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28/01/2009

LE COMMUNISME EST UNE IDEE NEUVE EN EUROPE

badiou.jpgTCHAT : Alain Badiou, philosophe, auteur de l’essai "De quoi Sarkozy est-il le nom?", a passé la journée de lundi à Libération. Il a répondu à vos questions.

Kangourou. Il est de plus en plus clair que ce sont toujours les citoyens qui sont perdants, la crise l’a démontré amplement. Pourquoi la société donne-t-elle l’impression d’être neutralisée, incapable de réagir et d’exiger un autre modèle?

Alain Badiou. La difficulté actuelle est qu’il est très difficile de résister et de réagir dans les cadres politique et institutionnel existants. Il faudrait inventer à la fois les moyens de réagir et le contenu de cette réaction. Cela prendra du temps, mais je reste convaincu que c’est possible.

Senso69. Pensez-vous, comme l’a affirmé Jean-Luc Mélenchon hier soir chez Serge Moati, que l’ambiance se "pourrit" au plan des libertés publiques en France ces derniers mois sous l’action du gouvernement et du président?

Sans aucun doute. Toute une partie de la politique de Sarkozy produit une diminution des libertés publiques. Il y a multiplication des contrôles, aggravation de peines, et attaques ouvertes contre les institutions chargées de défendre ces libertés. Il ne fait maintenant aucun doute que la conception que se fait Sarkozy de l’action de l’Etat est de façon principale une conception autoritaire et répressive.

Hugues. Le PS appelle jeudi à une mobilisation "sociale et politique". Le temps est-il enfin venu de la mobilisation contre la politique de Sarkozy?

Je ne crois pas que le PS ait démontré, dans la dernière période, une vocation particulière à être le moteur d’une mobilisation. Il semble plutôt courir après les initiatives prises en ce sens. Le temps est donc venu de cette mobilisation depuis longtemps. Toute la question est de savoir si elle va enfin s’unifier et se renforcer.

Equalbeings.net. Pendant le premier tiers de son quinquennat, y a-t-il eu des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas dans la politique qu’a menée Sarkozy avec ses ministres et capitalo-parlementaires complices ? Avez-vous été surpris ou bien au contraire a-t-il été à la hauteur de vos "espérances"?

Une partie de l’action répressive de Sarkozy a été au-delà de ce que je pouvais imaginer. Je citerai notamment la rétention administrative concernant les malades mentaux, et les tentatives répétées de durcissement sans limite de la répression des mineurs. D’un autre côté, on peut évidemment être surpris de l’intervention systématique de l’Etat pour renflouer les banques, alors que la doctrine libérale voulait comprimer, presque sans mesure, les dépenses publiques.

Prataine. Nous sommes sans doute nombreux à attendre que des "intellectuels" s’il en existe encore, sortent du silence, que des grandes voix s’élèvent, ensemble, et de manière forte, pour ne pas laisser nos braves instits seuls à "résister" et à "désobéir". Que quelques universitaires, qui ne courent aucun risque, élèvent le ton et passent à l’action...

Il me semble injuste de dire qu’aucun intellectuel ne prend aujourd’hui la parole contre l’état des choses. Il est vrai que nous sortons péniblement d’une période où bon nombre d’intellectuels paraissaient s’accomoder de l’ordre établi. Je crois et plus encore, je souhaite, que cette situation change. En tout cas en ce qui me concerne, le fait nouveau n’est pas tant que je prenne la parole, que le fait qu’elle soit plus entendue qu’autrefois.

Soussou. Que pensez-vous du traitement de l’information en France concernant l’agression israélienne sur Gaza?

Je voudrais intervenir sur un point d’apparence secondaire mais à mes yeux, très important : il aurait été essentiel de produire plus d’informations et de témoignages sur les manifestations opposées à la guerre, en Israël même. Ce courant était, certes, minoritaire, mais il existait, il était courageux et déterminé, et si l’avenir doit être celui de la paix, c’est ce courant qui incarne l’avenir.

Simone. Tu es athée. Dirais-tu que les religions ne sont jamais autre chose que des formes archaïques ou totémiques de la politique? Politique comme destitution de la transcendance comme norme du destin collectif?

Ma position sur ce point, renforcée par un récent voyage en Palestine, est qu’il est aujourd’hui tout à fait décisif de séparer la politique de la religion.Tout comme il faut la séparer, par exemple, des questions raciales ou identitaires. Des religions peuvent et doivent coexister dans un même pays, mais elles ne le peuvent que si la politique et l’Etat en sont séparés.

