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05/02/2009

LA TELE DU POUVOIR

 

telemanip.jpgJeudi 05 février, 20h 15, le Président de la République intervient pour expliquer à nouveau sa vision du monde et de la France, sur 3 chaînes de Télévision qu’il a choisi : TF1 bien sûr, France 2, M6, et une radio privé RTL, devant des journalistes qu’il a sélectionné également, et ceci pendant plus de 90 minutes.  Cette intervention correspond  à la totalité du temps comptabilisé sur TF1, de janvier à septembre 2008 accordé au principal parti de l’opposition, le Parti socialiste.

 

80 % du temps de parole donnée sur la totalité des chaînes de télévision sont ainsi octroyés au pouvoir (Président, Gouvernement, partis de la majorité). Ceci est facilement vérifiable, en se rendant tout simplement sur le site web du CSA (décompte du temps de parole).

La loi de répartition globale définie par le gouvernement,  est ainsi strictement appliquée (1/3 du temps de parole au gouvernement, 1/3 à la majorité, 1/3 à l’opposition). Le temps utilisé par le Président, ou ses collaborateurs est décompté à part . Sur TF1 toujours, de janvier à septembre 2008, ce temps a représenté 3 heures 40 minutes et 20 secondes, soit 2 fois plus que celui accordé à toute l’opposition de gauche.

 

Le pouvoir domine ainsi complètement la petite lucarne, imposant sa présence de manière quasi permanente.

 

Cela explique sans doute le sentiment de défiance exprimée par les téléspectateurs à l’égard de la Télévision et de ses journalistes. Un sondage publié par TNS, SOFRES, pour la Croix en début d’année indique par exemple que 61 % des personnes interrogées estiment par exemple que les journalistes ne sont pas indépendants, à la Télévision en particulier.

 

Le Sénateur Jean Luc Mélanchon, lors d’une intervention  à la haute assemblée a proposé la devinette suivante : « comment reconnaît on un journaliste de droite et de gauche à la Télévision ? », « et bien les journalistes de gauche sont tous au placard ».

Le mot est sans doute dur et excessif, mais il correspond néanmoins à un sentiment partagé par beaucoup, la Télévision est bien avant tout, et de plus en plus, un instrument de propagande du pouvoir.

 

Des nuances bien sûr sont à apporter, des journalistes résistent dans les rédactions, certaines chaînes de Télévision tentent un équilibre de la parole. FR3 par exemple, toujours selon les décomptes du CSA, essaient de régulariser plus honnêtement  les temps de parole, et ses journaux sont plus neutres envers le pouvoir politique. C’est sans doute pour cela que plusieurs députés de l’UMP sont intervenus à l’assemblée nationale à l’occasion du débat sur la loi de l’audiovisuel, pour proposer tout simplement la suppression des journaux télévisés diffusés par FR3.

 

La révolutionnaire Rosa Luxemburg dont nous célébrons cette année les 90 ans de son assassinat à Berlin disait : « La liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement. ».

A méditer en ce temps de main mise cathodique, et médiatique, par un Parti, un Gouvernement, un Président.

 

LE PCF, LE GRAND ABSENT

manifpcf271007.jpgDans les 20 % du temps accordé modestement à l’opposition une deuxième injustice est manifeste. Le Parti communiste français, ses militants, ses dirigeants, ses parlementaires et élus sont régulièrement censurés, ou dans le meilleurs des cas sous représentés.

En prenant en compte le temps qui lui a été décompté de janvier à septembre 2008 par le CSA, et depuis cela s’est encore plus aggravé, son passage sur France Télévision est 3 fois inférieur à celui de la LCR, 12 fois inférieur à celui des Verts, 30 fois à celui du PS.

TF1, a accordé au PCF pendant cette période 7 minutes et 24 secondes, dont la moitié à l’occasion de la fête de l’Huma.

Seule la Trois, semble être un peu plus respectueuse de ce qu’est le Parti communiste français. Le Cinq, par contre, a jusqu’à ce jour, interdit depuis plus d’un an, au PCF, tout droit d’expression, en particulier dans son émission vedette, Riposte.

 

Rien ne justifie cette attitude contre le Parti communiste français, troisième parti de France en nombre d’élus, qui dispose de deux groupes au Parlement, et dont l’influence électorale, en dehors des dernières élections présidentielle est loin d’être négligeable, en tout cas largement supérieure à celle de l’ex LCR qui n’a aucun élu national ou européen.

