08/05/2009
Le Front de gauche complice des gaziers
La tête de liste aux européennes en Île-de-France, Patrick Le Hyaric et ses colistiers ont pris part hier à la mobilisation des électriciens et gaziers.
« Marie-George ! Marie-George ! Marie-George ! » C’est par un tonnerre d’applaudissements que les agents d’EDF et de GDF de Lisses en Essonne saluent l’intervention de la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet qui vient de rappeler devant la direction du site que « le droit syndical est un droit constitutionnel » et qu’à ce titre « aucun président, aucun gouvernement et aucune direction d’entreprise » ne peut s’affranchir de l’obligation de le respecter.
Le conseil de discipline convoqué hier matin n’a pas eu lieu. Quelques minutes auparavant, une centaine de grévistes réunis en assemblée générale ont voté la « séquestration » de leur collègue, Jean-Louis Lefrancois. Ligoté à un lampadaire devant l’entrée et sous la bonne garde de plusieurs agents, l’intéressé n’a pu se présenter devant l’instance. « Je ne sais pas pourquoi on me convoque. J’ai toujours fait mon travail consciencieusement. À moins qu’on me reproche de faire grève », explique-t-il. À ses côtés, Fabrice Daynese, David Rodriguez et Patrick Pabeau sont aussi sous la menace de sanctions. « En empêchant par la force si nécessaire nos collègues de comparaître, nous voulons signifier notre rejet de ces tentatives d’intimidation et de criminalisation de l’action syndicale. En enrayant les procédures dont ils font l’objet, nous voulons aussi mettre en échec la direction qui tente de détourner la mobilisation des électriciens et gaziers de ses revendications sur les salaires, l’emploi et le service public en nous imposant de faire de la levée des sanctions une priorité », explique Olivier Champetier, responsable local de la CGT énergie.
Aux côtés de Marie-George Buffet, le directeur de l’Humanité et tête de liste du Front de gauche aux élections européennes, Patrick Le Hyaric et ses colistiers, Christian Picquet de la Gauche unitaire et Marc Roumejon, secrétaire de l’UD CGT de l’Essonne, ainsi que le président du groupe du Parti de gauche au conseil général de l’Essonne, Patrice Finel, sont aussi « venus prêter main-forte à la séquestration ». La secrétaire nationale du PCF a écrit au premier ministre, François Fillon, et aux directions d’EDF et de GDF pour « exiger la réouverture immédiate des négociations ». « En vous battant comme vous le faites, vous défendez l’intérêt général ! Vous défendez le droit à l’énergie ! » insiste aussi Patrick Le Hyaric. Il brocarde les directives de libéralisation de l’énergie et le traité de Lisbonne dont « l’objet est de graver dans le marbre les privatisations et la concurrence ». Pour lui, « le système n’est pas moralisable ». Il en veut pour preuve « la décision des actionnaires de GDF de se verser 6,8 milliards d’euros de dividendes alors que le bénéfice est de 6,5 milliards d’euros ». « Un surpillage de votre travail », lance-t-il avant de pointer la lourde responsabilité de l’État qui « puise dans les caisses des entreprises publiques pour arroser les banquiers ». Et Patrick Le Hyaric d’inviter les grévistes à se saisir des élections européennes : « Il faut transformer les colères sociales en une force de transformation politique ».
Pierre-Henri Lab, l'Humanité
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21/12/2008
Marie-George Buffet « Je lance un appel pour sauver le sport français »
Bernard Laporte l’assure. En dénouant les cordons de la bourse aux clubs professionnels, singulièrement aux footballeurs, tout en dégraissant son secrétariat d’État pour le recentrer sur le sport de haut niveau, il a « choisi l’ambition plutôt que le déclin ». Pour les cinq cents à huit cents personnels du ministère qui manifestaient mardi « contre la casse du service public du sport », comme pour Marie-George Buffet, ancienne ministre des sports, le choix formulé par le gouvernement est bien inverse.
Qu’avez-vous pensé des annonces de Bernard Laporte ?