Spartacus2. Pensez-vous que les Francais se réveilleront avant la fin de ce quinquennat? Car quand on pense qui a été élu en 2007, cela en dit long sur l’etat de délabrement du cerveau de nos nombreux concitoyens...

L’élection de Sarkozy est le résultat de deux processus. Premièrement, la captation des voix du Front national par la droite classique, et deuxièmement, le caractère illisible de la politique de la gauche. Ce n’est que dans cet élément que les cerveaux ont pu se ramollir.

Xalatparis. Pourquoi le non au référendum européen n’a-t-il pas provoqué un éclatement du Parti socialiste et par là même une reconstruction cohérente à gauche?

L’avenir a montré que dans une large mesure le ralliement de certains dirigeants du PS au non du référendum correspondait plus à un choix tactique, interne au parti, qu’à une volonté sincère de créer une nouvelle gauche. Ce vote a été en réalité instrumenté, bien plus qu’il n’a trouvé son expression politique.

Dodcoquelicot. La philosophie s’invitant auprès de la politique, c’est nouveau? Croyez-vous que Nicolas Sarkozy en vaille la peine et n’est-ce pas lui faire trop honneur?

L’engagement politique de la philosophie est une tradition française depuis le XVIIIème, je n’ai donc rien inventé. Quant à Sarkozy, il fonctionnait pour moi comme un symptôme de la situation de la politique actuelle, et c’est pourquoi je parlais de ce dont "il est le nom", et non pas de sa personne.

Albanulle. Les intellectuels ont un petit porte-voix alors que les gouvernements et les institutions ont accès à un très gros micro et à des millions de téléviseurs. Pensez-vous comme Chomsky que les mass media font leurs affaires de la manufacture du consentement en tournant l’économie politique à leur avantage? N’est-ce pas un détournement de la démocratie?

L’Etat et les puissants ont toujours disposé de beaucoup plus de moyens et de propagande et d’information que les pauvres et les révoltés. Considérons par exemple l’appareil de propagande de l’Eglise au Moyen-Age, avec une église dans chaque village, il n’y a là rien de nouveau. Le succès du mouvement populaire ou des révolutions a toujours dû triompher des opinions dominantes. Et nous savons que c’est possible, y compris en utilisant certains des nouveaux moyens disponibles, comme l’imprimerie, la radio, la télévision et finalement Internet.

Gogol. Vous ne pensez pas qu’il y a une juste mesure entre le capitalisme débridé d’un Sarkozy et votre ligne radicale archaïque ?

Commençant son aventure il y a quatre siècles, le capitalisme, même débridé, est beaucoup plus ancien et archaîque que toutes les lignes radicales qu’on lui oppose. Cessons de considérer que le libéralisme, à la mode dans les années 1840, incarne la modernité et les réformes. C’est le communisme qui est une idée neuve en Europe.

Simone. Quelles sont les limites politiques des émeutes de la jeunesse en France?

Le problème est un problème d’unité de la jeunesse, et ensuite de l’unité de la jeunesse et de la masse des travailleurs ordinaires. Sur le premier point, la limite c’est qu’il n’y a, pour l’instant, pas de convergence réelle, entre les émeutes de la jeunesse populaire et la protestation des lycéens et des étudiants. Sur le deuxième point, la limite est qu’il manque un mot d’ordre unificateur qui pourrait être commun à la frustration de la jeunesse et aux graves difficultés de la vie des adultes.

http://www.liberation.fr/politiques...

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19/01/2009

LE DESSIN DU MOIS DE JANVIER

gaza.jpg

Après 22 jours de combats, l’armée israélienne a commencé à se retirer progressivement de la bande de Gaza ce week-end. De son côté, le Hamas a annoncé un arrêt des hostilités… Un cessez-le-feu fragile régne à Gaza…

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18/01/2009

MARWAN BARGHOUTI LE MANDELA PALESTINIEN

barghouthi.JPGAlors que les bombes de l’armée Israélienne résonnaient et frappaient dans Gaza dévastée devenue aux yeux des Palestiniens ville martyre, aux 600 enfants tués par les bombardements, le quasi-silence du Président de l’autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, âgé de 74 ans, et dont le mandat se termine, surprenait et donnait alors plus d’écho à l’appel à l’unité de tout le peuple Palestinien  du fond de sa prison israélienne, de Marwan Barghouti, secrétaire général du Fatah, membre du Conseil législatif (parlement palestinien issu des accords d’Oslo).