Une stratégie politique forte du pouvoir est mis en place pour minimiser le rôle du PCF, surévaluer celui de l’ex LCR, et imposer progressivement le PS, comme parti unique de l’opposition.

Beaucoup de militants du PCF, a l’occasion de son dernier congrès ont estimé que le Parti communiste était inaudible dans les médias, et en particulier à la Télévision. La réalité est qu’en fait il n’est pas audible du tout, ce qui pose de vraies interrogations sur notre démocratie.

E-Mosaïque

Article publié également dans Agoravox

17:35 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télévision, sarkozy, pouvoir, tf1, fr2 | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/02/2009

La défiscalisation des 'heures sup' a accéléré la hausse du chômage"

"LEMONDE.FR | 02.02.09


a ministre de l'économie, Christine Lagarde, a annoncé, le 2 février, que le nombre de chômeurs avait augmenté d'environ 45 000 en France au mois de décembre. Eric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision à l'OFCE, met en cause la politique de défiscalisation des heures supplémentaires mise en place par le gouvernement. "Inciter les entreprises à faire des heures supplémentaires alors qu'il n'y a plus d'activité est nuisible à l'emploi", estime-t-il.
Dans quelle mesure cette hausse du chômage était-elle prévisible ?

anpe.JPGEric Heyer : Une forte dégradation des chiffres de l'emploi est attendue au moins jusqu'au troisième trimestre de l'année 2009 , avec une augmentation du chômage plus légère au quatrième trimestre. Le taux de chômage devrait alors être proche de la barre des 9 % au début de l'année 2010. Mais si nous nous attendions à une hausse, nous ne pensions pas qu'elle serait aussi forte.

Comment expliquer cette hausse ?

Eric Heyer : Essentiellement en raison du fort ralentissement de l'activité. Mais si on est un peu surpris, c'est parce que traditionnellement, la répercussion de la baisse de l'activité se fait en trois temps. Il y a un premier temps où les chefs d'entreprise ne licencient pas et préfèrent jouer sur la durée du travail : ils font appel au chômage partiel et réduisent fortement les heures supplémentaires. Dans un deuxième temps, quand la crise s'installe un peu plus durablement, ils ne renouvellent pas les intérimaires et les CDD. Et dans un troisième temps, ils font des plans de licenciements.

On constate aujourd'hui que le premier temps a été très rapidement passé car il n'y a pas eu beaucoup d'ajustements sur la durée du travail. L'Insee nous indique même qu'il y a une augmentation des heures supplémentaires au cours de la période récente.

Ce recours aux heures supplémentaires n'est-il pas paradoxal ?

Eric Heyer : La loi TEPA de défiscalisation des heures supplémentaires votée l'année dernière explique en partie cette situation. C'était sans doute une idée qui pouvait être soutenable en période de croissance durable et de baisse massive du chômage, mais c'est une politique néfaste en période de crise économique et de forte augmentation du chômage. Inciter les entreprises à faire des heures supplémentaires alors qu'il n'y a plus d'activité est nuisible à l'emploi.

On ne peut pas en vouloir à l'équipe dirigeante de ne pas avoir anticipé la crise économique de 2008, mais dans la mesure où la crise est maintenant bien là, elle aurait du rectifier le tir en mettant entre parenthèses cette loi TEPA.

Dans quelles proportions cette loi a-t-elle joué sur la hausse du chômage ?

Eric Heyer : Même sans cette loi, le chômage aurait augmenté : la loi TEPA vient juste rajouter du chômage au chômage. Il augmente sans doute un peu plus rapidement que dans les ralentissements précédents, en partie parce qu'il n'y a pas eu le rôle amortisseur de la durée du travail. Comme les heures supplémentaires n'ont pas été réduites, l'emploi joue le rôle d'ajustement à cette crise.

Les différents plans de licenciements annoncés sont-ils pris en compte dans cette hausse du chômage ?

Eric Heyer : Nous n'en sommes pas encore là. Pour l'instant, les arrêts d'intérim et les fins de CDD expliquent pour l'essentiel cette augmentation, ces contrats étant utilisés comme une variable d'ajustement. Le nombre d'intérimaires a doublé au cours des dix dernières années, il y en avait 300 000 en France en 1999, entre 600 000 et 700 00 aujourd'hui. Il y a également beaucoup plus de CDD courts de moins de un mois. A la fin des années 1990, 37 % des contrats étaient de moins de un mois, maintenant c'est 57 %.

Quel va être, à votre avis, l'impact sur l'emploi du plan de relance annoncé par le gouvernement ?

