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28/12/2013

Allemagne : la pauvreté grimpe à un niveau inédit

Par Les Echos

allemagne.jpgLe taux de pauvreté s’est élevé à 15,2 % en 2012. Du jamais vu. L’écart entre riches et pauvres augmente de façon significative et le fossé entre régions prospères et régions pauvres s’élargit.

Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté en Allemagne - Reuters

Comparé à ses voisins, l’Allemagne a bien surmonté la crise. Et pourtant, cela n’empêche pas le pays d’être touché par une forte hausse de la pauvreté, qui a même atteint un niveau record en 2012, s’alarme la très respectée « Paritätische Gesamtverband », une fédération regroupant quelque 10.000 associations actives dans le domaine de l’aide sociale et de la santé. « Le taux de pauvreté, à 15,2%, a atteint un nouveau et triste record en 2012 », souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). « Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté », avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian, a noté Ulrich Schneider, le président de la fédération, en relevant la hausse quasi-constante du taux de pauvreté depuis 2006.

Le fait que la pauvreté ne cesse de progresser alors que le chômage diminue« pointe du doigt le gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans, a estimé Ulrich Schneider.

« L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui », a-t-il lancé. Non seulement l'écart entre riches et pauvres « a significativement augmenté en Allemagne », mais en plus « le fossé entre régions prospères et régions pauvre s'approfondit et s'élargit », a-t-il ajouté. Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11% dans les riches Etats régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20% dans plusieurs Etats du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie Occidentale). « Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits », s'alarme le rapport.

« Spirale du déclin »

« Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin », a martelé Ulrich Schneider, pour lequel la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'Ouest de l'Allemagne, pose le plus de problèmes.

Il a apporté son soutien au projet du nouveau gouvernement allemand d'introduire un salaire minimum universel en Allemagne , pays qui en est dépourvu. Le gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux démocrates a prévu de fixer à 8,50 euros de l'heure la rémunération minimum à partir de 2015. Le pouvoir d'achat moyen des salariés en Allemagne a baissé sur les neuf premiers mois de 2013, a annoncé par ailleurs jeudi l'institut des statistiques dans un communiqué.

12:05 Publié dans Actualités, Economie, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, pauvreté, record | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

20/11/2013

L’exclusion sociale touche un enfant sur cinq

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C’est le constat accablant, rendu public à l’occasion de la Journée des droits de l’enfant, d’une vaste étude menée en France par l’Unicef auprès des jeunes de six à dix-huit ans.

Si la jeunesse est bel et bien la priorité du chef de l’État, celui-ci doit se dire en cette Journée internationale des droits de l’enfant, qu’il lui reste beaucoup de pain sur la planche. Rendue publique hier, une nouvelle étude sur les conditions de vie des enfants dresse en effet un tableau des plus inquiétants. Selon l’Unicef, qui a commandité cette vaste enquête de six mois, menée auprès de 22 500 jeunes de six à dix-huit ans dans 70 villes, « près d’un enfant sur cinq (17 %) vit dans une situation d’intégration sociale précaire, dont 7 % sont en situation d’exclusion extrême, déjà pris dans un dispositif de disqualification sociale ».

À l’origine de ce constat, une consultation réalisée par l’institut TNS Sofres qui a posé plus de 130 questions aux enfants sur leurs droits, leur accès à l’éducation, aux loisirs ou à la santé. Parmi les résultats notables, on notera que 90 % se sentent « respectés dans leur vie quotidienne » et, à 95 %, « en sécurité chez eux ». En revanche, dans le cadre scolaire, une part importante de ces jeunes (55 %) disent « être harcelés ou ennuyés par d’autres » et seuls 68 % ont le sentiment de pouvoir parler de ces problèmes à un adulte. Sans être forcément surprenants, d’autres éléments interrogent. Ainsi, 55 % des sondés confient « voir des images sur Internet ou à la télévision qui les choquent », et presque autant (51 %) avouent « regarder des émissions réservées aux adultes ». Enfin, 5 % affirment ne pas manger trois repas par jour et seuls 62 % disent avoir accès à une infirmière scolaire.

« Tout se passe, précise aussi le rapport, comme si les instruments de la socialisation, loin de corriger les inégalités socio-économiques des enfants, ne faisaient en réalité que les renforcer. » Pour le sociologue Serge Paugam, coauteur de l’étude, si ces résultats « n’autorisent pas à conclure que les jeux sont faits dès l’enfance », ils prouvent néanmoins qu’« il existe un risque élevé de reproduction sociale ». Ce que la coauteure de l’enquête, la médecin Catherine Dolto, appelle la « spirale négative dans laquelle sont entraînés les enfants et les familles défavorisés ». « La France est l’un des pays de l’OCDE qui dépense le plus pour ses enfants (…) ; pour autant, elle ne parvient pas à enrayer le cercle vicieux de l’exclusion » qui les frappe, regrette de son côté la présidente d’Unicef France, Michèle Barzach.

Une justice à l’écoute ? La défenseure des enfants, Marie Derain, formule dix propositions pour que la parole des enfants soit mieux écoutée par la justice, notamment dans les séparations conflictuelles (22,5 % des saisines). Elle suggère ainsi de « reconnaître une présomption de discernement à tout enfant qui demande à être entendu par un juge ». Charge ensuite au magistrat d’apprécier son discernement.

Alexandre Fache, l'Humanité

Documents à télécharger : Le résumé du rapport d'Unicef - Les infographies -

30/06/2013

Réchauffement climatique : la Banque mondiale alerte sur les risques de "vastes pénuries alimentaires"

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Selon un rapport publié, la Banque mondiale a mis en garde contre la hausse de 2°C de la température du globe qui pourrait se produire d'ici à 2040, au risque de compromettre la lutte contre la pauvreté.