Il trouve les mots justes aux yeux de la plupart des Palestiniens, qu’ils soient membres du Fatah ou du Hamas : « J’appelle les Palestiniens, les citoyens des pays arabes et musulmans tout comme l’ensemble des citoyens épris de liberté dans le monde à poursuivre leur mobilisation contre l’agression israélienne sur la bande de Gaza, afin de stopper le carnage qui continue dans la brutalité la plus grande, depuis deux semaines. Je condamne cette agression, l’invasion et la destruction de la bande de Gaza.

« Je salue la grande détermination des Palestiniens à faire face à cette agression et sa résistance courageuse pour faire payer un lourd tribut aux envahisseurs et aux agresseurs.

« Je salue aussi tous les Palestiniens où qu’ils se trouvent, en Cisjordanie, à Jérusalem, en Israël dans les camps de réfugiés et dans la diaspora, les peuples des nations arabes et musulmanes et les progressistes du monde entier qui expriment leur solidarité avec le peuple palestinien.

« J’appelle toutes les organisations palestiniennes, toutes les forces nationales dans leur diversité à s’unir pour faire face à l’agression et à dépasser toutes les différences car l’attaque israélienne vise le peuple palestinien tout entier, vise à détruire sa détermination. Le Fatah et ses membres sont parties intégrantes de la bataille pour faire face à l’agression.

« Le sang versé par les martyres réclame de nous une rapide fin de la division actuelle et de réaliser l’unité nationale. Il faut engager un dialogue national sur la base du document de réconciliation, des principes nationaux et du choix démocratique. Il faut parvenir à un partenariat national au sein de l’Organisation de libération de la palestine (OLP) et de l’Autorité palestinienne dans la lutte contre l’occupation. »

La ville de Stains en Seine St Denis, le nommant citoyen d’honneur précisait à l’occasion du conseil municipal du 23 Décembre 2008, Marwan Barghouti est «  l’un des dirigeants palestiniens les plus respectés par le peuple palestinien pour son engagement, sa générosité, son honnêteté politique, intellectuelle et personnelle, Il a toujours prôné la résolution politique du conflit israélo-palestinien sur la base du droit international et a condamné les attentats en Israël. »

Marwan Barghouti est né le 6 juin 1959.

Il est originaire du village de KOBAR, au nord de Ramallah.
En 1994, Il soutient la politique de négociation et rentre en Palestine à la faveur des accords d'Oslo et est de nouveau élu responsable du FATAH, pour la Cisjordanie.
Lors des élections législatives de 1996, il est élu Député de Ramallah. Au Conseil Législatif Palestinien, il prend une part active dans la lutte contre la corruption et dans le combat pour la justice économique et sociale, la promotion des droits de l'homme et l'égalité entre hommes et femmes.
A peine élu député, il se fait aussi le promoteur de rencontres israélo-palestiniennes. Il se rend notamment en Israël pour proposer aux membres de plusieurs partis de la Knesset de constituer un groupe d'amitiés parlementaires israélo-palestiniennes.
 
barghouti1.gifAprès l’avoir menacé et tenté de le tuer, les forces israéliennes le kidnappent à Ramallah assiégé, le 15 avril 2002, lors de l’offensive « Rempart.

Yossi Bellin et plusieurs «colombes» israéliennes ont d'ailleurs protesté contre son arrestation, se joignant ainsi à ses amis du camp de la paix

Gisèle Halimi, membre du collectif d’avocats de Marwan Barghouti, a estimé pour sa part que cette arrestation constituait une violation des droits de l’homme,  et de l’article 49 de la quatrième convention de Genève qui interdit tous les transferts forcés de populations ou d’individus par l’autorité occupante, signée pourtant par Israël.


Peu après son arrestation, Marwan Barghouti à été transféré sur le territoire israélien, et est enfermé à la « Moskobieh » à Jérusalem dans une cellule de 2 m x 1,5 m, sans éclairage, sans fenêtre...

Condamné cinq fois à la prison à vie et assorti d’une peine de sûreté de quarante ans, il  est devenu un  symbole de la lutte contre l’occupation mais aussi du dialogue et de la paix.