Marie-George Buffet. Elles portent toutes sur le sport professionnel. Il oublie donc le vivier, tout le maillage des clubs, des fédérations, le mouvement sportif, soit l’essentiel de son sujet, ce qui n’est pas mal pour un secrétaire d’État au Sport ! Il ne se préoccupe absolument jamais du développement de la découverte et de la pratique sportive, des aides à fournir aux clubs, aux fédérations et à l’encadrement. Son deuxième oubli, c’est le ministère lui-même. Après ses annonces, on peut même se demander s’il y a encore besoin d’un ministère.
Qu’est-ce qui vous a choquée le plus ?
Marie-George Buffet. Le modèle sportif français est mis à sac. D’un côté, on détruit le ministère, ses missions de service public, avec la disparition de ses formations et de ses diplômes, des CREPS (centres régionaux d’éducation physique et sportive), de ses directions départementales et régionales bientôt noyées dans de plus vastes ensembles administratifs, alors qu’elles assuraient le lien avec le mouvement sportif local. De l’autre côté, c’est la priorité au tout-marchand. Mais je me dis que Bernard Laporte n’a pas été attentif à ce qu’a récemment affirmé son gourou. Pour Nicolas Sarkozy, il faut maintenant réguler le système capitaliste. Mais son secrétaire d’État entend, lui, lever les dispositifs qui protégeaient le sport du système marchand. Les clubs pourront devenir des sociétés anonymes à même d’entrer tranquillement en Bourse, en dépit des dangers de la spéculation. Et il y a la réforme du numéro d’affiliation. Une mesure qui peut paraître secondaire, mais qui représente l’essentiel de son discours. En confiant ce numéro aux clubs pro plutôt qu’à l’association amateur socle, il ouvre la voie aux compétitions fermées, sur le modèle des ligues privées américaines. C’est la rupture entre le sport professionnel et le mouvement sportif. Le premier va vivre sa vie tout seul, en se séparant de son vivier amateur et des autres disciplines. Tout cela au nom d’une nouvelle compétitivité. Mais lorsqu’on regarde les résultats des Tricolores aux derniers jeux Olympiques, on s’aperçoit que les résultats sont très satisfaisants par rapport à la place de la France dans le monde. Alors qu’on nous rebat les oreilles sur le modèle anglais, moi, je préfère que nos résultats s’appuient sur un plus grand nombre de sports que seulement sur le cyclisme sur piste, l’aviron ou quelques autres disciplines. J’ai alerté contre les attaques portées au modèle sportif français en démontrant qu’il n’y avait aucune raison valable derrière tout cela. Bernard Laporte ne fait que répondre aux pressions de ceux qui privilégient l’argent dans le sport et qui abandonnent les pratiquants aux collectivités territoriales.
Que proposez-vous ?
Marie-George Buffet. Il faut que tous ceux qui font la qualité du sport français et son éthique - élus, bénévoles des clubs, techniciens, entraîneurs… - se mobilisent. Voir les personnels des CREPS et du ministère manifester aussi nombreux mardi dernier fut formidable. Lorsque j’étais ministre des Sports, je leur rendais souvent hommage en leur rappelant qu’ils formaient une administration militante. Avec le peu de moyens dont ils disposent, ces femmes et ces hommes font des miracles car ils sont attachés au sport, à la jeunesse et à l’éducation populaire. Ils assurent le maillage territorial qui fait que tout club, toute mairie sait à quelle porte taper afin de trouver les appuis et les moyens nécessaires. Je lance un appel pour que l’ensemble du mouvement sportif, des élus locaux, départementaux et régionaux se place maintenant aux côtés des salariés pour sauver le sport français. Celui-ci forme un tout. Du retraité qui fait de la marche avec son club au jeune de sept ans qui vit son premier entraînement, jusqu’à Alain Bernard ou Karin Benzema qui nous font rêver. Si les champions donnent des résultats, c’est parce qu’ils sortent du vivier des pratiquants et qu’ils sont portés par un mouvement sportif uni et par un État qui l’accompagne. On ne doit pas laisser tout cela aux marchands. Le modèle sportif français n’est pas ringard. Ce qui est ringard, c’est de penser que la Bourse va régler les problèmes du sport.
Pour autant, n’y a-t-il pas des réformes à mener ?
