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17/12/2018

Gilles Balbastre « Le film dénonce trente ans de dérégulation néolibérale »

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Coproduit par la Fédération des mines et de l’énergie (FNME) de la CGT et « Là-bas si j’y suis », site d’information de Daniel Mermet, « Main basse sur l’énergie » dresse le bilan accablant des privatisations dans l’électricité. Entretien avec son réalisateur.

Pourquoi votre documentaire n’est-il que sur Internet ?

Depuis mon film « les Nouveaux Chiens de garde », sorti en 2012, je suis tenu à l’écart de la télévision. Mais ce n’est pas la seule raison. La télé se resserre de plus en plus, autant sur la forme que sur le fond. Beaucoup de documentaires diffusés au cinéma le sont parce qu’ils ne trouvent plus leur place sur le petit écran. La télé nous parle plus volontiers de faits divers que de véritables enjeux citoyens. Elle préfère s’étendre sur l’héritage de Johnny ­Hallyday plutôt que sur le bradage au privé d’un bien public comme les barrages hydrauliques, l’un des sujets abordés dans « Main basse sur l’énergie ».

Comment est né votre film ?

La CGT énergie, qui avait beaucoup fait circuler « les Nouveaux Chiens de garde » par le biais des centres de vacances de la CCAS, m’a suggéré de faire un film sur la casse du service public de l’énergie. Il se trouve que je connaissais bien le sujet pour avoir déjà réalisé « EDF, les apprentis sorciers », à l’époque où se mettait en place la dérégulation du secteur. Et donc, ils ont fait une levée de fonds, sous forme de souscription, auprès de leurs syndiqués, pour financer le film.

Qui est à la manœuvre, dans ce hold-up que vous dénoncez ?

Comme le mouvement des gilets jaunes, le film dénonce trente ans de dérégulation néolibérale. Dans les télécoms, les transports ou l’énergie, cette dérégulation permet la création de grandes fortunes. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve Xavier Niel (Free) et ­Patrick Drahi (SFR) dans les dix premières fortunes françaises, pour ne parler que des télécommunications. La même chose se met en place dans l’électricité. Prenez celui qui a acheté l’hebdomadaire « Marianne » et est entré au capital du « Monde », le milliardaire tchèque ­Kretinsky : il a fait fortune avec la dérégulation de l’énergie dans les pays de l’Est. On voit bien que le capital a la ferme volonté d’aller chercher partout l’argent public pour le transformer en argent privé. Et donc, depuis trente ans, via l’Union européenne, il n’a eu de cesse de casser les services publics.

Pouvez-vous préciser la responsabilité de l’Europe ?

Le début de la dérégulation de l’énergie, c’est une directive européenne datant de 1996. Il faut comprendre qu’un certain nombre de gens ont ouvert les portes aux tenants du capital. Ceux-ci n’ont pas fait le casse tout seul, mais à coups de lois, promulguées par des partis de droite et des sociaux-libéraux. C’est une sorte de casse légal, en somme.

Votre film montre bien l’absurdité de vouloir confier l’énergie au privé...

Si, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des services publics de l’énergie ont vu le jour un peu partout dans le monde, avec ce qu’on appelle des monopoles intégrés, prenant en charge la production, le transport et la commercialisation, ce n’est pas tant pour des raisons idéologiques que techniques. Avant-guerre, les coupures géantes étaient monnaie courante et les prix explosaient. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’énergie est à la base un marché hautement spéculatif. Je le montre aussi dans « EDF, les apprentis sorciers », avec l’exemple de la Californie confrontée à des black-out (coupures générales) au début des années 2000. La société Enron faisait monter les prix en jouant sur le fait qu’on ne sait toujours pas comment stocker l’énergie, et que en conséquence, lorsqu’il y a un pic de consommation, il est nécessaire de produire les quantités demandées, sans quoi c’est le black-out. Mais, à force de jouer sur le risque de black-out pour gonfler les tarifs, le réseau a fini par s’effondrer. Aujourd’hui, ce sont les mêmes pratiques spéculatives qui menacent l’hydraulique en France, à travers sa privatisation en cours.

Les énergies renouvelables sont instrumentalisées pour détourner l’attention de cette casse. Pour autant, leur développement n’est-il pas nécessaire ?

