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15/09/2024

Maurice Gouiran remporte le premier Prix du polar de l’Humanité

On est pas serieux.jpgAu terme d’un procès mené par le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM), le Marseillais a été récompensé pour son livre « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans »

 

Ils étaient dix, comme dans le célèbre livre d’Agatha Christie. Au terme d’un spectaculaire procès mené par l’écrivain Gilles del Pappas, président de ce tribunal littéraire, dix auteurs de polar ont écouté les réquisitions de l’avocate générale et les plaidoiries de leurs avocats commis d’office.

Leur crime ? Avoir commis des livres avec un fond social et politique, en dépit de la diversité des genres et des écritures, du fantastique au roman historique. Le jury, composé de lecteurs de l’Humanité, a choisi, après une brève délibération, de récompenser « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans » (M + éditions, 2024) du marseillais Maurice Gouiran.

À travers l’histoire d’un jeune émigré polonais accusé en 1961 de crimes qu’il n’a pas commis, l’auteur dit avoir voulu « se libérer du roman national » et, comme il l’a rappelé devant le public du village du livre, « écrire pour les gens ». Comme au festival de Cannes, le jury a souhaité décerner un prix spécial pour mettre en lumière le travail singulier de Nicolas Jaillet, auteur de la Maison (Bragelonne, 2016), un recueil brillamment défendu par Maître Charlotte Cambon qui en a profité pour rappeler l’importance des avocats commis d’office et la qualité de leur défense pour dire aux « vieux gros blancs hommes pénalistes » qu’ils ne peuvent pas demander autant d’argent. Le prix de la plaidoirie revient à Maître Alban Richeboeuf pour sa défense du roman de Gérard Streiff, le Sosie.

Un concours d’éloquence

Créé en 2008 à Marseille par Gilles del Pappas avec des associations de quartier, ce prix du polar original et spectaculaire, est remis pour la première année à la Fête de l’Humanité. Avec Magali Busseuil, militante et lectrice, il a sélectionné les œuvres et recruté le jury « par voie de presse » avec l’Humanité.

Léa Talrich, secrétaire générale du Syndicat des avocats de France (SAF), a trouvé les avocats : « C’est un concours d’éloquence. J’ai tenu à ce que les différentes matières d’exercice soient représentées : pénalistes, travaillistes, une publiciste… Ils et elles viennent de toute la France avec une diversité générationnelle à l’image du syndicat. Je regrette seulement de ne pas être arrivée à la parité alors que le SAF est à 80 % féminin ».

Pour trouver l’avocat général, chargé des réquisitoires, le SAF s’est rapproché du Syndicat de la magistrature avec un souci commun de promouvoir la lecture : « La procureure, dont le rôle est essentiel, très politique, a lu les dix livres. Nous représentons le procès avec une volonté de vulgarisation. » L’idée de déplacer le prix du polar à la Fête de l’Humanité est née il y a moins d’un an, à la terrasse d’un bar de Marseille : « On n’aurait jamais imaginé qu’on allait l’organiser dans cet espace du Village du Livre. Tout a été très simple ». Rendez-vous l’an prochain.

11:52 Publié dans Actualités, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maurice gouiran | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

11/09/2024

Fête de l’Humanité 2024 : les dix auteurs en lice pour le premier prix du polar l'Humanité

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Le premier prix du polar l’Humanité sera décerné à l’issue d’un procès. Un jury populaire composé de lectrices et lecteurs de notre journal départagera les dix auteurs en lice.

Accusés, levez-vous ! Le premier prix du polar l’Humanité sera décerné, samedi 14 septembre, à partir de 17 h 30, à l’espace débats du Village du livre. Créé en partenariat avec le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM), le prix sera remis à l’occasion d’un faux procès d’assise. Les dix auteurs, cinq hommes et cinq femmes, en lice s’assoiront sur le banc des accusés.