Marie-George Buffet. Bien sûr. Il faudrait revisiter les champs de compétence et de financement des différents acteurs du sport. Définir ce qui relève du mouvement sportif, de l’État, de la région, du département et de la commune. Il faut aussi poser la question des moyens. Le budget des Sports n’a jamais été aussi réduit. Il y a aussi le danger de la libéralisation du marché des paris en ligne, alors que la Française des jeux finançait une partie des équipements. Le sport relève-t-il encore de la dépense publique ? D’autre part, l’accompagnement du sportif de haut niveau incombe-t-il à des écuries privées, comme le Team Lagardère, ou à l’encadrement du mouvement sportif dont la qualité serait renforcée ? L’INSEP et les CREPS pourraient jouer un rôle plus important. Ensuite, il y a ce débat passionné concernant la démocratisation du fonctionnement du mouvement sportif. Chaque licencié doit être acteur des décisions qui se prennent dans sa fédération. Enfin, il faut poser la question de la mutualisation des moyens. En reste-t-on à la « taxe Buffet » de redistribution de 5 % des droits de retransmission ou allons-nous plus loin ? Ces dernières années, les fédérations délèguent de plus en plus de pouvoir à leur ligue professionnelle. Si bien que Laporte propose aujourd’hui de mettre complètement de côté les pros. Il faudrait plutôt que les ligues, qui recueillent énormément de moyens, les mutualisent encore plus vers ses pratiquants et les autres disciplines.
Entretien réalisé par Stéphane Guérard, pour l'Humanité
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18/02/2007
PRESIDENTIELLES
Les exonérations de cotisations sociales doivent être conditionnées à la mise en place des 35 heures avec embauches compensatoires et au passage de contrats à temps partiel contraint à des contrats à plein temps. Une allocation d’autonomie sera versée aux jeunes.
EMPLOI
Contribution spécifique sur leurs résultats des entreprises qui opèrent des licenciements alors qu’elles réalisent des bénéfices. Afin d’encourager l’initiative sur les territoires, tout créateur d’entreprise pourra bénéficier des droits sociaux des salariés pendant les trois premières années et sur les 2 000 premiers euros de sa rémunération. il sera créé une prime salariale pour les premières heures des contrats à temps partiel afin d’inciter les employeurs à signer des contrats d’au moins 20 heures. Ainsi tout employé à mi-temps sera assuré de toucher au minimum les deux tiers du SMIC. Conditionnement des exonérations de cotisations sociales, dans les entreprises de moins de 20 salariés, à la mise en place des 35 heures avec embauches compensatoires et au passage de contrats à temps partiel contraint à des contrats à plein-temps
Un contrat de travail unique "plus souple pour les entreprises, grâce à des procédures de licenciement moins longues" . Une obligation annuelle de vente de 1 % du parc de logements sociaux.. Le candidat de la droite veut abaisser le bouclier fiscal de 60 % à 50 %. . La carte scolaire progressivement supprimée . La laïcité définie comme "le respect de toutes les religions.
EMPLOI
La "liberté de travailler plus pour gagner plus" serait reconnue comme un droit. Les entreprises pourraient négocier avec leurs salariés la transformation de RTT en jours travaillés. Les agents publics "volontaires" pourraient eux aussi "s’affranchir de la règle des 35 heures". Toute heure supplémentaire et toute RTT convertie en temps de travail seraient exonérées de charges fiscales et sociales.
Un contrat de travail unique "à durée indéterminée", "plus souple pour les entreprises, grâce à des procédures de licenciement moins longues" serait créé. Il serait applicable à toute nouvelle embauche. En contrepartie, les salariés se verraient couverts par une assurance , "salaire et retour à l’emploi". Celle-ci serait gérée par un, service public de l’emploi", né de la fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC. Une loi fixerait par principe que "les revenus du travail doivent être supérieurs aux revenus de l’assistance". Une "obligation d’activité" serait instaurée pour tous les bénéficiaires de minima sociaux en âge de travailler. Nicolas Sarkozy propose aussi que soit suspendue l’indemnisation des chômeurs qui refuseraient trois propositions d’emploi. Enfin la dispense de recherche d’emploi pour les seniors et les mises en retraite anticipées serait supprimée.
Exonération massive des cotisations sociales patronales. TVA sociale. Augmentation de la CSG. Assouplissement du Code du travail. . Libéralisation des heures supplémentaires. Diminution du déficit public de 20 milliards d’euros. Suppression des régimes spéciaux. 20000 logements "ultra-sociaux".