Personne n’est contre les énergies renouvelables. Simplement, s’il n’y a pas assez de soleil ou de vent, et que cela se produit à un moment où on a besoin de 100 % de nos moyens de production, comment fait-on ? Pour éviter les black-out, et tant qu’on n’a pas trouvé comment stocker l’énergie, on est bien obligé de doubler le renouvelable par des énergies dites pilotables : le nucléaire, les centrales thermiques et l’hydraulique. Par ailleurs, il faut parler de la façon dont ces énergies sont mises en place. Prenons l’exemple de l’éolien. Au dos de ses factures EDF, le consommateur peut constater qu’il paie une contribution au service public de l’électricité (CSPE), représentant 16 % de la facture. Cette CSPE permet en fait à EDF de payer les promoteurs de l’éolien et ce, quel que soit le besoin réel en électricité ! Le tarif est fixé à 82 euros le mégawatt. C’est une rente pour le privé, un véritable hold-up.

entretien réalisé par laurent Etre pour l'Humanité

17/11/2018

Baisse de l'espérance de vie au Royaume-Uni et aux Etats-unis : quand la redistribution ne fonctionne plus et l'austérité tue

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Depuis deux ans l'espérance de vie diminue aux Etats-Unis et pour la première fois cette année également au Royaume-Uni. Les causes multiples de cette régression ne sont pas exactement les mêmes entre ces deux pays, mais les inégalités et l'accès au système de santé restent des facteurs communs qui soulignent les limites des politiques pratiquées outre-Manche et outre Atlantique.

L'espérance de vie stagne au Europe depuis plusieurs années, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. Mais qu'elle aille jusqu'à reculer en Grande-Bretagne, la sixième économie mondiale, est un signal inquiétant qui alerte les spécialistes : des pans entiers de population subissent un recul alarmant de leurs conditions de vie. Les Etats-unis ont déjà entamé cette abaissement de la longévité depuis deux ans. Comment ces deux pays parmi les plus riches de la planète peuvent-ils produire de tels reculs ? 

Dans certaines régions des Etats-Unis l'espérance de vie est plus basse qu'au Bangladesh et au Viêt Nam.

Etats-Unis : chômage faible mais grande pauvreté

Etrangement, alors que de nombreux économistes montrent en exemple les Etats-Unis pour leur quasi plein emploi, avec 4% de chômage, c'est pourtant ce pays qui génère le plus grand nombre de pauvres et d'écarts salariaux au sein des pays développés. Les injustices sociales sont une caractéristique des Etats-Unis. Le candidat à la primare démocrate, Bernie Sanders faisait ce constat en 2016 : "Une vingtaine de personnes détient la même richesse que les 50 % les moins nantis du territoire américain". Plus de 5 millions d'Américains vivent avec moins de 4 dollars par jour et comme le soulignait le prix Nobel d'économie Angus Deaton dans un éditorial du New York Times fin 2017, : "Dans certaines régions [des Etats-Unis] comme le delta du Mississippi et les Appalaches, l'espérance de vie est plus basse qu'au Bangladesh et au Viêt Nam."

Les enfants américains sont ceux qui sont confrontés au plus haut niveau de pauvreté dans le monde occidental développé

Les calculs de taux de chômage aux Etats-unis ne reflètent pas la réalité de la bonne santé économique et sociale des citoyens : des millions de personnes ne sont pas comptabilisées comme étant sans emploi parce qu'elles sont soit en prison, subissant des mini-jobs, malades, ou simplement n'étant pas inscrites dans l'équivalent des pôles-emploi américains. Près de 45 millions de personnes sont considérées comme "pauvres", soit 13,5% de la population . Ces chiffres sont contestés par des universitaires qui estiment que la pauvreté aux Etats-Unis est bien plus importante. Une étude publiée fin 2009 sur la pauvreté des enfants fait ce constat effarant : "Les enfants américains sont ceux qui sont confrontés au plus haut niveau de pauvreté dans le monde occidental développé".

Les Etats-Unis sont le pays le plus riche du monde, avec les plus hauts revenus par habitants et pourtant une part importante de sa population vit dans de très mauvaises conditions, au point de faire baisser l'espérance de vie de l'ensemble de la nation. Les raisons concrètes de cette baisse sont connues et sont dûes principalement à la mauvaise alimentation, la difficulté d'accès aux soins, la prise de drogues et de médicaments opiacés.

