28/05/2014
HEUREUX COMME UN DANOIS !
Heureux comme un Danois ! C'est le titre, un brin provocateur, d'un livre signé d'une Danoise expatriée en France, Malene Rydahl.
Sur quoi s'appuie-t-elle pour le proclamer ? Entre autres, sur le World Happiness Report 2013 : comme d'habitude, Copenhague arrive en tête du classement du bonheur mondial.
Dix-neuf ans passés au Danemark (enfance et adolescence) et dix-neuf ans passés à Paris (études et travail) permettent à cette cadre dirigeante d'un grand groupe hôtelier d'affiner la comparaison entre les deux pays. Et de livrer aujourd'hui les "dix clés du bonheur danois", qui sonnent comme autant de critiques des travers français. Récitons son décalogue:
1. La confiance
Pourquoi les Danois acceptent-ils une pression fiscale parmi les plus élevées au monde, "avec près de 60% d'impôts sur le revenu, 170% de taxes sur les voitures et une TVA à 25%" ? Parce que "78% des Danois font confiance à leur entourage" (record mondial) et 84% à leurs institutions. Confiance bien placée puisque Forbes a consacré en 2012 Copenhague premier des "World's 10 Best Governements"en raison de son intégrité et son efficacité.
2. L'éducation
Championne des inégalités scolaires, la France favorise les meilleurs élèves tandis que le Danemark, légèrement mieux placé dans les performances PISA, mérite le compliment inverse. Selon l'auteure, le système éducatif est conçu pour 95% des enfants. Et surtout, "l'école danoise consacre beaucoup d'énergie à développer l'estime de soi" alors qu'en France "un quart des enfants âgé de 11 à 15 ans", rapporte Le Monde, sont "malades de l'école", entre stress et peur de ne pas y arriver.
3. L'autonomie
"Selon une étude d'Eurostat, écrit Malene Rydahl, le Danemark détient le record mondial du nombre de jeunes qui quittent la maison parentale entre 18 et 24 ans. Seulement 34% vivent encore chez leurs parents. En France, c'est 62%, en Angleterre 70% et en Espagne et Italie, plus de 80%". Ce qui les aide à voler si vite de leurs propres ailes? La bourse de 760 euros par mois versée à chaque étudiant, sans condition de ressources.
4. L'égalité des chances
Grâce à un système fortement redistributif, l'égalité serait mieux assurée qu'ailleurs (voir point 2), même si l'essayiste peine à trouver un chiffre totalement convaincant.
5. Le réalisme
"Comme les Danois ne s'attendent pas à être les meilleurs ni à gagner ou briller devant les autres, ils sont plus satisfaits de ce qui est. Si par chance (ou par talent ...), nous devons gagner quelque chose, le plaisir est alors multiplié par mille". D'où une joie sans bornes quand le Danemark a gagné l'Euro de foot en 1992, euphorie dont les effets se prolongeraient jusqu'à aujourd'hui (l'exploit n'a pas été renouvelé).
6. La solidarité
Au pays d'Hans Christian Andersen, "sept Danois sur dix trouvent satisfaisant l'équilibre entre impôts et services fournis par l'Etat". Pourquoi ? Parce qu'ils sont attachés, détaille Challenges, à un Etat-providence qui bénéficie à tous, à "un système social généreux, comme les gardes d'enfants subventionnées ou l'assurance chômage qui leur garantit 80% de leur salaire pendant deux ans s'ils perdent leur emploi."
7. L'équilibre famille / travail
Au Danemark plus qu'ailleurs, le temps de travail est aménagé pour ne pas sacrifier la vie familiale : partir à 16 heures pour chercher son enfant à la crèche n'y est pas aberrant. Conséquence : les Danois passent "un peu moins de 8 heures" au bureau par jour "alors que la moyenne parmi les pays de l'OCDE est de 9 heures". Selon Challenges, la durée hebdomadaire de travail s'élève à 33 heures en moyenne.
8. La relation avec l'argent
L'argent ne fait pas le bonheur ... des trop riches, explique l'auteure. Et de raconter, moqueuse, un déjeuner avec un ami parisien. Bien des soucis malgré son magnifique appartement dans une des rues les plus chères de la capitale et sa superbe maison dans le sud de la France: une heure entière, il l'entretient de ses soucis d'impôt. Ce qui serait indécent au Danemark, où "l'objectif premier n'est pas d'être riche", dit-elle, mais de se réaliser pleinement.
