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07/03/2014

Sortie de "The Last Ship", dernier album de Sting

Sortie de "The Last Ship", dernier album de StingAprès une dizaine d'années d'errances musicales moyenâgeuses ("If on a Winter's Night") ou symphoniques ("Symphonicities") plus ou moins heureuses, Sting revient enfin avec un recueil de nouvelles chansons. "The Last Ship" (le dernier navire), est un album concept, hommage aux anciens chantiers navals de Newcastle, ville où il a grandi. Le disque fera, à ce titre, l'objet d'une comédie musicale l'année prochaine.

L'océan est depuis longtemps une source d'inspiration pour le compositeur anglais et les amateurs auront d'ailleurs noté le parallèle avec "The Soul Cages", son album le plus personnel, le plus touchant sinon le plus beau, sorti en 1991. Mais "The Last Ship" explore aussi une multitude de thèmes universels, que ce soit la complexité des relations ("I Love Her But She Loves Someone Else"), le passage du temps ("August Winds"), les transgressions et la rédemption ("So to Speak").

Ce qui frappe d'emblée est une production très épurée sinon minimaliste et une quasi absence de section rythmique: Sting renoue ici avec ses vieilles amours jazzy ("Practical Arrangement") ou bossa-nova ("And Yet"). Cela ne surprendra que ceux qui n'auront pas écouté les différents extraits distillés depuis deux mois sur le net. Les fans du Sting période Police ou immédiatement post Police, en revanche, en seront pour leurs frais...


Mais une évidence s'impose assez vite: c'est aussi, et surtout, un recueil de douze très belles chansons tendres et mélancoliques, aux textes magnifiques qui riment, d'ailleurs, pour la plupart, ce qui est suffisamment rare en 2013 pour être applaudi. On est touché par la délicatesse de "The Night the Pugilist Learned How to Dance" qui narre les efforts d'un jeune boxeur pour apprendre à danser et séduire la femme qu'il aime. On est ému par le bilan lucide et poignant (autobiographique?) que dresse un homme sur sa vie ("I Love Her But She Loves Someone Else").

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On frémit à l'écoute de "Ballad of the Great Eastern", chanson terriblement sombre, hantée par les fantômes de ce riveteur et son fils dont les cadavres seront retrouvés enlacés, lors du démantèlement d'un navire maudit...Bref, on est transporté par chacune de ces douze petites histoires. L'album est aussi truffé de clins d'œil à "The Soul Cages" tant au niveau des paroles ("Language of Birds" qui s'enchaînerait d'ailleurs parfaitement avec "The Wild Wild Sea") que de l'instrumentation et réjouira les amoureux de ce disque dont The Last Ship s'inscrit comme une suite logique, à la fois très personnelle et inspirée.

Les arrangements sont discrets et raffinés (les cordes et les chœurs de "The Last Ship", l'accordéon de "The Night the Pugilist Learned How to Dance", l'harmonica de "Dead Man's Boots", la cornemuse de "Ballad of the Great Eastern"...) et l'ensemble est joliment produit.

S'il y a fort à parier que "The Last Ship" ne rencontre pas le succès commercial de ces prédécesseurs à cause d'une absence criante de singles, il creuse néanmoins le sillon d'un jazz rock mâtiné de bossa-nova et d'influences celtiques, à la fois élégant, raffiné, remarquablement écrit et arrangé. Les nostalgiques du Sting des débuts passeront leur chemin, les autres savoureront chacune des 45 minutes de ce très, très beau disque.

Publié par Hffpost
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21/02/2014

HK : LES DESERTEURS

Apparu en 2011 avec l'album Citoyen du Monde, le collectif HK et les Saltimbanks est une émanation d'un autre groupe, le Ministère des Affaires Populaires, dont le dénominateur commun est le leader Kadour Haddadi alias HK. Deux ans après la sortie du deuxième album des Saltimbanks, Les Temps Modernes, HK rebaptise son groupe Les Déserteurs et livre un nouvel album.