Royaume-Uni : quand l'austérité tue

Le Royaume-Uni subit des problèmes d'inégalités sociales et de grande pauvreté depuis des décennies, mais avec une explosion de ceux-ci depuis 2011 : la crise financière de 2008 a incité les différents gouvernements britanniques à appliquer des cures d'austérité budgétaires drastiques.

Dans le quartier le plus cher de Londres, à Chelsea, les riches vivent en moyenne 16 ans de plus que les pauvres.

La longévité est en baisse au Pays de Galle et en Ecosse et cette baisse est clairement reliée au niveau de vie des habitants : francetvinfo explique que "Dans le quartier le plus cher de Londres, à Chelsea, les riches vivent en moyenne 16 ans de plus que les pauvres". 

La population la plus touchée et la plus fragile au Royaume-Uni est celle des personnes âgées qui ne peuvent souvent pas se payer une alimentation correcte, les prix ayant flambé, pas leurs pensions. Le budget du système de santé a été grévé et de nombreux services ne sont plus fournis, comme les repas livrés à domicile ou les bus en zone rurale. Les prises en charge de problèmes de santé causés par la pollution  sont le plus souvent effectuées en urgence. Alcoolisme, prises d'anti-dépresseurs, suicides causés par l'isolement social et économique : les personnes âgées meurent de plus en plus prématurément au Royaume-Uni.

Interrogé par Le Monde, un chercheur de l'université d'Oxford, Danny Dorling résume la situation : "Si plus de gens vivent sous le seuil de pauvreté, qu’on réduit les aides aux personnes âgées, que le budget du système de santé ne progresse pas, qu’il y a plus de sans-abri, peut-être qu’on ne devrait pas être surpris des conséquences".

Sachant que le taux de longévité a été "gonflé" par l'arrivée des jeunes immigrés polonais venus chercher du travail, la réalité de la baisse de l'espérance de vie britannique va très vite devenir difficile à cacher. Le chercheur Danny Dorling n'est pas optimiste et pense que cette baisse va continuer et s'amplifier. Le problème central qui n'est pour l'heure pas discuté, pour cause de batailles politiques sur le Brexit, est en fait celui de la redistribution des richesses. Mais l'Etat britannique ne semble pas désireux de s'emparer du sujet, surtout quand il se vante de son taux de chômage à 4% gagné par des mesures de restrictions des droits des chômeurs, de contrôles ultra sévères et de "contrats 0 heure"

 

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26/10/2018

Jacques Weber : Macron est un grand escroc et les Insoumis m'interloquent

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A l’affiche du Théâtre de la Porte Saint-Martin dans Le Tartuffe de Molière avec Pierre Arditi, Jacques Weber était l’invité de la Midinale. Politique migratoire, ultralibéralisme ravageur, France insoumise : le comédien pose un regard critique sur la société actuelle et réaffirme ses engagements.

Sur l’importance de la soirée du 104 et de la mobilisation en faveur des migrants 
« Il s’agit de sauver des vies humaines. »
« Fermer une porte n’a jamais été une solution dans quelque situation que ce soit. »
« Quand on nous dit qu’on en a besoin d’un point de vue économique, c’est tout aussi scandaleux de dire qu’il faut les refuser. »
« On est loin du compte quant à la réflexion nécessairement humaine qu’il faut porter sur la question. »

 Sur les dangers auxquels est confrontée notre société 
« Il faut que plus rien ne soit dicté par cette économie ravageuse qui ne sert que très peu de gens et en tuent des millions d’autres. »
« On est en train d’assister au grand naufrage de la démocratie. »
« L’ultralibéralisme triomphe : des milliardaires disent carrément “oui, nous avons gagné la guerre”. »
« Oui, les peuples se réveillent mais hélas, avec une urgence qui n’a pas le temps de réfléchir : le premier réflexe est donc de préservation. »
« Tout ce qui a été construit en Europe pendant la première moitié du XXè siècle et même pendant la seconde malgré les grandes crises économiques, est en train d’être complètement chamboulé. »
« Il faut rester coûte que coûte humain : on ne peut pas laisser dériver des bateaux avec des enfants qui sont en train de crever. »
« La compétition est l’un des choses les plus connes qui aient été inventées dans le monde. »