9. La modestie
L'absence de prétention danoise, c'est Margrethe II, la reine du Danemark, qui en parle le mieux : "Nous sommes très fiers de notre modestie, c'est notre mégalomanie inversée. C'est très sophistiqué."
10. L'égalité hommes-femmes
En témoigne le congé maternité, "une affaire partagée : en 2002, il a été prolongé à 52 semaines. Le père a droit à deux semaines suite à l'accouchement, la mère a quatre semaines avant et quatorze semaines après, mais les trente-deux semaines restantes peuvent être partagées librement entre les deux." La relation égalitaire hommes-femmes serait inculquée dès l'enfance.
Trop idyllique, ce tableau ? A nuancer, en tout cas. Mêlons-y les couleurs sombres d'un cinéma qui ne respire pas la gaieté, de l'oeuvre complète de Lars Von Trier au Festen de Thomas Vinterberg. Et notons que, là comme ailleurs en Europe, l'euroscepticisme flambe et que le Parti du peuple danois (extrême droite), pourrait, selon Le Monde, arriver en tête aux élections européennes. Le "modèle danois" se vivrait-il en citadelle assiégée ?
-> Les 10 clés du bonheur, Heureux comme un Danois, de Malene Rydahl (Grasset, 16 euros)
10:55 Publié dans Livre, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : danemark, bonheur, livre | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
22/05/2014
Le dogme de l’euro fort ébranlé
Alors que les ravages du virus austéritaire s’étendent, le président de la BCE envisage, pour la première fois, d’agir contre l’appréciation de la devise. Un formidable encouragement à changer vraiment l’euro.
Le taux de change très élevé de l’euro, qui caracole depuis le début du mois d’avril entre 1,38 et 1,40 dollar, rend Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), de plus en plus fébrile. Pour la première fois, il a reconnu le 12 avril à Washington à l’occasion des réunions de printemps des institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale) que le phénomène n’était pas signe de bonne santé de la zone euro mais pouvait au contraire lui porter des préjudices terribles, en accélérant la propagation de la peste de la déflation.
Le président de la BCE juge en effet que la montée de la monnaie unique contribue à la langueur de la hausse des prix dans la zone euro (seulement 0,5 % en mars dernier contre 0,7 % le mois précédent). Un euro fort déprécie en effet le coût des produits importés.
Ce qui fait mécaniquement baisser les prix sur les marchés européens. D’après les calculs des services de la BCE, l’appréciation de la devise européenne depuis le début de l’année 2013 aurait contribué à réduire ainsi le taux d’inflation de 0,5 point. Et Mario Draghi se dit prêt à intervenir : « Une poursuite de l’appréciation du taux de change de l’euro, a-t-il dit à Washington, pourrait nécessiter une action monétaire. »
Cette critique des dégâts occasionnés par un euro « anormalement fort » prend d’autant plus de relief qu’elle est tout à fait neuve. Jamais le banquier central en exercice ou ses prédécesseurs n’avaient fait la moindre allusion de ce type. Et cela pour une raison évidente : l’euro a été conçu comme une monnaie forte, destinée à attirer le maximum de capitaux sur les places financières du Vieux Continent. Les États-Unis, qui jouent du dumping monétaire en s’appuyant sur les privilèges du dollar, peuvent ainsi pousser vers le haut le cours de la devise européenne alors que, paradoxe, l’Europe affiche une croissance léthargique.
Surtout, le dogme de l’euro fort nourrit, en interne, le virus déflationniste. Celui-ci prospère sur les politiques austéritaires, présentées comme le moyen d’assainir les finances publiques des États membres, singulièrement celles des pays d’Europe du Sud, placés depuis des mois au pain sec et à l’eau par une troïka composée de l’UE, du FMI et de… la BCE. Étranglant les salaires, tuant l’emploi, ces politiques restrictives provoquent un effondrement du pouvoir d’achat, donc de la demande intérieure, donc des prix puis des investissements, poussant ainsi la zone euro dans une spirale infernale.