Le romancier Gilles Del Pappas, qui présidera le tribunal, explique : « On leur reproche d’avoir commis des polars au sens que donnait Jean-Patrick Manchette. » Pour l’écrivain et spécialiste du genre, aujourd’hui disparu, « polar signifie roman noir et violent » et « tandis que le roman policier à énigme de l’école anglaise voit le mal dans la nature humaine – mauvaise –, le polar voit le mal dans l’organisation sociale transitoire ». Tous les styles de polar sont représentés : politique, historique, régional, social ou encore d’anticipation. Tous les romans sélectionnés ne sont pas de cette rentrée littéraire mais pour cette première édition « nous avons aussi souhaité distinguer certains auteurs pour l’ensemble de leur œuvre », poursuit le président du tribunal.

Les magistrats du SM prononceront les réquisitoires, les avocats du SAF assureront la défense des accusés. Après un dernier mot de leurs clients, le jury composé de lectrices et lecteurs du journal et qui a mis à profit l’été pour se plonger dans les romans, rendra son verdict. Il désignera également la meilleure plaidoirie.

Laurence Biberfeld : « Grain d’Hiver » (éditions In8)

Longtemps institutrice, Laurence Biberfeld manie la plume depuis l’enfance. Poèmes, contes, romans… elle finit par quitter l’éducation nationale en 1999 pour se consacrer à l’écriture. Elle publie son premier polar, la B.A. de Cardamone, en 2002.

En 2009, l’autrice qui se revendique de l’anarchie, est impliquée dans l’aventure du Poulpe avec On ne badine pas avec les morts. 

Avec Grain d’hiver, elle nous raconte l’histoire d’Edoyo, accusée d’avoir assassiné son conjoint, et de sa grand-mère Gafna. La violence, les exils, la nature outragée, les liens du sang, l’amour sans condition sont au cœur de ce nouveau roman.

Antoine Blocier : « Sidéral » (les éditions du Horsain)

Antoine Blocier a fait ses classes dans l’action socioculturelle, bénévole et salariée, avant de bifurquer dans la fonction publique territoriale. 

L’homme se dit « auteur du dimanche » mais compte à son actif quelques polars dont une aventure mémorable au Poulpe, Templiers.com, ou encore des nouvelles.

Militant politique, il est l’auteur de plusieurs pamphlets. Avec Sidéral, où il fait le récit d’une enquête sur la mort suspecte de deux spationautes, il signe un roman inclassable, à la fois polar, anticipation, réflexion philosophique et plaidoyer pour un autre monde.

Florence Bremier : « Les héros sont fatiguant » (éditions Grrr… art)

Dans une vie précédente, Florence Bremier était comptable après avoir poursuivi des études littéraires. Autant dire qu’elle sait brouiller les pistes. Après un grave accident de ski, en 1998, elle délaisse définitivement les chiffres pour les lettres et la danse.

Elle publie son premier roman en juillet 2007, De mémoire d’assassinLes Héros sont fatigants ! est son deuxième roman, publié en janvier 2009 aux éditions Grrr… art. Ce polar antique et humoristique (sélectionné pour le prix marseillais du polar 2009) lève le voile sur la vie cachée des personnages de l’Odyssée.

Jeanne Desaubry : « Poubelle’s Girls » (éditions Lajouanie)

De son propre aveu, l’envie d’écrire la taraudait depuis l’âge de 7 ans, mais avant de se consacrer à l’écriture, Jeanne Desaubry a connu plusieurs vies : étudiante, cadre hospitalier, puis institutrice. Désormais, elle ne vit plus que pour le roman noir, comme éditrice et autrice. Dans Poubelle’s Girls, elle nous conte la folle histoire d’Élisabeth et de Paloma.

La première élève seule son enfant et exerce des petits boulots, la seconde squatte les bancs publics. Pour en finir avec les fins de mois difficiles, les deux pétroleuses se lancent dans le braquage. Un roman noir revendicatif…

Maurice Gouiran : « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans » (M + Éditions)

Docteur en mathématique, spécialiste mondial en informatique de la gestion des incendies de forêt, Maurice Gouiran a visiblement besoin d’échapper aux chiffres et aux modèles.