Constitué de quinze chansons, HK présente Les Déserteurs sera disponible le 17 février prochain. Le style musical du projet qui mêle allègrement la chanson d'inspiration musette et le chaâbi, la chanson populaire algérienne richement orchestrée. Au programme, HK et les Déserteurs reprennent quinze classiques de la chanson française en compagnie de musiciens comme P'tit Moh de Gnawa Diffusion, Rafah Khelifa, accompagnateur de Souad Massi et d'autres proches du collectif de la région lilloise.

Parmi les titres revisités à la sauce HK figurent aussi bien des refrains lointains comme « Sous le ciel de Paris », « Les Vieux amants » ou « Vesoul » et « Le Plat pays » de Jacques Brel et « Les P'tits papiers » de Serge Gainsbourg que des créations plus récentes tel le « Demain demain » des Fabulous Trobadors, « Dès que le vent soufflera » de Renaud ou « Né quelque part » de Maxime Le Forestier.

Publié par Music Story

 Entretien accordé par l'Humanité

Dans HK et les Déserteurs, vous reprenez quinze classiques de la chanson française que vous mêlez aux sonorités chaâbi. «Les Déserteurs», au fond, c’est quoi? Un voyage imaginaire et fraternel entre l’Algérie et la France?

Kaddour Haddadi. Exactement. Il y a aussi dans cet album la reprise du Déserteur, de Boris Vian. Contrairement à une idée de plus en plus répandue dans nos grands médias (le choc des cultures, l’impossible cohabitation…), ces deux cultures que je porte en moi ne demandent qu’à vivre et avancer ensemble : imaginer, construire et créer ensemble.

 

19:18 Publié dans ACTUSe-Vidéos, Entretiens, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hk, les déserteurs | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/02/2014

Stromae triomphe aux Victoires avec Vanessa Paradis, sur fond de lutte des intermittents du spectacle

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Lors de la 29ème édition des Victoires de la musique vendredi au Zénith, le chanteur belge a été sacré artiste masculin de l’année et la chanteuse meilleure artiste féminine. Virginie Guilhaume la présentatrice a fait écho à la lutte des intermittents en lisant un message au nom de toute la profession qui demande au «gouvernement de ne pas casser la création artistique et culturelle» et appelle à une manifestation le 27 février pour «dénoncer le coup de force du Medef» contre leur régime spécifique d’assurance-chômage.

Plus de trois heures de cérémonie! La soirée des Victoires de la musique (à revoir ici) a été, comme d’habitude, d’une longueur interminable. La 29ème édition des Victoires qui se sont déroulées vendredi soir au Zénith, retransmise en direct sur France 2, n’a offert aucun suspense. Sans surprise, Stromae nommé dans six catégories, a été le champion de la soirée avec trois trophées, le chanteur belge ayant remporté la Victoire de l’artiste masculin, celle du meilleur album de chanson ( Racine Carrée vendu à plus d’1,5 million d’exemplaires) celle du vidéo-clip pour «Formidable».

Un peu éclipsée par le triomphe de Stromae, Vanessa Paradis a été couronnée de la Victoire de l’artiste féminine de l’année, pour la troisième fois de sa carrière. Les organisateurs des Victoires avaient voulu mêler artistes populaires et découvertes. Côté prestation live, on a vu se produire Christophe Maé, Zaz, repartis bredouilles ainsi qu’Etienne Daho à l’origine d’une interprétation très émouvante de La Peau dure extraite de son dernier album Les chansons de l’Innocence retrouvée.

Un hommage a également été rendu à un autre chanteur belge, Salvatore Adamo à qui a été remis une Victoire d’Honneur pour ses cinquante ans de carrière. L’occasion de réentendre l’un de ses grands classiques Laisse mes mains sur tes hanches en duo avec Julien Doré, lequel a été l’un des rares à réveiller les Victoires grâce à son interprétation du dansant Paris-Seychelles tiré de son dernier album «Love».

