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28/10/2012

Exclusif l'Humanité : En Grèce, il ne faut pas dire la vérité : journaliste recherché par la police

l'humanité, christine lagarde, grèce, athènes, banque, hsbcNouveau rebondissement dans l’histoire de la « liste Lagarde ». Et nouvelles menaces sur la liberté d’information, en Grèce. L’Humanité a en effet été informée que l’éditeur Kostas Vaxevanis est recherché par la police. Un communiqué le confirme : il indique que, sur ordre du Procureur d’Athènes, "la police grecque exerce des recherches pour trouver et arrêter l’éditeur du magazine Hot Doc dans lequel a été publié la liste Lagarde".

 

  • Dernière minute. L'arrestation de l’éditeur Kostas Vaxevanis est confirmée.

Que contient cette liste ? Environ 2000 noms de riches Grecs qui ont des comptes en Suisse, dans la banque HSBC, échappant ainsi au fisc de leur pays. Cette liste avait été fournie aux anciens ministres du Pasok (celui de la Défense, Evangelos Venizelos et celui des Finances, Giorgos Papaconstantinou) par Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Mais cette liste était visiblement vouée à disparaître. L’un des ministres, G. Papanconstantinou, déclarant qu’il ne savait plus à quel fonctionnaire il avait donné le CD contenant les noms, l’autre déclarant avoir perdu la clé USB avec les précieuses informations. Depuis, la France se tenait prête à la communiquer si le gouvernement grec la lui demandait. Il n’en fut rien.

Alors que la Grèce sombre dans une crise sans précédent, le magazine d’investigation Hot Doc a publié les noms, sans indiquer les comptes ni les sommes. Dans cette liste se trouvent des entrepreneurs ayant obtenu des subventions de l’Etat grec, avant la crise, pour ne pas fermer leurs usines – comme la famille Lamaras, magna du textile, des armateurs, des journalistes et trois personnalités politiques. Aussitôt, la police s’est mise à la recherche… de l’éditeur de la liste. « La police le recherche. Elle l’accuse de divulguer des informations personnelles », explique à humanité.fr Miguel Samotrakis, un des journalistes du magazine Hot Doc joint par téléphone. « La police est même venue dans les bureaux » poursuit le journaliste.

Kostas Vaxenakis, rapidement joint par l’Humanité, s’est dit « très inquiet ».

Bref, il ne fait pas bon dénoncer la corruption alors que des personnes impliquées dans l’affaire Siemens, par exemple (comme Michaël Christoforakos) ne sont pas inquiétées.

Alors que les mouvements sociaux se multiplient en Grèce, que la population – frappée à 25,3% par le chômage – devient chaque jour plus pauvre, et que le rejet de l’austérité est massif, ce sont désormais les journalistes qui semblent empêcher d’exercer leur métier. Déjà, en Grèce, certains ont surnommé Kostas Vaxevanis le « Julien Assange Grec ». Julien Assange est poursuivi pour la publication de documents confidentiels (câbles diplomatiques).

Cet épisode rappelle de sombres heures dans un pays sorti en 1974 de la dictature des colonels.

20/10/2012

Quatre associations s’unissent pour sauver l’aide européenne alimentaire

Une équipe de bénévoles du Tafeln fait le tour des magasins chaque matin à Lunebourg, au sud de Hambourg, pour collecter des denrées alimentaires.
 
Les 4 présidents des associations françaises d’aide alimentaire (Banques Alimentaires, Croix Rouge française, Restos du Cœur et Secours populaire) ont pris la parole ce lundi 15 octobre, dans le cadre d’une conférence de presse pour le maintien de l’aide européenne alimentaire, qui est largement menacée.
 
Une équipe de bénévoles du Tafeln fait le tour des magasins chaque matin à Lunebourg, au sud de Hambourg, pour collecter des denrées alimentaires.
O. Pasquiers

Les Banques Alimentaires, la Croix Rouge française, les Restos du Coeur et le Secours populaire français, principales associations françaises d’aide alimentaire aux personnes les plus démunies, s’unissent pour sauver l’aide européenne alimentaire. Photo des 4 présidents prise lors de la conférence de presse du lundi 15 octobre 2012.

Les Banques Alimentaires, la Croix Rouge française, les Restos du Coeur et le Secours populaire français, principales associations françaises d’aide alimentaire aux personnes les plus démunies, s’unissent pour sauver l’aide européenne alimentaire. Photo des 4 présidents prise lors de la conférence de presse du lundi 15 octobre 2012.

J.-F. Leray

Les pouvoirs publics ne doivent pas arrêter l’aide européenne alimentaire, surtout au moment où toujours plus de familles de l’Union européenne basculent dans la pauvreté à cause de l’aggravation de la crise économique. C’est le message délivré, le lundi 15 octobre au matin, par les quatre associations habilitées à distribuer cette aide, appelée PEAD : le Secours populaire, la Croix-Rouge, les Banques alimentaires et les Restos du cœur. "C’est un signe fort de voir ainsi main dans la main des associations aux histoires si différentes lancer un véritable SOS afin d’empêcher une catastrophe programmée pour janvier 2014", a alerté Julien Lauprêtre, président du Secours populaire.