En 2000, il publie la Nuit des bras cassés, le premier d’une série de polars originaux et engagés où l’intrigue se mêle aux tragédies du XXe siècle. On n’est pas sérieux quand on a 17 ans s’inscrit dans cette veine. À l’été 1961, Bro, un jeune Polonais, s’est installé à Lovère, un village près de Marseille. Il y a trouvé un travail et une amoureuse, mais nourrit une drôle d’obsession. Chaque soir, il se rend au bar pour suivre les retransmissions du procès Eichmann.

Nicolas Jaillet : « La Maison » (éditions Milady)

Nicolas Jaillet a l’habitude de brûler les planches. Comédien et auteur de théâtre, il a participé à plusieurs compagnies. Ami d’Alexis HK, avec qui il écrit des chansons, boit et fume comme il le confesse lui-même sur son blog, il s’est aussi essayé au cinéma expérimental et a même repris des études.

Ce touche-à-tout s’est donc lancé dans le roman. Avec la Maison, polar psychologique, il raconte l’histoire d’une femme qui épouse un homme qu’elle n’aime pas. Pendant des années, elle élève leur enfant et souffre en silence de la violence de son conjoint, mais prépare son évasion…

Louise Oligny : « Colère chronique » (le Livre de poche)

La Québécoise Louise Oligny, installée en France depuis 1989, travaille comme photographe-reporter pour de nombreux titres de la presse parisienne. Elle mène également de nombreux projets artistiques mêlant photographie, vidéo et musique.

Avec Colère chronique, elle livre un premier polar social féroce et déjanté : quand le directeur de l’hebdo qui l’a licenciée abusivement, quelques mois auparavant, est tué dans un attentat, les émotions de Diane oscillent entre joie et angoisse. Ne serait-elle pas pour quelque chose dans cette disparition ?

Michèle Pedinielli : « Sans collier » (éditions de l’Aube)

Journaliste de formation reconvertie dans la conception éditoriale Web et le communication digitale, Michèle Pedinielli est l’autrice de nouvelles et de plusieurs polars. Avec Sans collier, elle conte une nouvelle enquête menée Ghjulia Boccanera, dite Diou.

Cette fois-ci, la quinquagénaire part à la recherche d’un jeune ouvrier moldave mystérieusement disparu sur un chantier de construction à Nice alors qu’au même moment son patron est victime d’une crise cardiaque. La coïncidence n’en est pas une. Les disparitions s’accumulent, l’histoire se mêle à celle des années de plomb de la proche Italie…

Gérard Streiff : « Le Sosie » (la Déviation)

Les lecteurs de l’Humanité sont nombreux à connaître Gérard Streiff, qui fut correspondant du journal à Moscou et qui intervient régulièrement dans nos colonnes.

Auteur prolifique, il s’est lancé dans la littérature à la fin des années 1990 et a publié une trentaine d’ouvrages dont la récente biographie, Missak et Mélinée Manouchian : un couple dans la résistance (éditions de l’Archipel). Avec le Sosie, la nouvelle enquête de Chloé Bourgeade nous plonge dans les années 1970, la guerre froide, les dessous du Parti communiste français et les secrets de l’un de ses dirigeants, Jean Kanapa.

Pascal Thiriet : « Vos entrailles à nos chiens » (Jigal éditions)

Ancien autostoppeur aux États-Unis et au Guatemala, où il effectua un bref séjour en prison, Pascal Thiriet fonde à son retour en France une communauté situationniste. Tour à tour fabriquant de santons, convoyeur de bateaux, garagiste, typographe et professeur de math, il publie son premier roman J’ai fait comme elle a dit, en 2013.