Marwan Barghouti, que beaucoup surnomme le Mandela Palestinien tellement son histoire se confond avec celle de l’ancien Président Sud Africain,  semble en 2009, apparaître comme la seule personnalité assez forte pour rassembler tous les Palestiniens et permettre d’aller vers un vrai dialogue porteur de Paix, et ainsi voir enfin naître l’Etat Palestinien à côté d’un Etat Israélien enfin sécurisé.

VIDEO SUR MARWAN BARGHOUTI

11:47 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marwan barghouti, mandela, palestine | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

15/01/2009

Les collectivités territoriales contribuent à hauteur de 22,8 % au financement « initial » de l’éducation en 2007, contre 14 % en 1980

Enseignement

ECOL1.jpgLa Depp (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) du ministère de l’Education nationale vient de mettre en ligne sa publication annuelle "L’état de l’école".

En 2007, la France a consacré à l’ensemble de son système éducatif (métropole + DOM) 125,3 milliards d’euros, soit 6,6 % de la richesse nationale (PIB), ce qui représente un montant de 1 970 euros par habitant, ou 7 470 euros par élève ou étudiant. Hors formation continue, cet effort nous situe au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (6,0 % contre 5,8 % en 2005).

La part de la dépense d’éducation dans la richesse nationale s’était sensiblement accrue au début des années 1990, pour atteindre 7,6 % en 1993 contre 6,4 % en 1980. Depuis, la tendance s’est lentement et progressivement inversée, la dépense d’éducation continuant l’augmenter, mais moins vite que la richesse nationale.

Depuis 1980, la dépense d’éducation a augmenté de 85 % à prix constants, progressant sur un rythme annuel moyen équivalent à celui du PIB (2,2 %). Cette croissance s’explique moins par l’accroissement du nombre d’élèves et d’étudiants que par celui du coût de chaque élève. Tous niveaux confondus, ce coût unitaire a augmenté de 73 % depuis 1980, en raison du développement particulier des enseignements du second cycle du secondaire et du supérieur relativement plus coûteux, mais surtout de l’amélioration des conditions d’accueil des élèves, et de la revalorisation des carrières et des rémunérations des enseignants.

Durant cette période, les coûts annuels moyens par élève des premier et second degrés ont davantage progressé (de respectivement 79 % et 63 %), que celui d’un étudiant du supérieur (+ 36 %).

Dans le premier degré, la stabilité du nombre d’enseignants conjuguée à la décrue des effectifs d’écoliers s’est traduite jusqu’à la rentrée 2002 par une nette amélioration des taux d’encadrement. Le second degré n’a pas connu une telle évolution, mais dispose de moyens relativement importants par rapport aux autres pays comparables. Les forts taux d’encadrement caractéristiques de notre enseignement secondaire (ratio moyen de 11,9 élèves par enseignant, en 2006), renforcés par la baisse démographique actuelle, tiennent en particulier au fait qu’un nombre important d’heures d’enseignement (un tiers en moyenne et la moitié dans les lycées) sont dispensées non pas devant la classe entière mais devant des groupes réduits d’élèves.

Si le poids de l’enseignement supérieur dans la dépense d’éducation s’est accru depuis 1980, c’est d’abord en raison de la hausse particulière des effectifs d’étudiants, les coûts unitaires ayant en revanche nettement moins progressé que dans l’enseignement scolaire. Une reprise de l’effort en faveur de l’enseignement supérieur est cependant engagée et, en 2007, la dépense par étudiant dépasse plus nettement la moyenne observée pour un élève du second degré, le coût de l’étudiant universitaire restant toujours inférieur à celui d’un lycéen (près de 9 000 euros contre plus de 10 000).

L’État assume de manière prépondérante le financement de la dépense d’éducation, à hauteur de 61 % en 2007, dont 55 % pour le ministère de l’Éducation nationale. Son budget sert d’abord à rémunérer des personnels dont les effectifs et surtout la structure ont sensiblement évolué. Ainsi, 94 % des enseignants du public sont maintenant professeurs des écoles dans le premier degré, et 75 % agrégés ou certifiés dans le second degré.

Les collectivités territoriales contribuent à hauteur de 22,8 % au financement « initial » de l’éducation en 2007, contre 14 % en 1980.

Cette part, qui s’accroît encore avec les nouvelles vagues de décentralisation, dépasse 40 % dans le premier degré, où les communes prennent en charge les dépenses de personnels non enseignants, ainsi que les dépenses de fonctionnement et d’investissement des écoles.

18:28 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : école, budget, collectivités locales | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!