Pour les jeunes talents, il a fallu attendre la deuxième partie de soirée. Le groupe La Femme a remporté la Victoire de l’album révélation, Woodkid celle de l’album révélation scène, Kavinsky, l’album de musiques électroniques et 1995, l’album de musiques urbaines.

Tandis que le trompettiste d’origine libanaise Ibrahim Maalouf a logiquement été couronné du meilleur album de musiques du monde (Illusions).

Côté performance, on retiendra la prestation très classieuse de la chanteuse Christine and the Queens, qui a scotché le public en interprétant un titre de son EP Nuit 17 à 52. Joli prélude à la sortie du premier album de l’artiste nantaise prévu au printemps chez Because music.

L'appel des intermittents

Enfin parmi les moments forts, les Victoires ont mis en lumière la lutte des intermittents du spectacle. La présentatrice de l’émission, Virginie Guilhaume a ainsi rappelé qu’ils étaient 400 à rendre la soirée possible. A travers la lecture d’un message, elle s’est fait la porte-parole de la profession, dénonçant «l’attaque sans précédent» menée contre les intermittents par le Medef, qui la veille a proposé de supprimer leur régime spécifique d’indemnisation d’assurance chômage. L’animatrice a parlé au nom de «tous» les intermittents «puisqu’on l’est tous ici» a-t-elle lancé : «Aujourd'hui, bon nombre d'entre nous peinent à vivre de leur art et de leur métier. Etc'est parce que nous avons des droits sociaux que chaque jour, sur tous les territoires, nous pouvons rencontrer tous les publics, dans toutes les salles de spectacle, des plus petites aux plus grandes. Que serait demain une société sans artistes, sans techniciens, sans musique, sans théâtre, sans cinéma (…) Le gouvernement ne peut pas laisser casser la création artistique et culturelle. Aidez-nous à donner un avenir à l’art et à la création». Et l’animatrice d’ajouter : «Sachez que le 27 février prochain, nous manifesterons tous ensemble contre ce coup de force». Rendez-vous est pris!

Publié par l'Humanité

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Lundi 17 février à Paris: assemblée générale unitaire des intermittents

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Ibrahim Maalouf - "True sorry" Victoires de la... par france2

14/02/2014

A Touch of Sin. Jia Zhang-ke "Les dialectes sont une réalité de la diversité de la Chine"

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La violence et sa source A Touch of Sin, de Jia Zhang-ke, Chine. 2 h 9. Le titre original appelle le film le Choix du ciel, tellement plus beau que A Touch of Sin. Ce prix du scénario à Cannes est un film magnifique. Entretien avec Jia Zhang-ke.

Unité de temps mais pas de lieu. Quatre personnages et autant de provinces mais un seul et même reflet de la Chine contemporaine, celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence. Pas de nuit câline ici, mais le portrait désabusé quoique impressionnant d’une société déboussolée, perdue entre campagnes et migration urbaine, au travers des portraits d’un mineur exaspéré, d’un travailleur migrant, d’une hôtesse d’accueil dans un sauna et d’un salarié en perte de qualification. Du Jia Zhang-ke au meilleur de sa forme, primé par le jury cannois 
au titre du scénario.

Votre film raconte quatre histoires, toutes situées en divers endroits de la Chine. Mais comment identifier les lieux ?