Dans Vos entrailles à nos chiens, il est question du retour de Lydia dans son village, dans des circonstances quelque peu sanglantes puisque quelqu’un n’a rien trouvé de mieux que de suspendre des corps de touristes éviscérés dans les arbres de la forêt toute proche…

 

 

11:41 Publié dans Actualités, Connaissances, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, prix humanité | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/02/2021

LA THÉORIE DES AUBERGINES de Leïla BAHSAÏN

la theorie des aubergines.jpgLorsqu’elle perd son poste de rédactrice dans une agence de pub, Dija se voit proposer de rejoindre une entreprise d’insertion par la cuisine. L’atmosphère est chaleureuse et sympathique, les effluves délicieux et le casting relevé : il y a Véronique, l’infirmière en burnout ; Jean, le grand timide ; Gérald, un repris de justice à la petite semaine ; Johnny-Bryan, un altruiste opposé à l’idée même de travail... d’autres personnages non moins attachants et hauts en couleur les rejoindront.

Sous la houlette optimiste du chef Achour, convaincu des bienfaits de l’esprit collectif et de l’entraide, cette jolie assemblée d’âmes brisées va apprendre à s’apprivoiser en se réconciliant avec les saveurs de la vie. On retrouve la lucidité et la verve caustique de Leïla Bahsaïn dans ce nouveau roman savoureux et généreux sur l’art de se réinventer. Comme une recette de bonheur pour les temps difficiles.

En librairie le 4 mars 2021

L’AUTRICE
Leila Bahsain.jpgLeïla Bahsaïn est franco-marocaine, elle vit à Besançon. Après avoir été conseillère en réinsertion, elle s’occupe désormais d’une association qu’elle a fondée au Maroc, qui se consacre à l’alphabétisation des femmes. Elle a reçu le prix de la nouvelle de Tanger. Elle a publié chez Albin Michel Le Ciel sous nos pas, prix Méditerranée du premier roman 2019, qui a été en lice pour le prix France-Télévision, le prix Cazes et le prix de la Littérature arabe.

 

Leila Bahsaïn vous présente ici son premier ouvrage "Le ciel sous nos pas" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire janvier 2019

29/10/2020

À Gaza : Ziad Medoukh, un géant de la non-violence

Ziad.jpgPortrait

Ziad Medoukh

Fondateur du Centre de la paix de Gaza

Directeur du département de français de l’université de Gaza, le Palestinien Ziad Medoukh apprend aussi à ses étudiants les armes de la non-violence.

  • Anne-Bénédicte Hoffner,

    « Mes poèmes ne soulagent point nos peines, mais ma poésie défend la vie./Elle est elle-même une résistance ! » Dès qu’il trouve un moment de calme, c’est en vers et en français que Ziad Medoukh s’échappe de Gaza, étroite bande de terre palestinienne, coincée entre la Méditerranée et les barbelés israéliens. « Je compose mes poèmes de Gaza ma prison :/Gaza est l’âme libre du poète/Gaza est le sourire brûlant des innocents/Gaza est l’étoile magique de l’espoir/Qui trouve dans la poésie l’échappatoire/Nécessaire à sa survie. »

    Géant débonnaire aux sourcils broussailleux et à la vigoureuse poignée de main, Ziad Medoukh est l’homme des contraires, des associations improbables. Le titre de son dernier livre en témoigne : Être non-violent à Gaza (1). Directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza, récompensé par plusieurs prix littéraires et même les palmes académiques, il est un amoureux fou de la France et de la langue française qu’il a apprise en Algérie, en pleine décennie noire, auprès des Kabyles de Tizi Ouzou. Quelques années plus tard, un master en sciences du langage à Grenoble lui permit d’en parfaire la maîtrise, et, comme il l’avait déjà fait en Algérie, de parcourir l’Hexagone du nord au sud. « Je n’aime pas l’enfermement », résume-t-il.

    « La langue du témoignage et de la résistance »

    Depuis, le français est pour lui « la langue de la paix et de l’espoir, la langue du témoignage et de la résistance ». Son seul regret ? Ne pas avoir réussi à partager sa passion avec sa femme et ses cinq garçons, qui ont tous choisi d’apprendre l’anglais. « Ils ne me voient pas assez à la maison et ils pensent que c’est la France qui leur a pris leur père », confesse-t-il, mi-amusé mi-contrit.