Eric Heyer : Le plan de relance ne va pas agir rapidement sur les chiffres du chômage, parce qu'on joue sur de l'investissement. Il n'y aura un impact sur l'activité que dans la deuxième moitié de 2009. Au cours du premier trimestre de l'année, il n'y aura pas vraiment de soutien d'activité, ça ne sera pas suffisamment massif et le chômage va continuer à augmenter.

 

Propos recueillis par François Béguin

 

19:34 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anpe, chômage, heures supplémentaires | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/01/2009

LE COMMUNISME EST UNE IDEE NEUVE EN EUROPE

badiou.jpgTCHAT : Alain Badiou, philosophe, auteur de l’essai "De quoi Sarkozy est-il le nom?", a passé la journée de lundi à Libération. Il a répondu à vos questions.

Kangourou. Il est de plus en plus clair que ce sont toujours les citoyens qui sont perdants, la crise l’a démontré amplement. Pourquoi la société donne-t-elle l’impression d’être neutralisée, incapable de réagir et d’exiger un autre modèle?

Alain Badiou. La difficulté actuelle est qu’il est très difficile de résister et de réagir dans les cadres politique et institutionnel existants. Il faudrait inventer à la fois les moyens de réagir et le contenu de cette réaction. Cela prendra du temps, mais je reste convaincu que c’est possible.

Senso69. Pensez-vous, comme l’a affirmé Jean-Luc Mélenchon hier soir chez Serge Moati, que l’ambiance se "pourrit" au plan des libertés publiques en France ces derniers mois sous l’action du gouvernement et du président?

Sans aucun doute. Toute une partie de la politique de Sarkozy produit une diminution des libertés publiques. Il y a multiplication des contrôles, aggravation de peines, et attaques ouvertes contre les institutions chargées de défendre ces libertés. Il ne fait maintenant aucun doute que la conception que se fait Sarkozy de l’action de l’Etat est de façon principale une conception autoritaire et répressive.

Hugues. Le PS appelle jeudi à une mobilisation "sociale et politique". Le temps est-il enfin venu de la mobilisation contre la politique de Sarkozy?

Je ne crois pas que le PS ait démontré, dans la dernière période, une vocation particulière à être le moteur d’une mobilisation. Il semble plutôt courir après les initiatives prises en ce sens. Le temps est donc venu de cette mobilisation depuis longtemps. Toute la question est de savoir si elle va enfin s’unifier et se renforcer.

Equalbeings.net. Pendant le premier tiers de son quinquennat, y a-t-il eu des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas dans la politique qu’a menée Sarkozy avec ses ministres et capitalo-parlementaires complices ? Avez-vous été surpris ou bien au contraire a-t-il été à la hauteur de vos "espérances"?

Une partie de l’action répressive de Sarkozy a été au-delà de ce que je pouvais imaginer. Je citerai notamment la rétention administrative concernant les malades mentaux, et les tentatives répétées de durcissement sans limite de la répression des mineurs. D’un autre côté, on peut évidemment être surpris de l’intervention systématique de l’Etat pour renflouer les banques, alors que la doctrine libérale voulait comprimer, presque sans mesure, les dépenses publiques.

Prataine. Nous sommes sans doute nombreux à attendre que des "intellectuels" s’il en existe encore, sortent du silence, que des grandes voix s’élèvent, ensemble, et de manière forte, pour ne pas laisser nos braves instits seuls à "résister" et à "désobéir". Que quelques universitaires, qui ne courent aucun risque, élèvent le ton et passent à l’action...

Il me semble injuste de dire qu’aucun intellectuel ne prend aujourd’hui la parole contre l’état des choses. Il est vrai que nous sortons péniblement d’une période où bon nombre d’intellectuels paraissaient s’accomoder de l’ordre établi. Je crois et plus encore, je souhaite, que cette situation change. En tout cas en ce qui me concerne, le fait nouveau n’est pas tant que je prenne la parole, que le fait qu’elle soit plus entendue qu’autrefois.

Soussou. Que pensez-vous du traitement de l’information en France concernant l’agression israélienne sur Gaza?

Je voudrais intervenir sur un point d’apparence secondaire mais à mes yeux, très important : il aurait été essentiel de produire plus d’informations et de témoignages sur les manifestations opposées à la guerre, en Israël même. Ce courant était, certes, minoritaire, mais il existait, il était courageux et déterminé, et si l’avenir doit être celui de la paix, c’est ce courant qui incarne l’avenir.