Berlin toujours déterminé à imposer à ses partenaires l'orthodoxie monétariste
Si l’euro fort réduit le prix des produits importés, il pénalise lourdement la compétitivité des exportations européennes. Des pays comme la France, spécialisés dans les productions « moyenne gamme », sont plus particulièrement touchés par le renchérissement de la monnaie unique. L’Allemagne, dont les groupes sont davantage positionnés sur les produits « haut de gamme », en souffre moins, et ses grands groupes en tirent même souvent avantage. Grâce à l’euro fort les firmes germaniques ont pu en effet acquérir à très bon compte des entreprises dans leur « Hinterland » est-européen. Les pièces qu’ils peuvent y facturer à vil prix en devise locale sont en effet importées puis montées et assemblées outre-Rhin avant d’être exportées sur le marché mondial avec l’estampille « made in Germany ».
Du cousu main pour les champions du monde de l’exportation. Et on comprendra, au passage, pourquoi Berlin reste si déterminé à imposer à ses partenaires le respect des dogmes monétaristes et restrictifs, d’ailleurs déduits pour l’essentiel de ceux de l’ex-Bundesbank. Seulement aujourd’hui l’exacerbation des contradictions induites par ce « modèle allemand » pousse tellement l’Europe au bord du gouffre que Mario Draghi lui-même en vient à envisager d’intervenir contre l’euro fort. De quoi conforter les partisans d’une transformation radicale, sociale et solidaire, du système européen, miné aujourd’hui par le poison de l’austérité.
Cette alternative frappe à la porte avec d’autant plus d’insistance que le tabou verbalement brisé par le grand argentier montre combien elle correspond à un défi hyperactuel. Et se situe donc en pleine résonance avec le prochain scrutin européen. Il faut enfin ne plus hésiter à activer la planche à billets. Dans le sens du bien commun européen. C’est-à-dire en accordant des crédits avec des taux d’intérêt d’autant plus faibles qu’ils serviront des investissements porteurs d’emplois, de formation, de recherche, de nouveaux services publics ou d’une véritable protection de l’environnement. Il est plus que temps de répondre à l’appel du neuf en faveur d’une refondation de l’Europe.
grèce, portugal, espagne et chypre déjà touchés L’institut statistique européen, Eurostat, a confirmé hier que l’inflation dans la zone euro, à 0,5 % en mars, a ralenti pour le sixième mois d’affilée et se trouve ramenée au niveau de 2009, au lendemain du krach mondial. Grèce (– 1,5 %), Chypre (– 0,9 %), Portugal (– 0,4 %) et Espagne (– 0,2 %) sont déjà rattrapés par la déflation (baisse des prix, de l’investissement, de l’emploi et des salaires). L’inflation faiblit aussi à un niveau historiquement bas en mars en France (0,7 %). En Allemagne, où l’institut Destatis a enregistré une baisse des salaires réels en 2013, les prix affichent aussi le mois dernier un gros coup de fatigue (0,9 %).
- Bruno Odent pour l'Humanité
15:59 Publié dans Actualités, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : déflation, euro, économie | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
16/05/2014
L'austérité au coeur du grand débat des européennes ! Alexis Tsipras, le plus convainquant de tous les candidats !
« Je suis Alexis Tsipras, candidat de la Gauche européenne et je viens de Grèce. Mon pays a été choisi comme cobaye pour l’austérité la plus dure. Ses résultats, je ne les souhaite à personne de les vivre, je le les souhaite à aucun autre peuple ».
D’emblée, jeudi soir au Parlement européen à Bruxelles, le leader de Syrisa, a porté le fer contre la politique d’austérité dès les premières minutes du débat auquel il participait avec les quatre autres postulants à la présidence de la Commission européenne : le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker (Parti populaire Européen-droite), le libéral belge Guy Verhofstadt, le social-démocrate allemand Martin Schulz et sa compatriote écologiste Ska Keller.
Cette unique confrontation à l’échelle européenne entre les chefs de file des grandes familles politiques représentées au Parlement européen avait été boudée par le service public France Télévision, au prétexte qu’un échange à cinq voix, en traduction simultanée n’était pas un « événement télévisuel ».
Ses responsables, en d’autres termes, semblent préférer les matchs de catch entre deux champions présélectionnés par leurs soins, avec si possible l’incontournable Marine Le Pen. En l’occurrence, la galaxie de l’extrême droite et du populisme ne présentant de candidat au remplacement de José Manuel Barroso, le débat aurait-il perdu tout intérêt aux yeux des responsables de France Télévision ?
Toujours est-il que sa diffusion fut « reléguée » aux chaînes d’informations et parlementaires, qui ont eu l’opportunité de démontrer qu’un débat portant sur les questions de fond pouvait être intéressant.