Blocage diplomatique et arrêt du PEAD

Depuis 1987, le PEAD permet aux Européens les plus pauvres (retraités modestes, mères célibataires, etc.) de ne pas se retrouver à court de vivres. Ce dispositif est indispensable à 18 millions d’Européens, dont 4 millions de Français, mais a été bloqué au printemps 2011 par plusieurs pays, au premier rang desquels l’Allemagne. Un accord a été conclu, à l’automne 2011, entre Paris et Berlin : le PEAD a été prolongé jusqu’à janvier 2014. Il représente entre un quart et la moitié de la nourriture donnée par les associations françaises. "Nous allons être mis en difficulté, mais ce n’est rien par rapport à des pays comme la Pologne dont les distributions de vivres vont fondre de 80%", remarque Alain Seugé, président de la Fédération française des Banques alimentaires.

Les quatre associations souhaitent que l’Union européenne mette sur pied un successeur au PEAD. Les chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union européenne devraient statuer sur la question le 23 novembre. "Nous ne comprendrions pas que l’Union européenne se fixe un objectif de réduction d’un quart du nombre de pauvres en son sein d’ici à 2020 et qu’elle commence par démanteler l’un des seuls outils qui lui permettent de lutter contre la pauvreté", insiste Olivier Berthe, président des Restos du cœur.

L’opinion publique a un rôle à jouer

Même en cas d’accord, tout danger ne serait pas écarté pour autant. La Commission européenne travaille sur un projet dont la taille serait 30% inférieurs à celle du PEAD. "La solidarité ne peut pas être invoquée par les différents gouvernements européens uniquement lorsqu’il s’agit de sauver le système financier", tonne Didier Piard, directeur de l’action sociale à la Croix-Rouge française.

Les associations humanitaires veulent créer une grande chaîne de solidarité autour de la sauvegarde de l’aide alimentaire. Elles ont ainsi rencontré leurs homologues allemands qui leur ont témoigné leur soutien et ont lancé une campagne de sensibilisation auprès de l’opinion publique. "Il faut que les Européens de tous les pays fassent pression sur leur gouvernement et sur la Commission européenne", a souhaité Julien Lauprêtre.

11:22 Publié dans Actualités, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, solidarité, aide alimentaire | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/10/2012

Accès aux soins, enquête de l’UFC-Que Choisir

cartesmedecins.jpgA la veille de la clôture des négociations entre l’Assurance maladie, les médecins et les complémentaires sur les dépassements d’honoraires (auxquelles les usagers n’ont pas été conviés) et de la discussion au Parlement du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), l’UFC-Que Choisir rend publiques ce jour l’alarmante carte de l’offre médicale en France et ses 3 propositions concrètes pour garantir l’égal accès de tous aux soins.

Souvent abordés séparément, l’accès géographique aux soins et les dépassements d’honoraires (qui ont doublé en 20 ans) sont pourtant étroitement liés, et viennent conjointement affaiblir l’égalité des Français devant le système de santé. A travers l’étude exhaustive de la localisation des médecins et des tarifs pratiqués pour 4 spécialités (généralistes, ophtalmologistes, gynécologues et pédiatres), l’UFC-Que Choisir a mis au point une cartographie de l’offre médicale, commune par commune, en tenant compte de la capacité financière des usagers à se soigner. Et le résultat est sans appel : il existe une intolérable « fracture sanitaire ».

Des déserts médicaux bien installés, surtout pour les spécialistes : Si les déserts géographiques ne concernent qu’à la marge les médecins généralistes (5 % de la population), tel n’est pas le cas pour les spécialistes puisque pour les pédiatres, les gynécos ou les ophtalmos, c’est respectivement 19, 14 et 13 % de la population qui se trouve dans des déserts médicaux .

Accès aux spécialistes, la triple peine pour les moins aisés : Au-delà des déserts géographiques, si l’on ne tient compte que des médecins qui ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, la pénurie de médecins se démultiplie. C’est ainsi que le pourcentage de la population vivant dans un désert médical gynécologique passe de 14 à 54 % si l’on ne peut financièrement accéder qu’à un gynécologue aux tarifs de la sécurité sociale (pour les ophtalmos 13 à 45 %, les pédiatres 19 à 28 %). De même, s’agissant du délai d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmo, si dans un cas sur deux on l’obtient en moins de 79 jours en acceptant les dépassements, on passe à 131 jours au tarif de la Sécurité sociale, 1 mois et demi de plus !

santé,que choisir,médecins,cartesL’exclusion sanitaire n’épargne aucune zone : Si la désertification médicale touche majoritairement les zones rurales, l’exclusion sanitaire liée à la capacité financière des usagers ignore, elle, la segmentation ville/campagne. C’est ainsi, par exemple, que les habitants de Paris, Saint-Etienne, Le Mans ou Aix-en-Provence sont bel et bien dans des zones d’accès difficile s’agissant des ophtalmos ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires.