Simone. Tu es athée. Dirais-tu que les religions ne sont jamais autre chose que des formes archaïques ou totémiques de la politique? Politique comme destitution de la transcendance comme norme du destin collectif?

Ma position sur ce point, renforcée par un récent voyage en Palestine, est qu’il est aujourd’hui tout à fait décisif de séparer la politique de la religion.Tout comme il faut la séparer, par exemple, des questions raciales ou identitaires. Des religions peuvent et doivent coexister dans un même pays, mais elles ne le peuvent que si la politique et l’Etat en sont séparés.

Spartacus2. Pensez-vous que les Francais se réveilleront avant la fin de ce quinquennat? Car quand on pense qui a été élu en 2007, cela en dit long sur l’etat de délabrement du cerveau de nos nombreux concitoyens...

L’élection de Sarkozy est le résultat de deux processus. Premièrement, la captation des voix du Front national par la droite classique, et deuxièmement, le caractère illisible de la politique de la gauche. Ce n’est que dans cet élément que les cerveaux ont pu se ramollir.

Xalatparis. Pourquoi le non au référendum européen n’a-t-il pas provoqué un éclatement du Parti socialiste et par là même une reconstruction cohérente à gauche?

L’avenir a montré que dans une large mesure le ralliement de certains dirigeants du PS au non du référendum correspondait plus à un choix tactique, interne au parti, qu’à une volonté sincère de créer une nouvelle gauche. Ce vote a été en réalité instrumenté, bien plus qu’il n’a trouvé son expression politique.

Dodcoquelicot. La philosophie s’invitant auprès de la politique, c’est nouveau? Croyez-vous que Nicolas Sarkozy en vaille la peine et n’est-ce pas lui faire trop honneur?

L’engagement politique de la philosophie est une tradition française depuis le XVIIIème, je n’ai donc rien inventé. Quant à Sarkozy, il fonctionnait pour moi comme un symptôme de la situation de la politique actuelle, et c’est pourquoi je parlais de ce dont "il est le nom", et non pas de sa personne.

Albanulle. Les intellectuels ont un petit porte-voix alors que les gouvernements et les institutions ont accès à un très gros micro et à des millions de téléviseurs. Pensez-vous comme Chomsky que les mass media font leurs affaires de la manufacture du consentement en tournant l’économie politique à leur avantage? N’est-ce pas un détournement de la démocratie?

L’Etat et les puissants ont toujours disposé de beaucoup plus de moyens et de propagande et d’information que les pauvres et les révoltés. Considérons par exemple l’appareil de propagande de l’Eglise au Moyen-Age, avec une église dans chaque village, il n’y a là rien de nouveau. Le succès du mouvement populaire ou des révolutions a toujours dû triompher des opinions dominantes. Et nous savons que c’est possible, y compris en utilisant certains des nouveaux moyens disponibles, comme l’imprimerie, la radio, la télévision et finalement Internet.

Gogol. Vous ne pensez pas qu’il y a une juste mesure entre le capitalisme débridé d’un Sarkozy et votre ligne radicale archaïque ?

Commençant son aventure il y a quatre siècles, le capitalisme, même débridé, est beaucoup plus ancien et archaîque que toutes les lignes radicales qu’on lui oppose. Cessons de considérer que le libéralisme, à la mode dans les années 1840, incarne la modernité et les réformes. C’est le communisme qui est une idée neuve en Europe.

Simone. Quelles sont les limites politiques des émeutes de la jeunesse en France?

Le problème est un problème d’unité de la jeunesse, et ensuite de l’unité de la jeunesse et de la masse des travailleurs ordinaires. Sur le premier point, la limite c’est qu’il n’y a, pour l’instant, pas de convergence réelle, entre les émeutes de la jeunesse populaire et la protestation des lycéens et des étudiants. Sur le deuxième point, la limite est qu’il manque un mot d’ordre unificateur qui pourrait être commun à la frustration de la jeunesse et aux graves difficultés de la vie des adultes.

http://www.liberation.fr/politiques...

15:42 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain badiou, communisme | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/01/2009

LE DESSIN DU MOIS DE JANVIER

gaza.jpg

Après 22 jours de combats, l’armée israélienne a commencé à se retirer progressivement de la bande de Gaza ce week-end. De son côté, le Hamas a annoncé un arrêt des hostilités… Un cessez-le-feu fragile régne à Gaza…

20:16 Publié dans Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, cessez-le-feu | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!