Les échanges ont parfaitement montré les lignes de partage et les oppositions sur les politiques d’austérité. Bien sûr personne n’a défendu cette tragédie sociale, selon le terme de Tsipras, on a même entendu Jean-Claude Juncker visiblement sur la défensive s’agacer du mot « austérité » s’emporter « Nous n’avons pas aidé les banques pour les beaux yeux des banquiers » et assurer « j’ai tout fait pour la Grèce ! » Aussi bien lui-même - « nous avons accumulé dettes et déficits, il nous faut continuer larigueur »- que Guy Verhofstadt «On ne peut s’endetter davantage » n’ont eu de cesse que de défendre l’orthodoxie financière. De son côté, oubliant le temps d’un débat la cogestion européenne entre la droite et les sociaux-démocrates, Martin Schultz a regretté que l’on ait taillé dans les budgets publics, a critiqué les banques qui spéculent, réclamé des taux d’intérêts bonifiés pour les PME, souligné l’importance de la fraude fiscale.
Ska Keller a prôné la création d’emplois dans le cadre de la transition écologique, dans les énergies renouvelables. « On ne sortira pas du chômage de masse sans remettre en cause la politique d’austérité », a démontré Alexis Tsipras, proposant l’effacement d’une partie des dettes publiques.
L’Union européenne souffre d’une grave crise de confiance. « Nous voulons sauver l’Europe en la changeant » a lancé Alexis Tsipras, pour qui les responsables de l’euroscepticisme sont les partis au pouvoir dans les institutions de l’UE ». Ska Keller a dénoncé le secret et le huis-clos qui entourent les négociations sur le traité transtlantique.
Pour Martin Schulz, il faut regagner la confiance de l’immense majorité des Européens qui gagnent entre 1000 et 2000 euros. Les élections européennes doivent déterminer le choix de qui présidera la Commission. Il serait inconcevable qu’il en soit autrement, ce qui fit dire à Martin Schulz que le futur président de la Commission se trouvait dans la salle. Une exigence justifiée, même si évidemment il pensait à lui-même. Cependant, la voix qui fit la différence, jeudi soir dans l’enceinte du parlement européen, venait de Grèce, de ce pays où socialistes, conservateurs et libéraux ont toujours affirmé qu’il n’y avait pas d’alternative à l’austérité.
- Par Jean-Paul Piérot, pour l'Humanité.
Alexis Tsipras le plus offensif...contre l'austérité
"L'austérité a été au cœur du grand débat des élections européennes, retransmis en direct jeudi soir dans tous les pays de l'UE, à dix jours d'un scrutin qui devrait être marqué par une poussée des eurosceptiques. Des débats avaient déjà eu lieu à Bruxelles ou dans d'autres capitales. Mais il s'agissait du premier avec les cinq candidats des principaux partis européens à la présidence de la Commission, dont le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras.
D'emblée, il s'est montré le plus offensif face à ses concurrents, le chrétien-démocrate luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt et l'écologiste allemande Ska Keller, tous plus rompu que lui aux questions européennes. M. Tsipras a dénoncé les "politiques catastrophiques d'austérité", en demandant de "sortir de cette paranoïa vis-à-vis de la dette", un "changement de cap" et plus de "solidarité"..."
Le Monde
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13:29 Publié dans Actualités, ACTUSe-Vidéos, Connaissances, International, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tsiprars, élections, europe, débat | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
12/05/2014
L'incroyable geste de remerciement d'un chimpanzé remis en liberté
Fin 2013, une équipe de l'Institut Jane Goodall a réintroduit une femelle chimpanzé sur l'île de Tchindzoulou après que cette dernière ait frôlé la mort. Avant de s'échapper dans la forêt, l'animal a montré un incroyable geste de remerciement à ses sauveteurs.
Fin 2013, une équipe de l'Institut Jane Goodall a réintroduit une femelle chimpanzé sur l'île de Tchindzoulou après que cette dernière ait frôlé la mort.
Avant de s'échapper dans la forêt, l'animal a montré un incroyable geste de remerciement à ses sauveteurs. Avez-vous déjà partagé cet article? Partager sur FacebookPartager sur Twitter Facebook Twitter Un comportement aussi incroyable que profondément touchant. C'est ce à quoi a assisté la célèbre primatologue Jane Goodall.