    Lorsqu’il parvient à décrocher un permis pour voyager, « tous les trois ou quatre ans environ », c’est vers Paris qu’il s’envole, non plus pour visiter ses monuments ou goûter sa cuisine, mais pour participer à des colloques, retrouver ses nombreux amis, cinéastes, écrivains ou journalistes, et toujours défendre sa deuxième passion : « la résistance non-violente ».

    Lui qui vit au quotidien l’injustice et la violence a créé en 2004, au sein de son université, le Centre de la paix. Parce qu’il sait que, pour être efficaces, « les artisans de la non-violence doivent s’insérer profondément dans la vie socio-économique locale », il emmène ses étudiants aider les agriculteurs pendant la récolte des fruits et légumes, donner un coup de main aux pêcheurs, et il les invite à s’impliquer dans un programme de soutien psychologique aux enfants traumatisés. Le Hamas n’apprécie guère la mixité de mise dans toutes les activités mais Ziad Medoukh tient bon. Mieux, il partage ses initiatives sur une chaîne YouTube : « Gaza la vie ».

    « Je suis musulman, croyant et pratiquant, mais j’accepte l’autre »

    Dans une région où la religion est omniprésente, voire envahissante, il entretient avec elle un rapport de prudente distance. « Il y a trois questions que je ne pose jamais : l’origine, la religion et l’appartenance politique, raconte-t-il en riant, avant d’accepter de se livrer à ce sujet. Je suis musulman, croyant et pratiquant, mais j’accepte l’autre. C’est la force de mon islam, celui que mon père m’a appris. »

    Avec l’échec de la résistance armée palestinienne, Ziad Medoukh veut croire que le contexte est porteur. Il en veut pour preuve la Grande marche du retour, mouvement lancé le 30 mars 2018 dans le cadre de la commémoration de la Nakba, l’exode palestinien de 1948 lors de la première guerre israélo-arabe. Chaque vendredi dans la bande de Gaza, 10 à 15 000 habitants, parfois plus, se dirigent vers les « zones tampons » gardées par les soldats israéliens « non pas pour les affronter mais pour les défier, et exiger la levée du blocus », explique-t-il : ils s’y installent pour des pique-niques, agrémentés de concerts ou de danses.

    « Le gouvernement israélien redoute la non-violence palestinienne, car elle pourrait lui faire perdre la prétendue légitimité de ses représailles violentes », assure-t-il, tout en déplorant le manque de soutien de l’Autorité palestinienne comme des « factions » qui dominent Gaza. « Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, l’action non-violente est un choix plus difficile que la violence », reconnaît-il.

    Quant à lui, il semble imperturbable, un roc dans la tempête de violence et de désespérance. Il assure ne jamais pleurer « sauf parfois devant un film ». « Ma force ? Elle vient de l’intérieur, de la conviction que je suis à ma place là-bas. Même pour 1 million d’euros, je ne viendrai pas m’installer en France. Je ne vais pas laisser les jeunes affronter cette situation seuls. »

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    « La pierre est tombée de ma main »

    La découverte de la non-violence a été instinctive pour Ziad Medoukh. Jeune homme, il a suivi ses camarades de classe partis « lancer des pierres sur les soldats israéliens qui se trouvaient dans ma ville et répondaient par des balles réelles ». « Mais soudain, la pierre est tombée de ma main et j’ai commencé à réfléchir à d’autres moyens de résister contre les occupants de notre terre », raconte-t-il dans son livre. Après s’être documenté et avoir découvert les principes élaborés par Gandhi contre l’occupation britannique, Ziad Medoukh s’est promis de consacrer sa vie « à résister par l’éducation, la culture, la non-violence et le travail auprès des jeunes ».

    (1) Éditions Culture et Paix, 192 p., 13 €.

 

17:53 Publié dans Actualités, Entretiens, Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ziad medoukh | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!