medium_brocan.jpgHenry Brocan. C’est une aventure humaine formidable, alors que nous avons le plus petit budget de la Pro D2 (2,3 millions d’euros). Trente-cinq joueurs ont évolué régulièrement dans l’équipe, selon une rotation. Cela a permis de garder une certaine fraîcheur. À la dernière intersaison, nous avons effectué un recrutement de qualité et l’équipe est très soudée. Chacun a trouvé sa place. L’équipe a étonné ses adversaires par sa solidarité.

La solidarité permet-elle de compenser la faiblesse du budget ?

Henry Brocan. Le rugby est un sport extrêmement collectif. Les chefs d’entreprise qui arrivent dans notre sport ne comprennent pas que la vérité est remise en cause chaque week-end. On ne peut pas programmer les rapports humains. Pourquoi un groupe réussit et pas un autre ?

 On ne peut pas le savoir en début de saison. Il y a tellement de tâches ingrates dans le rugby que, s’il n’y a pas d’amitié entre les joueurs, elles ne sont pas effectuées. Je regrette l’individualisation. Après un match, on récompense le talent d’or. Ce n’est pas ça le rugby ! Je ne crois pas à la star en rugby. Les journalistes créent des stars pour faire rêver, mais ce n’est pas l’essence de notre sport. Un seul joueur peut faire gagner son équipe ? Je n’y crois pas. Il y a trop d’écarts de salaire entre les joueurs. À Auch, les salaires vont de 1 à 3, mais les niveaux sont très faibles. Beaucoup de joueurs touchent le SMIC.

Quelle est votre part dans la réussite d’Auch ?

Henry Brocan. J’ai toujours su avoir autour de moi un groupe solidaire. J’ai bien choisi le staff technique : les deux co-entraîneurs, les préparateurs physiques, le kiné, le diététicien, le psychologue bénévole...

Qu’avez-vous apporté au jeu de l’équipe ?

Henry Broncan. Je suis un homme âgé (soixante-trois ans - NDLR), un homme du passé. Les innovations, ce n’est pas mon fort. Je ne suis pas un novateur, je suis un copieur. Je suis aussi un homme de rigueur qui demande politesse et exactitude. Mais quand je pique une crise envers mes joueurs, c’est une forme d’amour envers eux. Et j’en pique assez souvent.

On vous a surnommé le Guy Roux du rugby...

Henry Brocan. Je n’apprécie pas. Le foot, ce n’est pas le même monde que le rugby. Je n’aime pas le milieu du foot. Je n’ai pas regardé la finale France-Italie. Je faisais un scrabble !

Pourquoi quitter Auch au moment où l’équipe accède au Top 14 et rejoindre Agen ?

Henry Brocan. Agen m’a sollicité, je crois, plus comme meneur d’hommes que comme entraîneur. Dans le rugby, il y a encore un champ à exploiter : le mental. C’est difficile de conserver un collectif dans un monde de stars ! D’autre part, j’entraîne Auch depuis neuf ans et je suis arrivé au bout d’un cycle. À Agen, je serai bien mieux payé qu’à Auch mais je n’y vais pas pour l’argent.

J’y vais parce que je ne peux plus supporter que mes joueurs travaillent dans des conditions indignes d’un club pro. On s’est battus pendant neuf ans pour obtenir une salle de muscu ! J’avais d’abord dit non à Agen, puis j’ai changé d’avis en raison de mon impuissance ici à faire évoluer le club. Je ne supporte plus l’indifférence de la mairie. Je pars sur un échec.

Dans le sport de haut niveau, a-t-on le temps de s’intéresser à la campagne électorale ?

medium_brocan.2.jpgHenry Brocan. On a un peu de mal. Il y a toujours un entraînement ou une séance vidéo. Et on a moins de temps à consacrer à ce qui se passe en dehors du rugby. Ségolène Royal et Marie-George Buffet sont venues à Auch mais je n’ai pas eu le temps d’assister à une seule réunion publique.

Depuis l’âge de vingt-quatre ans, je suis très à gauche. J’ai été très déçu car les antilibéraux n’ont pu s’entendre pour présenter une seule personne. Au début, j’ai dit : je n’irai pas voter. Mais j’irai voter quand même !

Tout le monde sait ici que je voterai pour Marie-George Buffet au premier tour. C’est une femme extraordinaire. Pour le second tour, je verrai... J’ai toujours voté communiste. Je n’ai jamais caché mes opinions politiques. Tout ce que j’ai fait dans le rugby, je l’ai fait dans une démarche de gauche et même d’extrême gauche : partage du travail et des reconnaissances, éviter de trop gros écarts de salaire, mettre en avant le collectif... Je suis pour une société de partage.

Entretien réalisé par Bruno Vincens, pour l'Humanité

12:10 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rugby, sport, Auch, Broncan, présidentielles, MG Buffet | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!