"Si le monde se réchauffe de 2°C, ce qui pourrait arriver dans les vingt à trente prochaines années, cela se traduira par de vastes pénuries alimentaires, des vagues de chaleur sans précédent et des cyclones plus violents", a résumé le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport. La Banque mondiale, qui avait déjà sonné l'alerte sur le climat en novembre, confirme ainsi son scepticisme sur la capacité de la communauté internationale à contenir la hausse du thermomètre mondial à +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, alors que la planète en est déjà à +0,8°C. "Des températures extrêmes pourraient affecter les récoltes de riz, de blé de maïs et d'autres cultures importantes et menacer la sécurité alimentaire" des pays pauvres, prévient ce nouveau rapport. L'Afrique et l'Asie du Sud-Est en seraient les premières victimes alors que leurs habitants "ne sont pas maîtres de la hausse de la température mondiale", souligne Jim Yong Kim.

L'Afrique et l'Asie, premières victimes

Selon ce scénario, l'Afrique sub-saharienne verrait à terme sa production agricole totale reculer de 10%, et 40% de ses terres dédiées au maïs devenir "inutilisables" dans la décennie 2030. L'Asie du Sud et du Sud-Est serait-elle sous la menace de "crises majeures". Les inondations massives qui ont touché plus de 20 millions de personnes au Pakistan en 2010 pourraient devenir "monnaie courante", selon le rapport. De violents épisodes de sécheresse pourraient également frapper l'Inde tandis que la montée des eaux en Asie du Sud-Est, associée à des cyclones, pourrait se traduire par l'inondation d'une "grande partie" de Bangkok dans les années 2030, selon la Banque mondiale.

"Un nouvel élan est nécessaire", clame le rapport à l'heure où la mobilisation politique sur le climat marque le pas. Lancé en 1995, le processus de négociations à plus de 190 pays n'a donné que de maigres résultats et ne reprendra pas avant une conférence à Paris en 2015. En cas d'inertie politique, la BM réaffirme d'ailleurs que le thermomètre pourrait grimper de 4°C d'ici à 2080. L'objectif, récemment fixé par la Banque mondiale, d'éradiquer l'extrême pauvreté d'ici à 2030 pourrait en pâtir. "Le changement climatique fait peser une menace fondamentale sur le développement économique et la lutte contre la pauvreté", convient M. Kim. 

La Banque mondiale doit changer de cap

L'institution, qui a doublé en un an ses investissements destinés à financer l'adaptation des pays aux changements climatiques (4,6 milliards de dollars en 2012), admet qu'elle doit elle aussi opérer un "changement radical" en cessant de financer des projets de développement émetteurs de C02. "La Banque mondiale doit ouvrir la voie en cessant de financer des projets à énergie fossile et en réorientant ses fonds vers les renouvelables et l'efficience énergétique", abonde l'ONG Greenpeace en réaction à la publication de ce rapport. La voie est étroite pour l'institution qui s'est, en parallèle, fixé l'objectif de connecter à l'électricité, d'ici à 2030, les 1,2 milliard de personnes qui en sont encore privées.

Publié par l'Humanité

25/01/2013

Les 100 personnes les plus riches ont un revenu annuel qui pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté

pauvrete.jpgINÉGALITÉS – Du 23 au 27 janvier, les grands de ce monde se retrouvent à Davos, petite station de sports d'hiver du canton des Grisons en Suisse, pour la traditionnelle réunion annuelle du Forum économique mondial.

Les semaines précédant le sommet, lobbys et ONG ont coutume de mettre en lumière quelques-uns des problèmes les plus urgents de la planète à grands coups de rapports et de mises en perspectives déroutantes. À quelques jours de la 43e édition du rassemblement, l'organisation humanitaire Oxfam n'a pas dérogé à la règle en dévoilant son rapport sur les inégalités, "The cost of inequality : how wealth and income extremes hurt us all". Avec une idée choc: le revenu annuel des 100 personnes les plus riches pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté.

 Un "new-deal" pour lutter contre les inégalités ? Dans son rapport, la confédération d'ONG britannique cite l'Index des Millardaires de Bloomberg dont la dernière version estime à 240 milliards de dollars, le revenu net des 100 personnes les plus riches du monde en 2012.

Barbara Stocking, directeur-général d'Oxfam, indique qu'au cours des vingt dernières années les personnes les plus aisées de la planète, qui représentent à peine 1% de la population mondiale, ont vu leurs revenus augmenter de 60%.

 A l'inverse, les plus démunis tentent de survivre tant bien que mal avec moins d'un dollars et 15 cents par jour. Citant le Brésil en exemple de pays qui a su allier une forte croissance à une réduction des inégalités, l'organisation souligne également que l'accroissement de l'écart entre riches et pauvres va à l'encontre de toute productivité économique et met en péril la démocratie en exacerbant les tensions sociales.

 Aussi, Oxfam somme-t-il les dirigeants mondiaux à s'engager dans un "new-deal mondial" pour ramener les inégalités à leur niveau de 1990 en luttant contre l'extrême richesse (fermeture des paradis fiscaux, fiscalité plus agressive, taux minimum d'imposition pour les entreprises à échelle mondiale, gratuité des services publics).

Un cri d'alarme qui sonne comme un avertissement à destination de la cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement et des chefs d'entreprises et décideurs économiques qui sont attendus dans la station suisse à partir de mercredi pour débattre de la relance de l'économie mondiale et des conflits au Mali et en Syrie.

Publié dans Huffingtonpost

18:51 Publié dans Actualités, Economie, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pauvreté, richesse, monde, inégalités | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!