 Sur la notion de frontière 
« Tout le monde nous casse les oreilles avec les grandes valeurs de la République : la fraternité, c’est quoi ? La fraternité n’a pas de frontières. »
« Oui, les flux migratoires vont augmenter, oui, il va y avoir des dépeuplements d’un côté dus à l’écologie, dus à l’économie, dus aux guerres effroyables qui perdurent donc il va falloir agir. »
« Vous pourrez mettre 150.000 policiers de plus, 50.000 km de barbelés de plus, à un moment, ça crève et ça explose. »

 Sur l’engagement des artistes 
« C’est la moindre des choses que les artistes s’engagent : ce sont des hommes et ce sont des citoyens, comme nous tous. »
« Laissons le cœur hurler. »

 Sur Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise 
« Je ne comprends pas la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas s’associer au Manifeste. »
« Il y a pas mal d’endroits où la France insoumise me pose des questions. »
« Je suis très interloqué et je m’interroge sur les positions souvent prises par France insoumise : ça me pose problème. »

 Sur les réponses à apporter aux questions sur les migrations 
« Quand les gens disent qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, se sont-ils poser la question que l’on n’est pas toujours du côté du privilège… »
« La grande invention, c’est trier [les migrants] : mais de quels droits ? Qui est-on pour dire “je trie” ? On va trier des enfants ? »

 Sur Emmanuel Macron et la politique du gouvernement actuel 
« Macron est un grand escroc, un mensonge permanent, une dichotomie entre le discours et les actes. »
« Macron est ultralibéral au service de la grande droite et des grandes finances. »
« On dit au Français de se serrer la ceinture mais moi, si on m’augmente de 5 euros ma facture de gaz ou d’électricité, ça ne change pas ma vie : je vivrai toujours comme un privilégié et bourgeoisement. Donc moi, on ne me serre pas la ceinture ; par contre, il y a des infirmières qui continuent de faire 20 heures par jour. »
« Comment se serrent la ceinture Arnault, Pinault et toutes les grosses fortunes ? Quand est-ce que eux, dans leur vie privée et personnelle, font un effort qui leur coûte ? »

Sources Regards

18:29 Publié dans Actualités, Cactus, Entretiens, Médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques weber, macron, insoumis | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/10/2018

Zoubida Belkacem Les passions d’une… poétesse

Zoubida Belkacem.jpgElles sont femmes, Algériennes, belles et rebelles, magiciennes de l'écriture où elles expriment avec un talent certain et une sensibilité contagieuse toutes les souffrances, toutes les beautés de l'Algérie et du Monde et nous avons ici l'honneur de vous les présenter régulièrement et de vous faire entendre leurs poèmes sur Mosaik Radios.

Après Nadia Belkacemi et Keltoum Deffous aujourd'hui nous vous invitons à découvrir...

Zoubida Belkacem
Les passions d’une… poétesse

Par Fayçal Charif pour Lakoom

Elle a vu le jour dans une famille intellectuelle et mélomane. Une chance, un destin ou les traces d’une destinée qui façonne un parcours personnel et professionnel. Cet environnement donne l’occasion et la possibilité de s’épanouir, de dire et de conter. Protégée par ce monde ouvert et agréable, elle s’est penchée tendrement sur la poésie. C’est Zoubida Belkacem, une belle poétesse.

Bien entourée d’un grand frère, le journaliste et « patron » de presse Kamel Belkacem, d’une sœur artiste peintre Hanifa Belkacem, une autre grande soeur, chef d’un restaurant familiale à Blida et un frère Nourdinne, chef d’entreprise, elle a su se nourrir de toutes ses expériences. Encouragée par toute la famille, elle se fraye son chemin dans l’écrit.

Elle se rappelle avec une note de nostalgie : « J’ai fait des études en lettres classiques au lycée El Feth de Blida. Dans cette belle ville, j’ai côtoyé toute une génération d’artistes et d’écrivains et j’ai été bercée par un courant artistique en verve à l’époque. Cela m’a donné des ailles pour voler dans le monde littéraire ». Mais pas que, puisque la ferveur de la poésie était en elle dès son jeune âge. Zoubida était une mordue de lecture, elle lisait tout ce qui lui tombait sous la main, tout ce qui était sur son passage. Passionnée par le livre et le contenu littéraire et poétique, elle ira à la rencontre des écrivains. Elle se rappelle, presque joyeuse comme si elle voulait revenir à hier « Mon enfance fût bercée par les grands auteurs classiques français, Victor Hugo, Guy de Maupassant, Jules Verne,  Balzac, Émile Zola, Verlaine, Rimbaud….et tant d’autres ».