La présence des médecins, déjà vacillante, n’est donc pas une garantie d’accès : les dépassements d’honoraires pratiqués par une partie significative d’entre eux excluent les usagers les moins aisés. L’argument fallacieux des médecins tendant à justifier la généralisation des dépassements par la stagnation de leur rémunération ne résiste pas à l’analyse : leurs revenus, hors dépassement, ont augmenté de moitié (en plus de l’inflation) depuis 1980 !

Aux grands maux, les grands remèdes. Face à l’échec patent des politiques incitatives s’agissant de l’accès aux soins, et dans l’attente d’une remise à plat de la rémunération des actes médicaux, l’UFC-Que Choisir :

Invite les consommateurs à examiner la situation de l’offre médicale dans leur commune et à interpeller directement leurs parlementaires ;

Demande en urgence aux pouvoir publics, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale : un conventionnement sélectif des médecins (en limitant les installations de médecins dans les zones sur-dotées, ce qui permettra de combler progressivement les zones sous-dotées), une réduction des aides publiques aux médecins installés en zone sur-dotée et la disparition progressive des dépassements d’honoraires (avec une phase transitoire plafonnant les dépassements d’honoraires à 40 % du tarif de la sécurité sociale, ce qui constitue la prise en charge médiane par les contrats de complémentaire santé).

Enquête de Que Choisir

18:38 Publié dans Actualités, Connaissances, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : santé, que choisir, médecins, cartes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/10/2012

Le bouclier fiscal de François Hollande coûtera 675 millions d'euros, presque autant que celui de Sarkozy

cartonrouge2.gifTiens, revoilà le bouclier fiscal. En mars 2012, pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait indiqué qu'il rétablirait un bouclier fiscal à 85%, comme du temps de Michel Rocard.

Un dispositif nécessaire pour éviter que l'impôt ne soit considéré par le Conseil constitutionnel comme confiscatoire (le fisc ne pourra ponctionner plus de 85% des revenus d'un contribuable). Mais promis juré, le bouclier fiscal de la gauche devait être très différent de celui de Sarkozy.

C'est raté. Non seulement le bouclier fiscal sera plus avantageux que prévu mais ce nouveau dispositif permettra d'être plus généreux... avec les plus riches ! Un comble relevé par Le Canard enchaîné.

Le bouclier fiscal en 1991, en 2006 et en 2007

Créé par Michel Rocard en 1991, le bouclier fiscal première version interdisait au fisc de prélever plus de 85% des revenus d'un contribuable. En 2006, Dominique de Villepin avait fait passer ce taux à 60%. Plus généreux, Nicolas Sarkozy avait descendu ce taux à 50% en 2007. Un bouclier fiscal pour riches donc, qui avait notamment permis à Liliane Bettencourt de recevoir un chèque de 30 millions d'euros de la part de l'administration fiscale.

Hollande et la promesse d'un bouclier fiscal à 85%

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait annoncé qu'il taxerait à 75% les revenus supérieurs à 1 million d'euros. Une super taxe pour les super riches, symbole de la fin des privilèges de l'ère Sarkozy. Sauf que dans le même temps, Hollande s'était déclaré favorable à la création d'un bouclier fiscal à 85%. Car sans cette mesure, la super taxe pouvait être retoquée par le Conseil constitutionnel au nom de l'équité.

Le bouclier de la gauche coûtera presque autant que celui de Sarkozy

Qu'en est-il aujourd'hui ? Le bouclier fiscal de la gauche sera finalement de 75%. Première victoire pour les ménages les plus aisés : pendant la campagne, Hollande avait prévu d'en ponctionner plus (jusqu'à 85% des revenus). Deuxième victoire : le bouclier fiscal nouvelle version n'a rien à envier au bouclier de Sarkozy : "il coûtera, en 2013, presque autant que son prédécesseur (675 millions contre 735 millions) [et] pour ses bénéficiaires, moins nombreux, il sera nettement plus avantageux", révèle Le Canard enchaîné.

"Les bénéficiaires de ce bouclier nouvelle manière (...) formeront un club certes plus fermé, mais beaucoup mieux loti que ceux de l'ère Sarkozy, poursuit l'hebdomadaire. Selon les chiffres du ministère du Budget, ils seront deux fois moins nombreux (6 662 contre 13 000) et se verront rembourser plus en moyenne : 101 000 euros par contribuable, contre 56 400 sous Sarkozy". Magique.

Devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, le 27 septembre dernier, le ministre de l'économie,
Pierre Moscovici, a tenté de se justifier : "Nous nous conformons aux injonctions du Conseil constitutionnel, alors que la droite, elle, avait pris une décision politique". Effectivement, ça change tout.

D'ailleurs, le bouclier fiscal de la gauche sera moins visible : plus question d'envoyer de chèques, l'administration fiscale devra faire la soustraction directement sur l'avis d'imposition après l'envoi du formulaire N° 2041-DRID. Un bouclier plus généreux et plus discret ? Sarkozy en a rêvé, Hollande l'a fait.

Le Canard enchaîné · 4 oct. 2012

17:23 Publié dans Actualités, Cactus, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiscalités, riches, hollande | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!