Jia Zhang-ke. Pour vous aider à identifier les lieux, il faut comprendre que la première histoire, celle de Dahai, jouée par la comédienne Jiang Wu, se passe dans le Shanxi, la région où je suis né, située dans la Chine du nord-est (Shanxi veut dire « à l’ouest de la montagne » et fait référence aux montagnes Taihang). La capitale provinciale en est Taiyuan et il s’agit d’une grande province agricole. L’histoire suivante se déroule dans la ville de Chongqing, au sud-ouest du pays, au bord du fleuve Bleu, près du barrage des Trois-Gorges. C’est une ville construite dans les années 1990, entre autres pour recueillir les personnes déplacées à cause de la construction du barrage, pour devenir un pôle économique majeur de la Chine intérieure, dans le Sichuan, qui comporte dix-huit millions d’habitants dont huit dans la zone urbaine, la surface de la commune étant égale à celle de l’Autriche. L’histoire suivante nous emmène dans le Hubei, donc la province aux mille lacs, province dont le chef-lieu est Wuhan, au nord du lac Dongting. C’est là que fut fondée la première République de Chine, en 1912, sur ce qui fut un comptoir français du temps de la colonisation. Quant à la dernière histoire, elle a pour décor Dongguan, huit millions d’habitants qui vivent dans le delta de la rivière des Perles, une ville de la province du Guangdong sise sur la côte du sud-est dans ce que nous appelons « la zone économique spéciale », passage obligé entre Canton et Hong Kong. Ajoutons que j’ai tenu à mettre en avant les différences, même si tout est unifié, y compris les différences dans les parlers employés, ce que vous ne pourrez pas discerner dans les sous-titres, y compris par exemple à Dongguan, où l’on entend le dialecte local qui est une variante du cantonais. J’ai ainsi voulu, en balayant le territoire chinois, me rapprocher de ces panoramas comme en a connu la peinture de paysages traditionnelle. Tel a été mon vœu, vous faire comprendre à travers ces quatre paysages ce qu’on peut considérer comme une représentation d’ensemble de la Chine. Voici pourquoi il ne faut pas être obnubilé par les détails dont j’ai conscience qu’ils vous échapperont obligatoirement.

Quatre films en un. Pourquoi quatre plutôt que trois ou cinq ?

Jia Zhang-ke. Les quatre histoires sont issues de faits divers chinois particulièrement dramatiques s’étant réellement déroulés et qui représentent quatre facettes de la violence. Dans la première histoire, je montre combien la violence d’un individu est soumise à la pression sociale, dans la deuxième ce qui se passe dans la tête d’un villageois reculé, soit comment le mal-être débouche sur la violence, la troisième nous montre le moment précis du passage à l’acte, soit la tentative de retrouver sa dignité, la quatrième histoire est vraiment différente des trois autres puisqu’il s’agit du choix de s’autodétruire. J’avais vraiment besoin des quatre histoires et il n’y en a pas de cinquième que je voulais raconter, ne serait-ce que parce qu’il fallait le temps de développer chacun de ces récits et que je voulais rester dans le cadre d’un long métrage.

Une de ces histoires vous est-elle plus proche ou en avez-vous une préférée ?

Jia Zhang-ke. Pour moi, je me suis davantage identifié à la quatrième, qui reflète quelque chose. Je m’y suis confronté à la mondialisation, à la migration de la campagne vers les villes. C’est actuel et c’est ce qui m’attache.

D’où cette importance attachée au son, aux dialectes ?

Jia Zhang-ke. Pour moi, c’est très important, même si le public local ne le saisit pas. Les quatre langues sont très différentes. Le dialecte distingue seul l’identité des Chinois et c’est pour cela que j’y ai tenu même si, en Chine, le public ne comprend pas les dialectes, cela participe des réalités de la diversité de la Chine.

Et vous-même, vous comprenez tout ?

Jia Zhang-ke. J’en comprends deux et, pour le reste, je fais confiance au langage des acteurs, comme si j’avais besoin d’un temps de réaction.

La réaction risque-t-elle d’être la même pour tous les Chinois, je veux dire y compris ceux de Taïwan, de Hong Kong et de Macao ?

Jia Zhang-ke. Il y aura un accueil différent dans le sens, même si les histoires s’adressent à tous les publics. Pourtant, la différence viendra de la lecture portée sur la société du continent.

Vous avez obtenu à Cannes le prix du scénario. Est-ce pour vous le prix approprié, au moins en ce qui concerne les prix catégoriels ?

Jia Zhang-ke. Je ne me suis pas posé la question. Avoir un prix est une reconnaissance, quel que soit le prix, mais je suis d’accord avec celui du scénario.

Entretien réalisé par Jean Roy