En parallèle à ses études secondaires, la future poétesse était éprise de musique. Elle a suivi une formation au conservatoire de Blida sous la houlette du grand Maître Dahmane Benachour, ainsi qu’un passage de haute facture en tant que choriste de l’ensemble Nedjma, dirigé par Mohamed Tobbal de Blida. Dans cette belle foulée artistique, elle obtient le 2ème prix au festival de la chanson Andalouse qui s’est tenu dans les années 70 à Alger à la salle El Mouggar. S’en est suivi un cursus universitaire d’ingénieur Agronome, dont ça sera son métier et son petit monde.

« La plus grande étape de ma vie je l’ai passée à Constantine où je réside toujours. J’ai été adoptée par cette belle ville suite à mon mariage avec un constantinois. En couple et en commun, nous gérons une exploitation agricole”.  En milieu naturel, Zoubida produit, mais profite pour s’inspirer et aspirer. Son parcours professionnel et son attrait pour la nature la poussent à s’impliquer dans le mouvement associatif, afin de mettre en action ses aspirations et ses nombreux projets concernant la protection de l’environnement et les multiples “agressions” sur la nature « dont j’ai été témoin ».

Entre l’écriture, la musique, l’agronomie et la protection de la nature, Zoubida a une vie pleine. Entreprenante et engagée, elle a été pendant cinq ans présidente du bureau régional de Constantine de l’APEP de l’Est. Elle a adhéré et assuré pleinement la mission qu’on lui a confiée « tout en préservant mes obligations familiales, parce que la mission familiale est primordiale ».Et pendant tout ce temps, les écrits se tassent et s’entassent. « Je me disais toujours que ça verra le jour quand ce sera le moment. Depuis que mes enfants ont grandi et qui sont allés faire leur vie sous d’autres cieux, j’ai trouvé le temps de m’adonner à ma véritable passion, l’écriture ».

Zoubida revoit ses écrits, ses notes et ses poèmes. Un premier recueil a vu le jour récemment, publié dans Le Lys Bleu, une maison d’édition à Paris. Le nouveau né, venu au monde dans la joie et la douleur et inspiré du vécu et du ressenti a été nommé : « Éclats de rimes ». Le titre en dit long.

La plume de la poétesse est bien lancée. Zoubida a finalisé un deuxième recueil qui « sortira incessamment » et elle est en voie de finir un Roman sur Constantine et Blida. « Les deux villes qui ont façonné ma culture et ma sensibilité. Elles sont si chères à mon cœur par leur diversité et leur richesse culturelles et elles m’ont toujours inspirée. Je me devais de témoigner à travers des chapitres croustillants de la qualité de vie de chacune d’elle..ce sera bientôt fait ».

L’écrit de Zoubida Bekacem est limpide et le contenu de ses poèmes est si proche de nous (et en nous), qu’il vous laisse silencieux dans l’appréciation. Vrais et sincères, ses vers ne vous laissent pas le temps de souffler, mais à la fin du poème, forcément c’est le temps du…soupire.

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Le ballet des feuilles mortes

Saison des amours et des incertitudes
Elle procure sérénité et plénitude
Âme de poète se délecte de cette feuille morte .
Qui tombe en zigzaguant, jusqu'au seuil de ma porte.
Dans une dernière danse, elle achève sa saison.
Belle et rebelle, inéluctablement.
Emportée par la douce brise du vent
Un chef d'orchestre , fougueux et impudent
les envoûte et les affole d'excitation
Une chorégraphie en mouvements
Tout en couleurs et exaltations
Chatoyantes, flamboyantes et exubérantes
Elles sont les stars de la saison
L'automne n'est -il pas mon printemps ?
Les feuilles finissent leur danses
Voluptueuses et intenses
Légères et insolentes, puis
Elles quittent la scène, sans regret
Sous nos yeux émerveillés
Le ballet des feuilles mortes
Laisse sa place avec élégance
Avec beaucoup de grâce et de prestance.

Zoubida Belkacem
Constantine le 09/10/2018

 

 

17:11 Publié dans Arts, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zoubida belkacem, poème | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!