Depuis plus de 50 ans, la Britannique étudie les chimpanzés et parcourt le monde pour sensibiliser sur les menaces qui pèsent sur ses primates. En 1977, elle a ainsi créé le Jane Goodall Institute installé depuis, dans plusieurs pays et devenu, leader en matière de protection des chimpanzés et de leur habitat.
Parmi les multiples actions menées, l'Institut a créé plusieurs centres de réhabilitation et notamment celui de Tchimpounga en République démocratique du Congo. Objectif : recueillir et prendre soin des petits chimpanzés dont les parents sont morts ou ont été capturés. C'est ce qui est arrivé à une jeune femelle prénommée Wounda. Alors qu'elle n'était qu'un bébé, sa mère a été tuée par des braconniers. Elle a alors été recueillie par le Jane Goodall Institute (JGI) qui l'a amenée au Centre de réhabilitation pour Chimpanzés de Tchimpounga (CRCT).
Un parcours difficile Là-bas, les équipes ont nourri et pris soin de la petite femelle. Mais elle était encore loin d'être tirée d'affaire. Au cours des mois et années suivants, elle a attrapé plusieurs maladies qui l'ont beaucoup amaigri et ont failli lui couter la vie.
Heureusement, elle s'en est finalement sortie pour devenir une femelle en pleine forme. Tout en prenant soin d'elle, les équipes du CRCT et de l'Institut l'ont préparée à être un jour réintroduite dans son milieu naturel. En 2013, les équipes ont alors décidé que le moment était venu et ont lancé les préparatifs. Sous l'oeil attentif et protecteur du Dr Jane Goodall et de la directrice du JGI Congo, Rebeca Atencio, Wounda a été mise dans une cage et transportée jusqu'à son futur paradis, l'île de Tchindzoulou. Un évènement qui a pu être entièrement filmé.
Sur la vidéo, on voit ainsi l'animal être conduit en voiture, puis en bateau jusqu'à une forêt luxuriante. Et puis la cage est ouverte.Wounda sort rapidement, visiblement pressée de voir ce qu'il se passe dehors. Elle se retourne, remonte sur sa cage, se laisse grattouiller par ses sauveteurs, observe les alentours. En quelques secondes, la femelle chimpanzé tourne sa tête, voit le Dr Jane Goodall et l'attire vers elle pour l'enlacer. S'en suit un long câlin visiblement sincère et chargé d'émotions. Une fois séparé, Wounda descend alors de sa cage pour partir explorer son nouvel habitat. "Les chimpanzés sont connus pour avoir une très bonne mémoire.
Ils se rappellent en particulier de ceux qui leurs sont venus en aide par le passé. Mais ce comportement n’avait jamais été observé auparavant", explique l'Institut dans un communiqué. La vidéo "montre le profond regard de cette femelle chimpanzé, lorsqu’elle découvre lors de sa remise en liberté, une forêt luxuriante autour d’elle".
D'autres chimpanzés à réintroduire A peine libérée, Wounda semble très bien s'y sentir. On la voit arpenter la dense végétation, se nourrir sur une branche devant le Dr Jane Goodall et Rebeca Atencio, visiblement émues. Wounda est le 15e chimpanzé à être réintroduit en milieu naturel sur l'île de Tchindzoulou après avoir séjourné au sanctuaire de Tchimpounga, le plus grand d'Afrique.
Mais l'Institut entend bien que ce ne soit pas le dernier, loin de là, pour 2014, il projette même d'en réintroduire 60 au total. Le sanctuaire accueille aujourd'hui pas moins de 170 chimpanzés grâce aux 60 travailleurs et aux bénévoles qui prennent soin quotidiennement des animaux. "Ce travail est rendu possible grâce au soutien des marraines et parrains qui participent au programme de parrainage de chimpanzés de l’Institut Jane Goodall France".
Réintroduire 60 de ces animaux serait donc une grande réussite pour le centre et l'Institut, et en particulier en 2014. "Cette année coïncide avec le 80eme anniversaire de la fondatrice Jane Goodall, ces remises en liberté seraient, pour elle, le plus beau des cadeaux !", précise l'Institut. Pour en savoir, rendez-vous sur le site de l'Institut Jane Goodall.
LA VIDEO EN CLIQUANT SUR CETTE LIGNE : http://www.maxisciences.com/chimpanz%e9/l-039-incroyable-...
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