EMPLOI
La proposition phare de François Bayrou en matière d’emploi : "La possibilité pour chaque entreprise, quelle que soit sa taille, de créer deux emplois sans charge (à l’exception de 10 % au titredelaretraite)". Argumentdel’UDF : "En réduisant les charges qui pèsent sur le travail, on libérera l’emploi." Pour compenser ces exonérations, plusieurs pistes sont avancées : "hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) ; taxe sur la valeur ajoutée sociale (TVA sociale) ; taxe sur la consommation des carburants fossiles et taxe Tobin sociale" (voir Impôts). L’UDF défend en outre un assouplissement du Code du travail. Pour ce parti, "le législateur doit fixer les règles générales et les partenaires sociaux doivent les adapter aux situations particulières". Il propose le vote d’une loi établissant "un principe commun de contrat de travail universel à durée indéterminée et à droit progressif". Ce "principe" serait adapté par voie d’accord dans chaque profession. Il serait transposable dans d’autres domaines, comme la protection sociale (santé et retraite) et la mise en place d’un "service garanti dans les transports ". Concernant les jeunes sans qualification, François Bayrou prévoit "un contrat formation emploi, grâce auquel l’entreprise se verra rembourser les dépenses de formation et d’accompagnement qu’elle financera ".
Ségolène Royal
Effort en faveur de la recherche. Construction de 120 000 logements sociaux. SMIC à 1 500 euros. Lutte contre l’échec scolaire. Développement de l’accès aux soins. Revalorisation du pouvoir d’achat et des petites retraites. Une nouvelle constitution européenne.
EMPLOI
Ségolène Royal axe sa politique économique sur quatre priorités. Premièrement, elle prône un accroissement de l’effort de recherche et d’innovation en augmentant le budget que l’État y consacre de 10 % par an et en y affectant 15 % (contre 5 % actuellement) des 65 milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises. Deuxièmement, elle propose la mise en place d’une politique industrielle fondée sur une agence nationale de la réindustrialisation chargée de "réduire les risques de délocalisation". Troisièmement, elle mise sur le développement des PME avec "la création de fonds régionaux de participation". Quatrièmement, elle affirme vouloir donner la priorité à l’investissement en modulant le taux de l’impôt sur les sociétés en faveur des sociétés qui réinvestissent leurs profits. En matière de lutte contre la précarité, la candidate s’engage à supprimer le CNE. Elle veut aussi conditionner les aides publiques et les exonérations de charges sociales à l’engagement de ne pas licencier en cas de "profits substantiels" et les moduler en fonction de la nature des contrats de travail. Pour les jeunes, elle entend instaurer "un droit au premier emploi" et créer 500 000 emplois tremplins. Pour favoriser le retour à l’emploi, la candidate socialiste propose de créer "une sécurité sociale professionnelle", qui garantisse "une rémunération pendant un an, égale à 90 % du dernier salaire net perçu, une formation qualifiante et une aide personnalisée àlarecherched’emploi".
SMIC à 1 500 euros brut. Augmenter les minima sociaux de 300 euros. Aucune retraite en dessous du niveau du SMIC. Service public et social de l’emploi-formation. Construction de 120000 logements sociaux par an jusqu’à satisfaction des besoins. Sécurité sociale du logement. Fonds national de lutte contre les inégalités à l’école. Création d’une loi pour un engagement national en faveur de la jeunesse.
EMPLOI
Le programme prévoit que tout salarié licencié puisse "bénéficier d’un" congé de reclassement amélioré", "un plan pluriannuel de résorption de l’emploi précaire" "l’abrogation du CNE et du " contrat senior" "la réduction du recours à l’intérim et la protection des rémunérations des stagiaires. "Les salariés et les comités d’entreprise pourront imposer des moratoires suspendant les décisions controversées pour faire des propositions alternatives. Le CDI sera la norme d’emploi pour tous et il sera progressivement sécurisé. Les lois Fillon seront abrogées et les lois Aubry réformées pour que les 35 heures (u.) soient un droit pour tous et créent des emplois." Enfin, " l’ANPE sera refondue avec son articulation à l’UNEDIC, à l’AFP A et à l’éducation nationale pour un grand service public et social de l’emploi-formation".
12:55 Publié dans Connaissances | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Présidentielles, programme, Voynet, Sarkozy, Bayrou, Royal, Buffet | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |